Bonjour à tous,
Je suis vos conversations et expériences depuis environ trois semaines. Bravo à tous pour votre implication et vos combats !
Il y a trois semaines, justement, j'ai eu un mauvais trip concernant mon "alcoolisme". Pour la première fois, j'ai failli me battre avec mon mari, qui voulait m'empêcher de prendre un verre de plus... Cela ne nous était jamais arrivé.
En résumé, je suis une "bonne vivante" depuis que j'ai 18 ans : une descente d'enfer, quelques cuites par an, une consommation excessive sûrement depuis au moins 20 ans, mais pas de quoi mettre en jeu ma vie de tous les jours (je ne conduis plus depuis longtemps -pas besoin-, je n'ai pas de problèmes de santé -analyses au moins une fois par an et jamais eu de gamma ni autres problèmes d'ailleurs-, pas de problèmes d'absences au travail, etc...).
Au fond de moi pourtant, j'ai toujours su que j'avais un problème avec l'alcool. Ce que l'on appelle le "craving", je le ressens depuis bien longtemps. Pas tous les jours au début... puis on se retrouve à être de mauvaise humeur quand il n'y a pas de bouteille à table, puis on s'arrange pour avoir toujours de quoi se sustenter. Oui, j'ai la chance d'avoir une bonne cave... Bizarre de se retrouver à dépenser jusqu'à 600 euros dans les salons de vignerons ou les foires au vin. Une "bonne vivante", quoi... Mais quand même avec le problème de voir qu'avec le temps, il faut bien un apéro plus au moins trois quart de bouteille de vin ( 2 verres pour mon mari et 4 verres pour moi) pour se sentir bien chaque soir. Sans parler des week-ends où le scénario est valable midi et soir. Et toujours se demander comment on va faire pour avoir sa "dose" : en avion ou en voyage, en déplacement, chez des amis... Et cette agressivité finalement, pour un verre de plus.
Bref, j'ai eu des hauts des bas, des consultations avec des psy, une tentative de sevrage avec un centre d'addictologie il y a 5 ans, mais cela fait longtemps que j'entends parler du baclofène (le sujet m'intéresse !). Lundi 5 mai, donc, je prends rendez-vous avec mon généraliste, au courant de mes problèmes d'addiction. Je lui parle du baclofène, et il me dit tout de go "justement j'allais vous le proposer". Donc le baclo, je l'ai eu très facilement alors que je m'attendais plutôt à avoir à lui (ou à vous) demander une adresse... Donc, si je puis me permettre de donner un premier conseil à tous les nouveaux venus : demandez à votre généraliste d'abord, plutôt qu'à un psy ou à un addictologue. Je ne comprends pas pourquoi certains, sur ce forum, n'arrivent toujours pas à se faire prescrire du baclofène aujourd'hui, malgré l'AMM, c'est révoltant.
Voilà , il y a 15 jours que j'ai commencé ! D'abord à 30 mg par jour, puis lors d'un deuxième rendez-vous une semaine après, j'ai expliqué à mon généraliste que je souhaitais augmenter les doses de 10 mg tous les 3 jours, suite aux conseils que j'avais lus sur votre forum. Je suis repartie avec une ordonnance ad hoc pour aller jusqu'à 90 mg d'ici trois semaines ! Aujourd'hui je suis à 55 mg par jour répartis comme suit : 10 mg à 10h30, 15 mg à 12h30, 15 mg à 13h30, 15 mg à 18h. L'envie de boire se manifestant toujours le soir vers 19 h. J'ai décidé d'augmenter de 5 mg seulement tous les trois jours pour éviter les effets indésirables.
Les EI pour l'instant sont légers. Des shlonks (sortes de décharges électriques dans le cerveau suivis d'une raideur de tout le corps, ainsi que l'exprimait Albéric sur son fil), et se manifestant sous la forme de réveils brutaux dans la nuit. Par contre, j'arrive bien à me rendormir. Pour l'instant, le baclo me fait plutôt l'effet d'un super calmant. Plus d'anxiété aucune, je suis (enfin) zen. Pas vraiment d'effet sur ma consommation pour l'instant, encore que... (suite au prochain numéro).
Voilà , je voulais surtout me présenter, plutôt que poser une question... Et je voulais vous dire aussi que ce forum est une aide formidable pour nous tous, qui commençons le traitement.