Bonjour à tous,
Je suis à 3 jours de baclofène 10mg.
Pour info, la famille de ma mère a baigné dans l'alcoolisme.
Petite, je terminais les verres quand mes parents raccompagnaient leurs invités.
C'était chaud et réconfortant, je me sentais grande.
J'ai bu à l'adolescence pour l'effet désinhibiteur.
J'étais anxieuse, complexée, persuadée d'être différente des autres.
Vint alors une belle rencontre d'amitié entre deux mômes perdues.
L'alcool nous servait tous les weekends à la fois pour nous affirmer dans notre marginalité et pour tenter le chemin vers les autres.
Jusqu’à mes 24 ans, l'alcool était festif et n’entraînait pas de dépendance.
J'ai commencé à sentir que j'avais besoin de l'alcool pour me concentrer et endiguer mes émotions lorsque j'ai participé à un concours de reportages vidéos. Je vivais encore chez mes parents et je tapais dans le bar, seule lorsque l'angoisse de ne pas réussir était trop forte.
Après avoir remporté ce concours et grâce à la somme d'argent reçue, j'ai pris mon premier appartement et là , insidieusement je me suis mise à boire, en compagnie, puis seule.
Très vite j'ai compris qu'il me fallait m'approvisionner chaque jour, peur du manque.
A partir de là , l'alcool ne m'a plus quitté, c’était il y a 22 ans.
Les choses ont empirées en 1996, mon compagnon de l'époque était en formation et ne rentrait que le week end.
Je consommais 1 bouteille de rhum ou pastis par jour, de 11hrs du matin jusqu'Ã ce que je n'en puisse plus. Je devenais "imbuvable" pour mon compagnon.
Un soir, un ami me raccompagne chez moi, non sans me faire la morale, j'ai continué à boire et petit à petit , j'ai compris que je ne pouvais plus rien, je perdais mon couple, mes amis, j'avais quitté mon travail...
En deux minutes j'ai démonté un rasoir jetable et moi qui ai une peur viscérale des armes blanches, j'ai taillé mes deux poignets, méticuleusement.
Aucune douleur plus forte que mon mal de vivre, le sang coulait, mes larmes aussi.
Mes chats me regardaient et j'avais mal de ne trouver aucune autre solution que de mourir.
Le calme m'a envahi et j'ai mesuré la portée de mon geste. Téléphone... pompiers...urgences... sutures...
Mes parents prévenus, mon compagnon.
Je n'ai conscience de rien.
Le matin psy, premier contact, proposition de séjour en clinique psy, un soulagement intense, enfin mon mal est reconnu!
2 mois en clinique, mes proches me soutiennent mais la distance est là , je leur ai fait du mal!
Je me ré alcoolise le week end, pour faire comme si tout cela était passé.
Je vais mieux, l'alcool est présent, doucement.
Psy , anti dépresseurs, anxiolytiques, les soignants sont dans le déni de mon démon. Ok puisqu'ils le disent...
1997:Je veux un enfant! Grossesse fabuleuse, bb génial.
Après 9 mois d'abstinence tranquille, l'alcool reviens, sans frapper, j'ai le sentiment de gérer. Mais j'ai peur!
Alors nouveau psy, nouveau déni, nouveaux AD.
Les TS médicamenteuses s’enchaînent, Revia, Aotal sont mes amis, 2 séjours en HP...
Je veux me soigner!
Un nouveau psychiatre accepte ma demande d'espéral.
Abstinence d'un an, je crois pouvoir gérer, mon oeil, je rechute.
Ma consommation est moindre mais présente.
Apres des mois d'errance: une nouvelle année d'esperal et puis l'impression de gérer de nouveau et re rechute...
2004
Aujourd’hui , même si je bois beaucoup moins qu'avant, le besoin impérieux est quotidien et un verre entraîne l'autre.
Depuis presque 2 ans je vis avec un homme dont l'alcoolisme a ravagé la vie( mensonges, dettes, actes inadaptés, vie sociale inexistante ou problématique. Ayant vécu l'abstinence avec esperal, je lui ai parlé de mes expériences psy et médicamenteuses en sachant qu'il était le seul à pouvoir décider.
Il y a 3 mois il m'a dit qu'il n'arriverait pas à s'auto gérer sans médicaments et il a commencé l'esperal.
La spirale est devenue positive : travail, plus de mensonges, projets...il a rechuté avant son anniversaire soit il y a 1 mois et il ne reprend de l'esperal que depuis 2 jours après avoir fait toutes les conneries du monde.
Son parcours, cette peur qu'il a de devoir vivre sans alcool , m'a mis face à mes propres soucis. Je ne veux plus d'esperal parce qu'il stigmatise et nous met en marge, nous qui nous y sentons si facilement déjà .
Aussi, pour nous aider, j'ai commencé le baclofène avant hier. Je souhaite de toutes mes forces que cela fonctionne pour moi et pour qu'il croit en l'espoir de pouvoir un jour sortir du carcan de l'esperal.
Avez vous des conseils pour aider la petite nouvelle que je suis?
Message édité 23 fois, dernière édition par Lee Vair, 16 Janvier 2014, 19:16
Je suis à 3 jours de baclofène 10mg.
