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Auguste Derrière
11 Juin 2016, 23:20
Bonjour Pascal,

Tu fais partie des fils que j’aime suivre comme ceux de Karine, Gaday, Franck, Jack… pour ne citer qu’eux.

Je partage beaucoup de choses avec toi. J’irai jusqu’à dire que j’éprouve de l’empathie : « ta douleur dans mon coeur ».

Là où je te rejoins, et je parle en mon nom, car je n’ai pas « autorité » sur toi.
- Je suis dans « l’ Everest » des posologies. Et pourtant pas un nuage d’EI/ES à l’horizon…
- Il est aisé pour moi de modifier les répartitions, sans effets néfastes.

Là où j’apporterais une nuance :
- En ce qui me concerne, je ne trouve pas opportun de modifier ma posologie de façon brutale. Je m’autodiscipline en n’oubliant pas l’énergie cinétique de la molécule, surtout à hautes doses.
- Lorsque j’ai eu le privilège de rencontrer Renaud de Beaurepère à Villejuif, il m’a conseillé de ne pas faire l’apologie des hautes prescriptions. Car c’est souvent mal compris, malgré des efforts de pédagogie et de vulgarisation.

Pascal, je n’ai pas de préconisations à te prodiguer, mais pour ma part :
- Je tente de me concentrer sur ma maladie, et c’est déjà un travail en soi ;
- Je considère beaucoup de « coreligionnaires du baclo » comme bienveillants - ils sont en partie cité ci-dessus, sans omettre Sylvie, Yves et Samuel ;
- Je n’oublie pas que les « conseillers ne sont pas les payeurs » pardonnez mes propos ;

Alors voila, mon petit « grain de sel ».
 
Auguste Derrière
17 Février 2016, 23:21
Alors voila.

Je vous écrit de la salle d'embarquement en attendant mon vol pour rentrer "au bercail".

Depuis le 2 novembre 2014 "De l'eau à coulée sous les ponts" . Où plutôt de la bière.
Je vous ai laissé à 370 et une hypothétique indifférence, avortée depuis.
A force de persuasion auprès de mon médecin généraliste, j'ai pu monter jusqu'à 500 mg.

Alors, j'ai choisis de contacter le Dr. Renaud de Beaurepaire.

Je vous laisse découvrir notre échange de mail, qui résume mon parcours baclo :

Bonjour,

Je me présente : je suis [...], j’habite [...] , j’ai 34 ans dont 10 dans l’alcool.
J’écris de façon synthétique pour épargner votre emploi d’un temps.

Vie équilibrée, beau métier.
L’anxiété, le manque d’assurance… direction la bouteille.
Sorti du déni rapidement et pour cause : AVC à 28 ans - Pancréatite aiguë à 30 ans - Diabète inaugural en suivant…
A part ça tout va bien !

Mon parcours baclofène :
Lecture du "dernier verre", inscription au forum baclofene.org, adhérent de l’asso.
Démarrage du traitement : 22 juillet 2013 avec le service d’addictologie de [...], en Gironde (Prescriptrice [...]).
Montée à 370 en 14 mois. « patience et régularité » pour éviter les ES / EI.
Le service d’addicto (et le travail psy) ne souhaite plus me suivre, car hors-RTU.
Mon médecin traitant Dr. [...] prend le relai. Avec persuasion, il prescrit jusqu'à 500. Montée très facile pour moi. Aujourd’hui, il ne veut pas passer le cap des 500. Il reconnait qu’il est dépassé et m’encourage à prendre contact avec vous.

Bilan à ce jour :
Je ne suis pas indifférent
Craving : autour de 15h-18h
Répartition : j’ai a peu près tout essayé ! Depuis 2 mois : 160 à 11h // 170 à 13h // 170 à 15h
Consommation : 125 cl de bière forte - 2 à 3 fois par semaine.
Une certitude : ce n’est pas de l’habitude, je pense à du "craving de soulagement", comme le décrit feu Olivier Ameisen, "le désir de soulager les tensions de la journée".
D’après mon MG, pour lui suspicion de bipolarité : traitement Lamictal 200mg (pas d'effets probants).
Effets secondaires du baclo : quasiment aucun, à part de la fatigue et des érections… molles.

Dans votre étude The use of very high-doses of baclofen for the treatment of alcohol-dependence: a case series
Utilisation de très fortes doses de baclofène (> 300mg/j) dans le traitement de l’alcoolisme, je me sens très proche du patient 4.
Ce qui me laisse penser que je suis au seuil de l’indifférence. Cela fait 2 ans de traitement, je suis fatigué.

