Lien vers ce message 20 Octobre 2012, 15:26
Bonjour Itsmi,


Je voulais te faire un retour sur mon rendez vous de mardi matin avec le Dr.Granger, car dans le bus j'y allais en pensant à toi et à ta quête de l'indifférence absolue. Désolée, je n'ai pas eu le temps de le faire avant aujourd'hui.

J'y allais sereine et motivée pour lui dire que j'avais baissé le baclo et que je lâchais l'affaire.

L'indifférence ... J'avais tout essayé, l'imprégnation, le ciblage, montée à plus de 400, testé 360 en trois heures même ... Cette indifférence je n'en voulais plus ! Parce que avec le baclofene je me soignais et que tant que je continuerais à prendre ce traitement, ma vie n'était plus en danger ...
Capable de rester sans efforts et sans m'en rendre compte une semaine sans boire, capable aussi de passer une soirée avec 5 ou 6 verres parce que j'en avais envie et sans m'inquiéter ou culpabiliser le lendemain matin.
Capable aussi, après réflexion de décider de prendre le baclofene à vie et de rester vigilante à vie sur un retour de craving toujours possible.
J'étais libérée de ma dépendance, je n'allais pas m'enfermer à haute dose même avec le baclofene qui m'a sauvée.
L'indifférence hors de question de continuer à aller la chercher avec les dents ... Mais vivre ma vie oui, je vais prendre mon baclofene comme un diabétique son insuline.

Déjà, révélation,
Il me dit : "L'indifférence ce n'est pas naturel. Ce n'est pas normal d'être indifférent "
Je lui ai parlé de certains membres qui pire à certains dosages en plus des ES devenaient un peu "indifférents à tout" , " ne se reconnaissaient plus" , "perdaient sensibilité et émotions".
"Le traitement doit rester supportable, baisser, fractionner ... Chacun à une dose seuil qui lui est propre et elle n'est pas toujours évidente à trouver."

"Le but du baclofene, supprimer le craving, plus de craving ?"
Ben non, depuis des plombes.
Il me précise, "le craving c'est quand on ne peut pas résister"

Petite parenthèse, j'ai encore pensé à toi et à ton frigo.
Il y a dans ma famille une chatte que j'ai surnommée " Miss jambon" , elle tourne très très souvent autour du frigo comme une âme en peine et je me suis déjà demandée si elle ouvrirait le frigo si elle en était capable ... Je pense que oui.
Toi tu ne l'as pas ouvert ton frigo et tu as donc résisté. Craving ? Pas craving ?

Il m'a aussi dit "il y a rechute et rechute" ... Il y a une légère différence entre boire quelques verres à certaines occasions et retomber dans les bouteilles ... Pas la peine de paniquer tout de suite et d'entreprendre une montée en urgence.

Bref, pour terminer il a jugé mes résultats excellents, j'y allais sereine et j'en suis ressortie encore plus sereine et légère.

"La priorité, c'est la guérison ". Oui !
Mais après s'être noyés dans l'alcool ce qui nous empêchait de vivre si on se noie dans une recherche vaine de l'indifférence qui nous empêche de constater que nous n'avons pas besoin d'être indifférents pour être guéris ... On ne vit toujours pas et ça peut durer très longtemps et être très douloureux.
Monter sans cesse les doses et endurer des ES parce que l'on recherche l'indifférence absolue est à mon avis une erreur.

Voilà, j'ai certainement oublié des trucs.
À très vite, je t'embrasse


Le p'tit il dit : Fuck you !