Bonjour à tous,
Je vous avais raconté l'histoire de ce (presque) vieux pharmacien alcoolo-dépendant à la détresse.
Merci à tous, à l'esprit que vous avez donné à ce forum où respire le respect de l'autre, la sincérité des témoignages, et la volonté de chacun de ne pas juger.
Merci de vos messages plein de compassion, en un mot merci de m'avoir sorti de cette solitude qui me rongeait presqu'autant que le désir compulsif de boire.
Merci à Florette,Sylvie, Viva, Christophe, Siréne et les autres, tous les autres que je ne connais pas mais dont je me sens si proche.
L'alcoolisme est une maladie, comme toute maladie, il y a des symptômes communs et incontournables qui signent la pathologie et qui permettent de dire: "c'est un(e) alcoolique; c'est en quoi nous nous ressemblons.
Seuls diffèrent notre parcours de vie, nos attitudes vis à vis de la maladie, l'attitude de nos proches, nos pathologies associées, nos symptômes secondaires; c'est en quoi nous sommes tous uniques.
Sauf que "c'est un alcoolique" est presque une injure, le rejet d'un être faible, voire pervers qui a choisi de prendre un autre chemin.
Pendant 25 ans j'ai suivi les visites dans mon Centre Anticancéreux. "C'est un cancer du sein métastatique" apportait toute notre compassion; "c'est un cancer ORL, un patient alcoolo-tabagique, il l'a bien cherché, si on allait déjeuner?"
Et ce stage en Hépatologie quand j'étais jeune interne: ces patients qui arrosaient les murs de sang en mourrant d'avoir éclaté leurs varices oesophagiennes, "c'est cher payé disait le patron, mais ces gens là savent qu'un jour ils doivent payer"
C'est gens là ......,le patron n'était pas celui d'un débit de boisson.....
Pardonnez cette colère, ce n'est ni l'heure ni l'endroit pour demander des comptes à rendre, mes les mots du pharmacien alcoolique viennent malgré lui.
Bref, je me calme, j'ai lu et relu toute la littérature médicale concernant le Baclofene, des communications peu convaincantes, si l'on s'en tient à la rigueur méthodologique des essais cliniques.
Juste des" faisceaux de présomption" qui demandent un essai clinique bien mené. Je ne suis pas sûr que celui de Jaury et Beaurepaire tienne la route, on ne peut pas répondre à plusieurs questions à la fois et je pense qu'ils ne convaincront pas les autorités sanaitaires, sauf pour une éventuelle ATU.
SAUF QUE, aujourd'hui nous n'avons rien à nous mettre sous la dent, des médicaments à peine plus efficaces que les placebo, des psy qui pensent que l'abstinence forçée en cure de désintox, les thérapies comportemantales et autres pansements sur jambes de bois que nous avons tous testé peuvent marcher.
En revanche j'ai la conviction que les causes de l'alcoolisme (sur le plan pharmacologique) est lié au déreglement de nos neuromédiateurs, soit sous l'effet de l'alcool et autes substances agissant sur systême nerveux- j'y inclu tous les psychtropes- soit et/ou avec une prédisposition génétique à métaboliser tout ça.
Le Baclofene est à ce jour la seule molécule qui peut prétendre interagir de façon efficace avec le système si complexe qui fait de nous des alcoolodépendant (et des addictifs en général)
Alors comme vous, poussé comme vous par la volonté d'en finir avec cet enfer, cette soufrance de chaque instant, je vais prendre du Baclofene.
J'ai par Viva, merci, l'adresse d'un praticien, il ne peut me prendre avant mi-septembre.
Je me suis donc procuré à l'hopital auprés d"amis pharmacien une dizaine de boites de Lioresal et je me lance dans l'aventure.Désolé pour Syvie a qui j'avais promis de ne pas m'automédiquer
Je préfère un horizon difficile'à pas d'avenir.
Je vous tiens au courant de cette aventure et vous soutiens dans votre désir de redevenir bien ou de le rester,
Vous avez toute mes amitiés, et pardonnez moi d'avoir été aussi long, j'espère que vous aurez le courage de me lire
Philippe