Bonjour,
Je pense que mon témoignage se distingue de bien d'autres en ce sens où j'ai bénéficié des bienfaits du Baclofène vis à vis de mon addition à l'alcool, à mon insu et bien avant sa médiatisation que nous connaissons depuis quelques années.
J'ai commencé à boire très tôt vers l'âge de 15 ans. Commercial à 19 ans, toujours en déplacement, mon activité professionnelle n'a en rien fait diminuer ma consommation d'alcool, bien au contraire, les rentrées financières, les verres offerts par les clients, les soirées arrosées avec les collègues le soir dans les hotels/bars/restaurants n'ont fait que perdurer et même accentuer cette consommation. Bien entendu, au fil du temps, cela n'a pas été sans conséquence sur ma vie privé, sociale et professionnelle mais ce n'est pas sur ce point que je tiens à m'attarder. Outre qu'il m'est encore pénible de me rappeler ces années de beuveries (quand j'en ai encore des souvenirs, soit hors les trous noirs de plusieurs heures à ne plus savoir où j'avais été, avec qui et ce que j'avais bien pu faire ou dire) ces témoignages n'apporteraient rien de nouveau à celles et ceux qui boivent ou qui vivent aux côtés de quelqu'un qui boit tous les jours et au delà de toute mesure.
Toujours est-il que cette descente aux enfers aurait pu encore durer des années si je n'avais pas eu la chance (JE DIS BIEN LA CHANCE !) d'avoir eu, en Août 1999, un grave accident (un plongeon dans une piscine) qui a entraîné une lésion au niveau des cervicales et m'a rendu handicapé, perdant l'usage des jambes et me déplaçant désormais en fauteuil roulant. Accessoirement, la chance décidément était avec moi ce jour là car touché au niveau de la 7ème cervicale, si je officiellement tétraplégique j'ai en fait conservé l'usage des membres supérieurs ce qui me permet d'être beaucoup plus autonome et de me déplacer au fauteuil roulant manuel. Mais bon, revenons à nos moutons ...
Pour celles et ceux qui l'ignorent, nombres de para ou tétraplégiques souffrent de spasticité (contractures et douleur musculaire) or pour diminuer ces contractures on m'a prescrit dans un premier temps du Liorésal et ensuite son générique le Baclofène.
A cette époque donc j'ai 29 ans et on est en 1999. J'ignore absolument tout du Liorésal ou du Baclofène, tout ce que j'en sais c'est que ces médicaments, j'ai conservé la sensibilité sur l'ensemble de mon corps (jambes comprises) me soulagent grandement d'un point de vue musculaire.
Pour autant, les premiers mois (est-ce du au fait qu'au début du traitement je prenais du Liorésal et non du Baclofène ?!? Ou que le Baclofène prescrit à 90gr/jour à mit du temps à faire effet ?!?) mes problèmes d'alcool ne s'arrangent pas puisqu'après avoir passé quatre mois dans une clinique de rééducation, j'en suis finalement exclu à cause de mon comportement. Comportement il va sans dire lié directement à ma consommation d'alcool plus qu'excessive au sein de cet établissement.
Je ne saurai dire à quel moment s'est opérée la transition entre une consommation d'alcool forcenée et une consommation d'alcool modérée mais toujours est-il qu'au fil du temps je me suis rendu compte (ET CE SANS AUCUN EFFORT PARTICULIERS) d'abord que je pouvais désormais rester plusieurs semaines sans boire un verre et qu'ensuite je pouvais aussi, lors d'un repas ou d'un apéro entre ami(e)s, boire quelques verres sans aller jusqu'à rechercher l'ivresse à tout prix. Cerise sur le gâteau, lors de soirées plus festives, je pouvais même m'adonner sans vergogne aux plaisirs de la boisson sans plus de problème de comportement et sans non plus que je retombe le lendemain dans une consommation excessive. Je peux désormais prendre une mémorable cuite sans autre conséquence qu'une bonne gueule de bois le lendemain matin ...
