Bonjour,
Je fais une tentative pour voir.
L'idée serait de regrouper ici des choses débiles que nous avons pu entendre lorsque, avant le baclofène, nous avons consulté, dialogué, appelé au secours.

Voici deux exemples :

Les AA, champions du monde, je n'y suis allé qu'une fois. Ils m'ont expliqué que je n'avais pas perdu assez dans ma vie pour être prêt à rebondir. En gros, "reviens nous voir quand tu auras perdu ta femme ou ton travail, les deux serait encore mieux. Et là tu sentira la force en toi pour t'en sortir". Ce n'est qu'un peu après que je me suis rendu compte de ce qu'ils m'avaient dit... Sur le coup je les avait trouvé plutôt sympathiques.

Une psychologue dans un centre d'alcoologie : On parlait de mes méthodes d'approvisionnement, je lui disais que mon épouse, en faisant les courses prenait aussi l'alcool dont j'avais besoin. Alors là tout s'est éclairci dans sa tête, mon épouse était devenue accro de mon alcoolisme, et elle l'entretenait, ce qui lui permettait d'ailleurs de régner en maitre dans notre foyer... Il ne lui est pas venu une seule fois à l'idée que si je n'avais pas ce qu'il fallait à la maison, j'aurais fait n'importe quoi pour en avoir, y compris prendre le volant bourré. Ca ma femme le savait.


Voila, la tranquillité que m'amène le baclofène, me permet de prendre le temps de penser à toutes ces conneries entendues.

Il y en a d'autres, vous en avez certainement de bien bonnes vous aussi.

A oui, j'en ai une autre qui m'est revenue...

Mon médecin, lorsque je lui expliquait que je n'étais pas à mon seuil, et qu'il fallait continuer à monter:

- Mais enfin, pourtant vous m'avez dit que vous buviez beaucoup moins.
- Oui docteur, mais pour ça je sens que je dois lutter, et s'il y a lutte, il y a un risque de perdre le combat.
- Oui, mais voyez les choses sous un autre angle, s'il vous faut luttez, vous n'en serez que plus fier d'y être arrivé.


Là j'ai repensé à ce que j'ai lu dans le livre d'OA...
Allez expliquer à quelqu'un qui a le cancer qu'il sera encore plus fier s'il s'en sort par la volonté...

Bon j'ai quand même eu mon ordonnance ce jour là.

Mettre la faute sur la personne la plus proche de la personne alcoolo-dépendante :

Ma belle-mère qui me dit que son petit dernier (fils adoré, le petit dernier, patron de mon compagnon) se demande bien pourquoi je ne fais rien pour que mon compagnon cesse de boire !

Et vous, belle-maman, que lui avez-vous répondu à votre sujet pour votre mari (est mort d'un cancer du foie via l'alcool), qui était son papa ?

La conversation s'est arrêtée là !

Une nuit, sur mon lieu de travail, un cinéma, je bois comme vous savez...

Je me retrouve le matin entrain de dormir au milieu de canettes en veux tu en voilà.

Mon directeur pointe son nez:

"Mais s'il y'avait eu un problème? Si tu étais mort. Qui était dans la merde?"

...

Tsouin, tsouin, tsouin...

Ah les lundi, je hais ce jour

Quand tu as déconné tout le week-end, que tu as fait foirer les réunions familiales, tu as plein de remords
Tu pleures, tu as envie de trouver un trou pour te cacher tellement tu es mal
Et tu reçois des sms de personnes bien intentionnées, toujours le même message :
"Reprends toi", "Ressaisis toi", "Fais quelque chose", "Arrête de boire", "Va voir un psy", etc...
Personne ne sait combien tu souffres, ce que tu ressens, le mal qui te bouffe
T'as encore plus envie de te foutre en l'air, si j'ai essuyé 3 TS c'est que je n'en pouvais plus de cette vie
Alors tu t'enfermes dans le silence, tu ne parles à personne, et tu bois de plus belle

Salut

On est "con" cerné par cette maladie.
On est les seuls à pouvoir en parler aux jeunes, moins jeunes, plus jeunes.
Les personnes qui s'intéressent à notre cas ( surtout les proches non intoxiqués ) sont souvent du poison.
Par de belles phrases, ils nous enfoncent pour la bonne cause, la leurs, égoïsme puéril mais comment leurs en vouloir ?
On a tous en nous ce petit coté, Tennessee, pardon, à vouloir sauver les autres avec nos convictions.