Ainsi, Docteur, j'en appelle à votre sollicitude. Accepteriez-vous de me recevoir ?
J’habite [...], à 1H30 "à vol d’avion" de votre salle d’attente…


Je veux bien vous rencontrer. Même si vous posez un problème un peu difficile: au-delà de 500mg, il est racontable de baisser les bras. Si vous venez me voir, je vous verrai à l’hôpital Paul Guiraud à Villejuif...

Je l'ai rencontré tout à l'heure.
L'homme est aussi humble que brillant. Homme d'écoute et d'empathie. J'aime sa façon d'écrire, de la main gauche. J'aime sa façon de "s'enfoncer" dans son fauteuil et d'écouter, patiemment.
Pour lui, je suis un cas... "particulier". Il m'a demandé de ne pas divulguer la posologie de son ordonnance. Pour ne pas faire l'éloge des hautes doses. Et de me rappeler que sa responsabilité est en jeu en cas de pépin.

Il m'a parlé d'une étude menée cet été, où mon témoignage pourrait, comme j'ai coutume de dire "apporter ma brindille à l'édifice".
Sylvie > je suis preneur d'informations a ce sujet.

D'ici là, je continue mon chemin.
"affaire à suivre"

Portez-vous bien.
 
Auguste Derrière
27 Novembre 2014, 23:30
Bonsoir Albéric,

Comme les antibios : matin midi et soir, je lis ta bio.

Ne lâche rien, s'il te plait.
 
Auguste Derrière
02 Novembre 2014, 19:10
Bonsoir Karine et Velvet,

Merci pour vos passages.

J'ai pris le temps avant de déclarer mon indifférence... Histoire d'être convaincu.

Cette fois c'est sûr !
J'ai bu, ce midi, un verre de Bordeaux Pessac Haut Brion : un verre pour le repas. Délicieux.

Je vais écrire sur mon indifférence, pour le partage.

Bise,

--
Nicolas
 
Auguste Derrière
02 Novembre 2014, 18:01
Bonjour Yves,

Voici mon retour :

1- Réussite ou échec ?
Réussite

2- À quelle quantité de baclo étiez-vous ?
370 mg

3- Au bout de combien de temps de traitement ?
15 mois

4- Comment cette quantité est-elle répartie sur la journée ?
120 à 12h30 - 130 à 14h30 - 130 à 16h30

5- Quelle(s) étai(en)t votre (vos) heure(s) de craving ?
17h00 - 18h00

6- Votre quantité de baclo à ce jour ?
380 gr (+10 à 12h30)

7- ES (effets secondaires) :
Supportables.
Fatigue, somnolance en fin de journée, quelques insomnies.
Les maîtres mots : patience et régularité.

8- À l'occasion de votre traitement, avez-vous diminué un autre traitement (benzo par exemple), si "oui", lequel/lesquels, de combien ?
- Benzodiazepines, plus rien
- zopiclone, divisé par 2
- hypotenseurs, divisés par 2
- insuline : 28 unités de Lanthus (action diffuse sur la journée) sous alcool. Rien aujourd'hui !
- carburant : aucun détours à la supérette du coin ;-)

9- Votre score avec vos réponses avant traitement :
30.

Merci à toi Yves.
Merci à toi Sylvie.
Merci à toi Karine.
Olivier, merci à toi.
 
Auguste Derrière
12 Octobre 2014, 22:37
Karine, merci pour FAUVE que tu m'a fait connaître.

Jack, j'ai aimé ta parabole du vélo : Jack-iesse

So, je l'ai mon pot de fleurs...

Sylvie, saine lecture.
Pour te mettre en appétit, en attendant le facteur...
Une bien triste histoire, racontée par le Doc. Baptiste Beaulieu, sur fond d'alcool. Je l'effacerait sans doute.

Alors voilà, elle est arrivée aux Urgences pour « une crise de nerfs et crises de larmes », emmitouflée sous plusieurs couches de vêtements. Elle a enlevé manteau, veste et pull. Elle a dit qu’elle n’allait pas bien, que c’était son fils, et ce foutu mois de novembre qui approchait.
« On fait des enfants, mais on ne peut pas les protéger de tout, tout le temps. »
Elle a dit qu’elle n’y était pour rien, qu’elle n’avait pas voulu être une prison pour son propre fils.
Elle a parlé, parlé et parlé encore.
Il y a 13 ans, il avait 19 ans.
C’était le mois de novembre et c’était la campagne. Il est allé en boîte de nuit avec ses amis. Ensuite, il a voulu rentrer.
Il a pris la voiture et a conduit à peine 1 km.
Peut-être qu’il a regardé les étoiles et qu’il s’est dit que tout ça est immense, elle ne sait pas. Il a garé la voiture sur le bas-côté, près d’un champ.
Il avait bu, il avait dansé, il était fatigué, c’était plus raisonnable.
« Je ne sais pas ce qu’il a pensé. Elle était froide cette nuit de novembre, et même dans les voitures, les petits cristaux ont poussé sur les fenêtres. À quoi il a pensé, hein ? »
C’était très beau. C’était novembre, la campagne, le silence, et la nuit.
Le dossier du siège, il l’a reculé en arrière. Il avait un pull, il aurait pu le mettre, il faisait froid, sans doute, il ne savait pas, il ne sentait rien, il avait dansé et il avait bu. Il a roulé le pull en boule, a posé sa tête dessus. Il s’est endormi comme un enfant de 19 ans, la nuit autour, les étoiles au-dessus.
Et au matin quand que les pompiers l’ont trouvé, il n’avait pas bougé. Il était comme ça : les bras sur le torse, les poings serrés, les jambes un peu pliées.
– C’était mon fils, mon enfant, il était mort de froid.
C’était novembre, la campagne, le silence, et la nuit.

