Bonjour
J'ai commencé à boire régulièrement à 20 ans. J'ai réellement plongé 10 ans après, suite à la fin de ma vie nocturne et des stupéfiants. Je démarrais ma journée par des alcools forts mélangés à des boissons énergétiques. J'ai fait une dépression, me suis réfugiée chez mes parents et commencé une thérapie. Je continuais à boire de la bière hautement dosée mais je pouvais assurer mon emploi à temps partiel. Enceinte de mes enfants j'ai tout arrêté. Mais l'alcool m'a rattrapée lorsqu'ils étaient petits. J'ai décidé de faire une cure, puis deux puis trois. Sans succès car une fois sortie du cadre et de ses enseignements théoriques je rebuvais. Dépression, excès, j'ai dû arrêter à nouveau mon travail et j'ai été séparée de mes enfants. Ma sœur psychiatre m'a parlé du Baclofène, j'ai lu le livre d'Olivier Ameisen et en ai parlé à mon médecin addictologue. Il n'y croyait pas et continuait à me prescrire des médicaments pour réduire ma dépendance. Grâce au forum et au contact que j'ai eu très vite avec l'un de ses membres (que je ne remercierai jamais assez...), j'ai rencontré un médecin qui m'a prescrit du Baclofène. J'ai progressivement atteint 240mg et peu à peu, mais assez vite je me suis sentie bien mieux et mon besoin d'alcool s'est estompé. J'ai découvert d'autres "refuges" ou plutôt d'autres solutions à mes doutes, mes inquiétudes, mes angoisses. J'ai pu enfin travailler sur moi et retrouver une vie normale, stable. Je revis, j'ai repris mon travail et j'ai retrouvé ma vie de famille là où je l'avais laissée. Les dosages de Baclofène ont progressivement diminué. Quant aux effets secondaires, je pense que les effets "secondaires" de l'alcool sont bien pires. Cela fait 7 ans que j'ai pris mes distances avec l'alcool et je sais que cette béquille existe. Il faut que l'on reconnaisse les vertus de ce médicament qui peut sauver des vies et tant pis si les centres d'addictologie ne trouvent plus sens... Je pense et répète que l'argument des effets secondaires pour exclure ce médicament du marché est dérisoire. Tout médicament, même en vente libre, a des effets secondaires. Il faut que le médecin qui le prescrit soit habilité et que les dosages soient adaptés. Limiter à 80mg n'a pas de sens et évidemment enlèvera toute utilité à ce médicament.
Voilà. Je vous remercie de continuer à vous battre pour défendre ce qui sauve des vies. Vous comptez sur nos témoignages et nous ont compte sur votre parole.
Merci, merci, merci