Ah mais il faut aussi accepter de se faire aider par des personnes alcool free et cela c'est plus dur déjà !
Bref, il faut se remettre en question et arriver à penser que l'on ne peux pas forcément arriver à s'en sortir seul ... et cela, c'est super dure.

Sinon deux phrases de ma mère que j'entends tous les jours " Hervé, tu vas droit dans le mur ", " Je ne comprend pas qu'avec 300 mg/j de Baclophène, tu bois encore ??? "

.

La plus belle connerie que j'ai entendue, c'était 2 jours après mon unique TS.

Sortie de l'hosto direction mon toubib avec ma femme. On relate le triste évènement et mon médecin très sûr de lui :

- Bon, et bien, c'est clair, à partir de ce soir, plus d'alcool !

Le plus marrant c'est quelques mois plus tard ma femme qui m'a avoué que le toubib l'avait ensuite appelée en douce sur son mobile pour lui dire : "planquez toutes les bouteilles le plus vite possible".

Ouarf, ça c'est un toubib !

Jamais revu depuis...

-Il faut dire aussi que vous n'êtes pas raisonnable, non plus...

-Savez vous que l'alcool creuse votre tombe?

-Qu'avez vous a y gagner?

-On dirait que ça vous amuse...

-Vous allez avoir des pépins...

-Quoi? Autant d'alcool? Mais ce n'est pas possible! Soyons sérieux, voulez vous bien?! Alors? Combien?
Ah bah voilà... Là c'est raisonnable. Et à ce stade vous n'avez pas de problème. Vous ne buvez pas plus que moi...

...

Bande de pochetrons!

Fumez des joints, vous aurez l'air moins cons!

Je ne vais pas jouer les saintes-nitouche !
J'ai moi même eu un problème avec l'alcool (voir le fil de zounette sur la co-dépendance) mais j'ai dit plein de c...ries/sal...ries à mon compagnon durant un an. En voici quelques unes !

Compassion : tu bois parce que tu bosses comme un fou (12 à 14h/j)
Psychologie : tu stresses et angoisses à cause de ton taf
Culpabilité : je ne t'apporte pas ce dont tu as besoin
Supériorité : j'y suis bien arrivée moi !
Pédagogie : je t'ai fait un planning de déshabituation
Débilité : tu es bourré, je me cuite à mort et ce sera de ta faute
Culpabilisation 1 : tu pourrais arrêter pour moi, ta fille, ta mère.., non tu préfères l'alcool !
Culpabilisation 2 : si je re-bois ce sera à cause de toi
Méchanceté : insultes diverses et variées en mélangeant toutes les thématiques

Tout ça bien sûr avec amour !

HAHAHAHA c'est une façon de voir les choses très ... bien
Je me retrouve bien la-dedans aussi !

Bonne analyse !

.

salut.
bien content que ce fil ait accroché.
ça fait un peu de détente dans ce monde difficile.

Et puis hé!
Ça fait du bien se balancer un peu hein?
Moi ça m"a bien soulagé. Parce que ces paroles à la con, elles ont tourné dans ma tête en boucle.


Quant à toi Mrcaril35, tu es vraiment impardonnable. T'avais un médecin qui t'avait trouvé des solutions, et malgré tout tu as continué.
Si tu l'avais écouté, tu t'en serais sorti plus vite, et il aurait pu écrire un livre le toubib, comme OA...

Du coup le baclofene n'aurait plus été nécessaire.... et on serait là sur un forum à se dire bon sang mais c'est bien sur! sans alcool la fête est plus folle...
Et nos épouses échangeraient des petits trucs sur comment planquer les bouteilles...

Vraiment, ton inconséquence nous a peut être fait passé à coté d'un truc encore plus énorme que le baclo.

