Bonjour à vous,
D'abord un grand bravo à tous ceux qui ont réussit à se battre pour accéder à ce médicament, enfin un vrai médicament efficace et qui partagent leur vécu sur ce forum et ont créé et/ou participent à cette association.
Une pensée à tous ceux qui connaissent, ont connu cette maladie, tous ceux qui souffrent et qui vont bientôt s'en sortir.
Je suis depuis deux ans l'amie ( ou plutôt l'ex-compagne mais vivant toujours avec lui ) d'un alcoolique, dont le moral et la santé sont déjà en train de se dégrader à 38 ans.
médicalement : Il a survécu à une pancréatite aigüe il y quelques mois, mais il risque d'en faire une qui pourrait lui être fatale s'il continue à boire, il a d'ailleurs eu récemment une alerte après 5 jours de forte alcoolisation, heureusement, c'est passé en quelques jours d'abstinence et diète. Son foie est bien sûr fatigué, mais heureusement, jusqu'ici, ça n'a pas craqué.
A côté de ça, comme vous devez connaitre, il est arrivé à un stade que je n'ai pas réussit malgré mes efforts et les siens à contrer. Beaucoup de batailles à deux, beaucoup de médecins en tous genres qui ne l'ont pas vraiment aidé, d'autres qui l'ont enfoncé, ont eu raison de lui et de moi. je me sens seule et peu soutenue, les médecins m'ont déçue. A chaque nouvelle remontée de motivation de sa part, de reprise d'espoir, et de demande d'aide à un médecin ou un centre spécialisé la réponse à été décevante, pas de place dans l'immédiat etc...
Son enfer est devenu le notre, j'ai partagé ses pires moments, j'ai tout essayé, il a fait beaucoup de tentatives avec plein de Volonté, comme tout le monde se plait à dire " si t'as la volonté tu y arriveras". Oui la volonté il en a fait souvent preuve, mais ce n'est pas de tenir un mois sans boire le problème, c'est de tenir dans la durée quand un mal être insurmontable te dit que "si tu bois, là , tout de suite ça ira mieux, juste un verre, juste..." Mais la suite vous la connaissez.
Il a fait sa demande pour une cure dans un centre, on lui a répondu qu'il fallait attendre environ deux mois. Je n'ai toujours pas au bout d'une semaine reçu le courrier pour constituer son dossier... et lorsque j'appelle pour demander des infos, s'il y a un suivi après, si des médecins prendrons le relais près de chez lui où si on lui donnera des adresses de médecins pour être bien suivi ensuite, j'ai droit à une réponse autaine de la part de la secrétaire en résumé c'était : " oui mais il a la volonté??? han, après nous on a pas d'adresse, faut déjà qu'il vienne après on verra, peut-être avec les médecins, déjà si il fait sa cure jusqu'au bout mais comment voulez vous que je vous réponde!" Je n'ai rien dit de plus car il m'entendait, mais j'avais envie de lui dire d'être un peu plus humaine avec moi qui étais dans la détresse, et comment on pouvais expliquer les choses avec plus de douceur et de tact surtout quand on a à faire à des gens en détresse, qu'ils soient les concernés ou leurs familles. Ok on attend, pas le choix, il est traité par aotal, seresta et seroplex mais bon...
Samedi dernier je l'ai emmené aux urgences ( accompagnée ensuite de son frère qui réalisa aussi que c'est vraiment grave là et qu'il faut l'aider ) il devenait fou, il ne pouvait pas s'empêcher de boire, il voulait lutter mais n'avait plus de forces, juste d'aller boire pour ne pas crever de mal après une des pires semaines d'alcoolisation que je lui connaisse alors j'ai décidé de ne pas aller au travail et de l'emmener aux urgences.
Une des journées aussi les plus éprouvantes que j'ai vécu, mais pour au final enfin tomber sur un bon médecin, le psy des urgences qui nous recommande d'aller le plus vite possible dans une clinique psychiatrique faute de place dans les centres de désintox. Il sera soigné et suivi par de bons psys ( je l'espère!) au moins pendant ce temps là dans une clinique de mougins. en attendant il est hébergé par son frère qui heureusement est en congés jusqu'à la fin de semaine car moi je suis au bout du rouleau et nous habitons un grand village où à 50m à pied se trouvent tous "ses" bars et petites supérettes et épiceries.... il ne peut plus vivre ici.
