Bonjour Zeratul,
Je me permets ce petit post parce que le thème de la bipolarité a attiré mon attention.
1 - Mon compagnon a reçu un jour le diagnostic de bipolarité au hasard d'une rencontre avec un psychiatre alors qu'il effectuait une cure. Hors, mon compagnon n'a rien, absolument rien d'un bipolaire et ne présente aucun troubles de l'humeur. Le drame, c'est que le psychiatre ne s'est pas contenté de lui asséner ce diagnostic, il lui a également établi une prescription médicamenteuse comprenant de mémoire le dépakote. Quand je l'ai rencontré il avait une jolie armoire à mort avec dépakote, valium et autres délices du genre.... tout ça pour une alcoolo-dépendance ! Renvoyer un alcoolo-dépendant, abstinent dont ils savent qu'il rechutera avec quasi certitude, chez lui avec une telle pharmacie, c'est le renvoyer avec un arsenal à suicide programmé ou accidentel !!
C'est un premier point que je voulais souligner tant l'inconscience de ces professionnels m'indigne, l'inconscience et la morgue que je vais développer dans le 2ème point.
2 - un expert psychiatre auprès des tribunaux (donc en principe, un psychiatre dont le travail est reconnu) a délivré une expertise sur mon ex-mari, ma fille alors âgée de 7 ans 1/2 et moi-même.
Dans cette expertise, il indique que mon ex-mari a une intelligence supérieure que son parcours professionnel et ses diplômes valident. Ensuite, il indique que ma fille a une intelligence qui s'inscrit dans la normale comme l'atteste son parcours scolaire et qu'elle a en outre une léger problème de latéralisation. En ce qui me concerne, une intelligence qui s'inscrit dans la normale comme l'attestent mes diplômes et mon parcours professionnel, en trame de fond peut-être une fragilité.
Hors, mon ex-mari est un mythomane-manipulateur et n'a jamais pu amener la preuve de ses diplômes en Justice. Pour son parcours professionnel, toutes ses créations d'entreprise se sont soldées par des dépôts de bilan ou des poursuites pénales pour escroqueries. Il a trompé l'expert psychiatre et tout psychiatre qu'il est, il ne l'a pas décelé en 1h30 d'entretien.
Pour ma fille, il n'a pas non plus identifié qu'elle est une HPI avec les problèmes moteurs que certains HPI rencontrent. 3 ans après cette expertise psychiatrique, comme ma fille continuait d'obtenir d'excellents résultats sans jamais ouvrir son cartable, je me suis décidée à l'emmener se faire tester et me suis tournée vers le centre national de ressources pour HPI à Rennes. Je l'ai fait dans le but de prévenir des difficultés potentielles à venir. Elle a été testé et le test a révélé un très haut potentiel. Hors l'expert psychiatre assène qu'elle a une intelligence qui s'inscrit dans la normale et qu'elle est même affublée d'un léger problème de latéralisation, donc rien de bien réjouissant ni valorisant !
On fera l'impasse sur mon cas personnel.
Ce que je veux démontrer, c'est que parole de psy ou diagnostic de psy n'est pas vérité absolue et que ces professionnels devraient se rendre compte des dommages qu'ils peuvent causer à leurs patients déjà bien mal en point en principe en délivrant des diagnostics erronés. Si à l'inverse, on devait les juger en un temps aussi court que un ou quelques entretiens, quelle serait leur réaction ???
Ce sur quoi je veux également attirer l'attention, c'est que les HPI ou surdoués sont des personnalités encore très mal connues des psychiatres qui ne reçoivent pas de formation sur ce sujet. Un comble quand même l'éducation nationale reconnait dans ses programmes la présence de HPI dans leurs élèves et formule des recommandations particulières à leur égard ! Donc à moins de s'être formé volontairement sur le sujet, ils en ignorent tout. Et ce qui a été remarqué, c'est que bien souvent les HPI sont catalogués par les psychiatres comme, "bipolaires, borderlines, maniaco-dépressifs" simplement parce que leur fonctionnement et leurs réactions ne rentrent pas dans les cases et semblent disproportionnés.
Je cite : "Très intenses et hypersensibles, les HP sont souvent mal diagnostiqués par des thérapeutes qui n'ont reçu aucune formation particulière"...."le diagnostic thérapeutique fait fréquemment, mais erronément, mention de troubles de la personnalité ou de déficit d'attention. Maniaco-dépressif ou bipolaire, cyclothymique ou narcissique, borderline, trouble du déficit d'attention"....
Un petit lien si un peu de lecture vous tente
http://surdouee-ordinaire.over...oi-1417558.html
Voilà , je tenais à apporter mon témoignage sur ce sujet, particulier pour moi, car il m'a touchée, voir exaspérée à plus d'une reprise. Je regrette infiniment que ces professionnels s'acharnent à mettre toute la complexité d'une personne en boîte en, pour ainsi dire, quelques minutes. Je regrette infiniment qu'ils ne prennent même pas conscience visiblement de l'irrationnel de cette démarche et que tout ceci ne repose que sur le jugé ou préjugé d'une seule personne avec la marge d'erreur que cela comporte fatalement.
Les psychiatres, plus que tout autre, devraient être dans l'écoute et non dans le jugé. Ils sont bien placés, en principe, pour reconnaître la complexité de la psychologie humaine. Ils devraient faire preuve, à mon sens, de bien plus d'humilité et de respect.
Voilà , j'espère que cela donnera l'occasion d'une réflexion sur les diagnostics psychiatriques que l'on se pense ou non "normal", "bipolaire", "maniaco-dépressif", "borderline", et je passe toutes les autres petites cases...
L'échange respectueux, l'écoute, le temps dédié à l'autre, l'empathie, la réflexion, l'humilité ... voilà qui réduirait, je pense, toutes les pathologies de notre monde si pressé de gagner de quoi dépenser.