Je suis la conjointe d'un alccolo-dépendant et je reconnais que je lui en
ai dit des vertes et des pas mures ...Quand on pète les plombs, on vide son sac
avec des paroles qui font mal, si je pouvais revenir en arrière...

Mais nous aussi, les conjoints on nous dit parfois des énormités :

Lors d'une visite chez mon médecin traitant, je lui fait part de ma détresse
face à l'addiction de mon mari (qu'il connait) et lui me dit tout simplement :

"pourquoi vous ne le quittez pas ?


Ce ne sont pas vraiment ces paroles que j'attendais !!

Une petite phrase qui me revient

" C'est simple, si tu ne veux pas avoir de choix à faire, alors tu agis "
" Bref, tu ne te laisses pas le choix, tu arrêtes de boire ! "

Ben oui ... mais en fait non.

Pour une personne " équilibré ", c'est vrai sinon ben ...
C'est carré, c'est presque magique !

.

alors une tite dernière pour ce soir?

mon médecin traitant me prescrit du baclo car comme il dit : en Belgique tout le monde à le droit de soigner comme il veut! mais il ne s'investit pas, ne s'est pas documenter sur le baclo, donc ne suis pas ma posologie ni mes ES!

la dernière fois que je l'ai vu pour une ordonnance de baclo, il m'a quand même plu de lui dire que j'étais à 150mg, avec des ES, mais que ma conso avait diminué!

sa réponse : et bien si ca te fait du bien tant mieux, ca ou une plume dans le cul c'est bon!...arffff

Là j'avoue que venant d'un médecin c'est top !
Il faudra qu'on le garde quand on fera le bétisier du baclo

Mumu.

Moi partante pour la plume dans le cul.

Bizouille Mumu.

Martine.

lol Sylvie et Martine, et véridique à 100°/°, mon conjoint étant présent! c'est vrai que j'ai une médecin traitant "de campagne", space et fort branché cul!!lol on l'adore pour ca! tout en étant que quand il y a quelque chose de grave (ex : quand mon conjoint à fait un infar) il agit de suite et envoie à l'hosto!

Coucou à tous...

Diomede, à mon épouse aussi le médecin de famille avait dit ça...

Diomede, mrcaryl35, manoumumu, vos médecins me font penser au banquier dans la pub pour CIC, vous savez celui qui dit "la monnaie là bas c'est le dollar", ou encore "m'en parlez pas, j'ai le même problème"....

J'en rajoute une autre,

Mon mari avait rendez vous avec un médecin
pour la reprise de son travail, quand il lui dit qu'il prend du
baclofène , l'autre tombe presque de sa chaise et lui dit qu'il était fou
qu'il y avait 4 morts par an à cause du baclo ...

C'est vrai que l'alcool ça conserve...

Bravo Franck pour ton fil d'hier. J'ai entendu des âneries du même acabit.
Amitiés
Eurêka

On dirait que les médecins ont la palme des âneries proférées.
Un médecin très sérieux a trouvé une solution à mon mari qui lui expliquait son besoin irrépressible d'aller acheter de l'alcool.
"Vous n'avez qu'à laisser votre porte-monnaie à la maison! Si vous n'avez pas d'argent sur vous, vous ne pourrez pas acheter de l'alcool..."
c'est si simple, il suffisait d'y penser!

Les limites du comportementalisme.
Pas idiot. Mais limité.

Quand vous avez une envie, allez marcher... Lisez un livre, faites autre chose.
...
Je reviens de ma marche où effectivement j'ai oublié un peu, un instant...
Je rentre et j'ai envie de boire.
Je lis... Avec l'envie de boire à chaque fin de phrase.
Je repars me balader...
Je reviens avec l'envie de boire.
Je repars.. Avec l'envie de boire.
Passe devant Franprix...
...
Et...
Je suis heureux enfin, de tituber!

Bon on rit un peu des médecins.

On rit jaune, c'est vrai.

Faut pas leur en vouloir, face à notre maladie ils étaient désarmés.

Mais ça c'était AVANT.

Reste le problème des autres.

Il faut que les médecins sachent, prennent et aillent dans le sens de la prescription du baclo et pas seulement pour ceux qui le demandent.

...

Oui, bien sûr, c'est bien à ça que je pensais.

