Bonjour, j'écris ici afin de faire part de mon expèrience avec le baclofène, aventure qui est loin d'être terminée mais qui me redonne de grands espoirs.
Il y a quelques années, j'ai été victime d'un accident de la route avec un trauma cranien important et séquelles irréversibles. Pour ceux qui ne le savent pas, un trauma cranien entrainent des changements du comportements brusques et incontrôlés, alternant dans mon cas des phases d'euphories et d'agressivité extrême, sans compter des périodes d'insomnies extrêmement éprouvantes.
Les neurologues de l'époque m'avaient conseillé de ne prendre aucun médicament afin que les effets s'atténuent d'eux mêmes. Mais de guerre lasse face aux insomnies et fatigué de ces pensées qui se mettaient à tournoyer dans mon crâne à plus d'heure de la nuit, j'avais fini par sombrer dans l'alcool pour me shooter et m'anesthésier.
Le travail n'aidant pas et étant victime d'une campagne de diffamation et de harcèlement moral par ma hiérarchie car n'appartenant pas au syndicat "au garde à vous" devant les ordres, je m'étais enfoncé de plus en plus dans l'alcool, arrivant à une consommation de 6-7 verres de pastis par soir (et quand je dis 6-7 verres, ce n'étaient pas des doses de bistrot mais des doses bien corsées). S'ajoutait à cela une situation de couple compliquée avec une femme me reprochant sans cesse de ne pas être à son écoute pour X raisons et me claquant à la gueule mon alcoolisme.
J'ai pensé maintes fois au suicide me raccrochant à l'image de ma fille que j'aime tant et à mon devoir de père.
J'aurais pu continuer comme cela longtemps, me détruisant à petit feu. Après tout, personne dans mon entourage professionnel ou dans ma famille n'était au courant, d'autant plus que je suis un assez grand sportif et que je n'étais pas marqué par l'alcool et n'en bois pas en journée.
Mais je savais que ce n'était pas bien, que ce manque et cette panique chaque soir face à la bouteille cellait mon sort, que l'image que je montrais à ma fille qui plaisantait en allant faire les courses en disant ''on va acheter la bouteille de papa" était mauvaise pour son avenir.
Mais je n'arrivais pas à m'arrêter par moi même.
Trop de soucis, trop de poids.
Le boulot étant devenu de plus en plus exécrable, j'ai craqué dans le cabinet de mon médecin traitant avouant tout. Il m'a envoyé devant un psychiatre. J'en ai vu plusieurs depuis. J'ai été diagnostiqué maniaco dépressif avec un bon gros traitement à prendre et multiples propositions d'hospitalisation.
J'ai pris les médocs, me suis calmé pour les phases d'euphorie, mais pas pour la déprime ou l'alcool.
Les psychiatres n'ayant aucune solution pour l'alcool et ayant entendu parler du baclofène sur je ne sais plus quel journal du net, j'ai fait mes recherches et suis tombé sur cette association.
J'ai pris contact et l'on m'a gentillement transmis les coordonnées d'un médecin près de chez moi en me soutenant.
J'y suis allé avec bon espoir en me disant que cela n'allait pas se faire en un jour vu ma dose de consommation.
Le résultat a été au delà de mes espèrances.
Certes, j'ai un peu grillé les étapes en augmentant plus rapidement les doses de baclofène par impatience.
Mais après tout, je ais 90 kg et suis sportif. En un mois et demi, je suis passé de 6-7 verres à deux verres. La semaine dernière, j'ai même eu deux soirs sans alcool. Cette semaine, j'ai enchainé trois soirs d'affilée sans alcool.
Aucun regret, aucun manque, juste cette petite angoisse 'vais je en avoir besoin''? Alors je trouve des parades pour ne pas y penser. Je ne fais pas de sieste l'après midi. Je me démontre physiquement au sport pour être claqué le soir. Je ne regarde plus la télé ou presque mais écoute de la musique douce. J'évite le café (du moins, j'ai réduit de 10/15 tasses à 5, il n'y a que la clope que j'augmente, mais chaque chose en son temps).
Ne pas en consommer ne m'était plus arrivé depuis deux ans au moins où j'avais tenté un arrêt qui avait duré dix jours, contraint par une visite médicale professionnelle prochaine ou des tests allaient être effectués. Cela avait été une des pires périodes de ma vie avec des nuits blanches de manque.
Tandis que là , non, c'est naturel. Je ne sens pas le manque. Je dors mieux. Je suis plus calme, moins irritable. Et je ais évidemment des économies... Je ne sais pas si ce soir je vais boire. J'espère que non. Mais si je dois en reprendre, ce n'est pas grave, je n'ai plus cette angoisse, je sais que je peux arrêter dès le lendemain. Je n'ai pas encore atteint la dose de 180 mg qui est censée être la dose constatée pour le sevrage. Je n'ai plus d'angoisse. Je sais que je vais y arriver.
Merci à l'association pour cet espoir qui renait.
Merci à l'association pour cette nouvelle vie qui se profile devant moi.