Me revoilà , après plusieures semaines d'absence.
Les dernières semaines étaient très dur, physiquement et moralement. J’étais à 260mg, reparti sur 5 prises : 09-11-13-15-17
Voila une journée typique : je me lève le matin, fatiguée du manque de sommeil, mais « fonctionnelle »
Je suis lucide, productive – mais à fur et mesure que la journée progresse et Baclo s’installe, mes capacités diminuent. A partir de 15 heures, ca commence : m’engager dans une conversation, ca va encore, écrire un rapport – un peu plus lentement, ca va. Mais si j’ai le malheur d’avoir une réunion après 15 heures où une partie ne me concerne pas, au bout de 5 à 7 minutes, je m’endors.
Et je ne suis pas juste un peu somnolente : j’ai développé la capacité de passer du mode éveil à sommeil profond en un clin d’œil.
Si j’ai une réunion plus tard encore (ce qui arrive 1 à 2 fois par semaine), pire encore : à partir de 18h30, je suis incapable de résister au sommeil. A 2, 3 reprises, on a du me réveiller.
La, ce n’est plus possible : j’engage ma réputation professionnelle. Je suis indépendante, alors ca ne pardonne pas. Je ne peux pas me mettre « en maladie » non plus.
Même les deux années précédant le traitement, où je m’enfonçais chaque soir dans une grande quantité d’alcool, j’arrivais à fonctionner correctement pendant la journée (pour combien de temps encore, je ne sais pas bien-sûr).
Quand je rentre chez moi, pareil : autant je suis occupée à cuisiner, à réviser les devoirs de mon fils, ou autre chose, ca va. Je dîne avec mes verres de vin toujours indispensables. Dès que tout est fini régler et je m’installe dans le sofa, je m’endors.
Impossible de lire un livre, impossible de regarder la TV ou un filme en famille – certainement pas me connecter sur mon laptop. J’essaie quand-même, déjà pour répondre à mes messages personnels – ce soir, cela m’a pris 30 minutes pour répondre à un message d’une amie… pour écrire 5 lignes (où je devais réfléchir à des dates, c’est vrai). Alors intervenir sur le forum, je n’y arrive plus. J’arrive à lire parfois quelques fils, mais je n’ai plus l’état d’esprit pour répondre.
Samedi dernier, on est rentré à 10h30 d’un dîner chez des amis : mon mari a heureusement vu que je n’allais pas bien, je somnolais, je me suis endormie dans la voiture.
Cet état a donc aussi un effet non négligeable sur ma vie de famille et ma vie sociale
La nuit c’est l’inverse – j’ai le sommeil fractionné; après chaque cycle de sommeil de 2,5 heures environs, je me réveille. J’ai abandonné le Laxomil, pour pouvoir être lucide le matin. Et au moins une fois par nuit, je suis obligée de me lever, pour soulager cette lourdeur dans mes jambes et calmer mon toux. Je déambule dans la maison pendant 30, 45 minutes, je fume encore 3,4 clopes, et je monte redormir. Et la, le pic sérique de Baclo s’étant diminué fortement, je retrouve ma lucidité. Je fais des listes « à faire », j’arrive à lire un chapitre dans un livre. Je me refuse d’ouvrir mon laptop et me connecter, car la je sais que je vais y passer des heures. J’arrive à avoir 5 à 6 heures de sommeil par nuit.
Le lendemain, je dois me lever à 06h30, fatiguée … et rebelote
Au bout de deux mois de ce régime, je suis à bout. Surtout que j’ai tellement de boulot qui demande ma présence d’esprit, et cela jusqu’encore à mi-décembre. Je ne vis plus. Quoi faire ? Augmenter encore, ce n’est pas possible – vivre encore des mois à haute dose, j’ai difficile à envisager. Un moment, je vais craquer.
Ce que j’ai décidé :
- remettre les doses 1 heure plus tard (10-12-14-16-18)
- redescendre doucement a 200 mg
- me permettre d’annuler la dernière dose si j’ai une fonction qui exige que je sois opérationnelle jusqu'à tard le soir.
Cela me permettra de nouveau prendre un Laxomil pour avoir un sommeil moins fractionne
En terme de consommation ou de craving, cela ne change rien – depuis 180mg, je suis au même plateau de consommation, mais les ES sont devenues trop envahissantes.
Je reste sur ce régime jusqu’à la mi-décembre. Quand le rythme de travail diminuera, je peux concevoir de monter la montagne encore plus haut.
Je suis à 200mg depuis mercredi dernier. Je respire, je me retrouve.La preuve, je suis capable de vous écrire (il est 21h00 ici). Et je n’ai ni plus ni moins envie de boire qu'à 260mg
Ce qui me fait poser cette question: est-ce que j'ai loupé qq chose?
Bonne nuit
Emily