Avant l'arrivée du baclofène je voulais dire, mais je sais bien que cette arrivée du baclo n'a pas encore eu lieu. On ne peut pas encore dire ça.
Le grand bouleversement est à venir.

D'une infirmiére..accompagnante dans des centres spécialisés , assos , je taies le nom!
Lui avouant que je savais où me procurer des bouteilles le soir, tard; sachant qu'à Paris, dans mon quartier, xxx débits sont ouverts!
'A ce moment là, prévenez les, afin qu ils ne vous vendent pas de bouteille'!!!'

RA LA LA! j'y avais pas pensé!Ben vi!ils vont même faire faillite et rentrer ds le social!!

Manon

Une autre, de la part d'une amie, y'a 1 an....ce n'est qu un échantillon....

Elle: 'tu sais, ta jolie frimousse, ta peau....elle va commencer à en prendre 'un coup'!j'ai une idée!
tu colles ta photo sur ton frigidaire, et à côté, tu mets un visage 'abimé'!

Moi: 'sauf que là, tu parles pour toi!je ne suis pas dans le cas d'un régime! MOI'

Manon

Ces inepties me semblent être la manifestation de l'ignorance de ces gens qui n'ont jamais ressenti le manque, qui n'ont aucune idée de la souffrance physique et psy que provoque les addictions. Quant aux considérations sociales liées à l'alcoolisme, nous en sommes les victimes, et pas des acteurs sans volonté. Des solutions nous en avons tous cherché, et souvent bien plus sophistiquées qu'ils ne seront jamais capables d'en imaginer.

J'abonde en ce sens.
Et suis persuadé que si effectivement nous avons perdus quelques neurones au passage, que le Baclo nous donne parfois le sentiment d'une mémoire défaillante, nous avons aussi développé des capacités d'imagination hors du commun pour pouvoir survivre hier et qui aujourd'hui, nous servent à être supérieur en bien des domaines.

Vous vous souvenez aussi de l'autre côté du miroir.

Lorsque nous étions des gens qui tenaient le choc!

Lors des repas de famille.

J'étais tout jouasse. Le matin en me réveillant je savais que j'allais pouvoir enquiller sévère, tranquille.

Je m'en pourléchais les babines d'avance.

L'apéro et que je te remets ça et encore et bien tassé. Et le pinard qui coule à flot, le trou normand et le digestif.

Et les: "Il lève bien le coude" "La vache, il tiens lui" "Un vrai mec, ce gars là!" Ect...

Epoque où personne encore ne se doute de sa maladie et où l'on est juste un très bon vivant.

Et je pense aux filles, aux femmes.

Pour nous les mecs ça va, ça passe. Pour elles, nos soeurs de maladie, quelle galère. Une fille qui bois trop c'est laid, c'est une arsouille...

Arf...

Je viens de retrouver un prospectus relatif à l'alcoolisme pris chez le biologiste chez lequel je me rends. Il y a un topo, assez bien fait sur les méfaits de l'alcool. La rubrique "conseil" pour se préserver de l'alcool tient en une ligne : "et quand arrive le moment de l'apéritif, pensez au jus d'orange" ; je cite mot à mot. Si avec ça les mecs et les nanas vous n'arrêtez pas de boire, c'est que vraiment vous y mettez de la mauvaise volonté.

Ah Reiz n° 17, ton dernier message est OP !
C'est exactement cela.

Toujours vaillant !
Le soir, le midi, le matin ... un petit coup ! Et maintenant sur le forum :/
Si j'avais su ce qui m'attendait, j'aurais réfléch ... non, je l'aurais fait quand même.

.

Mon épouse m'en a rappelé une autre tout à l'heure.

Alors qu'elle avait ma mère au téléphone, mon épouse qui était très triste lui a parlé de mes problèmes d'alcool.

Réponse : "tu l'as voulu? et bien maintenant tu le gardes!" Ta laaaaa....

Elle a toujours trouvé les mots justes ma mère pour apporter du réconfort...

Deux fils alcooliques et jamais pu en parler...