Nous pensions qu'il pourrait rentrer dans cette clinique aujourd'hui mais il n'auront de place qu'au courant de la semaine prochaine. Il sera seul chez son frère qui retravaille à partir de lundi. Je croise les doigts pour qu'il ne craque pas en se retrouvant seul, et je croise les doigts pour que l'attente ne soit pas plus longue!
Maintenant que j'ai découvert le baclofene, (je lui en parlerais plus tard il doit être pris en charge pour l'instant) j'ai un nouvel espoir pour lui. Mais même s'il ira un peu mieux en sortant, ce n'est pas son caractère d'arriver à supporter de faire plusieurs médecins, de devoir les convaincre sur le baclofene etc...c'est justement le genre de parcours du combattant qui va le faire replonger. Certains et beaucoup d'entre vous en ont été capables, et bravo d'ailleurs vous êtes des supers-combattants!!! Mais lui il aura besoin justement de ne plus se heurter à des médecins qui ne prendront aucuns gants avec lui et surtout je souhaite enfin trouver de "bonnes " adresses car un Bon médecin ne se déniche pas facilement et il va lui falloir à la fois un vrai bon psychiatre ( celui des urgences ne fait hélas que les urgences et n'est pas récent dans la région) et un bon généraliste car le sien est gentil mais totalement dépassé et assez ignorant de tout ce qui concerne les problèmes d'alcool...et le médecin de son ancien centre d'aide est un con...pardon mais c'est vrai!
J'espère avoir trouvé le bon endroit pour tout ça et pour avoir du réconfort ( je pense que oui!!!) et prochainement, c'est lui qui écrira car il le fera je sais combien il voudrait une Vie "normale" et combien il désespère en pensant qu'il n'y aura jamais "droit". Peut-être enfin ce souhait qui avait l'air impossible à réaliser pourrait devenir un espoir pour lui et peut être devenir une réalité un jour prochain....
Merci de m'avoir lue et mes meilleures pensées à tous.
Milouche
Message édité 9 fois, dernière édition par Milouche (conjointe), 04 Novembre 2011, 22:50
D'abord un grand bravo à tous ceux qui ont réussit à se battre pour accéder à ce médicament, enfin un vrai médicament efficace et qui partagent leur vécu sur ce forum et ont créé et/ou participent à cette association.
Une pensée à tous ceux qui connaissent, ont connu cette maladie, tous ceux qui souffrent et qui vont bientôt s'en sortir.
Je suis depuis deux ans l'amie ( ou plutôt l'ex-compagne mais vivant toujours avec lui ) d'un alcoolique, dont le moral et la santé sont déjà en train de se dégrader à 38 ans.
médicalement : Il a survécu à une pancréatite aigüe il y quelques mois, mais il risque d'en faire une qui pourrait lui être fatale s'il continue à boire, il a d'ailleurs eu récemment une alerte après 5 jours de forte alcoolisation, heureusement, c'est passé en quelques jours d'abstinence et diète. Son foie est bien sûr fatigué, mais heureusement, jusqu'ici, ça n'a pas craqué.
A côté de ça, comme vous devez connaitre, il est arrivé à un stade que je n'ai pas réussit malgré mes efforts et les siens à contrer. Beaucoup de batailles à deux, beaucoup de médecins en tous genres qui ne l'ont pas vraiment aidé, d'autres qui l'ont enfoncé, ont eu raison de lui et de moi. je me sens seule et peu soutenue, les médecins m'ont déçue. A chaque nouvelle remontée de motivation de sa part, de reprise d'espoir, et de demande d'aide à un médecin ou un centre spécialisé la réponse à été décevante, pas de place dans l'immédiat etc...
Son enfer est devenu le notre, j'ai partagé ses pires moments, j'ai tout essayé, il a fait beaucoup de tentatives avec plein de Volonté, comme tout le monde se plait à dire " si t'as la volonté tu y arriveras". Oui la volonté il en a fait souvent preuve, mais ce n'est pas de tenir un mois sans boire le problème, c'est de tenir dans la durée quand un mal être insurmontable te dit que "si tu bois, là , tout de suite ça ira mieux, juste un verre, juste..." Mais la suite vous la connaissez.
