Bonjour Colombe,
Merci pour ta petite visite sur mon fil, ça me touche que tu prennes des nouvelles. Tu sembles faire partie des gens qui se préoccupent des autres pour aller bien, tu es pleine d'optimisme et tu le fais partager, c'est ta manière de fonctionner.
Ca a l'air d'aller avec le baclofène, tu montes régulièrement, pas trop d'ES, continue ainsi, doucement mais sûrement, c'est une bonne manière. Et tu as le moral qui va avec, c'est très important, le baclo ne fait pas tout, il doit s'accompagner d'une philosophie de la vie, d'une réflexion, sur soi, sur les autres.
J'ai connu des problèmes de poids, différents des tiens puisque j'étais boulimique et anorexique en même temps qu'alcoolique (oui tout en ique!) pendant de très très longues années. J'en ai beaucoup souffert.
En fait, avec du recul, je me suis rendu compte que j'avais un problème avec le sucre dès l'enfance. J'étais incapable de manger un ou deux bonbons, c'était le paquet, les gâteaux pareil. Ensuite, à l'adolescence, j'ai remplacé ce sucre par de l'alcool, qui est lui-même du sucre!
En cure, avec la majorité des malades, nous nous gavions comme des oies, beaucoup entraient au centre d'alcoologie en jean et repartaient en jogging, ne rentrant plus dans leurs fringues. Moi je ne pouvais accepter ça, je voulais manger excessivement mais ne pouvais supporter de grossir, alors j'allais me faire vomir, comme je l'ai fait couramment pendant des décennies.
A l'opposé j'ai connu des périodes d'anorexie, ne pouvant avaler même la moitié d'un biscuit sec de peur de grossir. Les seuls moments où je me suis sentie bien avec la bouffe, c'est quand j'étais amoureuse, et comme je le suis depuis plus de quatre ans, je n'ai plus ces problèmes. Il faut dire aussi que je me suis abîmé la gorge à force de vomir, il y a quelque temps j'ai voulu réessayer et pas moyen, ça me faisait mal, j'ai vite chassé cette idée de ma tête et n'ai plus jamais recommencé, ça suffit, un jour il faut dire stop à ces démons et être plus fort qu'eux. Bien sûr, il faut trouver le moyen d'être plus fort qu'eux, le baclo en est un, tu as bien fait de saisir cette chance et de t'y accrocher.
Tu es très motivée Colombe, ça fait du bien de croiser des gens plein d'enthousiasme comme toi. Continue ton chemin ainsi, donne des nouvelles, je viendrai moi aussi en prendre car je sais combien il est dur de ne pas s'aimer physiquement. Moi non plus je n'aime pas les miroirs, pourtant je n'ai jamais été grosse ni même enveloppée, c'est juste l'image de soi qui est écornée. Jusqu'à il y a une dizaine d'années, je mesurais 1,73m et pesais entre 52 et 54kg, pour moi c'était déjà trop, ensuite je n'ai plus mesuré qu'1,68m (oui on se tasse je vous l'affirme, pièce d'identité à l'appui) et maintenant je suis à 50kg, là ça va, je m'accepte mieux, mais je ne suis pas longue à me sentir un bourrelet!
J'ai gardé des tocs de ces années-là , des détails que les anorexiques décéleraient tout de suite, par exemple je laisse quasi systématiquement une bouchée dans mon assiette. Mes enfants s'en étonnent parfois, je leur réponds que je ne me force pas, que je n'ai plus faim. Et je ne les force jamais à finir leur assiette, pour autant ils ne m'imitent pas. Je crois que cette dernière bouchée que je refuse me rassure, inconsciemment je dois me dire que je n'ai pas trop mangé, je ne culpabilise donc pas.
Fais-toi ton propre chemin Colombe, un nouveau, une nouvelle manière d'appréhender la vie, le baclo va t'y aider, ainsi que tes "baclopotes". A bientôt.