http://www.alorsvoila.com
 
Auguste Derrière
12 Octobre 2014, 20:23
Karine, Sylvie,

Pas d'efforts particuliers.
Je me dis juste : "acheter de l'alcool, à quoi bon ?" Pas envie.

C'est fragile, mais j'ai le sentiment d'avoir franchi un cap. Que dis je, une péninsule.

Ce vendredi a été un test. C'est mon jour de craving de "récompense". Pas envie.

J'ai conforté le truc en rajoutant 10mg à 13 heures. J'attends et j'observe.
 
Auguste Derrière
11 Octobre 2014, 14:46
Je suis très touché par la publication de RDB sur la une du site :

Citation
The use of very high-doses of baclofen for the treatment of alcohol-dependence: a case series
Utilisation de très fortes doses de baclofène (> 300mg/j) dans le traitement de l'alcoolisme

La traduction dans la langue de Molière :
La traduction française selon Goooooogle Traduction


Citation
Bon bon bon et dans tous ça avec ces 370 mg, sens tu que ça bouge niveau conso, comportement etc....?

Un jour aussi, tu l'auras ton pot de fleurs en forme de bouteille !


So, toujours à 370 mg/j., mais mieux répartit : 110 à 13H - 130 à 15H - 130 à 17H (Faut que je pense à modifier ma signature)

Je n'ai pas consommé d'alcool depuis 15 jours. Suis-je le Patient-18 de l'article ?

Bien à vous,
 
Auguste Derrière
03 Octobre 2014, 22:07
Jack-a-dit :

Citation
Heureusement que tu n'es pas monté jusqu'à bonnet M, sinon il se serait mis à danser sur son bureau.....


J'adore !
Je rajouterai :

"Un ESPRIT SEIN dans un corps sage."
"Une moitié de sein s'appelle un MI-NIBARD"
"Quand une nourrice à trop couru, ELLE HALÈTE."
 
Auguste Derrière
03 Octobre 2014, 13:17
Bonjour,

Comme promis, des nouvelles de mes dernières démarches :
Je n'ai pas réussi à dégoter en direct un RV chez le super Pr. psychiatre pro baclo. Obliger de passer par mon médecin traitant.

Je me rend a son cabinet ce jour à 12h00... en ayant prit soin de réviser mon argumentaire. J'ai fait des petites fiches.. comme pour le BAC, normal...

Extrait :

- En gros, c'est la bière de 18H00 qui faut enterrer ? Pourquoi ne pas prendre un cachet une demie heure plus tôt ?

Interloqué, je lui répond :

- C'est le fameux pic sérique qu'on atteint, selon les individus entre 30 mn et 1h30

Je lui dessine au dos du chèque une jolie courbe, un peu comme une belle poitrine mais à 3 seins : Bonnet 110 à 13H00, Bonnet 130 à 15H00, Bonnet 130 à 17H00 (messieurs, calmez-vous)
Edit : les spécialistes du sous tif auront corrigés : il ne s'agit pas de bonnets mais de tour de poitrine...

- En même tant, j'y connaît rien, je n'ai pas lu votre doc. (Toujours en haut de la pile, y'a encore un espoir, si aucun autre dossier ne vient obscurcir le Calameo)

- A ce propos, j'ai ce numéro de téléphone à vous offrir...


Sylvie, m'a confié le contact d'un charismatique/prescripteur/historique de Baclo. (lequel ? en même tant ils se comptent sur les doigts d'une main).

Il a accepté le petit papier, en a fait une photocopie (et griffonner une annotation : "à Tél")...

Là, je me dis un court instant : c'est dur pour un médecin, de s'entendre dire par son patient (alcoolique de surcroit.. ;-) qu'il a besoin de conseils, que ses doutes doivent être dissipés...

