Bonjour,
Je voudrais apporter mon témoignage sur l'utilisation du baclofène.
J'ai 52 ans et je suis alcoolo-dépendant depuis de nombreuses années... j'ai commencé à boire de la bière vers l'age de 5 ans.
En Mars 2013,ayant de multiples problèmes de santé (comorbidité), on me demanda d'arrêter de consommer mon breuvage favori (toujours la bière), riche en sucre, afin d'essayer de gérer mon problème de diabète. Je ne buvais que cette alcool là , mais je ne pouvais m'en passer.
Je pris donc la décision de me faire sevrer. 3 semaines d'hosto sous valium et aotal et je suis ressorti. Lors de mon séjour à l'hopital, j'ai découvert l'existence d'une étude clinique (ALPADIR) sur une molécule prometteuse sur l'alcoolo-dépendance : Le Baclofène.
Je me suis inscrit à cette étude clinique (Etude à l'aveugle), je voulais jouer les cobayes.
Après 3 semaines d'études, le promoteur du projet préféra me sortir de l'expérimentation car je supportais mal certains effets secondaires (en particulier la somnolence), il faut dire que le timing de l'expérimentation était assez hard (60 Mg/j en 3 semaines).
Pour moi ce fut un choc, en effet j'y croyais fermement et tout mes espoirs ont été anéantis à l'annonce de mon retrait.
Le résultat fut sans appel, un craving monstrueux le 30 avril et une rechute au bout de 43 jours.
Devant cet échec, je me suis à nouveau rapproché de mon médecin traitant, une chance pour moi, il est un pro-baclo. Avec lui nous avons décidé la reprise hors AMM de la prescription, avec comme objectif d'y aller très doucement.
j'ai commencé à 10 Mg / jour c'était le 13 mai dernier. L'augmentation était de 10mg/j par semaine.
Pas d'effet secondaire jusqu'à 40 Mg/j. Dés que des effets se faisaient ressentir j'espaçais l'augmentation jusqu'à disparition des dits effets.
Aujourd'hui, je suis à 60 Mg/j, plus d'effet secondaire, mais des grandes avancées concernant l'effet souhaité. En effet si je ne suis pas encore au stade de l'indifférence, avec cette dose disons modeste, mes cravings s'espacent de façon plus que significative, plus de craving journalier, encore certes des envies, mais ces dernières ne sont plus irrésistibles, je peux voir une canette de bière, en avoir envie mais prendre la bouteille d'eau qui se trouve à coté... C'est incroyable..., De ce fait ma consommation est en chute libre, de 1 litre de bière au quotidien, je suis arrivé à une consommation totale de bière de 1 L 25 (5 canettes de 25 cls) sur la période du 16 juin à aujourd'hui<br />(29 juin) avec un maximum de 4 jours en d'eux d'entres-elles.
Si ce médicament n'est pas reconnu comme miraculeux, en ce qui me concerne, j'ai la conviction que le résultat lui dépend bien du miracle.
j'encourage toute personne qui souhaiterai s'en sortir, d'utiliser cette molécule, elle est bien plus efficace qu'une cure de sevrage. Certes il y a bien des effets secondaires mais ces derniers sont réversibles et ne durent pas dans le temps. Il ne faut pas se focaliser sur les ES, car cela pourrait être décourageant. Il ne faut pas les ignorer, toutefois il faut les batailler, vous en serez de toute façon vainqueur. Je pense, à mon avis, que l'augmentation de la posologie doit être très progressive, et surtout, quand cela est possible, d'avoir un vrai partenariat avec son toubib, travailler en confiance avec lui. Moi je travaillais au texto avec le mien, ce qui lui permettait d'avoir mes observations en temps réel et de ce fait pouvoir adapter la posologie à la situation.
Certes je sais que tous les toubibs ne sont pas comme le mien, et que dans certains cas, la situation est plus problèmatique.
J'espère que ce témoignage, pourra aider, certains d'entre-vous
Amicalement,
Patrickdunkerque