Euh, star? Groupie malgré moi plutôt
(...bon, on en reparle dans quelques mois, OA pourrait devenir mon idole pour du bon!)
Mais j'accepte bien volontiers cette coïncidence comme un bon présage.
Parce que j'ai l'air motivée et confiante et tout mais ce n'est pas tout à fait exact, je suis experte dans l'art de donner le change, à tel point que j'arrive parfois à me leurrer moi-même.
J'ai commencé mon traitement hier et c'est d'ores et déjà difficile.
Jusqu'à présent, je me pensais incurable et je m'étais faite à cette idée, je "vivais" très bien avec.
J'avais renoncé à avoir un amoureux (pas envie de faire souffrir l'autre), des enfants (pour ne pas leur faire subir le paradoxe du "faites ce que je dis pas ce que je fais") et je m'étais aménagé un petit monde autour de mon (dys)fonctionnement.
Un taff qui me permettait de bien gagner ma vie, de voyager, et surtout d'avoir accès à la nourriture sans restriction.
Un poids contrôlé à force de vomissements quotidiens, un corps mince mais musclé, sain en apparence...à un détail près : mon sourire, qui découvrait il y a encore une quinzaine d'années de jolies dents blanches, révèle maintenant un charnier. Je n'ose plus sourire que bouche fermée.
Je n'ai jamais laissé voir à mon entourage l'étendue du massacre, trop envie de les préserver...
Ma famille était bien au courant du problème (présent depuis mes 14 ans) mais sans vraiment en mesurer la gravité, politique de l'autruche parce que pas d'autre solution.
Mes amis connaissaient mes coups de blues, mais pas le côté trash de la chose.
Depuis que j'ai découvert le baclofene j'ai fait mon "coming-out" auprès de certains proches, ça me soulage d'avoir leur soutien et de pouvoir enfin dire la vérité.
Parmi eux ma mère (à qui je dois bien cela et qui est particulièrement ouverte sur les questions médicales, un peu inquiète bien entendu mais surtout contente d'entrevoir une issue), quelques amies...
Par contre, je n'ai pas voulu me confier à mon frère (que j'aime par-dessus tout!), je préfère attendre et un jour, lui annoncer ma guérison. Je sais que ma maladie le rend dingue, il n'a jamais compris pourquoi je ne guérissais pas...il en a beaucoup souffert et je voudrais l'épargner autant que je peux, donc je considère inutile de lui parler de quoi que ce soit avant d'obtenir un résultat.
De plus, il a, depuis plusieurs années, une petite amie qui m'a avoué un jour avoir elle aussi souffert de boulimie vomitive...c'était à la suite d'un séjour passé ensemble, où je n'ai pas pu m'empêcher de...elle m'a fait une belle leçon de morale (ingérence oui!), en m'expliquant qu'elle s'en était sortie par sa volonté, en faisant du tricot après les repas pour s'empêcher de vomir (!), et que je n'étais qu'une égoïste qui faisait souffrir les gens qui m'aimaient.
Oui mais...elle me fait penser à un alcoolique abstinent. C'est une "fille bien", c'est sûr, mais elle est dans un état de stress sous-jacent en permanence, à tel point que les meilleurs amis de mon frère sont mal à l'aise en sa présence (et me l'ont dit).
Mon frangin au cœur d'or y laisse beaucoup d'énergie et c'est son choix que je respecte, et je trouve plus que normal d'investir dans sa vie de couple, mais je veux d'une certaine façon lui dédier ma guérison.
Nous avons déjeuné ensemble hier, il passait dans mon quartier et m'a invitée au resto...une pizzeria, la meilleure de la ville, mais envie d'essayer de garder mon repas, le premier jour du traitement! Donc pizza juste inenvisageable, la seule option possible sur la carte restant le steak tartare. Frites salade? Pas possible non plus, j'ai demandé l'accompagnement du plat du jour...choucroute! Étrange mais diététiquement correct...bon j'ai passé la journée à digérer, dur, pas de crise puisque j'ai décidé d'y mettre du mien, et pour le dîner une soupe miso, quelques cosses d'edamame, un artichaut et deux krisprolls avec de l'avocat (le tout bio). Là encore j'ai tout gardé puisque tout était acceptable, je sentais mon ventre bien plein (et je n'aime pas cette sensation)...mais impossible de m'endormir, trop "faim"! Besoin de manger-vomir pour obtenir le signal de pseudo-satiété...
Il va bien falloir que je rééduque mon organisme, que je renonce définitivement à vomir...J'ai une motivation objective pour cela, un prêt familial m'est offert pour refaire mes dents (inespéré, et grâce au "lobbying" de mon frère!), et si je veux que le résultat dure il va bien falloir que je supprime les causes de la destruction.
Mais comment faire??? Me connaissant j'ai bien peur de tomber dans le travers de l'orthorexie, moi qui ai toujours été une "bonne vivante"...comment ne pas passer dans le clan des casse-c...(
comme ma belle-sœur)?
Sur les fils "alcool", j'ai remarqué que certains des bacloguéris faisaient le choix de l'abstinence. Bien entendu nous n'avons pas cette option, et si le baclofene vient à bout des pulsions, il faudra que je me débrouille avec ce besoin obsessionnel de contrôle...pas évident!
J'ai acheté hier "Imparfaits, libres et heureux" de C. André, sur le conseil de certaines ici...je ne suis pas fan de livres de développement personnel en général (alors que je représente leur cœur de cible comme on dit en marketing!), je les trouve pour la plupart bien neuneu et puis j'ai un vieux fond d'orgueil il faut bien le dire...
Mais quand je l'ai ouvert pour le feuilleter j'ai vite compris que j'avais tout intérêt à laisser mes préjugés de côté!
Encore un bénéfice du forum
Bon, le roman se termine...enfin l'épisode, je sais, il était long...désolée ^^
Didi, je voulais aussi te féliciter pour tes bonnes nouvelles, ton chemin n'a pas été facile non plus, chapeau bas!
Biche, je te souhaite une belle réussite aussi mais tu m'as l'air bien partie!
Je passerai sur vos fils plus souvent, enfin j'y passe mais sans intervenir, et je réalise ici combien c'est bon de se sentir soutenu et de partager ses expériences!
Bises et courage...