@ Lee vair (1)
En fait ma théorie des 2 effets est directement inspirée par les commentaires de RDB.
RDB est un psychiatre d'orientation psychopharmacologique et cognitivo-comportementale. Ça tombe bien: je suis convaincu aussi que c'est la psychiatrie la plus efficace.
Ma théorie est une reformulation de ce que propose RDB comme explication de l'efficacité du baclofène:
Citation (RDB)
These effects may be interpreted according to two parameters: that of effectiveness (the effect of the treatment on real life behaviors) and that of efficacy (the effect on the motivation itself to drink)
- l'effectiveness serait ce que j'appelle l'action anti compulsive: la capacité de ne plus enchaîner les verres une fois avalé le premier. C'est l'effet comportemental (
behavior en anglais) et observable.
- l'efficacy, c'est l'autre effet, sur la cognition elle-même: la disparition même de l'envie de boire. Ce que l'on nomme, sur proposition d'Ameisen, l'indifférence.
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@ carabus
Je ne suis obnubilé que par une chose: ne plus retomber dans l'alcoolisme qui m'a tant coûté. Cela ne fait que 4 mois que j'ai sorti la tête de l'eau (
ou de la bière plutôt). Je ne suis qu'au tout début du parcours et je compte bien mettre tous les atouts de mon côté.
Pour cela, mon médecin et moi n'avons pour "bible" que cette étude de RDB, la seule qui existe sur la réussite à long terme, celle que je vise précisément.
A te lire, je présuppose que tu n'as pas lu cette étude. Voici, factuellement, ce que dit cette étude.
RDB ne fait l'apologie de rien du tout. Où as-tu lu que je disais cela?
RDB est un médecin, il vise un but thérapeutique.
Tous les 132 patients sont des alcooliques: oms = haut risque.
Le but thérapeutique de RDB est de les ramener à un état non alcoolique (
oms = faible risque) stable à 2 ans. Ce but correspond à l'abstinence ou à la conso très modérée.
Au bout de 2 ans, 62 patients (47%) atteignent l'objectif. 75% d'entre eux sont abstinents, 25% ont une conso limitée. Donc, contrairement à ce que tu crois, ce n'est pas marginal, dans la pratique de RDB, que l'abstinence. C'est même une large majorité des patients qui réussissent.
En terme de qualité de vie, RDB note que c'est pareil pour les 2 groupes: que l'on consomme modérément ou pas du tout, cela se passe "sans effort", "
effortless", il utilise plusieurs fois ce terme dans sa publication.
En terme d'efficacité, à bien analyser, RDB constate que le devenir de ces 2 sous groupes n'est pas identique. Si on ne peut les distinguer à 6 mois (
efficacité équivalente) la différence se marque les 18 mois suivants: la réussite reste très stable dans le groupe abstinent, le groupe conso s'étiole au fil du temps (
rechutes).
En bon médecin et scientifique, RDB note que ce point doit être mis en évidence (
"must be emphasized"). Voilà tout...
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@ Lee vair (2)
Et donc mon idée, apparemment paradoxale, d'alcoolisme modéré et contrôlé.
Car, à bien réfléchir, sur les 100 patients compliants et évaluables à 2 ans, il en reste 38 qui sont en échec (
oms = haut risque) mais qui continuent à voir RDB et pour une partie sans doute à prendre leur baclo. RDB n'en dit mot.
Or il se peut que parmi ces patients, il y en a qui sont très contents de leur état: ils consomment trop, sans doute, par rapport aux normes oms, mais ils contrôlent la chose. Ils n'ont plus la compulsion à enchaîner les verres. Le baclo permet cela aussi, j'en suis persuadé. Et c'est toujours mieux que la conso hors contrôle qu'ils avaient avant.
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