Tiens pour te reprendre Frank. :

Avec ma diplomatie légendaire, en pleins repas de famille pour Noël, je balance à la cantonade " Ma soeur et moi de toute façon, on a été élevé avec deux bouteilles de rouge sur la table ! "
Et là, bien sûr un grand moment de silence ... ( et de solitude )
Et ma mère de répondre " Mon chérie, tu étais tout petit, tu grossis les faits "
Ma soeur et moi on s'est marré.
Et ma cousine qui m'a envoyé en cure, aussi.
Comme quoi paraître des fois ...

.

moui...

Des parents qui sont dans le déni le plus complet de l'alcoolisme de leur enfant, ça doit être courant.
C'est triste car si je ne me trompe, cela voudrait dire que leur amour propre est plus fort que l'amour qu'ils portent à leurs enfants. Quitte à être de mauvaise foi.

Pour ma part je me suis souvent dit qu'en grandissant je n'avais jamais eu peur de l'alcool, je l'ai toujours vu présent. Et puis quand ils faisaient des soirées entre amis, ils se mettaient tous minables de chez minables. Je ne dirais pas que j'ai reproduit ce que j'avais vu, je ne crois pas en ça. Mais ce qui est certain, c'est que jamais je me suis inquiété. Je devenais comme les grands, c'est tout.

Eh bien c'est sûrement courant, c'est bien triste d'ailleurs.
L'alcool ne m'a jamais fait devenir comme les grands, ils avaient l'air trop cons.
je suis devenu con tout seul, même pas dans un souci d'évolution

.

moi je vais vous en raconter une lourde de chez lourde! a noel dernier ,invitation dans le nord chez ma mére,mon frére,les potes, et la famille ,un an que je suis avec lui! Mon frére qui tise comme un malade ,+ petit joint pour le dessert,et mon mec qui me dit en douce,dans le creux de l'oreille!j'en rit encore!! Putain qu'est ce qui boit ton frangin,sérieux doit avoir un probléme!! L'hopital qui se fou de la charité!! celle la je lui ressort à chaque fois!! et vlan!

Cela doit nous rassurer en tant qu'alcoolique de voir que l'on est pas seul
Depuis que je le suis, déclaré officiellement, j'en vois partout ^^
Mais il y en a partout d'ailleurs ...

.

Repas de famille... Tous le monde bien imbibés, moi plus que les autres... Débat sur l'alcool... Moi, pas encore totalement conscient de mon alcolo dépendance... Oncle, 2 arrières grands pères, alcooliques, famille de bons vivants sur l'alcool, mon père à 29 ans en devenir de l être???... Bref, arrive le dessert... Bilan : apéro x3, 6 à 8 verres de vin pendant le repas gargantuesque, je pense déjà au digeo... Suis au moins à plus de 1,5 gramme... Champagne??? Non, merci, dis-je poliment, j'attend un bon digeo, MAIS NON, dans ma famille, ont dit pas NON au champ... Bref2, faible alcolo que j'étais, j'enchaîne 2 ou 3 coupetes en plus, j'avais pourtant dit NON... Bref3, commence à être défoncé, mon discours devient incohérent, on peut facilement se foutre de ma gueule, suis devenu narvalo avec alcool... Arrive le digeo, je l'attendais tant cette magnifique prune à 80 degrés... Mon cerveau d'alcolo dépendant que ne sait déjà plus dire NON à l'alcool si tenté que je commence à m'imbiber de la délicieuse toxine, ne PEUT, malgré ma volonté, REFUSER tout ce que mon corps accepte encore d'ingurgiter... Connaissais pas encore le baclo à cette époque malheureusement...Bref3, après deux digeo, suis HS... C'était pas encore l'époque futur de mes mémorables et hallucinantes descentes dans le gosier... MAIS, comment n'ont-ils pas pu COMPRENDRE, ME REFUSER la bouteille... Comment n'ont-ils pas compris comment m'AIDER... Comment en arrive t-on à donner des verres de vin à un gamin de 10 ans???... La moral de cette histoire, c'est qu'une fois devenu père à mon tour, j'ai décidé de TOUT FAIRE pour préserver mes enfants des ravages de l'alcool, et même du tabac... Ils grandissent vite mes petits et j'espère pour eux, que ce fameux gène de l'alcoolisme, pas encore identifié avec certitude, n'EXISTE PAS...

