Bonjour,
C'est curieux, si l'hôpital n'a pas diagnosiqué un DT, alors qu'ont ils diagnostiqué et à quelles causes ont-ils imputé ton état ?
Par ailleurs, au-delà du baclofène, il est intéressant de connaître les "soins alcoologiques" tels qu'ils se pratiquent dans la vraie vie ; donc n'hésite pas à prendre le temps de nous raconter ce séjour aux urgences.
Si cela peut t'inspirer, le témoignage dont fait état Gaday se trouve dans ce post =>
http://forum.baclofene.org/ind...=280534#p280534
Bravo pour ta guérison.
Même cause, même effets... même témoignage... en beaucoup plus soft : ma vie n'a jamais été en danger.
Je me lance. Je ne relirai pas tant pis... je voulais en faire un truc comique, je le ferai, plus tard.
3 jours très alcoolisés, c'était mon anniversaire et je n'avais aucune obligation professionnelle.
3è jours, au milieu de la nuit : la "grâce divine" :-) je n'ai plus envie de gin, comme ça, d'un verre sur l'autre.
Je me force un peu... ce n'est pas un petit médicament qui va me dicter ma volonté quand même... je n'ai demandé à être abstinent...
Rien à faire... cela ne passe pas... ce n'est pas du dégoût, une envie de vomir, etc. rien de tout ça, je pouvais même sentir le verre, goûter l'alcool (ce qu'on ne peut pas faire quand on a vraiment trop bu)... je n'avais pas envie simplement.
Alors j'arrête... je me dis : je hais les intégristes anti-alcooliques, je ne vais pas devenir aussi stupide qu'eux et me transformer en intégriste pro-alcoolique...
Je dors... je suis ivre, donc sans problème.
Je me lève, vers 13 h, et j'ouvre ma bouteille de crémant de Loire, comme tous les jours pour le petit déj ; Churchill avait du champagne lui, mais je n'ai pas les moyens.
Cela ne me dégoûte pas, mais j'ai pas envie, elle repart au frigo tandis que je bois un coca 0 (ce que je mets dans le gin normalement).
Bonne journée... tout va bien et je ne tremble pas !... bravo pour le baclo, une fois encore ; j'avais pris le baclo pour cela, ne pas trembler en cas d'abstinence. Avant le baclo, je tremblais après 5 ou 6 heures sans alcool.
Je vais acheter gin, vin, crémant, etc. pour ne pas risquer de manquer ; on ne sait jamais !
Je dîne : coca 0... je ne me force pas.
Je travaille tard, je suis super créatif... hyper content... je n'arrive pas à dormir, mais je suis tellement productif que ce n'est pas gênant.
Je dors de moins en moins, puis plus du tout.
J'ai des hallucinations.
Je commence à trembler un peu, beaucoup, énormément... comme jamais.
je ne tiens plus en place, je me cogne dans mon lit... je ne tiens plus sur une chaise... je dois tourner en rond.
Je prends deux verres de gin purs, il passe... je m'achète quelques heures de sommeil... je ne recommence plus... je ne voulais pas devenir abstinent, mais je ne veux pas être forcé à boire de l'alcool, c'est pour cela que j'ai pris du baclo... donc je vais attendre sobre, on verra après !
Et cela dure 1, 2 ou 3 jours... j'ai perdu la chronologie des événements et j'étais seul chez moi au départ ; bien sûr je n'ai averti personne... j'avais honte de dire que je ne buvais plus.... VOUS NE REVEZ PAS !
Ma mère passe chez moi, elle est effrayée et me demande d'aller aux urgences.
J'envisage d'abord une autre solution.
Mon médecin m'avait proposé de prendre des AD quand il m'a porté à 400 mg, j'ai refusé, il m'a fait l'ordonnance : à toutes fins utiles.
Je cherche l'ordonnance, je la trouve. On est un jour férié, je vais devoir aller à la pharmacie des champs dans cet état, pas gagné... envoyer ma mère ?... mais elle préférait que j'aille aux urgences.
Je me dis : de toutes façons, est-ce que je peux commencer des AD dans cette état et stopper un DT, car je suis persuadé que c'en est un ; je ne sais pas vraiment ce que c'est, j'ai juste compris dans le livre d'Olivier que ce c'était dangereux !
Mais on ne fait de DT sous Baclo, non ?... je ne sais pas.
J'essaie de joindre mon toubib, il est à l'étranger. Il me laisse son mail dans ses cas là . Je ne suis pas en état d'utiliser mon PC. Et puis il ne va pas répondre à mon mail dans les 30s et là ça devient vraiment une urgence.
Je décide de partir seul aux urgences, ma mère est veille, je n'ai pas d'autres parents et pas de petite copine évidemment (qui en a avec une telle consommation d'alcool ?) ; je promet, j'appellerai... Un taxi accepte de me prendre dans mon état.
