Bonjour Sylvie, Yves et le forum et tous mes vœux pour 2017,
Je reviens vers vous afin de vos donner des nouvelles de mon traitement au bout de 4 ans et demi.
Petit rappel des faits :
2012, 51 ans, 140 kg et 30 ans d’alcoolisme.
Je buvais une bouteille de rhum blanc par soir, 2 le dimanche.
Une phrase de ma fille et une interview du dr Ameisen m’ont donné le déclic et je me suis inscrit sur le forum en février 2012.
Mia a fini par me trouver un prescripteur, pas simple du tout à cette période…
J’ai commencé le traitement par 10 mg par jour pendant 3 jours puis augmentation de 10 mg.
Le schéma classique.
J’ai augmenté tous les 3 jours de 10 mg «ES » ou pas.
Une ou deux fois, j’ai prolongé un palier à 5 jours, mais après j’ai augmenté.
En général, je me suis aperçu qu’un « es » chassait l’autre.
Vers les 90 je me suis tourné vers Yves et on a chassé le craving.
Comme je buvais à partir de 19 h, le plan a été simple.
14h30, 16h, 17h30
En moins de 2 mois, à 170 mg, plus aucune envie de boire, indifférent, libéré…
Efficace le plan de Yves, merci mec.
Après comme tout le monde, il a fallu que je fasse mon kéké, que j’entame une descente…
J’ai failli tout perdre, heureusement que j’étais au tel avec Mia, qui au détour d’une phrase, c’est rendu compte que j’avais un craving en préparation.
Je suis remonté illico de 90 à 150 avec 40 mg en sublingual.
Depuis j’ai stabilisé à 120 mg jour.
Niveau « es » j’ai eu ma dose, fourmillements pieds et mains, décharges électriques, hallucinations, rêves psychédéliques, endormissements, insomnies, constipation, nausées, scotomes scintillants, acouphènes, douleurs musculaires et articulaires, gonflements des membres, anorgasmie, perte énorme de poids (60 kg en 5 mois)…
Quand je picolais, je n’avais aucune douleur mais à partir de 2010 de gros problèmes de marche.
Dès que j’ai commencé à moins boire, les « es » sont arrivés.
L’alcool était moins présent pour masquer, dissimuler, atténuer les problèmes.
En 2013 on m’a diagnostiqué une sclérose en plaques.
L’alcool, je reprends les termes de mon neuro, est un formidable carburant. Il booste le cerveau autant qu’il le détruit…
J’ai discuté des fameux « es » du baclofène avec plusieurs neuro chirurgiens, et tous m’ont dit dis la même chose, le baclofène génère peu d’es, sinon on le saurait…
Mais dans le cas d’un sevrage addictionel, il agirait plutôt comme un révélateur en diminuant l’apport en alcool.
Pour moi, l’explication me convient car l’alcool masquait les symptômes de la sep.
Attention, je ne dis pas que tout le monde a une maladie neurologique mais avec tout ce qu’on a ingurgité comme alcool, il y a forcément quelques dégâts, plus ou moins perceptible, au niveau neurologique…
Pendant l’année qui a suivi mon indifférence, je n’ai eu ni l’envie, ni le besoin de boire un verre d’alcool. Psychologiquement j’ai fait une espèce de rejet.
Même aujourd’hui, je reste méfiant vis-à -vis de l’alcool, je n’oublie pas d’où je viens.
Il y a 2 ans, je regardais une émission où ils parlaient d’un cocktail.
Je prend mon portable, je tape le nom du cocktail sur gogol, je lis la recette et je me met à penser que je fais un craving.
Le lendemain matin, j’ai appelé mon prescripteur, qui est psychiatre, pour lui faire part de mon inquiétude.
Cela l’a beaucoup fait rire et lui a fait dire que si cela avait été une recette de cuisine, cela ne m’aurai pas inquiété.
En quatre ans, j’ai eu pas de coups durs qui, il y a quelques années, m’aurait fait picoler.
Un divorce, mais là pour le coup, ça aurait été de joie, la mort accidentelle du premier chaton que j’avais pris après avoir quitté le domicile conjugale, une grosse déception sentimentale et enfin le décès de mon père en mai dernier mais à aucun moment je n’ai eu de pensée pour la bouteille.
J’ai chez moi de l’alcool, de la bière, du rhum blanc, du vin mais je n’y touche jamais seul.
Lorsque je prends l’apéro, je me sers ma boisson fétiche, un planteur que je ne finis pas les ¾ du temps.
Depuis 3 ans, ne supportant plus la morphine et ces dérivés, mon neuro m’a conseillé le cannabis.
Même en étant un consommateur quotidien, je n’ai aucune addiction à ce produit.
Je ne me mets pas à en chercher partout quand je n’en ai plus, idem lors de séjours à l’hopital.
Le baclo a vraiment changé ma vie et même si je dois gober mes 120 mg quotidien, je ne suis pas prêt de l’arrêter, ni même de le diminuer.
Ce qui m’a fait écrire ce post, ce sont des écrits que j’ai pu lire sur le net, où il semblerait que le baclo soit critiqué car si le malade l’arrête, il replonge…
Alors je réponds à ces crétins, j’assume mes propos, on parle bien de maladie ?
Au même titre que le diabète ou une autre maladie connue ?
Dans ce cas les médocs pour le diabète sont de la merde car si le malade ne les prend pas, il meure…
Je suis conscient que j’ai fait un énorme raccourci mais, pour moi, il est évident que si j’arrête le baclo, je replonge et d’ailleurs toutes les personnes que j’ai vu arrêter le baclo, ont replongé dans les 6 mois.
Après, on va m’en citer 3 ou 4 qui ne boivent toujours pas malgré un baclo zero, mais combien ce sont ramassé et ne viennent pas le dire…
Tout ça pour vous dire que le baclo tient dans le temps.