Quelques mois plus tard, je viens donner des nouvelles qui serviront peut-être à d'autres. Dommage que je n'ai pas réussi à être plus assidue ici. Lire les témoignages des uns et des autres était très déstabilisant, angoissant aussi, me demandait une énergie que je n'avais pas et pourtant, que de messages encourageants et aidants j'ai reçus. Merci à tous. Je n'ai pas su donner autant.
Pour rappel, j'ai du arrêter le traitement fin décembre parce que les ES étaient trop invalidants, même à une toute petite dose comme 40mg (j'avais commencé en novembre à 10mg pour augmenter tous les 4 jours de 10mg).
J'ai repris le traitement tout début janvier avec une posologie différente. J'ai commencé à 0,5mg répartis à 8h, 13h et 18h et augmenté de 0,5 par semaine. Ce qui m'a amené tout doucement la semaine dernière à 60mg/jour.
Ce qui est flagrant pour moi, c'est que l'augmentation plus progressive a entraîné beaucoup moins d'effets secondaires que la première fois (où, pour mémoire, j'augmentais de 10mg tous les 4 jours). Les effets ont été moins violents aussi et ont mis beaucoup plus de temps à se manifester, ils sont presque tous arrivés en même temps aux alentours de 40-50mg/jour.
Parmi eux :
- confusion mentale importante (quelqu'un te parle de quelque chose de simple, tu l'entends mais tu es absolument incapable de donner un sens à ses mots, les connections ne se font pas, tu es incapable de lui répondre)
- angoisses (en plus j'ai de bonnes raisons d'avoir des angoisses en ce moment donc ça n'a pas du aider)
- dépression, qui était déjà présente mais s'est bien accentuée avec envies de passage à l'acte suicidaire comme seule porte de sortie. C'est resté gérable jusqu'à l'arrêt mais ça prend de l'ampleur maintenant.
- somnolence intempestive invalidante en pleine journée (surtout quand on bosse ou on conduit)
- douleurs violentes dans les oreilles
- sensation d'être vraiment saoule en pleine journée
- difficultés à dormir, insomnies
- difficultés respiratoires (même si cette fois-ci, je note que je n'ai pas fait d'apnée du sommeil comme la première fois), impression que la gorge se serre, que tous les muscles de fond de la gorge et du larynx se relâchent et obstruent d'une certaine manière le passage de l'air. Super flippant.
- toux super difficile à arrêter qui se manifeste d'abord par une inflammation d'un des yeux, qui se met à rougir et pleurer d'un coup sans raison ; puis cette inflammation "descend" d'un coup dans la gorge (je ne saurais pas l'expliquer mieux, c'est vraiment ce que je ressentais) et y provoque, du même côté de l'oeil enflammé, une quinte de toux incontrôlable qui peut durer des minutes entières. Ça se calme et rebelote quelques minutes plus tard avec l'autre oeil et la partie de la gorge correspondante. Bizarre cette alternance des côtés de la face. Difficile à expliquer socialement quand tu ne peux pas parler plusieurs minutes parce que tu craches tes poumons...
C'est ce dernier effet, trop invalidant (je me réveillais toute la nuit pour tousser pendant des heures), qui m'a décidée à arrêter. Je n'ai pas pris conseil de mon psychiatre ce coup-ci pour l'arrêt, j'en pouvais vraiment plus. La dernière fois, pour descendre de 40 à 0, il m'avait dit d'arrêter tout de go mais je lui ai demandé, ayant lu, si ce ne serait pas mieux de descendre progressivement. Il m'a donc dit de faire une journée à 20 puis plus rien car à ces doses-là , il estimait que ce n'était pas la peine de prendre plus de précautions.
Là , j'ai suivi son conseil en freestyle en passant en trois jours de 60 à 0/jour (60/jour le premier jour puis 30/jour le deuxième, puis 15/jour le troisième et enfin 0/jour. Bref redescente par paliers hyper rapides.
Trop rapides ? Je commence à m'en douter. Il se produit exactement la même chose que la dernière fois que j'ai arrêté. Disparition ou atténuation des premiers effets secondaires mais avec une montée d'angoisse bouleversante et disproportionnée, une montée très violente de mes envie suicidaires (j'ai l'impression quand je considère la situation autour de moi que je suis dans un tel échec, dans une telle impasse par rapport à tout ce que j'ai toujours voulu vivre, que la seule solution, c'est de me foutre en l'air. Je ne me sens pas l'énergie de subir de nouveaux échecs, j'ai l'impression que tout vaut mieux que de continuer à vivre comme ça). J'ai l'impression de ne faire et de n'avoir jamais fait que de la merde et que mes ressources pour y remédier sont épuisées. Je pleure du matin au soir et j'ai une boule au ventre énorme, que ce soit dans les situations les plus sociales ou pire, seule chez moi. Je me sens complètement paniquée et je n'arrive pas à dormir, je fais insomnie sur insomnie qui me conduisent toutes à l'idée qu'il vaudrait mieux en finir.
Alors évidemment, j'essaie de prendre du recul, de me désolidariser de ces sensations, de me laisser du temps pour que le baclofène soit sorti de mon organisme. Je me dis qu'il s'agit d'une forme de syndrôme de sevrage et qu'il ne faut pas passer à l'acte sur une impulsion mais la tentation est grande d'aller vers un arrêt de tout ça, enfin.
Mon doc m'avait prescrit du Lexomil pour mes angoisses, que j'ai pris vraiment ponctuellement, au besoin, en particulier quand je me retrouvais chez moi seule le soir. Là j'ai hésité avant de me mettre au lit à en reprendre et puis je me suis sentie plus forte que ça, je me suis couchée sans, du coup, réveil à 3h du matin au fond de l'angoisse et insomnie depuis. J'en profite pour écrire ce message.
Je pense que je vais essayer d'en prendre un seul tous les soirs le temps que le sevrage se fasse, pour contrer un peu les effets trop violents. Je voudrais vraiment pas devenir dépendante à ce truc.
Je compte essayer de reprendre des AA, en particulier du 5HTP, qui m'avait bien aidé avant que je commence le baclofène. Il avait un effet antidépresseur sur moi, je me sentais plus calme, moins bloquée. Je me demande si c'est compatible avec le Lexomil (que je ne compte prendre que le temps de "redescendre)...
Voilà pour le petit compte rendu, je ne sais pas si ça pourra servir à quelqu'un. Je vous remercie pour votre aide depuis mon premier message et je suis désolée de n'avoir pas plus participé avec vous, car les gens qui sont sur ce forum souffrent tellement parfois... Je ne me sentais pas capable de plus. Je pense ne pas poursuivre l'essai avec le baclo, j'ai l'impression que ce n'est pas pour moi.
Bises à toutes et tous