[Avertissement : ce message peut rebuter, mais je voulais répondre extensivement et en public.]
Désolé Papillon de cette réponse tardive.
{{EDIT nécrologie : Papillon s'est désinscrit quelques semaines après ces échanges...}}
Je n'ai pas (encore) lu ton fil, je ne réagis qu'à ce que tu as posté ici.
Donc en somme, résumons ta pensée (ne m'en veut pas) :
- Tu t'inclines devant mon talent littéraire incontestable (et pourtant largement contesté par ma propre copine, qui n'y voit que la mendicité affective d'un minable fanfaron).
- Tu doutes du fond. Du sérieux de mon traitement ?
Ce qui te froisse dans mon "protocole" (et pourquoi je pense que tu ne devrais pas être froissé) :
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Prédominance du ciblage : Je suis à 100% dans l'imprégnation, n'ayant aucun craving identifié.
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"Multiplication des prises anarchiques dans ton cas" : relis mon fil, ma posologie est tout sauf anarchique (mais moi oui, totalement). En bref dis-moi ce qui te semble peu sérieux...
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"montées trop rapides selon moi" : Comme dit plus haut, mes montées sont quatre fois moins rapides que certains protocoles pourtant largement admis (Ameisen pour ne pas le citer).
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"sans opérer de paliers suffisants pour limiter les effets secondaires" : J'ai pourtant fait sagement des paliers (à 60mg et 120mg), dans les 15 jours de "stagnation" à chaque fois. Ma vraie question c'est "aurais-je dû ?", basiquement.
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"imprégnation alcoolique constante" : Je ne peux pas nier, je cède à mes pulsions compulsives. Puisque je suis malade. Voir plus bas...
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"Ne pas être plus discipliné, plus autoritaire avec tes affects" : Je limite autant que possible les interférences entre mes sentiments et le traitement. Par exemple je me suis empêché d'augmenter les doses sur un coup de tête, mais j'écoute toujours ce que mon corps et mon esprits ont à me dire. Alors ton "autorité" sur l'affect, c'est un non-sens selon moi (ou alors juste la définition de l'abstinence auto-destructrice).
Citation
Je suis adepte de changer ses habitudes et ses fréquentations et aussi ses tentations
Deux choses :
- Si tu testes l'effet d'une molécule (et UNIQUEMENT ça), alors ne pas changer ses habitudes (puisque ça fausserait les résultats). De Beaurepaire ne dit pas autre chose, je schématise (
"Je préfère que mes patients continuent de boire, je sais alors si le baclofène est efficace").
- On est tous d'accord pour dire que
la consommation compulsive de drogues entraîne des habitudes sociales (ou asociales !), des fréquentations associées (pas les meilleures) et pas mal d'autre comportements psycho-rigides qui nous tiennent lieu de personnalité (on s'y accroche, on n'a plus que ça). Je ne mets pas la charrue avant les boeufs, s'empêcher de voir ses potes les pochards n'empêche pas d'avoir besoin de boire. Attaquer les causes plutôt que les conséquences, en somme.
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"(...) limiter la prise d'alcool (pour moi ce fut de mettre à 0 alcool - pendant quelques jours AVANT le début du traitement)" : Tout le monde ne peut pas. J'ai fait 10 jours de sevrage au début du traitement, mais impossible de TENIR d'avantage sans être indifférent. La durée moyenne avant indifférence est de 90 jours, c'est long (encore une statistique, tu vas aimer). J'ai une motivation en titanium, mais une volonté en carton...
(Ça fait trois choses, oui je sais.)
Citation
Ca a fait polémique ici !
Je suis d'avis de
polémiquer publiquement, mais je n'ai pas lu énormément le forum, peut-être le sujet a-t-il déjà été débattu dans le passé.
Citation
Je suis adepte de trois prises comme ce fut le cas au début du point de vue énoncé par OA - mais va savoir si lui-même n'a pas changé d'avis ? C'est aussi polémique...
Les bienfaits de la diffusion lente et en continu sont bien connus. D'autres médecins m'ont confirmé depuis que le baclofène devrait être péliculé, voire m'ont même parlé de la pompe intra-dermique (en neurologie). Tes trois prises me semblent aller contre l'idée même d'une bonne imprégnation durant la journée, non ?
La posologie sera TOUJOURS polémique, de par sa forte variance selon l'historique et les spécificités du patient, et surtout selon moi sa psyché et son ressenti personnel. Un jour on aura de meilleurs modèles, plus précis que "Chacun a une dose seuil, ne dépendant de RIEN DE CONNU"...
Citation
(...) je demandais aujourd'hui même à Sylvie et Yves s'il ne serait pas bon de remettre de la culture scientifique sur un fil, même et surtout vulgarisée, mais en même temps je me pose la question : cela peut-il aider ou bien non de savoir vraiment comment "ça marche" dans le vaste complexe bio chimique du cerveau ? Et surtout pourquoi ça marche ?! En quoi le baclofène (et sa formule chimique) joue-t-il un rôle dans la transmission des messages entre deux neurones en se fixant sur le "bon" récepteur ? Qu'est-ce qu'une recapture de la dopamine sur le récepteur (déficient ?) gaba B ?
Alors là plein de choses à dire :
-
Les neurosciences sont le futur Eldorado de la médecine moderne, oui. La plupart des disciplines sont largement défrichées (= 90% de la recherche est faite, on afine les modèles), mais pour la physiologie du cerveau c'est le contraire : on éfleure à peine la surface, tout reste à faire (= à découvrir)...
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Notre forum est avant tout dédié à l'entraide, au soutien humain et au partage décomplexé et sans honte de nos vécus (Sylvie corrige-moi si je me trompe, mais j'en doute). Et pas PRIORITAIREMENT aux discussions entre initiés sur les dernières avancées de la neuro-biologie.
- Cela dit ce débat me passionne, et en plus 3% des membres auront besoin de ces réponses pour
prendre confiance dans le traitement. J'en étais, et sur ce forum il y a déjà beaucoup de publications scientifiques pour les motivés. La bibliographie citée par Ameisen à la fin de son livre regroupe les nombreuses études qu'il a découvert assez naïvement quand il a enfin eu "le net" (dans les 200, j'ai pas le livre sous la main).
- Savoir "comment" ça marche ne changera pas grand chose à l'effet de la molécule. Mais ça me passionne tout de même, comme toi apparemment.
Citation
En quoi le baclofène (et sa formule chimique) joue-t-il un rôle dans la transmission des messages entre deux neurones en se fixant sur le "bon" récepteur ?
Qu'est-ce qu'une recapture de la dopamine sur le récepteur (déficient ?) gaba B ?
Etc...
Figure-toi qu'ayant essayé de synthétiser nos connaissances sur le baclofène dans une "foire aux questions" révisée, et que j'ai décidé de mettre toute la question neuro-biologique en stand-by. Par manque de compétences, et par manque d'utilité concrète combinées.
Citation
Revenons au fond en question : pourquoi parler de seuil moyen, même avec humour ? (on s'en fout).
Je ne m'en fous pas du tout. Mes médecins non plus. Ça peut aider des malades à y voir plus clair dans le traitement, et tout bon scientifique se posera la question un jour.
Si Yves a fait des tableaux récapitlatifs des guéris du forums, c'est bien pour en tirer des statistiques !
Te répondre m'a épuisé, on verra ton deuxième message demain !
Merci de ton intérêt, Bernard.