Et cela a duré pendant des années sans que j'en connaisse finalement la raison. Car il faut bien admettre qu'à mesure que le temps passait, si je voyais ma vie métamorphosée, j'étais bien incapable d'en expliquer le phénomène. Car avant mon accident, conscient de mon alcoolisme, j'avais déjà essayé d'arrêter de boire. Tentatives toutes avortées n'excédant jamais 4 à 6 mois d'abstinence complète. Ah ! les AA et leurs prières, c'est peu dire que je ne les porte pas dans mon coeur ...
Et un jour enfin je su ... c'était lors d'une émission télévisée sur France2, présentée par Béatrice Shönberg, que le témoignage d'un médecin ou d'un pharmacien (je ne sais plus) que je n'étais pas un miraculé (pour un athé comme moi quel soulagement !) mais que la prise d'un traitement contre des douleurs musculaires m'avait, bien involontairement mais de manière au combien salutaire, moi aussi guéri de ma dépendance à l'alcool.
Aujourd'hui encore je continue à prendre quotidiennement du Baclofène* à raison de 90mngr/jour soit 3 comprimés de 10mngr 3 fois par jour mais en toute connaissance de cause. Et si un jour, bien que je sois plus que septique sur le sujet, un miracle devait me faire recouvrer l'usage des jambes et que je puisse ainsi remarcher, rien, je dis bien rien, ne me fera jamais renoncer à prendre du Baclofène !
Pour finir, je tiens à signaler que je ne suis ni médecin, ni pharmacien, ni chercheur, ni scientifique. Je n'ai aucun lien ni aucun intérêt avec quelque lobby, laboratoire et officine que ce soit.
Ceci n'est que le témoignage d'un individu confronté pendant de nombreuse années et des problèmes d'addiction à l'alcool et finalement guéri grâce à la prise quotidienne du Baclofène. Je n'ai donc pas la prétention de dire que ce traitement peut être efficace pour tous mais s'il peut l'être à d'autres personnes et que mon témoignage, comme de nombreux autres, peut aider d'autres personnes à guérir de cette maladie, alors j'en serai ravi.
Yannick
* En ALD, le Baclofène m'est totalement remboursé par la Sécurité Sociale
Je pense que mon témoignage se distingue de bien d'autres en ce sens où j'ai bénéficié des bienfaits du Baclofène vis à vis de mon addition à l'alcool, à mon insu et bien avant sa médiatisation que nous connaissons depuis quelques années.
J'ai commencé à boire très tôt vers l'âge de 15 ans. Commercial à 19 ans, toujours en déplacement, mon activité professionnelle n'a en rien fait diminuer ma consommation d'alcool, bien au contraire, les rentrées financières, les verres offerts par les clients, les soirées arrosées avec les collègues le soir dans les hotels/bars/restaurants n'ont fait que perdurer et même accentuer cette consommation. Bien entendu, au fil du temps, cela n'a pas été sans conséquence sur ma vie privé, sociale et professionnelle mais ce n'est pas sur ce point que je tiens à m'attarder. Outre qu'il m'est encore pénible de me rappeler ces années de beuveries (quand j'en ai encore des souvenirs, soit hors les trous noirs de plusieurs heures à ne plus savoir où j'avais été, avec qui et ce que j'avais bien pu faire ou dire) ces témoignages n'apporteraient rien de nouveau à celles et ceux qui boivent ou qui vivent aux côtés de quelqu'un qui boit tous les jours et au delà de toute mesure.
Toujours est-il que cette descente aux enfers aurait pu encore durer des années si je n'avais pas eu la chance (JE DIS BIEN LA CHANCE !) d'avoir eu, en Août 1999, un grave accident (un plongeon dans une piscine) qui a entraîné une lésion au niveau des cervicales et m'a rendu handicapé, perdant l'usage des jambes et me déplaçant désormais en fauteuil roulant. Accessoirement, la chance décidément était avec moi ce jour là car touché au niveau de la 7ème cervicale, si je officiellement tétraplégique j'ai en fait conservé l'usage des membres supérieurs ce qui me permet d'être beaucoup plus autonome et de me déplacer au fauteuil roulant manuel. Mais bon, revenons à nos moutons ...