Pour info, la famille de ma mère a baigné dans l'alcoolisme.
Petite, je terminais les verres quand mes parents raccompagnaient leurs invités.
C'était chaud et réconfortant, je me sentais grande.
J'ai bu à l'adolescence pour l'effet désinhibiteur.
J'étais anxieuse, complexée, persuadée d'être différente des autres.
Vint alors une belle rencontre d'amitié entre deux mômes perdues.
L'alcool nous servait tous les weekends à la fois pour nous affirmer dans notre marginalité et pour tenter le chemin vers les autres.
Jusqu’à mes 24 ans, l'alcool était festif et n’entraînait pas de dépendance.
J'ai commencé à sentir que j'avais besoin de l'alcool pour me concentrer et endiguer mes émotions lorsque j'ai participé à un concours de reportages vidéos. Je vivais encore chez mes parents et je tapais dans le bar, seule lorsque l'angoisse de ne pas réussir était trop forte.
Après avoir remporté ce concours et grâce à la somme d'argent reçue, j'ai pris mon premier appartement et là , insidieusement je me suis mise à boire, en compagnie, puis seule.
Très vite j'ai compris qu'il me fallait m'approvisionner chaque jour, peur du manque.
A partir de là , l'alcool ne m'a plus quitté, c’était il y a 22 ans.
Les choses ont empirées en 1996, mon compagnon de l'époque était en formation et ne rentrait que le week end.
Je consommais 1 bouteille de rhum ou pastis par jour, de 11hrs du matin jusqu'Ã ce que je n'en puisse plus. Je devenais "imbuvable" pour mon compagnon.
Un soir, un ami me raccompagne chez moi, non sans me faire la morale, j'ai continué à boire et petit à petit , j'ai compris que je ne pouvais plus rien, je perdais mon couple, mes amis, j'avais quitté mon travail...
En deux minutes j'ai démonté un rasoir jetable et moi qui ai une peur viscérale des armes blanches, j'ai taillé mes deux poignets, méticuleusement.
Aucune douleur plus forte que mon mal de vivre, le sang coulait, mes larmes aussi.
Mes chats me regardaient et j'avais mal de ne trouver aucune autre solution que de mourir.
Le calme m'a envahi et j'ai mesuré la portée de mon geste. Téléphone... pompiers...urgences... sutures...
Mes parents prévenus, mon compagnon.
Je n'ai conscience de rien.
Le matin psy, premier contact, proposition de séjour en clinique psy, un soulagement intense, enfin mon mal est reconnu!
2 mois en clinique, mes proches me soutiennent mais la distance est là , je leur ai fait du mal!
Je me ré alcoolise le week end, pour faire comme si tout cela était passé.
Je vais mieux, l'alcool est présent, doucement.
Psy , anti dépresseurs, anxiolytiques, les soignants sont dans le déni de mon démon. Ok puisqu'ils le disent...
1997:Je veux un enfant! Grossesse fabuleuse, bb génial.
Après 9 mois d'abstinence tranquille, l'alcool reviens, sans frapper, j'ai le sentiment de gérer. Mais j'ai peur!
Alors nouveau psy, nouveau déni, nouveaux AD.
Les TS médicamenteuses s’enchaînent, Revia, Aotal sont mes amis, 2 séjours en HP...
Je veux me soigner!
Un nouveau psychiatre accepte ma demande d'espéral.
Abstinence d'un an, je crois pouvoir gérer, mon oeil, je rechute.
Ma consommation est moindre mais présente.
Apres des mois d'errance: une nouvelle année d'esperal et puis l'impression de gérer de nouveau et re rechute...
2004
Aujourd’hui , même si je bois beaucoup moins qu'avant, le besoin impérieux est quotidien et un verre entraîne l'autre.
Depuis presque 2 ans je vis avec un homme dont l'alcoolisme a ravagé la vie( mensonges, dettes, actes inadaptés, vie sociale inexistante ou problématique. Ayant vécu l'abstinence avec esperal, je lui ai parlé de mes expériences psy et médicamenteuses en sachant qu'il était le seul à pouvoir décider.
Il y a 3 mois il m'a dit qu'il n'arriverait pas à s'auto gérer sans médicaments et il a commencé l'esperal.
La spirale est devenue positive : travail, plus de mensonges, projets...il a rechuté avant son anniversaire soit il y a 1 mois et il ne reprend de l'esperal que depuis 2 jours après avoir fait toutes les conneries du monde.
Son parcours, cette peur qu'il a de devoir vivre sans alcool , m'a mis face à mes propres soucis. Je ne veux plus d'esperal parce qu'il stigmatise et nous met en marge, nous qui nous y sentons si facilement déjà .
Aussi, pour nous aider, j'ai commencé le baclofène avant hier. Je souhaite de toutes mes forces que cela fonctionne pour moi et pour qu'il croit en l'espoir de pouvoir un jour sortir du carcan de l'esperal.
Avez vous des conseils pour aider la petite nouvelle que je suis?
Avoir la conscience de sa cage, c'est avoir la lime pour les barreaux. Reiz17 mais ça marche pas pour le cancer.