Il a fait sa demande pour une cure dans un centre, on lui a répondu qu'il fallait attendre environ deux mois. Je n'ai toujours pas au bout d'une semaine reçu le courrier pour constituer son dossier... et lorsque j'appelle pour demander des infos, s'il y a un suivi après, si des médecins prendrons le relais près de chez lui où si on lui donnera des adresses de médecins pour être bien suivi ensuite, j'ai droit à une réponse autaine de la part de la secrétaire en résumé c'était : " oui mais il a la volonté??? han, après nous on a pas d'adresse, faut déjà qu'il vienne après on verra, peut-être avec les médecins, déjà si il fait sa cure jusqu'au bout mais comment voulez vous que je vous réponde!" Je n'ai rien dit de plus car il m'entendait, mais j'avais envie de lui dire d'être un peu plus humaine avec moi qui étais dans la détresse, et comment on pouvais expliquer les choses avec plus de douceur et de tact surtout quand on a à faire à des gens en détresse, qu'ils soient les concernés ou leurs familles. Ok on attend, pas le choix, il est traité par aotal, seresta et seroplex mais bon...
Samedi dernier je l'ai emmené aux urgences ( accompagnée ensuite de son frère qui réalisa aussi que c'est vraiment grave là et qu'il faut l'aider ) il devenait fou, il ne pouvait pas s'empêcher de boire, il voulait lutter mais n'avait plus de forces, juste d'aller boire pour ne pas crever de mal après une des pires semaines d'alcoolisation que je lui connaisse alors j'ai décidé de ne pas aller au travail et de l'emmener aux urgences.
Une des journées aussi les plus éprouvantes que j'ai vécu, mais pour au final enfin tomber sur un bon médecin, le psy des urgences qui nous recommande d'aller le plus vite possible dans une clinique psychiatrique faute de place dans les centres de désintox. Il sera soigné et suivi par de bons psys ( je l'espère!) au moins pendant ce temps là dans une clinique de mougins. en attendant il est hébergé par son frère qui heureusement est en congés jusqu'à la fin de semaine car moi je suis au bout du rouleau et nous habitons un grand village où à 50m à pied se trouvent tous "ses" bars et petites supérettes et épiceries.... il ne peut plus vivre ici.
Nous pensions qu'il pourrait rentrer dans cette clinique aujourd'hui mais il n'auront de place qu'au courant de la semaine prochaine. Il sera seul chez son frère qui retravaille à partir de lundi. Je croise les doigts pour qu'il ne craque pas en se retrouvant seul, et je croise les doigts pour que l'attente ne soit pas plus longue!
Maintenant que j'ai découvert le baclofene, (je lui en parlerais plus tard il doit être pris en charge pour l'instant) j'ai un nouvel espoir pour lui. Mais même s'il ira un peu mieux en sortant, ce n'est pas son caractère d'arriver à supporter de faire plusieurs médecins, de devoir les convaincre sur le baclofene etc...c'est justement le genre de parcours du combattant qui va le faire replonger. Certains et beaucoup d'entre vous en ont été capables, et bravo d'ailleurs vous êtes des supers-combattants!!! Mais lui il aura besoin justement de ne plus se heurter à des médecins qui ne prendront aucuns gants avec lui et surtout je souhaite enfin trouver de "bonnes " adresses car un Bon médecin ne se déniche pas facilement et il va lui falloir à la fois un vrai bon psychiatre ( celui des urgences ne fait hélas que les urgences et n'est pas récent dans la région) et un bon généraliste car le sien est gentil mais totalement dépassé et assez ignorant de tout ce qui concerne les problèmes d'alcool...et le médecin de son ancien centre d'aide est un con...pardon mais c'est vrai!
J'espère avoir trouvé le bon endroit pour tout ça et pour avoir du réconfort ( je pense que oui!!!) et prochainement, c'est lui qui écrira car il le fera je sais combien il voudrait une Vie "normale" et combien il désespère en pensant qu'il n'y aura jamais "droit". Peut-être enfin ce souhait qui avait l'air impossible à réaliser pourrait devenir un espoir pour lui et peut être devenir une réalité un jour prochain....
Merci de m'avoir lue et mes meilleures pensées à tous.
Milouche
"...together we stand, divided we fall " ( dans ma tête cette phrase retentit avec la voix de Roger Waters.. )