Pour celles et ceux qui l'ignorent, nombres de para ou tétraplégiques souffrent de spasticité (contractures et douleur musculaire) or pour diminuer ces contractures on m'a prescrit dans un premier temps du Liorésal et ensuite son générique le Baclofène.
A cette époque donc j'ai 29 ans et on est en 1999. J'ignore absolument tout du Liorésal ou du Baclofène, tout ce que j'en sais c'est que ces médicaments, j'ai conservé la sensibilité sur l'ensemble de mon corps (jambes comprises) me soulagent grandement d'un point de vue musculaire.
Pour autant, les premiers mois (est-ce du au fait qu'au début du traitement je prenais du Liorésal et non du Baclofène ?!? Ou que le Baclofène prescrit à 90gr/jour à mit du temps à faire effet ?!?) mes problèmes d'alcool ne s'arrangent pas puisqu'après avoir passé quatre mois dans une clinique de rééducation, j'en suis finalement exclu à cause de mon comportement. Comportement il va sans dire lié directement à ma consommation d'alcool plus qu'excessive au sein de cet établissement.
Je ne saurai dire à quel moment s'est opérée la transition entre une consommation d'alcool forcenée et une consommation d'alcool modérée mais toujours est-il qu'au fil du temps je me suis rendu compte (ET CE SANS AUCUN EFFORT PARTICULIERS) d'abord que je pouvais désormais rester plusieurs semaines sans boire un verre et qu'ensuite je pouvais aussi, lors d'un repas ou d'un apéro entre ami(e)s, boire quelques verres sans aller jusqu'à rechercher l'ivresse à tout prix. Cerise sur le gâteau, lors de soirées plus festives, je pouvais même m'adonner sans vergogne aux plaisirs de la boisson sans plus de problème de comportement et sans non plus que je retombe le lendemain dans une consommation excessive. Je peux désormais prendre une mémorable cuite sans autre conséquence qu'une bonne gueule de bois le lendemain matin ...
Et cela a duré pendant des années sans que j'en connaisse finalement la raison. Car il faut bien admettre qu'à mesure que le temps passait, si je voyais ma vie métamorphosée, j'étais bien incapable d'en expliquer le phénomène. Car avant mon accident, conscient de mon alcoolisme, j'avais déjà essayé d'arrêter de boire. Tentatives toutes avortées n'excédant jamais 4 à 6 mois d'abstinence complète. Ah ! les AA et leurs prières, c'est peu dire que je ne les porte pas dans mon coeur ...
Et un jour enfin je su ... c'était lors d'une émission télévisée sur France2, présentée par Béatrice Shönberg, que le témoignage d'un médecin ou d'un pharmacien (je ne sais plus) que je n'étais pas un miraculé (pour un athé comme moi quel soulagement !) mais que la prise d'un traitement contre des douleurs musculaires m'avait, bien involontairement mais de manière au combien salutaire, moi aussi guéri de ma dépendance à l'alcool.
Aujourd'hui encore je continue à prendre quotidiennement du Baclofène* à raison de 90mngr/jour soit 3 comprimés de 10mngr 3 fois par jour mais en toute connaissance de cause. Et si un jour, bien que je sois plus que septique sur le sujet, un miracle devait me faire recouvrer l'usage des jambes et que je puisse ainsi remarcher, rien, je dis bien rien, ne me fera jamais renoncer à prendre du Baclofène !
Pour finir, je tiens à signaler que je ne suis ni médecin, ni pharmacien, ni chercheur, ni scientifique. Je n'ai aucun lien ni aucun intérêt avec quelque lobby, laboratoire et officine que ce soit.
Ceci n'est que le témoignage d'un individu confronté pendant de nombreuse années et des problèmes d'addiction à l'alcool et finalement guéri grâce à la prise quotidienne du Baclofène. Je n'ai donc pas la prétention de dire que ce traitement peut être efficace pour tous mais s'il peut l'être à d'autres personnes et que mon témoignage, comme de nombreux autres, peut aider d'autres personnes à guérir de cette maladie, alors j'en serai ravi.
Yannick
* En ALD, le Baclofène m'est totalement remboursé par la Sécurité Sociale