Waou !

Au début de ton histoire, j'ai relu "père 29 ans", me suis dit, bof trompé de touche de clavier le 2 est sous le 5 ! A la fin, j'ai pigé que tu n'avais pas fais de zap de touche de clavier numérique : tu avais 10 ans !

Plein de bizz à ce petit bout qui est dans le grand de maintenant !

J'ai parlé l'autre jour à des amis du forum.

S'ensuit cette discussion :

- J'aurais jamais imaginé qu'il y ait tant de chiens et de chats alcooliques...
- Ouais. L’alcool c'est une sacré merde.
- Tu l'as dit ! tiens, regarde ! une tortue, un singe, une coccinelle.
- N’empêche, je me demande bien comment ils vont acheter leurs litrons.

Tsoin Tsoin Tsoin...

A l'époque, j'étais étudiante en soins infirmiers, un patient agé avec une fracture du col du fémur arrive dans le service de rééducation motrice où je faisais mon stage.

L'infirmière me décrit ce monsieur comme ceci : c'est un OH (personne souffrant d'alcoolo-dépendance dans un jargon médical négatif), alors tu feras gaffe parce que si il nous fait un DT (delirium tremens), faudra qu'on le perfuse vite fait et qu'on lui balance plus de flotte qu'il n'en a jamais bu dans sa vie !

Je vais donc voir le monsieur, en question, me présente à lui et lui demande comment il se sent. Il a du mal à me répondre, reste vague sur sa douleur. Je sens bien qu'il veut me parler d'autre chose, alors je tente le thème de l'alcool : il se lâche et me dit qu'il a besoin d'avoir un peu de vin à table (à l'époque on avait le droit à l'hosto).

Vu le peu de compassion de l'infirmière, je suis allée trouver le toubib du service pour lui rapporter les paroles du monsieur : vous avez bien fait mademoiselle, commandez lui du vin pour les repas, cela lui évitera le DT, ce sera efficace contre sa douleur, je vais lui prescrire un anxiolytique et continuez à ne pas le juger sur ce seul fait et soutenez le car le temps de son séjour avec moins d'alcool sera difficile pour lui !

Inutile de vous dire que l'infirmière ne pas été des plus cool avec moi par la suite et que le monsieur a pu suivre correctement sa rééducation motrice sans trop de problème.

Je pense que ce vieux monsieur, vu son age et le temps qui s'est écoulé depuis, n'est plus de ce monde, je le regrette, il était charmant et aurait mérité de connaître le baclofène.

Bonsoir à tous,

J'en ai une bonne aussi,
J'étais suivie par une alcoologue dans une association.
Elle m'a prescrit du valium en ambulatoire pour une semaine.
ça n'a pas marché !!! bizarre !!!
Bref, un soir lors d'un Rdv, je lui avoue avoir bien bu durant la semaine écoulée car j'avais pris de la coke toute la semaine, et que ceci amène cela....
Ces yeux se sont exhorbités (comme dans les dessins animés !!!)
Et à cet instant, elle m'a dit : "il faut que vous rentriez en cure tout de suite, votre cas est bien plus désespéré que je ne le pensais"
Elle appelle en direct le doc d'un centre de cure.
Rdv avec 2 jours après.

Je le rencontre, et il m'apprend que cette fameuse alcoologue est en fait une tabacologue !!!!
De plus, lors de l'entretien, je m'absente qq minutes et le doc dit à mon mari : Est ce qu'elle cache des bouteilles ?
Mon mari : non
Doc : elle achète l'alcool en douce de vous
Mon mari : non, on les achète ensemble lorsqu'on fait les courses.
Doc : Alors elle n'est pas assez atteinte, elle n'a pas besoin d'une cure....

Elle est belle, l'histoire non ?!?!
La tabacologue soit disant alcoologue et le Doc qui parle dernière mon dos avec mon mari, plutôt que de me poser les questions à moi,
J'en rigole encore ...
Quelle bande de nazes ...

Je ne suis plus jamais retournée la voir ....

Bises à toutes et tous
CHristel

Pas mal celle là Christel.

