Bonjour Vio
Je peux comprendre ton ressenti, mais je vois les choses un peu différemment.
J'étais toxico avant le subutex, avant la steribox, 83-91
Comment avoir des seringues à cette époque ?
J'ai commencé en achetant du ribomunil. 22 francs, seringue vide, seulement à prendre puis jeter le reste.
Après il y a eu les vaxigrip, les tetravax. Vider la seringue, la nettoyer (comme on peut) de 11 à 15 francs
En panne je me suis vu acheter en pharmacie de garde en province à 60 balles, un nécessaire pour morsure de serpent.
Certaines nuits parisiennes, je faisais le mur de l'hôpital Lariboisière à coté de Barbès pour y faire les poubelles ...
Donc quelque part, pour éviter les ré-utilisations, les charcutages avec des aiguilles plus pointues du tout ou des pieux bien trop gros, j'ai approuvé les steribox à 1 ou 3 ou 5 francs.
Certains pharmaciens vendaient les insulines de 1 cc à l'unité. Les pompons rouges.
OĂą se shooter ?
Halls d'immeuble, escaliers, caves, trains corail avant départ.
Trimbaler ton marlbaré pour le filtre, ton feu pour chauffer, ta cuiller, ton citron ou vinaigre (pour le brown), ta flotte, le nécessaire du parfait toxicomane...
Pas agréable de se retrouver nez à nez avec des gens, des enfants, qui ne font que sortir de chez eux.
Je ne leur voulais aucun mal, mais la seringue et du sang, ça fait hurler certains.
Comme hurlerait tout quidam lors d'une agression.
Pas confortable ! Et puis tu as besoin de 3 Ă 5 minutes mini pour faire ta tambouille, "trouver la veine", taper, laisser monter, remballer les cartables et te barrer quand tu en as la force. Et sans rien oublier ...
Je te passe les abus ... genre tags au sang dans les escaliers, ceux qui défèquent, vomissent, ou s'écroulent pour ne se réveiller qu'à Fernand Vidal aux anti-poisons à coté de Barbès aussi.
Pour ces raisons, et bien d'autres je fais partie des rares qui préconisent les "salles de shoot".
Je veux bien reconnaître que je ne serais pas emballer d'en avoir une à ma porte.
Mais c'est le business qui crée l'endroit, et dés lors, tout ce qui s'y passe.
Quelque chose me dit qu'à Paris 18ème, les habitants en demandent.
Maintenant Ă Stalingrad c'est le crack ... Encore autre chose ... (Jamais pris!)
Le commun des mortels ne comprends rien, ni aux motivations des toxicos, ni Ă ce qui se passe dans leur tĂŞte.
Ils ne veulent qu'une chose, les voir disparaître !
À défaut de ça, Que les halls restent vides, propres, et qu'on ne trouve plus de shooteuses tous les mètres quand on marche...
Personne n'a rien contre.
Se shooter est de l'esclavage dont on ne sait par oĂą se barrer.
L'effet diabolique est bien trop fort pour nous humains.
Je pourrais en parler longtemps. Mais à aucun moment préconiser telle ou telle solution ferme et sûre, je te l'aurais déjà faite parvenir.
Cependant j'en suis sorti.
Le jour où j'ai compris qu'il pouvait y avoir un après.
Le jour où j'ai vu des ex-tox, filles garçons, retapés, manger, ayant grossi, guéris (enfin je veux dire sans came au quotidien durant le séjour) forts, énergiques, rigolards, musclés, jongler avec des machines à laver (image)
J'ai cru que j'étais tombé dans le village gaulois ...
Mais non.
Je n'étais qu'à Vitanova (France, Suisse, Italie, Espagne)
J'ai commencé à y croire après le sevrage (bloc) en re-apprenant presque tout.
Quinze mois
C'est lĂ qu'entre autres choses, j'ai pu faire le deuil de la pompe.
Message édité 14 fois, dernière édition par réal, 08 Septembre 2012, 12:35