Bonsoir à tous, et bonsoir surtout à Frankolo et Baxter,
Oui Frankolo,tu as raison, mon vrai nom c'est Catherine. J'ai presque 50 ans, célibataire, divorcée, avec 2 filles à charge.Une enfance qui n'en n'a pas été une, suite au divorce de mes parents....et moi toujours en quête d'amour et de reconnaissance que je n'ai jamais trouvé.Alors j'ai pris le contre courant pour me construire : donner ce que je n'ai jamais reçu. C'est de là que vient toute ma force.Je passe les détails, et ai trouvé mon chemin en devenant éducatrice spécialisée à 18 ans. Accueillir, entendre,comprendre la souffrance des autres, c'est ce que j'ai fait pendant 27 ans de ma vie, avec bonheur et toujours l'envie de donner plus, d'aller plus loin, d'être plus créative au sens large du terme,pour soulager l'autre en souffrance, l'accompagner sur son chemin d'un mieux être, de reconstruction de son identité personnelle...............A cette époque, oui j'étais reconnue pour mes qualités particulières : les "cas les plus difficiles"....ceux que personnes ne voulaient, ou ne pouvaient car trop violant, trop difficile à accompagner, c'était hallo Catherine. Pour moi ce n'était rien que du bonheur : sortant de prison, prostituées, toxicomane, SDF, transsexuels, schizophrène,maladie mentale avérée, la liste est longue......bref tout ceux qui étaient ingérables pour mes collègues, on fessait appel à moi, ayant toujours des idées, des "tilts" qui fessaient la différence. Un poste de directrice de l'établissement m'a d'ailleurs été proposé. C'était pour moi la consécration !!!. Mariée à l'époque, à un Tunisien (si je le précise c'est par rapport aux notions culturelles,place de l'HOMME et de la femme),commerçant,qui avait bien du mal à se prouver à lui même qu'il allait y arriver et être l'homme qu'il souhaitait devenir. Alors moi, devenir directrice d'un établissement social, et lui, malgré mon aide ++, en sus de mon travail,de la gestion de la vie de famille, des enfants, des factures,etc...c'était trop pour lui.J'ai bien compris que si je souhaitais que notre vie de couple continue, je devais faire abstraction de mes désirs. C'était un choix :j'avais l'amour dont j'avais toujours été en quête, et j'avais d'autre part la reconnaissance de ce que j'étais au plus profond de moi.....Un désir qui m’accomplissait, une injonction inconsciente....J'ai fait le choix de renoncer à mes désirs, pour que l'homme de ma vie puisse s'accomplir et se révéler. Malgré tout, je "rayonnais" toujours : tout le monde venait à moi,et de plus, sa famille, très encrée dans les traditions musulmanes, ne voyait que par moi, Ste Catherine !!!!, qui pourtant était catholique non reconvertie à l'islam.Trop c'était trop surement, alors que moi je ne demandais rien, si ce n'est une vie de couple simple et harmonieuse. Je ne sais de quoi cela vient, mais j'attire les gens, comme si j'avais un aimant à la place du coeur (oui j'ai un coeur aimant !!).Même encore aujourd'hui, alors que je fais tout pour être la plus transparente possible, je ne peux sortir de chez moi sans qu'au bout de 50 mètres, un(e) inconnu(e)m'aborde, me parle, me raconte sa vie, ses amours, ses emmerdes...Mon psy me dit que cela lui semble normal et logique au vue de ma personnalité et de ce que je peux dégager, bien que je fasse tout pour m’effacer. Bref, revenons sur le passé. Les évènements du 11 septembre, associés à la crise de la quarantaine masculine (désolée messieurs),tout à basculé dans ma vie. Contre une femme de 40 ans, il pouvait en avoir deux de 20 ans en Tunisie, voir même, une de 40 ans plus une de 20 ans.Intellectuellement parlant, je peux concevoir la polygamie. Sentimentalement parlant, c'est plus complexe, plus difficile à concevoir, mais nous sommes tellement formatés depuis notre enfance....J'étais aimée, j'aimais, le partage et le don sont les fondements de ma personnalité, après tout pourquoi pas !!! Mais bon, ma mère m'avait déjà enlevé au premier homme de ma vie (mon père),et là , une seconde femme allait m'enlever le second homme de ma vie.C'était trop, et je me suis réfugiée dans l'alcool pour anesthésier ma douleur, qui était sans nom. S'en sont suivis divorce très compliqué, licenciement, dysphorie, perte de tout ce que j'étais.........Seule amie, la vodka. Voilà , pour le coup, je me suis racontée un peu, beaucoup. Vous en savez bien plus que bon nombre de mes "proches". Ça fait du bien quelques fois de parler un peu de soi. Merci à ceux qui m'auront lus............