Je sors heureux du cabinet :
Aujourd'hui, je lui ai remis d'une main ferme, un beau Joker : l'appel à un ami confrère. J'ai eu chaud, ça aurait pu être le 50/50... ou pire, l'avis du public !
Aujourd'hui, j'ai écopé d'un mois ferme : Il a renouvelé mes 370 mg/J pour un mois.

A suivre,
Prenez soins de vous.
 
Auguste Derrière
02 Octobre 2014, 18:33
Bonsoir SO,

J'ai le numéro 746 de Marie Claire sous les yeux. Beau témoignage.
J'aimerai connaître cette sensation : "ce n'est quand même pas possible de regarder cette bouteille comme un pot de fleur. Et bien si."

Tu as été le tout premier fil que j'ai lu en arrivant ici.
Tu es venue me soutenir. Je n'ai pas répondu, j'en suis confus.

Je profite de cette occasion pour te souhaiter une bonne descente.
 
Auguste Derrière
21 Septembre 2014, 22:35
Bonsoir Jack,

Je viens de lire ton fil.
Ça cause bien par ici.

Pour ton indifférence, j'oserai dire Jack-pote !
 
Auguste Derrière
21 Septembre 2014, 22:01
Jack-Lofène,
C'est plutôt de l'ordre du MP avec Sylvie. On avance. Pas de soucis ;-)
Édit : l'idée est d'honorer le rdv chez le Pr. et de continuer à convaincre mon médecin traitant.

Karine,
Je te lis. Lâches rien.
«Il est bien des choses qui ne paraissent impossibles que tant qu’on ne les a pas tentées» – André Gide
Bises.
 
Auguste Derrière
21 Septembre 2014, 19:54
Alors voilà.

Aujourd’hui, je fête mes 2 mois de baclo. Ou plutôt, mes 2 mois et 1 an… pour être exact.
Enfin, ça fera 2 ans dans 10 mois…
Bref.

Première pilule avalée le 21 juillet 2013, avec le goût de la délivrance sur les papilles.

Aujourd’hui, un goût amer dans la bouche...
Pas métallique comme celui du baclo, mais plutôt le goût du désaveu.

Le désaveu, celui de ma prescriptrice, Dr. Mamoure :
- alors, comment ça va ? ça fait au moins 2 mois qu’on ne s’est pas vu…
- ça va plutôt bien, mon médecin traitant a prit le relai pour la prescription…
- ah… très bien !
- donc, toujours à 370 mg par jour !


A cet instant précis, j’ai cru que je la perdais.
Je m’imaginais alors, lui prodiguant les premiers soins :
« je veux NFS, chimie, iono, gaz du sang… Bordel, apportez moi un plateau de trachéo…
A cheval sur son abdomen, pour un massage thoracique… et 1 et 2 et 3 et 4… insufflation… et 1 et 2 et 3 et 4… insufflation… »


Mon rêve éveillé s’arrête brusquement, quand elle m’annonce... que c’est finit.
« Vous comprenez ? je ne vous suis plus ! »
Et commence l’énumération, du bout des doigts, qu’elle a de forts jolis d’ailleurs :
1… on est hors RTU
2… je ne suis jamais monté si haut
3… on n’a aucun recul sur des doses aussi élevées
4… je m’interroge sur les bénéfices/risques

Vous comprenez ?

J’aurais aimé arrêter le temps.
Et revivre la situation, armé cette fois-ci, d’une bonne dose de répartie :
1… hors RTU ? mais, on a commencé ensemble le traitement, alors que la RTU n’existait pas…
2… jamais monté si haut ? « allez plus haut… allez plus haut… et croire encore à l’avenir » (les fans de Tina Arena comprendront)
3… on a aucun recul ?… et le RESAB, c’est pour les chiens ?
4… les bénéfices/risques ? il y a un an, je buvais 50 cl de boisson anisée à 45° et je prenais ma bagnole le lendemain ! ça c'est pas du risque ?

Elle me renvoi vers un Pr. Psychiatre, un grand ponte de Bordeaux. Car pour elle, il y a autre chose…
Elle me renvoi aussi vers mon médecin généraliste… « puisque lui veut bien vous suivre… »

Ça, c’est ce que j’ai cru, jusqu’à cette semaine.
Mon Doc reconnaît ne rien connaître du Baclo.
Il accepte la documentation du forum :
- c’est pour moi ?
- c’est cadeau, c’est la maison qui offre…

Il veut bien m’aider temporairement, en attendant l’avis du grand psy...
Goût amer, seconde couche.

MP à Sylvie. Réponse dans la demie heure qui suit.
Prémices d’une lueur d’espoir.

