Bonsoir à toutes et à tous,
L'aventure continue. 80mg en 4 prises. Je sais, ce n'est pas beaucoup, mais ma prescriptrice semble favoriser les montées lentes. Je ne peux pas lui en vouloir, les ES commencent à se bousculer au portillon. Ca me paraît un peu tôt vu les faibles doses mais, au vu des commentaires sur ce forum, je vois que ça peut arriver n'importe quand à n'importe quelle posologie.
Les trucs super chiants:
- Impossible de trouver le sommeil rapidement. J'ai repris le boulot et je me couche à 23h pour me lever à 7h. Je m'endors vers 4h du matin après avoir fait des sauts de cabri dans mon lit jusque là .

- Du coup je suis dans le pâté le lendemain. Gros coups de barre vers 14-15h. Je m'endors (réellement) à mon bureau.

- J'ai l'impression que mes émotions sont en roue libre. Je me mets en colère pour un rien, une remarque gentille de Mme Kucing ou des mini-Kucings me mets les larmes aux yeux. C'est pas facile à gérer dans les réunions professionnelles.

- J'ai le syndrome des bras sans repos. Je sais, d'habitude c'est les jambes, mais j'ai tout le temps envie de taper dans un punching-ball. Il faut que j'investisse dans un sac de sable, mon oreiller n'en peut plus.
Les trucs juste chiants:
- Toujours ce problème dont je parlais plus haut et qui m'a valu un échange assez "olé olé" avec un troll (papillon) qui s'est fait virer depuis. Ma prescriptrice m'a assuré qu'il n'y avait aucun risque vital (je m'en doutais un peu) et je vis avec.
- Des acouphènes. J'ai cherché pendant une demi-heure d'où venait ce bruit (comme un réacteur d'avion au décollage entendu de loin) jusqu'à ce que je réalise que je l'entendais toujours en me bouchant les oreilles. C'est un bruit "blanc", le cerveau finit par en faire abstraction.
- Je prends du poids. Je le perdrai !
- Pertes de mémoire à court terme. Attendez que je vous explique... Qu'est-ce que je disais, déjà ?
Les trucs pas graves:
- Petites migraines qui ne résistent pas à un Doliprane.
- J'alterne diarrhée et constipation. Ca s'équilibre...
Le raisonnement d'O. Ameisen était que l'escalade de dose permet d'obtenir des concentrations sériques de Baclofène qui permettent la diffusion de la molécule à travers la barrière hémato-encéphalique (assez imperméable au Baclofène aux dosages compatibles avec l'AMM, pour la majorité des patients). Vu le type d'ES que je me coltine (insomnie, effets sur les émotions et le comportement), il n'y a aucun doute que cette molécule a atteint mon système nerveux central et se vautre sur mes récepteurs GABA-b.
Retour d'expérience. Mes essais et erreurs pour retrouver le sommeil:
- Donormyl. En vente libre en pharmacie. Un antihistaminique léger que j'avais l'habitude d'utiliser ponctuellement (notamment pour me recaler après un voyage dans un autre fuseau horaire) avant mon aventure Baclofène. La combinaison Baclo+Donorlyl est efficace pour dormir... Beaucoup trop efficace. Je suis resté 24h à regarder mes pieds. Un zombie... A éviter, donc.
- Extrait de valériane. En vente libre en pharmacie. Conseillé par ma pharmacienne, qui sait que je suis sous Baclofène. Aggrave gravement une grave insomnie... Renseignement pris sur internet (ça a pris 0.0025 sec à Google), le principe actif de la valériane se fixe au récepteur GABA (je n'ai pas pu savoir quel isotype, ni si c'était un agoniste ou un antagoniste). Pas étonnant, donc, d'avoir des effets paradoxaux. Je vais changer de pharmacie. Du coup je n'ose même pas essayer les benzodiazépine (Stilnox and Co) qui agissent via la même famille de récepteurs.
- La tisane de tilleul. Y'a que des plantes (comme l'opium ou la digitaline, pas dangereux, donc...

) c'est ce qui marche le mieux. Par contre il faut, comme pour le Baclofène, ne pas hésiter à être hors AMM. Deux sachets (voire trois, soyons fous) d'un coup minimum pour obtenir l'effet recherché (l'endormissement sans donner des coups à l'oreiller pendant des heures). Le timing est important: la potion magique doit être prise juste avant de se coucher. Après une heure, l'effet relaxant est totalement dissipé. Ca ne marche pas à tous les coups mais ça permet quand même d'améliorer l'endormissement, la plupart du temps.
Les EPR (Effets Primaires Recherchés):
Comme indiqué plus haut, il est clair que, à 80mg/jour et pour ma petite personne, le Baclofène a su trouver son chemin jusqu'à mon système nerveux central. Comme c'est à cet endroit que je soupçonne le siège de mon addiction de se trouver, je suis particulièrement attentif à mon appétence pour l'alcool. Croyez-le ou pas, celle-ci diminue. Ce n'est pas l'indifférence totale qui arrive par surprise comme cela est décrit dans de nombreux témoignages sur ce forum mais plutôt un manque d'intérêt en pointillés pour la bouteille. Un coup oui, un coup non. Alors qu'avant c'était un coup oui, un coup oui.
Donc je continue! J'ai une super-prescriptrice qui me rassure sur les ES et suit mon évolution avec un intérêt, certes professionnel, mais également humain. Je pense que la perspective de participer à la consolidation expérimentale d'une grande découverte médicale nous stimule tous les deux.
Je vous embrasse, merci pour ce que vous faites,
Un merci particulier à Al RJ, Daniel, André ZX12R (une super bécane), mrcaryl35 (so even though we face the problems of today and tomorrow, I still have a dream), et redflower, qui suivent mes progrès.
Kucing