Je reviens sur la notion de "mauvaise mère".
Tous les parents font de bons et de mauvais choix. Il n'y a pas moyen de savoir comment élever au mieux ses enfants. Sinon, ça se saurait

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Mais ils le font tous parce qu'ils aiment leur(s) enfant(s).
Ainsi, dans mon cas, mon père m'a battu avec une ceinture avec l'appui de ma mère qui n'arrivait pas à gérer le "mauvais petit canard". J'ai des témoins, ce qui est important pour moi parce que mes parents ne "s'en souviennent pas" ! Ma mère avait tendance à me pincer, ou à me faire faire des lignes d'écriture (style : je ne dois pas dire exagérer, et ce pendant 100 fois... ou encore : je ne dois pas me balancer sur la chaise...). Menace suprême : faire le tour des immeubles avec un panneau autour du cou annonçant ma vilénie (comme d'avoir "volé" des gâteaux... dans la maison, pas dans un magasin).
MAIS, car il y a un mais...
Ils m'ont permis de faire de la danse, de l'équitation, de la voile, du ski (j'en oublie certainement).
Ils ont encouragé mon gout pour la lecture (bon d'accord, il y avait la censure : Pif le chien, oui, Piscou, non). Soljenitsyne, non, mais Dostoïevski, Gogol, oui... Dans mon héritage, il est prévu que j'ai la collection complète des œuvres croisées d'Aragon et d'Elsa Triolet et aussi la collection complète des œuvres de Victor Hugo...
Pour la boisson, le coca était interdit, mais l'anthésite oui.
Ils m'ont ouvert l'esprit sur la musique classique, l'opéra, le théâtre et plein d'autres choses "culturelles". (c'est certainement pourquoi j'aime tant tes histoires). D'ailleurs, dès fois je leur fait ce reproche amical : vous m'avez donné l'envie de faire et de voire des choses que je n'aurais jamais les moyens de me payer (voir par exemple le prix d'un abonnement à l'opéra...).(*)
Depuis mon plus jeune age jusqu'à ce que je parte de la maison, tous les jours, je dis bien TOUS les jours, ma mère m'apportait un jus d'orange frais à mon réveil et tous les soirs, TOUS les soirs, elle venait m'embrasser dans mon lit.
Et par dessus tout, malgré leur tabou et leur erreurs d'éducation, ils ont instauré un climat d'échange et de respect sur les positions des uns et des autres. Ils ont évolués, ils ont réfléchi au sens de la vie. Et aujourd'hui, ils peuvent être fier de leur enfants et nous pouvons être fiers de nos parents.
(*) Pour infos, mes parents étaient ouvriers, donc pas très riches pécuniairement, mais très riches culturellement et ils ont utilisé tous les moyens que la société leur proposait pour nous faire évoluer.
Voilà , tout ça pour dire qu’être une bonne ou mauvaise mère, ça va, ça vient...
Désolée de t'en avoir mis une tartine, mais une dépression pour cause de "mauvaise mère", je ne le sens pas...
Je t'embrasse