Je me demande lequel des deux il faut le plus blâmer, la tabacologue ou le doc du centre de cure?

Parce qu'à eux deux il font la paire quand même.

Le gars qui trouve que tu n'est pas assez atteinte, moi je trouve que lui il est plutôt atteint...

Parfois il n'est pas besoin d'aller très très loin pour en trouver...

Voici une mise en garde trouvée sur le fil de morissou le 22 octobre :

Fais gaffe aux pseudo conseils de certains, qui part ego pur, veulent jouer les apprentis sorciers et vont te conseiller tout et n'importe quoi.
Une personne de confiance du forum m'a mis en garde à ce sujet.


Oulah... moi qui croyais le forum sans danger...
Va falloir se méfier de certains...

Ecoute Franck,

C est bien gentil de s auto proclamer le débusqueur de conneries ici.
Quel crédi(bilité)t as tu pour cela ?

T'aurais également pu mentionner qui était l auteur de cette phrase !!!
Et c est à Morissou d en juger ou non de la.pertinence, ce message ne t était pas adressé !!!

Je n ai fais que me faire l écho d une mise en garde que m avais envoyé un éminent membre du forum !!!

Tu trouves cela con ?
Je pense que c était résonnable est résonné !!!

Mais aprés tout à chacun ses pensées.
Et peu m importe si les miennes ne rejoignent pas les tiennes !!!

Là, c est moi qui pourrais te citer, et expliquer, argumenter, en quoi
ton post me semble être une connerie !!!

Mais, j ai autre chose à faire ici de plus constructif pour moi et les autres
que de basses polémiques !!!

Sinon, je continue à penser que ce post est intérressant, hors ce type de propos
trop subjectif, et vais continuer à le suivre.

A bon entendeur.

Valerspir66,

en relisant ce fil, je pense identifier une mauvaise interprétation de ta part de mon 1er post ci-dessus.
J en profite pour vous remercier toi et Viva de vos retours à l époque.

Je n avais, heureusement pour moi, pas 10 ans au moments des faits, plutôt une bonn vingtaine d années.
J ai commencé à gouter à l alcool vers 10 ans.
Sous forme de verre de vin coupé à l eau, ou gorgée de champagne aux moments des fêtes.
C est différent.
Mais, j ai vite aimé l alcool.

Au plaisir, hors attaque stérile, de continuer à vous lire ici.

Salut à tous,
intéressant ce fil, je me permets de participer. Franck ton 1er post m'a interpellé, quand les AA te disent de revenir au fond du trou, je trouve qu'ils ont malheureusement plutot raison non? Si on considère les moyens qu'ils avaient à disposition et le traitement qu'ils te proposent, comment faire autrement? S'il te reste la moindre affection pour l'alcool ou quelque bénéfice au quotidien, il n'y a aucune chance que l'abstinence volontaire réussisse. Avant d'entendre parler du baclo, j'avais le même raisonnement, peur panique du grand saut dans l'abstinence mais je me disais allez encore un an ou deux, il ne te restera plus rien et t'auras pas le choix, faudra bien passer par là..
Voilà, maigre contribution du matin..
a+

On m'a dit que si je buvais, c'était à cause de mon père.

Hmmmmmm

Moi ma mère m'a donné une bonne raison pour arrêter: "un homme qui boit c'est normal, une femme qui boit c'est laid"...
Ca alors, je n'y avais pas pensé, l'élégance comme motivation, mais c'est bien sûr!!!

Comme disait Reiz, un homme qui boit c'est un homme fort, une femme, c'est une moins que rien (pour être polie)...

Bonsoir,

Un peu dépressif en ce moment (cause très forte réduction de conso et de mes vieilles habitudes perturbées), je trouve ce fil super et réconfortant. Quand j'ai fait ma cure, j'avais 2 psy. L'un était un homme élégant d'une cinquantaine d'année qui roulait dans une énorme Merco (je la voyais par la fenêtre de ma chambre le matin). Il restait 5 mn dans la chambre, silencieux, prenait une chaise et disait ceci d'un ton solennel:

"Bon alors, Monsieur ..., pour vous c'est 0, 0, 0 verre"
Un temps de silence. Parfois, il ajoutait "il faut absolument garder ça en tête".

