Bonsoir.
Mayo, ton témoignage est terrible, et me laisse une sensation d'impuissance, pour des drames comme celui que tu as vécu avec Bruno.
Cependant, je ne m'attendais-pas à lire seulement sur ce forum que des messages de joie, nous sommes ici des gens malades, et accompagnateurs de malades.
Et cette maladie est une sale maladie, quand on l'a on est accusés de dépravé, on essaie de la cacher.
Et puis sans parler pour-moi, elle touche beaucoup de gens qui ont un sensibilité exacerbée, une gentillesse et de l'amour à en revendre.
Pour moi le meilleur remède contre l'alcoolisme est la connerie, un bon salopard qui n'a rien à foutre de voir une autre personne souffrir, qui se délecte devant des enfants du tiers-monde en pensant quand on parle de ce qui en meurent "ça sera ça de moins", qui en explosant un chien sur la route, ne s'arrêtent même pour savoir s'il est encore vivant "rien à foutre, c'est pas le mien, le mien il reste accroché à sa chaine", mais qui finissent, un kilomètre plus loin, par s'arrêter, "faudrait pas que ce patard de clébard ait fendu le pare-choc de ma berline 4x4 citadine" ; qui enfin quand ils aperçoivent un clodo sur un trottoir, font un détour car ils n'ont même pas les couilles, ou la Moule, de passer devant eux sans leur mettre une pièce, mais surtout de croiser leur regard.
Désolé pour les gros mots.
Mayo, si ton Ami Bruno avait trouvé un bon soignant, il aurait pris en charge cette partie cachée de l'iceberg, un ou plusieurs avec qui ça "passe bien", il aurait aussi pu prévenir le terrible malheur qu'il a subi au point de se détruire et quitter les gens qu'il Aime.
Je ne peux qu'apporter mon témoignage, je cherche à me sortir de l'alcool, j'ai vraiment quelque amie, qui fait son possible pour m'aider, qui m'aime, que j'aime, mais ça ne suffit-pas, ça ne pourra jamais suffire, je ne peux-pas malgré tout l'Amour, tout demander à cette ou ces personnes, c'est impossible par Amour.
Mes soignants qui me suivent, eux, je peux tout leur dire, car j'ai confiance en eux et ils m'écoutent, m'aident différemment, avec un intérêt tout en respectant une distance affective.
Ton message m'a fait chialer, j'ai de plus un autre copain, ami d'enfance qui se rase la tête, "Oliveur", il est malade lui-aussi, je l'ai appris avant-hier, alors que lui le cache depuis six mois.
Putin de merde de vie, demain je vais le voir, c'est maintenant qu'il a besoin de ses copains.
Je rechiale, mais vais m'en sortir, et puis quand l'alcool ne sera plus un besoin avilissant, je pourrai me consacrer à être aussi génial, cultivé, curieux et avec un humour débordant.
A plus tout du monde, gardons notre courage, et pensons surtout aux gens qui nous Aiment et que nous Aimons.