J'arrive à Ambroise Paré, j'avais choisi, il n'est pas très loin de chez moi, les urgences ne sont pas bondées en général et c'est un bon hopital pour les pathologies des braves gens...
J'attends en tournant en rond. La police amène des "clients" toutes les 5 minutes, ils passent devant, les pompiers aussi, pareils...
Même les bobos passent devant moi... je ne suis pas un cas urgence... juste un poivrot égaré... je pense quelle erreur : je suis peut être entrain de mourir devant le box où l'on trie les patients... quelle ironie... tant pis.
On me fait entrer, enfin.
Il y a un médecin derrière un PC et une infirmière.
Elle arrive à me faire allonger sur la table d'examen, moi j'arrive à délivrer un discours assez cohérent : sobre, pas dormi, etc.
Le médecin hurle : il ne voit pas mon taux d'alcoolémie sur son écran.
L'infirmière : je ne l'ai pas pris, vous avez bien vu... il a dit ne pas boire depuis longtemps...
Et vous croyez un poivrot vous ?
Elle le prend... résultat : 0 !
Il hurle : vous ne savez pas utilisez le matériel, ou alors il ne fonctionne pas, rien ne marche ici !
Il me fait souffler lui-même dans l'éthylomètre, me rudoie, soufflez bien et ce ne sera pas 0... je souffle bien et c'est 0...
Bon bon... je vous avais mal jugé, vous êtes bien un de ces furieux qui prends du baclo.
Prenez un de ces cachets (je pense que c'était du valium) et allez dans la salle d'attente, dans 30' je vous en donnerai un autre, puis d'autre et ce soir vous serez chez vous !
Mais est-ce que je suis en train de faire un DT ?
Ne racontez pas n'importe quoi... vous êtes stressé et alcoolique qui n'a pas bu... voilà tout.
Je vais dans la salle, les sièges sont faits pour qu'on ne puisse pas s'y coucher... je m'endors et je tombe par terre.
Je me relève... et je tourne en rond, je vais fumer dehors, heureusement on peut. J'appelle ma mère.
Le cachet fait son effet, je tremble moins...
J'ai de plus en plus sommeil.
Je finis par trouver un meuble à côté d'un siège qui me permet de dormir à peu près, je ne veux pas me coucher par terre comme un clodo.
Ils avaient des lits provisoires dans un couloir, mais pas pour moi !
Vers 16h, ils estiment que je suis prêt pour rentrer.
Je dis mais cela va recommencer dans quelques heures !
Vous n'avez pas de médicaments ??? si, juste du baclo, cela ne suffit pas.
Comment vous faisiez avant ?... je buvais... ils n'osent pas dire : et bien continuez plutôt que de venir nous emmerder, mais ils le pensent très fort !!!!
Et votre médecin ?... le fou qui vous prescrit cela ?... il est à l'étranger.
Un autre ? je n'en connais pas et c'est férié aujourd'hui...
Je vois... vous devez voir un médecin... re-attente (courte cette fois).
On me conduit chez un médecin (quel spécialité au fait ?), il ne veut pas me voir.
Re-attente, le psy est forcé de me recevoir... mais il ne veut pas.
Le médecin/interne? "trieur" de l'entrée (je ne sais pas comment cela s'appelle), le pas sympa qui engueulait son assistante parce que je n'étais pas ivre, m'accompagne au bureau du psy.
Il entre seul et porte fermé, le psy ne veut pas me parler...
Il ressort avec une ordonnance : on va à la pharmacie de l'hosto et on me donne des médocs à prendre pendant quelques jours (je ne sais même plus ce que c'est, j'ai tout perdu de cette période).
Je les prends pendant 2 jours, je suis lymphatique, mais je ne tremble pas et je peux dormir.
Mon médecin revient, me répond en urgence. Il me dit de prendre les AD qu'il m'avait prescrit.
Je bascule de l'un à l'autre.
Je pense que je vais bien, mais je suis traumatisé par ce que je viens de vivre.
Je glande 3 semaines chez moi ; je reporte toutes mes obligations professionnelles... et je continue de ne pas boire. Et je dors de mieux en mieux.
Un matin je me rends à l'évidence : je suis complètement guéri... c'était ma porte... pas avenante comme porte !
Je sors de chez moi, je travaille... une semaine après une amie m'invite à déjeuner, je prends un verre de rosé - j'ose et oui... - un autre... et pas d'autre, je n'ai plus envie...
Je suis vraiment guéri...
Maintenant j'en rigole, j'en ferai une histoire, un livre, une nouvelle, que sais-je... un jour.
Je ne relis pas... ce sera un témoignage "brut de décoffrage". Je ne vais pas y passer la journée, je suis pressé ce jour de l'an, je n'ai pas de gin à boire, je dois emmener mon chien se promener au jardin... après on verra !.. je voulais le dire plus tard, vous m'avez donné l'envie de le dire maintenant.
Très bonne année.