Bonjour à tous !
J'avais promis de donner de mes nouvelles, chose promise ...
Je m'excuse d'avoir tant tardé, mais trop de "mauvaises ondes" bien que j'ai aussi reçu beaucoup de messages de soutien.
Mais c'est humain, on entend plus fort ce qui déçoit l'espoir que les encouragements.
De plus, j'avais le sentiment de ne pas être comprise. Quoi de plus normal, l'addiction n'est pas la même, on ne peut pas comprendre ce que l'on a pas vécu.
J'ai donc décidé de m'isoler pour me concentrer sur ma propre expérience.
Alors, les nouvelles du baclofène
Mon objectif n'a jamais été, dans cette épopée, d'arrêter le subutex en soit, même si c'est ce qui a été souvent compris sur ce forum. Le subutex n'engendre pas tous les problèmes en terme d'intégration sociale et de troubles du comportement que ceux déclenchés par la consommation importante d'alcool. C'est cela peut-être qui a gêné la compréhension de mon problème sur ce forum. Je ne lutte pas contre un produit, mais contre un comportement. Non, le sub est juste un cachet sous la langue, qui permet d'arrêter le manque et de passer pour quelqu'un de normal, de vivre chaque jour sans la recherche du dealer, sans la drogue coupée, se sortir du cercle des "paumés".
Mais mon ennemi, au début de ce combat, c'était l'injection, qui marque les jambes et détruit mes journées.
AU début, les effets du baclo n'ont pas été à la hauteur. Pas d'effets secondaires non plus, sauf quand je suis arrivée à 2x3 et 1x4. Le cœur a commencé à s'emballer très fort, les insomnies à gâcher mes nuits.
Mais surtout, j'attendais gentiment le déclic, le jour où je me lèverai en n'ayant absolument plus aucune envie de m'injecter. Sans même essayer d'arrêter l'injection...
Donc, déception, rien.
Et puis un jour, ras le bol, j'ai jeté tout mon matériel, et j'ai essayé de me passer des injections.
Généralement, au bout de quelques heures,je cherchais des excuses pour rechuter, j'étais obnubilée par la pensée de refaire un fix, le sentiment que sous la langue, pas d'effets, en larmes, en crise...
ET bien pour la première fois depuis des années, cela n'a pas été le cas !!
J'ai tenu comme cela pendant 6 semaines.
Pas d'envie fulgurante, le soir, après le travail. Je faisais des gâteaux, pour occuper mes pensées.. Mais je n'y pensais pas ! Je pensais juste "Wahou tu n'as pas encore craqué !" Puis, au bout d'une semaine, je me testais même, je m'imaginais en train de me faire un fix, allant à chaque fois plus loin dans la pensée, au lieu de la chasser de mon esprit par peur de rechuter.. Mais cela ne me poussait pas à foncer chercher du matériel en pharmacie ! Je découvrais avec délice que je pouvais penser au taquet, sans me sentir instantanément en manque !
Miraculeux ! LA PREMIÈRE FOIS QUE CELA ARRIVAIT !!!
Au bout de 6 semaines, j'ai eu un gros problème dans ma vie. J'étais écroulée, et j'ai cherché le réconfort là dedans. Pas que l'envie m'obsédait... Mais juste, je me disais que peut-être, une IV me soulagerait. J'ai rechuté comme une imbécile pendant 2 mois.
Puis j'ai recommencé à arrêter. Cela a été un peu plus difficile que le premier essai sous baclo, car j'étais très mal... Mais j'y suis arrivée, beaucoup plus facilement que si j'avais essayé sans baclo.
Aujourd'hui, je sais que je ne suis pas tout à fait à l'abri. Mais ce n'est même plus une question d'addiction... C'est ma propre fragilité qui me met en danger d'une éventuelle rechute.
De ce fait, j'ai à peine baissé le baclofène pour l'instant (3x3 cachets). Mais je suis enfin libre des IV !
Il a fallu que je me trouve des occupations pour meubler ce temps gagné dans ma vie.
Cette fois, c'est moi qui choisi vraiment que faire de ma vie.
Je n'ai plus peur que mes proches tombent sur du matériel chez moi, mon logement lui aussi est clean ^^.
Aujourd'hui, je peux baisser le sub, sans craindre que le manque me reconduise au také.
J'y vais lentement, mais sûrement.
Voilà , ce petit message pour dire que oui, le baclofène aide à chasser cette envie très forte de l'IV. Elle ne la fait pas complètement disparaître, il faut faire un minimum d'efforts, et commencer par se lancer, par arrêter. Il n'y a pas de petite alrme qui nous prévient que cette fois, on est prêt, la béquille est en place ! Non, je n'ai rien ressenti. Pourtant, il y avait bien un changement.
Pour les effets secondaires, à part ce problème d'endormissement et de cœur qui bat fort (effets qui ont beaucoup diminué depuis que je suis revenue à 3x3), rien de particulier à signaler.
Merci à vous tous, je n'ai à reprocher à personne mon retrait du forum, juste à ma trop grande sensibilité durant cette période très difficile !!
J'espère que mon rapide témoignage aidera ceux qui hésitent à sauter le pas !
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