Salut Mummu, je te suis toujours, et celà me fait dire que quitter l'alcool, est quitter tout simplement une vie entière que l'on s'est créé, une vie douce comme de la ouate, et c'est sur que ca fait peur.
Je sais que je passerais par là , comme toi, j'en suis sure. Quand j'ai arrêté de fumer, il y a 3 ans avec le champix, les premiers temps, ca n'allait pas du tout, je m'ennuyais, je n'avais plus ce manque physique, mais je ressentais une grande solitude, comme si une personne très chère m'avait quitté, je pense d'ailleurs, que j'ai augmenté l'alcool à cette occasion.
Aujourd'hui je pense souvent à cet "après" et c'est très compliqué de s'imaginer à quoi ca peut ressembler et ca fait peur, car comment remplir ce "vide" tellement "plein" (bof je jeu de mots!!) outre le fait de boire, même si ce n'est que le soir, ce qui est mon cas, tout le reste de notre vie s'articule autour de ce rendez-vous.
Voici 2 ans que je ne travaille plus, à cause de mon dos, de mon cou, mais aussi et je ne l'avoue que maintenant, à cause de l'alcool, j'étais épuisée, j'avais l'impression que tous les matins quand j'arrivais au bureau, tout le monde voyait les traces de ma coupable activité, j'avais honte.
Depuis toute jeune, j'adore le théatre, j'ai pu trouver une petite troupe où j'ai renoué à ma passion que j'avais quitté depuis bien longtemps, et bien, même chose, c'était le soir à 20h30 une fois par semaine, et une fois sur 2 j'arrivais la bas, alcoolisée, le pire quand je partais à cette répétition je n'avais pas l'impression d'être ivre, mais ma peur du regard des autres augmentait l'effet de l'alcool, alors j'allais me me réfugier dans la voiture, en disant que j'avais trop mal au dos pour pouvoir répéter, je sui sure que beaucoup connaissait la vérité.
Je pense que mes problèmes de dos, même s'ils sont rééls, malheureusement, m'ont aidé à m'enfoncer dans ma solitude, il est bien plus facile de dire que l'on ne fait plus rien à cause d'un mal "physique".
C'est donc ce que j'ai fais, j'ai décidé d'arrêter le théatre avec comme explication "mes problèmes de dos",
Ce constat que je fais aujourd'hui. Tu es la première à qui je le dis, même mon mari, je n'ai pas osé lui dire, même si je suis certaine qu'il a deviné la profondeur de mon mal.
C'est là qu'il faut se dire que l'alcool, c'est quand même une maladie grave, qui est plus forte qu'une simple volonté. Arriver à ne plus avoir d'amis de travail et d'activité, s'enfermer et s'isoler même de ceux qui nous sont très chers est quand même la preuve qu'on a à faire à bien autre chose qu'un vice réservé aux plus faible d'entre nous.
Voilà Mummu, cette petite confession, qui si elle me soulage est aussi faite pour t'exprimer ma compassion devant ce que je pense être tes doutes, tes inquiétudes. Alors comme tu le dis, maintenant t'as bien trop souffert pour revenir en arrière, tu t'en remmetrais très difficilement si tu devais arrêter si près de la ligne d'arrivé et aussi si bien entourée. Courage Mummu.
Tu sais quand on lit ton histoire depuis le début, on se rend compte du changement qui s'est produit, et c'est énorme. Ton combat ne peut qu'aboutir et on sent tous que tu vas bientôt y arriver, c'est peut être pour celà que ta peur grandis car tu sens cette fin arriver. N'hésite pas à aller sur le FIL des guéris, celui là tu peux le consommer sans modération aucune. Allez Mummu, allez Mummu.
l'Utopie n'est pas l'irréalisable, mais l'irréalisée (Théodore Monod)
"je suis charlie"