Bonjour,
Je vais essayer, sur conseil de mon médecin actuel, spécialité es psychiatrie, de vous narrer mon expérience, quasi compète du traitement au baclofène :
je vais le faire concis :
le Début :
consommation occasionnelle, mais rare,dès 14 ans : mes premières « cuites »
baccalauréat tôt, fac :cuites régulières : le vendredi et samedi, sans conséquences,
armée : idem :
1er emploi : idem,
divorce :
les occasions se multiplient : je suis souvent saoul, mon travail s'en ressent, sans plus, je suis doué dans ma matière, mes employeurs le savent, mais je suis chaque midi au restaurant, et je bois plus que de mesure ; mon envie de boire commence dès la fin de matinée, j'éprouve les premiers symptômes de l'alcoolisme : insomnies, jambes qui trahissent,tremblements... Une echo du foie montre un foie hypertrophié, sans plus ; comme je mange beaucoup, une stéatose est détectée.
je suis muté,
je me mets en ménage avec une fille qui me correspond, je suis amoureux ; peu après notre mariage,elle s'en va, victime malgré elle de mon alcoolisme, cette fois bien avéré ; je consulte un, deux psychiatres : j'arrête l'alcool, mes constantes phy redeviennent normales, des echo du foie ne montrent aucune anomalie, une première montre une stéatose, une seconde est normale ;
je perds du poids,
je me fais opérer par laparotomie, une sigmoïdectomie : les echos et scanner ne montrent pas d'anomalie hépatique, normal, je ne bois que rarement.
Je renoue contact avec mon épouse, la relation n'est pas satisfaisante, mais nous vivons ensemble, je bois, mais moins ; je contrebalance mon appétence avec quelques benzodiazépines, sans excès.
J'apprends mon départ pour Mayotte ;
Grands pleurs avec mon épouse qui semble re-tomber amoureuse, les pleurs sont partagés, sur le quai de la gare de Montpellier, les larmes sont chaudes : cette période,je rebois beaucoup, mais je suis obligé, de par mon affectation nouvelle, de me restreindre, je bois en cachette, trop, mais pas excessivement pour que mes employeurs ne le remarquent pas.
Au téléphone, mon épouse est de plus en plus distante ; je bois, trop, mais me restreins, mes employeurs ne remarquent rien, normal, je ne suis pas saoul au travail, mais le soir...
1 an s'est passé, mon épouse,soi-disant amoureuse, enclenche une procédure de divorce ;entre-temps, j'ai poursuivi, en dilettante, mes études (je n'en dirai pas davantage) ; j'étudie les travaux d'Ameisen, les confronte avec d'autres travaux, et mes maigres connaissances sur le sujet, ils semblent prometteurs, et c'est un bien petit mot ; je rentre en métropole, mon épouse ne souhaite pas me voir, je consulte mon médecin traitant, le Dr X, dans la ville de X ; il me connaît, me fait confiance, n'est pas au courant des avancées du traitement de la maladie alcoolique par le baclofène, me prescrit 30mg/jour sur 6 mois ;
je file chez le Dr Y, dans la ville de Y, qui me prescrit sur ordo sécurisée du tranxène 20, pour me passer de ma dépendance (vous suivez, ma femme me quitte, je suis au bout du rouleau) ET du baclofène à raison de +10 mg/semaine sur 6 mois ; j'attaque donc à 40 mg/jour : les effets sont immédiats : le lendemain sur d'une surconsommation, je vomis ; je retourne à Mayotte :
J'augmente la posologie de +10 par semaine ;
ES : sédation très forte.
Nous arrivons en novembre, chaque consommation d'alcool me fait vomir,parfois, la journée entière, l'effet antabuse est avéré, mais insuffisant en ce qui me concerne.