Alors voila, affaire à suivre.
 
Auguste Derrière
09 Juillet 2014, 23:39
En parlant de réveil...

J'ai bientôt un an de baclo dans l'estomac... et je viens seulement de lire ton fil...
Belle histoire... d'utilité publique !

Merci pour ton abnégation dans la vie du forum.
 
Auguste Derrière
06 Juin 2014, 22:16
Merci un pour tous pour le lien. Je copie/colle ce fabuleux texte :

Les héros très discrets.
Publié le 5 février 2013 par Baptiste Beaulieu.

Alors voila Roméo et Juliette, 56 et 55 ans, mariés, hospitalisés pour éthylisme aigu.
Plusieurs années déjà qu’ils sont malades de l’alcool. Quand on les hospitalise en service spécialisé nous les mettons côte à côte, dans la même chambre. Ils essaient de s’en sortir ensemble, replongent souvent ensemble.
La situation pourrait prêter à sourire ou même à s’attendrir si le Montaigu et la Capulet n’avaient eu un fils, 27 ans, qui n’a aucune envie de sourire et n’a plus la force de s’attendrir.
À cinq ans, il appelait déjà les secours et roulait ses parents sur le côté pour qu’ils n’inhalent pas leurs vomissements. À cinq ans…
Étonnamment, le fiston s’en sort bien : un petit garçon, un travail stable, petite amie stable, logement stable. Sa vie est « stable ». Il ne touche pas à l’alcool, il en a été vacciné très jeune…
Il connaît la maladie qui grignote ses parents et la combat du mieux qu’il peut : étonnamment, dans toute la merde immonde que l’alcool a déversé sur sa famille, il s’est fait un devoir de protéger son père et sa mère… Seulement lui, l’adulte et l’enfant de cinq ans qu’il a été, qui le protège et qui l’a protégé ?

Quand nous marchons dans la rue, nous ne le savons pas assez, mais nous croisons des héros. Des héros VRAIMENT très discrets.

http://www.alorsvoila.com
 
Auguste Derrière
02 Juin 2014, 22:52
Citation
Et ceux qui lisent mais ne postent jamais se manifestent...

Là, je me retrouve complètement !

Je me manifeste donc pour te témoigner de ma sympathie. Parce que j'aime bien ta façon de dire yo !

Nous sommes tout les deux dans les hautes doses de baclo...

Je te fait cette demande particulière : ne lâche rien !

--
Auguste
 
Auguste Derrière
01 Mai 2014, 20:53
Bonjour Sophie,

A l'époque tu disais la chose suivante :

Alors Voilà
Lorsque j'ai lu le titre de ton fil, je me suis dit: tiens,tiens, ça me parle...
Du fait que c'est "alors voilà" qui a été l'exclamation que je me suis faite le jour de mon indifférence.


J'aime beaucoup cette expression "alors voila".
Hasard ou coïncidence, j'ai découvert un blog médical passionnant, nommé http://www.alorsvoila.com.
Ce jeune médecin, Baptiste Beaulieu, tente de réconcilier soignés/soignants : c'est rafraichissant.

Il mériterait d'être baclofénisé ;-)
 
Auguste Derrière
01 Mai 2014, 20:10
Coucou Karine,

Tu m'a fait découvrir le verbe "baclofeniser", c'est vrai... mais la vraie découverte c'est le groupe FAUVE !
Un soir de décembre, je cliquais sur un de tes liens. Dès la première écoute, je réservais 2 places de concert.
"Un petit clic pour une grande clac ": j'ai pu les voir il y a un mois en live à Bordeaux... Merci.
 
Auguste Derrière
01 Mai 2014, 19:44
Sylvie,

Niveau Effets Secondaires, uniquement de fortes somnolences à partir de 18h.
Aujourd'hui, j'ai prélevé 10 mg de ma prise de 10 heures pour les placer à 16 heures. Là, j'ai la tête qui tombe sur la tablette !

Je vais opérer les modifications doucement...
 
Auguste Derrière
01 Mai 2014, 18:05
Alors voilà.

Un léger passage à vide

Depuis le 14 octobre 2013, je suis entré dans une forme de mutisme.
Mes pensées vont à Sylvie, Karine, Marioswim, Loulou33 et So pour vos commentaires laissés sans réponse. J’ai apprécié vos relances, dénuées de jugement. Je vous présente mes plus plates excuses.

Je consulte le forum comme je prends des antibiotiques, matin et soir.
- j’aime prendre des nouvelles de Karine!... son entrée en cure, son retour dans la famille pour le week-end, sa prise de baclo trop tard le soir qui l’empêche de dormir…
- j’aime lire Albéric, sa maison sur 3 niveaux, sa cuisine coupée en 2 (?), sa revalidation…
- j’aime suivre DpraV, son bras, ses brebis… sa façon de dire Yo !
Ni voyez pas de voyeurisme. Juste une fascination face à votre courage exacerbé.