Puis il repartait et ça pendant 4 semaines.

Tellement médusé, je ne lui ai jamais rétorqué quoique ce soit et aujourd'hui encore il hante mes pensées les plus noires.

A+++
Jay

Ah j'oubliais le second. Une fille de quelques petites années de plus que mois, très arrogante (se disait faire de la psy Karcher, ce sont ces mots). Elle dès qu'elle ouvrait la bouche c'était du venin. Alors elle, elle roulait dans une 206 pleine de papiers et d'emballages de sandwichs.

En voyant des photos accrochées sur le mur de ma chambre, elle s'arrête sur une et me dit :
"Ah en plus (j'aime le en plus), vous êtes sapeur-pompier?"
Je lui réponds :
"Oui volontaire..."
Et sans me laisser finir, elle me balance :
"Ah ben ça picole chez les pompiers!"
Et là bouillant de colère mais calmement, je lui rétorque :
"Bof oui pas plus que chez les avocats, les médecins, et les psy???"

A+++
Jay

Ah et puis dans la famille, il y a ma mère :

Un jour, en voiture, alors que je prenais ma guérison très au sérieux (après 15 ans d'alcool) et m'apprêtais à entamer le Baclo. Je lui dis, pensant entamer une discussion adulte et constructive :"En fait ma maladie, c'est ça, je suis alcoolique"
Réponse :
"ça, je le savais."

Merci pour l'aide durant toutes ces années...vous disiez déni??

Jay

Encore une de mon toubib.

Mes débuts dans le Baclo. Après avoir été sur le forum, lu le livre du Dr AMEISEN, je prends RDV chez mon généraliste. Il me dit : "le baclo, oui bien sur. J'en ai déjà prescrit pour aider des gens. Mais je te préviens, ça ne marche pas à tous les coups".

Prescription : 1 mois de traitement, petite dose, un demi comprimé 3 x fois/jour, puis 1, puis 2, etc...

Fin du premier mois, je vais le revoir pour lui demander du baclo et là réponse :

"Ben tu vas en prendre tout le temps quand même!!"

Juste le temps de guérir...j'ai trouvé un autre prescripteur bien sûr.

Bonsoir
Jay

Erratum, la phrase du toubib c'est :"tu vas PAS en prendre tout le temps quand même!"

Comme pour la dépression, j'ai tout entendu du moralisateur "Franchement, tu trouves ça normal une femme qui boit?" au j'ai la solution"vas faire du vélo en forêt" de trés jolis morceaux choisis de pshycho "N'y pense pas c dans la tete", certains bas de plafond :""Mais pourquoi tu fais ça?". J'ai aussi eu de magnifiques egocentriques " nan c pas possibble, je m'en serai rendu compte".

Ma mère m'as dit :
T'es alcoolique parceque tu le veux bien!!
En effet, c 'est que du bonheur...
Et tous ces proches qui veulent toujours donner des conseils...
"-mais ta pas de volonté!!!"
c'est épuisant de répéter la Définition de l'alcoolisme :
- mais tu sais le propre (ou le sale j ai envie de dire)
de l'addiction c 'est justement que ça dépasse toute volonté...

bonsoir,

J'apprécie beaucoup ma sœur, mais il faut que je vous raconte celle là...

Elle connait tout de mon parcours, de ma guérison, du baclo. Elle est devenue un peu militante, comme nous.

Dernièrement, je lui ai aussi expliqué que je m'attaquais à la cigarette, je n'en fume plus que 7 par jour, depuis 2 semaines.

Il y a deux jours, nous étions sur Skype, je lui dit :

- "ne bouge pas, je vais me servir un ice tea."
- "Quoi??? tu prends cette cochonnerie là? tu sais que c'est plein de sucre, et en plus, si on en prend trop on devient addict !"....

Tsoin tsoin tsoin...

J'ai raconté ça à ma femme et mon fils, ils étaient morts de rire.

Je leur ai dit : "si je meurs du cancer de l'ice tea, je veux qu'on en mette une bouteille sur ma tombe."