En décembre, pour les fêtes, je vais à Madagascar : j'en profite pour faire le plein de tranxène 10 (on ne fait pas davantage à mada, les officines délivrent tout, sans ordonnance, mais les médicaments inscrits à l'ancien tableau-b, c'est à dire, sur ordo s sécurisée, ne sont pas délivrés) ;
=> en fait, je n'en aurais pas besoin, le baclofène se suffit à lui-même ; ;
j
e fais du sport chaque matin, suis à 120 mg de baclofène ;
ES :Sédation qui va s'en s'amenuisant. La libido semble modifiée ; l'orgasme est fortement retardé.
le soir du réveillon de Npël, je suis seul, l'envie de fêter l’événement en pays chrétien (Mayotte est musulmane)est trop forte : en guise d'apéro, je commande une grande bière Malgache (excellente) ; je me fais plaisir et me dis que le baclofène ne fonctionne pas : à la seconde commande de bière,le dégoût s'installe : impossible de consommer plus !
J'en parle, par email avec le docteur Y, qui me prescrit de me désaltérer avec du Perrier : bonne recommandation, mais en ces périodes de fêtes,l'envie est trop forte : au réveillon du nouvel-an 2011 : idem : bière puis l'effet de dégoût s'installe ;
je reviens à Mayotte, continue à boire, mais cette fois, promis juré, BIEN MOINS, il semble que le baclofène se substitue à un des neurotransmetteurs (l'acide gamma-butyrique ?)
Je continue à augmenter la posologie : 160 – 180 -200 : les ES sont insupportables, notamment les paresthésies, je prends des décharges aux extrémités chaque dizaine de seconde ! Je décide d'arrêter l'alcool (soit dit en passant, am conso est devenue TRÈS raisonnable) : les ES s'amoindrissent, mais d'autre ES commencent à faire leur office : terreurs nocturnes, hypersudation, et INSOMMNIES ! J'essaye de contrebalancer ces effets avec du clonazepam (rivotril)(acheté à mada)aucun effet ; je décide de continuer le baclofène, mon envie de guérir prend le pas sur tous les ES, tant pis pour mon sommeil.
Parenthèse : je me fais opérer, ici à Mayotte, de la vésicule, cholecystectomie, toujours sous laparo : de fait, echo et intervention chir de visu font que mon foie est on bon état : ouf !
A250 mg/jour, je ne tiens plus, terreurs nocturnes (les cauchemars, en comparaison, sont de doux rêves), paresthésies chaque seconde vont m’empêcher de poursuivre plus avant, c'est trop dur, je descends de 20 mg par semaine, demande conseil à mon médecin Y, qui m'écrit qu'il faut que je me débrouille (il a raison).
J'en suis à plus de 120euros par mois de baclofène (les médicaments à Mayotte sont plus chers)
Je ne bois rien ;
Où en suis-je ?
Je consulte le docteur Z, du CHM Mamoudzou, me fait une ordonnance tous les deux mois ½ ; ce jour, je suis à 120mg/jour de baclofène ;je descends très lentement ; ma consommation d'alcool est la suivante:chaque vendredi soir, je bois plus que de raison, le samedi matin, j'ai encore envie de boire, mais, APRÈS 3 verres de bière, le dégoût s'installe et je ne rebois plus de la semaine à venir ;
ce traitement est, pour l'heure, une totale réussite ; j'ai bien conscience que la guérison est là , mais que le diable est derrière la porte, me tentant peut-être de reboire ;il n’empêche, que je vais en terminer avec cette mauvaise habitude par une conso irrégulière mais maîtrisée, de l'alcool, etil semble bien que le baclofène permette, pour moi, d'en finir avec cette souffrance.
Effets indésirables/secondaires : NÉANT
A l'heure à laquelle je rédige, j'ai fait la fête hier, ai bu ce jour 3 bières, sans avoir envie de poursuivre, MAIS : CETTE EXPÉRIENCE EST MIENNE : PEUT-ÊTRE NE S'APPLIQUE-T-ELLE PAS A VOUS !: si vous avez envie d’arrêter de boire, le baclofène est à coup sûr une aide précieuse, si vous souhaitez continuer, sachez que je ne peux me prévaloir des expériences des autres : le mieux est de ne pas consommer d'alcool, cependant, le baclofène ouvre la voie d'une thérapeutique nouvelle MAJEURE.
Je remercie toutes les personnes qui m'ont permis de guérir, mes médecins X,Y,Z (qui se reconnaîtront) ;
j'espère que cette contribution servira à d'autres