Comment expliquer ce « léger passage à vide ? » j’ose penser que c’est la timidité. L’alcool a eu cet effet sur moi : soulager cette carence, parmi tant d’autres.

Il m’arrive encore à 33 ans, en rentrant dans une boulangerie de répéter plusieurs fois dans ma tête, la phrase à dire : « bonjour Madame, une baguette s’il vous plait » ; « bonjour Madame, une baguette s’il vous plait »…

Vous comprendrez que participer à la vie du forum est pour moi un exercice périlleux.


Le Baclo et mon rapport à l’alcool

Aujourd’hui, je suis à :

10H00 : 40
12H00 : 50
14H00 : 70
16H00 : 70
18H00 : 60
Soit 290

Sur l’échelle de « RichterBaclo », je suis à 1. Quelques secousses entre 17 et 18 heures.

Feu Olivier Ameisen, dans « le dernier verre » p. 215 parlait des 3 types de craving.
J’en suis là :
- Plus de craving « obsessionnel » qui monopolise mes pensées en journée.
- Quasiment plus de craving de « soulagement » vous savez, le désir de soulager les tensions de la journée.
- Reste le craving « hédoniste » ou de « récompense » celui du vendredi soir, la semaine finie.

Je ne consomme plus d’alcools forts depuis longtemps, pas envie.
Par contre, un litre ou 2 d’alcool à 12° me tenterait bien, disons une fois par semaine. J’ai craqué quelques fois. Le lendemain, pas forcément l’envie de « rallumer la chaudière ».

Niveau répartition, il me semble que la prise de 10 heures n’est pas utile, celle de 18 heures sans doute trop tardive. Qu’en pensez-vous ?

La leçon que je retiens : mon absence de participation au forum m’a privé de vos conseils. Avec l’arrière goût amer d’avoir perdu du temps.



Mon parcours médical

Toujours suivi par la même belle équipe pluridisciplinaire :
Les infirmières ont toujours soif d’apprendre sur le Baclo. J’étanche leurs envies à grands renforts de tableaux Excel et autre pharmacocinétique du Baclo…

Pendant ce temps, la psychologue cherche toujours le lien entre ma consommation d’alcool et mon enfance…

La prescriptrice, Docteur Mamoure est toujours aussi… comment dire… fascinante ;-)
Avec une petite ombre au tableau : je constate un soupçon d’orgueil, agrémenté d’une pointe d’agacement quand je lui parle de pic sérique, de ½ vie, de ciblage… C’est gens là n’ont peut-être rien à recevoir de malades comme nous… Il n’empêche qu’elle a toujours les plus belles jambes du monde…

Sinon, j’ai quitté mon ancien médecin traitant. Extrait :
- Je suis à 150 mg de Baclofène. Je vais mieux, j’ai moins envie de boire.
- Ah vous voyez, avec un peu de volonté…en plus, je crois que vous gagnez en maturité…
- Pardonnez mon inélégance mais je crois surtout que vous n’avez pas tout saisi Docteur…


Donc, direction un nouveau médecin traitant. Extrait :
- Sachez que je suis sous Baclofène.
- Combien ?
- 250 mg.
- mais… ça fait au moins 5 cachets par jour ça !
- pas exactement… disons 25… 25 cachets par jour.


Enfin, ma pharmacie préférée :
Il y a 10 mois, je leur tendais ma première ordonnance de Baclo :
- Je vais essayer ça… on verra bien…
- Oui, on a quelques patients qui en prennent…

Hier, ils m’ont dit :
- « 290 mg… je passe l’ordonnance en 2 fois. Sinon, la SECU elle n’aime pas trop ».
Je les ai remercié de leur sollicitude et de leur bienveillance.

La leçon que je retiens : s’associer avec ceux qui avancent. Se délester de ceux qui ralentissent la guérison.


Mon rapport aux autres

Je baclofénise (terme inventé par Karine, je crois… Ce qui le place dans le dictionnaire, entre bâcler (se dit pour expédier un travail à la hâte) et badaud (niais, qui s'amuse à tout, et admire tout).
Je m’éloigne… je baclofénise donc. J’apprends à le faire plus élégamment… dans l’objectif de gagner ceux qui m’écoutent : amis, famille, corps médical.

La leçon que je retiens : c’est d’expliquer par petites salves. Etre pédagogique, ne pas froisser les susceptibilités, respecter le point de vue de l’autre.

