Cet anniversaire s'éternise, je ne sais plus si j'ai 34 ou 37 ans, un merci sincère pour vos attentions.
Et merci Bidibule pour ton retour sur le débat.
Je reposte ton lien ici
Traitement de l'alcoolisme par le baclofène
Je partage ta compréhension pas si simpliste que ça de l'importance du cadre psycho social du malade dans le traitement.
Evénements dramatiques ou accablants, chômage, solitude, sont parfois des éléments qui découlent de notre maladie, et d'autres fois ce qui l'installe chez nous.
Avoir un travail, des projets, des proches aimants, des situations favorables, donne une impulsion positive au traitement, une motivation supplémentaire.
En tout cas ça aide, c'est certain.
A l'inverse... Un destin insoutenable, des éléments dévastateurs...Pfff. Dur dur.
Non, le baclofène n'est pas la molécule qui rend heureux. C'est la molécule qui détruit le besoin de boire à s'en tuer.
Il faut avoir des raisons de vivre, d'espérer, nous pouvons tous en trouver, mais nous avons besoin de soutien pour ça, tous autant qu'on est.
C'est vrai, c'est ça la grande force de ce forum. C'est un outil essentiel pour tous ceux qui s'y rejoignent, qui n'arriveraient peut-être pas, seuls, dans leur coin,
à se soigner correctement et à se libérer.
Combien ici ont des histoires tragiques, des situations compliquées... Ce forum est nécessaire.
Si on ne peut pas se reconstruire en se soignant et bien, on se reconstruira après.
Espoir et volonté sont comme pelures d'oignons qui se détachent difficilement l'une de l'autre.
Un enrobage de choix pour nos petits cachets tout tristes, tout blancs, et néanmoins super efficaces.
Il n'y a évidemment aucun moyen de le dire, mais je suis sûr que le taux de réussite des malades qui se servent du forum est supérieur à celui de ceux qui n'ont "que"
l'accompagnement de leur médecin.
Vite fait quand même sur la dernière partie de ton post
Donc, je me dis que peut-être, que plus la période de stabilité (une fois sa dose seuil atteinte) est longue plus le cerveau à le temps et avec cette mémoire de se réorganiser.
Un peu comme si une fois le déficit comblé pendant suffisamment longtemps, une nouvelle mémoire peut enfin se construire.
Apprendre à vivre et à composer avec ce déficit. On connait cette faiblesse et on vit avec.
Dès lors, peut-être qu'il n'est pas impossible de se passer de baclofène.
Je suis super optimiste quand à notre issue sur le long terme et très confiant quant aux capacités d'adaptation de notre cerveau.
En faisant des recherches tout à l'heure sur le Gaba et la sérotonine, je suis tombé sur quelque chose qui peut aller dans le sens de ce que tu as relevé.
Le plus simple est que je cite ce qui a retenu mon attention et qui colle à tes mots.
"La plasticité cérébrale signifie que le cerveau change de configuration au fur et à mesure de notre histoire, de nos expériences et de notre vécu.
Des circuits donnés de neurones, sont imprégnés, et renforcés, au fur et à mesure d’une expérience donnée, qui va correspondre à un style cognitif, une façon de penser ou de voir les choses.
Mais encore et c’est tout autant, si non plus important, cette expérience qui va façonner nos réseaux de neurones, est aussi liée un style affectif.
En somme, la plasticité cérébrale, c’est la bonne nouvelle qui veut dire que tout est possible, si on y croit, et si on s’y met. S’y mettre,
c’est se donner les moyens pour changer quelque chose en nous-mêmes, car même si une détermination génétique est bien là , une modification de notre « matériel cognitif » est possible,
grâce aux différentes expériences vécues, et à notre volonté d’aller dans un sens plutôt que dans un autre".
Il en faut, du temps et du Baclo, pour modifier nos schémas acquis sur tant d'années.
Mais la plasticité cérébrale est telle que nous avons le droit d'y croire.
Encore de l'espoir, toujours de l'espoir, en gros.
" Nous n’avons qu’une liberté : la liberté de nous battre pour conquérir la liberté... " Henri Jeanson