Secondaires les effets ? pas si sûr !
On peut s’interroger sur la primauté des Effets Secondaires (ES) : ce n’est pas une question rhétorique, mais un réel questionnement.
Je reste persuadé que la réponse que chacun y apporte, consciemment ou non, est décisive pour la qualité du parcours thérapeutique en termes d’efficacité et de confort.
Le choix d’une stratégie est dépendante de l’idée que l’on se fait de l’impact qu’auront le ES à travers soi dans notre environnement familial, professionnel et social.
En règle générale, parce que le patient est perméable à son milieu, il va adapter sa posologie en fonction des seuls effets secondaires ressentis.
C’est en ce sens que le contrôle des effets secondaires prennent la primauté sur la recherche de l’indifférence alcoolique.
Maintenant on peut se demander si cette démarche influe ou non sur l’atteinte confortable de l’indifférence recherchée ?
• Est-ce qu’un refus obstiné de toute ES ne bloque pas le processus de libération ?
• Est-ce qu’une acceptation totale des ES n’amène pas à des situations insupportables ?
• Est-ce qu’un contingentement des ES ne diffère pas fortement l’atteinte de l’indifférence ?
La réponse médicale autorisée sera de dire : « ceci est un faux problème ».
Pourquoi : « une posologie adaptée évite d’avoir des ES, ou alors ils seront vraiment mineurs. »
En d’autres termes :
« Il n’y a pas de mauvais effets secondaires, il n’y a que de mauvaises prescriptions »
Pour les médecins promoteurs la seule bataille au présent est celle de la reconnaissance du baclofène.
Aujourd'hui les médecins comme Amesein et Beaurepaire sont obligés de minorer les ES qui représentent le risque social, et rédhibitoire, du baclofène.
Ils ne peuvent pas reconnaitre les ES, car le risque est tel pour le patient-public que le traitement nécessiterait une administration dans un établissement spécialisé.
Le traitement sera alors une deuxième bataille, encore moins médicale que la première.
Ils distinguent la raison d’être de la médecine et celle de la pharmacie.
Demain les labos et leurs pharmaciens sauront ajouter les ingrédients qu’il faut pour évacuer les ES.
Aujourd’hui il leur faut faire reconnaitre les vertus cardinales du baclofène dans le traitement de l’alcoolisme, et que la certification soit engagée
Et nous, les rats ou souris de labo, dans ce dilatoire, on fait quoi ?
La réalité nous rappelle ses impératifs, et aujourd’hui il est impensable d’engager un traitement en éludant une réponse préparée pour un choc probable avec des ES.
Certes, des traitements se passent sans difficultés liées aux ES.
Les adeptes du déterminisme peuvent s’essayer à une explication.
Pour ma part j’en avancerai une :
Je vois deux profils dans la typologie de l’alcoolique :
1) l’alcoolisme aigu (ou mondain), où on a des périodes de craving que l’on éponge à grandes rasades d’alcool fort (40-45°)
2) l’alcoolisme obtus (ou populaire), tel le mien, où on ne comprend pas trop ce qu’est le craving, et où l’on superpose des couches multiples d’alcool plus léger (vin ou bière ; 6-12°) en recherchant et maintenant un blindage alcoolique permanent sans être déchiré.
J’aurais tendance à associer les ES au traitement de cette deuxième catégorie.
Vraie ou fausse, quelle que soit la réponse, c'est de se poser des questions.
Face à la pénurie qualitative et quantitative de « prescriptions », on se sent démuni et on vient renforcer le rôle de cellule de soutien psychologique des forums dans lesquels une vérité est répandue : « Connais toi, et le baclo te reconnaîtra ».
Cela frise l’impuissance, et seuls les plus motivés sont élus.
Mais il faut bien réveiller le pionnier qui cuve en soi pour tracer le chemin, si on ne veut pas aller attendre les solutions au bistrot du coin.
C’est donc dans un dépit lucide, que j’ai élaboré une stratégie de combat pour mon traitement.
Guéri en une semaine, après quatre mois je patauge dans des résidus d'ES.
Décrire les ES n'est pas suffisant en soi dans une démarche thérapeutique.
Il est nécessaire de les mesurer.
J'ai donc été amené à déterminer une
échelle empirique de mesure des effets secondaires du baclofène pris à haute dose.
Sa définition, dans le cadre de mon case study, fait l'objet du document attaché :
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