En parallèle, j’essaie de m’ouvrir aux autres. C’est ce qui me demandera le plus d’énergie.
Ce post a valeur d’exercice pour moi aujourd’hui.


« L'expérience c'est le nom que chacun donne à ses erreurs » - Oscar Wildes
Aujourd'hui, je commence a avoir un peu d'expérience…

Bravo a ceux qui ont lu jusqu’au bout. Prenez soin de vous.

--
Auguste Derrière
 
Auguste Derrière
14 Octobre 2013, 21:45
Je suis de Gironde, au sud de Bordeaux !
 
Auguste Derrière
14 Octobre 2013, 20:18
Bonsoir Célestin,

Un fan de programmation ? Là tu y va fort !

Je suis un passionné de nouvelles technologies, quand elles facilitent le quotidien. Mais la partie cachée des logiciels est un monde obscure pour moi.

La technologie mis au service de la santé m'intéresse. J'illustre mon propos :
Pour les diabétiques de type I (dépendant à l'insuline) un laboratoire à développé un petit boitier que l'on connecte à son iPhone.
L'idée est simple. A chaque fois que le diabétique prend son taux de sucre, il dépose une goute de sang sur une bandelette. Le petit boîtier analyse le sang. Les résultats sont enregistrés dans l'iPhone. L'utilisateur peut commenter ses résultats (j'ai trop mangé, pas assez, bu de l'alcool, fait de l'exercice physique, etc.)
Les résultats sont visibles sous forme de courbes ou de tableaux. Il est possible de les envoyer par mail au service soignant.

Je me prend à rêver :
Une application de ce type pour le Baclo pourrait voir le jour ?
Dans l'idéal...
- on y rentre notre posologie Baclo (horaires et quantités) : un graph se génère en temps réel (comme sur ton tableur Excel)
- on pourrait remplir nos effets secondaires rencontrés
- on pourrait aussi y renseigner notre conso d'alcool
- le tout serait exportable pour en avertir le personnel soignant

Je ne connais pas les contraintes techniques d'une telle application. Par contre, je suis conscient que cela demanderait beaucoup de sacrifices, en temps et en énergie. Le projet ne peut être viable que si l'on fédère beaucoup de monde.

Voilà en quelques mots le fruit de ma réflexion.

Comme on dit, "affaire à suivre ! "

Célestin, pour répondre à ta question, je vais montrer les statistiques au service addicto vendredi. Je pense que cela va les interpeller !

Bien à vous,

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Auguste Derrière
 
Auguste Derrière
14 Octobre 2013, 19:30
Bonsoir loulou33,

C'est vrai que ma rencontre avec le Baclo à été longue !
J'ai le sentiment d'avoir perdu du temps.
"je n'ai pas de regrets, seulement des projets" Alfred Brendel

Ton pseudo avive ma curiosité ! loulou33... 33, comme la Gironde ?

Bien à toi.

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Auguste Derrière
 
Auguste Derrière
14 Octobre 2013, 19:19
Bonsoir Sylvie,

Je rencontre Docteur Mamour vendredi prochain.
Elle m'a déjà fait comprendre que son service était plein à craquer.

Je vais tout faire pour la convaincre d'enrichir le fichier des prescripteurs.

D'autres que moi mériteraient d'être suivi dans ce service 4 étoiles !

Je te tiens au jus par MP !

Bien à toi.

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Auguste Derrière
 
Auguste Derrière
13 Octobre 2013, 19:32
Bonsoir Célestin,

J'ausculte de près ton travail depuis longtemps.
Ton tableur mérite tous les compliments, d'ailleurs, il n'est pas passé inaperçu auprès du service addicto où je me soigne !

J'aurai des questions à te poser d'ordre technique (par MP) sur la comptabilité de ton programme sur les iDevices (iPhone, iPad, etc.).

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Auguste Derrière
 
Auguste Derrière
13 Octobre 2013, 18:54
Bien le bonsoir Karine !

Pas simple pour moi de témoigner. La rédaction de ce petit texte à comme un effet libérateur.

Pour répondre à ta question : l'envie de boire est diffuse sur l'ensemble de la journée.
Comme le dit si bien Docteur Mamour au Féminin : ces idées sont "balayées d'une simple pensée".
J'ai l'impression d'être proche de l'indifférence. Reste à augmenter doucement ?

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Auguste Derrière
 
Auguste Derrière
13 Octobre 2013, 18:02
Bien le bonjour,

Alors voilà.

Sur l'invitation pressente de Karine ! (que je remercie pour sa persévérance), voici mon "petit grain de sel" :

Premier contact avec le Baclo il y a quelques années. Une écoute attentive d'Olivier Amesein me laisse un sentiment partagé. Il est pour moi soit un génie, soit un imposteur. La lecture récente de son œuvre, le classera définitivement dans la première catégorie.

