Coucou par ici.
(Tiens ce fil est ramollo, c'était pourtant la plaque tournante des outremangeuses, fut un temps...)
Je voulais raconter ma petite histoire, et apporter ma modeste pierre à l'édifice des troubles alimentaires.
C'est aussi rapport à un de mes post (chez Alive je crois), où je racontais que passé une certaine dose de baclofène, je me suis mis à avoir de méchantes fringales, qui m'avaient fait prendre 5 kilos facile. Pas très rassurant pour vous, j'en conviens !
La situation a été réactualisée depuis, et j'ai désormais davantage de recul...
Je surveille toujours quelques fils de boulimiques (Alive, Didi, Mandarine...), et je vous voyais débattre du "vrai" appétit, de la sensation de satiété, et de l'envie pour des choses plus saines (que le outrageusement sucré/salé/gras). Ben c'est exactement ce que je ressens, et ce depuis un trois mois environ !
Je suis alcoolique à la base, mais à mon niveau (c'est à dire bien moindre que vous), j'ai toujours souffert de troubles alimentaires. Anorexique le matin, et boulimique le soir. Je tournais à vide quand mon corps avait le plus besoin de sucres lents, et je m'empiffrais de junk-food le soir, sans fournir le moindre effort physique. Souvent carrément au lit. Grosse flemme de cuisiner, aussi. Budget bouffe conséquent, fort logiquement.
Dés le début de ma baclo-thérapie, l'espoir retrouvé m'a (un peu) motivé pour faire des efforts à ce niveau, mais ce n'était qu'un impulsion, mes vilaines pulsions restaient bien présentes. C'est à des doses assez fortes pour ma part (250 - 300mg) qu'il s'est passé une sorte de déclic : ressentir la faim. Mais pas juste comme un signal, qu'on peut balayer du revers de la main. Plutôt "mange ou crève", le mal-être physique et les ES du baclo revenant au galop. Et souvent, dès le réveil ! Là ou les gens "normaux" prennent un petit-déjeuner, un truc nouveau pour moi...
Alors je me suis mis à manger, de plus en plus tôt. Pas trop le choix. Le hic, c'est que j'étais toujours une larve question cuisine, deux aller-retours au micro-ondes me semblaient le maximum acceptable. Et aucune envie d'un bol de riz avec un peu de jus de citron, vous pensez bien. D'où ma prise de poids éclair. Le bon côté, c'est que ça équilibrait mes mini-crises du soir, et que je m'empiffrais nettement moins qu'avant.
Pour des raisons purement financières, fini les plats tout prêts. Retour aux coquillettes ! Et davantage de petits repas, que d'orgies à 2.000 kilo-calories la fournée. Puis est apparue la saturation au gras (fini les 100g de fromage râpé à chaque assiette), ainsi qu'au sel (plus besoin d'en rajouter 3 fois). Les desserts trop sucrés me font horreur, et j'ai eu du mal à finir une pizza aux 4 fromages.
Stade suivant, l'envie. Manger le même plat toute le semaine ne me dérangeait pas des masses, ce n'est plus le cas. Redécouvrir le plaisir de mitonner des trucs "évolué", ne pas juste manger pour se nourrir, et cuisiner comme une pure corvée. Oh, j'ai une envie de légumes, le délire ! J'ai bientôt perdu mes 5 kilos en bonus, et je me suis remis (ou mis tout court) au sport, dont en chambre (question perte de calories, ça compte hihi) !
Et SURTOUT : ne plus subir ces pulsions de voracité morbide, à dévorer comme un robot une montagne de trucs même pas savoureux, mauvais médicament à une maladie bien réelle. Le baclofène est un bien meilleur choix...
Sissi a sa légendaire boite de chocolats, j'ai quant à moi un paquet de Mi-cho-co qui a battu le record de longévité !
Désormais lorsque je fais mes courses, non seulement je zappe le perfide rayon alcool, mais aussi l'affreuse armée bien en rang de biscuits, chocolats, bonbons et chips apéro (le gérant de mon supermarché ayant tout compris).
Tout n'est pas rose, loin s'en faut. Il me reste de sales habitudes, et quelques craquages. Un goût prononcé pour le parmesan, et les Palmito, argh. Je n'ai pas pris du baclofène pour mes petits troubles alimentaires, aussi. Mais au final, le bilan reste largement positif, et j'espère que d'autres viendront vite grossir les rangs des ex-TCA...
Des wagons de courage à ceux (et surtout celles) qui luttent dur.
Et plein de bisous !
Nico
« Toutes nos erreurs sont des jugements téméraires, et toutes nos vérités, sans exception, sont des erreurs redressées. »
Alain.