Marie-Christine
27 Avril 2018, 23:56
27 Avril 2018, 23:56
J’ai bu pendant 30 ans. Au début, c’était un petit whisky le soir, puis c’est vite devenu plusieurs. Le besoin se faisait sentir de plus en plus tôt. Je commençais dès le matin avec de la vodka dans mon jus de fruits, un verre qui est vite devenu trois ou quatre. Quelquefois j’occupais l’après-midi avec une bouteille de vin, pour repasser au Whisky le soir. Ma vie tournait autour de l’alcool : m’approvisionner, cacher les bouteilles, faire en sorte que mes parents ne voient rien … Combien de temps sont-ils restés sans voir …
Cela devait faire quinze ans que je buvais quand j’ai fait ma première crise d’épilepsie, due au manque. Elle n’était pas très forte, ni les suivantes. Je pouvais les sentir venir et les arrêter en buvant un verre de vin. Puis elles sont devenues plus fortes, suivies de comas très profonds de plusieurs jours, arrêt cardio-respiratoire, pronostic vital engagé, traumatismes crâniens, multiples fractures.
J’avais commencé à boire à 20 ans. Au début de ma prise d’alcool, j’étais étudiante et boire m’aidait à me mettre au travail, me donnait des idées. En société, j’étais plus à l’aise. Moi qui suis naturellement timide et en retrait, je me mettais plus en avant, parlais plus facilement.
Suite à mes comas, quand j’étais remise, l’hôpital ne trouvait rien de mieux que de m’envoyer à l’hôpital psychiatrique, qui ne faisait rien pour mon problème d’alcool, allant même jusqu’à le nier, puisque j’avais fait des études supérieures et ne venait pas d’un milieu défavorisé, au contraire.
Le corps médical me disait condamnée à très brève échéance. Mon dossier médical est éloquent sur le sujet. Et puis un jour, il y a environ trois ans, grâce à la ténacité de ma famille, et avec l’aide des associations, j’ai pu commencer un traitement de baclofène. Je prends actuellement 300mg par jour et je n'ai aucun effet secondaire. Je n’éprouve plus le besoin de boire. Je peux consommer un verre de manière tout à fait occasionnelle, sans le moindre dommage. J’ai perdu 30 ans de ma vie, mais le baclofène m’a aujourd’hui sauvée d’une mort certaine. Je n'ai depuis plus jamais été hospitalisée. J’ai maintenant pu reprendre une vie normale, mais j'ai encore besoin de ce traitement.
Cela devait faire quinze ans que je buvais quand j’ai fait ma première crise d’épilepsie, due au manque. Elle n’était pas très forte, ni les suivantes. Je pouvais les sentir venir et les arrêter en buvant un verre de vin. Puis elles sont devenues plus fortes, suivies de comas très profonds de plusieurs jours, arrêt cardio-respiratoire, pronostic vital engagé, traumatismes crâniens, multiples fractures.
J’avais commencé à boire à 20 ans. Au début de ma prise d’alcool, j’étais étudiante et boire m’aidait à me mettre au travail, me donnait des idées. En société, j’étais plus à l’aise. Moi qui suis naturellement timide et en retrait, je me mettais plus en avant, parlais plus facilement.
Suite à mes comas, quand j’étais remise, l’hôpital ne trouvait rien de mieux que de m’envoyer à l’hôpital psychiatrique, qui ne faisait rien pour mon problème d’alcool, allant même jusqu’à le nier, puisque j’avais fait des études supérieures et ne venait pas d’un milieu défavorisé, au contraire.
Le corps médical me disait condamnée à très brève échéance. Mon dossier médical est éloquent sur le sujet. Et puis un jour, il y a environ trois ans, grâce à la ténacité de ma famille, et avec l’aide des associations, j’ai pu commencer un traitement de baclofène. Je prends actuellement 300mg par jour et je n'ai aucun effet secondaire. Je n’éprouve plus le besoin de boire. Je peux consommer un verre de manière tout à fait occasionnelle, sans le moindre dommage. J’ai perdu 30 ans de ma vie, mais le baclofène m’a aujourd’hui sauvée d’une mort certaine. Je n'ai depuis plus jamais été hospitalisée. J’ai maintenant pu reprendre une vie normale, mais j'ai encore besoin de ce traitement.