2011, hospitalisation pour un "diabète inaugural" : jolie expression pour dire que je suis condamné, toute ma vie, à m'injecter 4 piqûres quotidiennes d'insuline, au choix, dans les bras, le ventre ou les cuisses ! L'alcool a détérioré mon pancréas. C'est irréversible.

Dans mon malheur, une infirmière me demande si je serai intéressé par une consultation au service addiclologie de l'hôpital. J'accepte. Première rencontre avec Docteur Mamour au Féminin. Sa beauté n'a d'égale que son envie de soigner :

" - Le baclo, connaissez ?
- Ah oui, ça me parle ! Flashback : Olivier Ameisen, génie ou imposteur ?
- Vous êtes le patient IDÉAL ! Jeune + échecs avec Revia et Aotal... Le baclo est fait pour vous !"


Sauf que pour des raisons de calendrier, je suis renvoyé vers une autre personne, psychiatre de son état, qui elle, bien que affiliée à ce même service d'addictologie, ne voit pas les choses du même regard :

" - Vous êtes le patient IDÉAL ! Un traitement à l'ancienne fera l'affaire ! Avec votre pancréas cassé, le baclo c'est pas pour vous !"

Résultat du traitement à l'ancienne : benzodiazepines et antidépresseurs... que je prendrai à contre cœur quelques semaines seulement. Ça j'y reviendrai.

Un an passe.

Je décide de revoir Docteur Mamour au Féminin. Elle se souvient de moi (yes ;-)
" - Assez perdu de temps ! Les papiers sont là, lisez, signez, je vous fait l'ordonnance."

Hasard du calendrier. Ce jour là, le génial Olivier Ameisen nous quittait. Je lui apprend la nouvelle. Elle : "que dire de celui qui nous a tant apporté ?". Moi : "pas mieux".

Le soir même, je passe à la pharmacie. " j'ai envie de tenter ça, on va voir ce que cela donne !" regard approbateur de l'apothicaire. Ça j'y reviendrai aussi.

Maintenant fraîchement élu "baclonaute", je décide de me documenter sur cette pilule. Je tombe sur ce forum. Je lis ce beau témoignage de Sylvie : "Difficile d’évoquer la mort d’un homme quand celui ci vous a sauvé la vie". Poignant.

Après avoir lu les témoignages de happyday, so-so, Albéric, Riz17, Mathieu, Franck, Mimi, Karine! (J'en oubli tant d'autres). Je décide de m'inscrire le 4 août sur le forum.

En parallèle de mes lectures du forum, mon traitement se poursuit. Le service addicto m'entoure de soins :

> chaque semaine, rendez-vous avec une infirmière de l'hôpital pour un suivi : posologie, effets secondaires indésirables : tout est noté scrupuleusement !
Je leur parle du forum, pas peu fier de leur montrer le tableau d'aide à la répartition du baclo (merci célestin !). Ça fait son petit effet...

> chaque mois, rendez-vous avec une psychologue. Ca fait partie du contrat : "ici, pas de baclo sans psycho". J'accepte le deal... pour l'instant. L'occasion nous sera donnée d'en reparler j'espère !

> chaque mois enfin, rendez-vous, à ma plus grande joie, avec Docteur Mamour au Féminin.
Son rôle, c'est de coordonner le suivi. Ce qu'elle fait très bien (et non, je ne suis pas en train de tomber amoureux...)

Aujourd'hui, côté posologie, je suis à 140 mg. Voici la répartition :

08h30 : 30
11h00 : 20
13h00 : 20
15h00 : 30
17h30 : 20
19h00 : 20


Après avoir testé d'autres répartitions, celle-ci me permet de gérer au mieux les somnolences. Et oui, c'est le seul ES pour moi, ce qui me laisse penser que nous ne sommes pas tous égaux face au Baclo.
La progression lente est volontaire : l'idée est de limiter le plus possible la somnolence. Je suis graphiste, j'ai besoin d´être un peu éveillé pour être créatif !

Aujourd'hui, je ne suis pas encore indifférent. Il faut donc que je monte, tranquillement.
Je suis curieux et impatient d'entendre (et de suivre) vos conseils...






À j'oubliais...

Vous vous souvenez ? J'ai connu le service addicto suite à un "diabète inaugural"...
Aujourd'hui, grâce au baclo, je ne bois quasiment plus... je n'ai donc plus de diabète !
Je ne sais pas s'il y a une jolie expression pour cela ? "Diabète baclodurable" ?




Au plaisir de vous lire. Prenez soins de vous.


Merci Karine !


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Auguste Derrière
 



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