Bonjour Ă vous,
C’est la mort dans l’âme que je décide de quitter le forum.
Deux discussions hier m’ont paru révélatrices d’un état d’esprit qui a parfois cours sur le forum et que je n’avais pas perçu jusqu’alors. J’écris ces quelques lignes sans animosité et sans vouloir provoquer de vexations pour qui que ce soit. Je ne crois jamais avoir proféré une seule parole blessante ou méprisante à qui que ce soit, à propos de quoi que ce soit.
La première concerne le fameux documentaire en prévision consacré au Baclofène (voir le fil de Klatz). La discussion – témoignages de personnalités versus, témoignages d’anonymes - était de très mauvaise tenue. D’abord on tente de l’encadrer : « Ce n'est pas même pas ouvert à discussion, désolé. ». Il y aurait donc des personnes autorisées sur le forum à dire ce qui est susceptible d’être débattu et ce qui ne le serait pas ? Lorsqu’un fil est ouvert, nous ne sommes pas obligés de poster n’est-ce pas ? Mais si l’on répond, il convient de le faire dans la retenue, la mesure et le respect. Sinon, je le répète, on s’abstient et la discussion se tarit d’elle-même. Nous sommes deux bougres à avoir pensé que c’était un sujet intéressant. Quelles furent les réponses ?
« Ce n’est pas l’objet du documentaire » Circulez ! Et qu’est-ce qu’on s’en contrefiche que ce ne soit pas l’objet du documentaire ! Nous y avons trouvé un intérêt, cela suffit pour légitimer la discussion non ? J’ai dit pour ma part qu’il valait mieux faire témoigner un quidam plutôt qu’une star, avec me semble-t-il quelques arguments, quelques analogies. Et si mes arguments étaient faux? Eh bien on s’en contrefiche aussi : on discute ou on ne discute pas et on passe à autre chose. (Petit aparté à propos de l’adjectif « faux » : je ne crois pas que ce soit utile de relever les fautes d’orthographe de telle ou tel d’entre-nous, nous sommes suffisamment stigmatisés par ailleurs). Vous voulez une star ? Dans ce cas, c’est que j’ai dit à Julie, à peu près en ces termes : « Je t'avoue que le débat sur les vedettes me donne de l'urticaire. Je le répète, bien amicalement, par analogie, faire la promotion des Blacks en interrogeant Anelka ou Henry me paraît une faute majeure de goût et d'efficacité. Pour l'alcoolisme, Depardieu, en tant qu'artiste, est bien plus reconnu sur un plan international que Renaud. Pourquoi ne pas interviewer cet énergumène qui a insulté des agents de la Force publique à plusieurs reprises, qui a fait plusieurs accidents de scooter à tort, qui a assommé d'un coup de tête un journaliste, qui a pissé dans les travées d’un avion et insulté les hôtesses de l’air, qui a élu résidence en Belgique pour échapper à l'impôt en France et qui est parti en Russie, "grand pays démocrate" comme il le dit pour avoir un passeport ? »
- « Maintenant, si vous avez besoin de prouver que vous valez mieux qu'une star...développez le sur vos propres fils. Vous y arriverez ». Où vas-tu chercher cela mon cher Frankolo ? Quelqu’un peut-il imaginer une seule seconde que les deux personnes qui s’étaient déclarées candidates le faisaient dans l’esprit de rivaliser avec des personnalités, se croyaient un talent supérieur à ces personnalités ? Je ne te cache pas que j’ai été heurté par tes propos, même si je ne me sens personnellement pas concerné par ta remarque ayant immédiatement déclaré moi-même, pour des raisons sur lesquelles je ne reviendrai pas, que je n’étais absolument pas candidat.
- Et Leevair que j’aime tant lire pour sa sensibilité, sa finesse d’esprit qui nous distribue des satisfécits : « désolé Eurêka, + 1 Frankolo »
- Des arguments d’autorité : « Il est évident que … Si un Renaud disait, je suis alcoolique et le baclo m'a guéri, cela aurait beaucoup plus de retombées que le témoignage d'un inconnu » entre-temps, il est vrai, Sylvie m’a envoyé un petit mot pour me signifier qu’elle aurait dû dire « selon moi ». Cela atténue un peu le propos.
- Des pétitions de principe : « quelqu’un de connu remportera plus de succès que l’un d’entre-nous ». Mais où sont les arguments ?
- Des rappels à l’ordre : « les disputes en MP, SVP ».
La deuxième, tout aussi révélatrice d’un certain état d’esprit : l’accueil que nous avons fait à Cenicri au point qu’elle conclut son dernier post par les deux phrases suivantes : « Certaines de mes questions resteront malgré tout sans réponse. Je ne vous importunerez plus ». Quels propos révélateurs. ! Voilà une personne qui vient nous dire son immense désarroi, pire encore sa détresse la plus profonde et nous de lui répondre en substance qu’elle n’a rien compris, nous l’avons fait avec les formes, certes. Voir le fil « Coup de gueule d’un proche d’alcooliques ». Quelle incroyable inversion des polarités. Oui, nous sommes des malades alcooliques mais cette maladie ne doit pas nous exonérer de toutes nos responsabilités. Oui, ce que décrit très bien Daniel dans ce même fil, nous avons été plusieurs à l’éprouver, à des degrés divers bien sûr. Non, nous ne sommes pas foncièrement des salauds mais il nous arrive d’agir en salauds et de bouleverser des destinés. Pire encore. Pour certains d’entre-nous il arrive chaque année de donner la mort à leur conjointe sous la fureur de leurs coups. J’ai travaillé la question des violences conjugales (Christine, je ne t’oublie pas, promis, je t’envoie mon bouquin en format PDF) et oui j’ai constaté que ces hommes violents hélas étaient souvent des nôtres, riches ou pauvres d’ailleurs, anonymes ou célèbres (Cf. Bertrand Cantat). On ne va tout de même pas demander un statut pénal semblable à celui des personnes qui tuent sous l’emprise de la démence ou de la pathologie mentale, sous prétexte que nous sommes des victimes de l’alcool ?
Travaillons à faire reconnaître l’alcoolisme comme une maladie, pas à promouvoir notre propre victimisation. Travaillons à faire habiliter le Baclofène dans lequel je place tous mes espoirs, comme la plupart d’entre-nous, malgré mes inconstances du début de traitement dans les prises.
Ce que j’ai aimé spontanément sur le forum, c’est notre égalité, non devant l’alcool, mais devant ses conséquences sanitaires, familiales, sociales, professionnelles, psychologiques et autres. Le corollaire de cette égalité, c’est le respect mutuel et, au-delà de l’estime soi, l’estime de l’autre. Ces prédispositions nous ont parfois fait défaut. Je le regrette, bien tristement.
Désolé d’avoir été aussi long mais il fallait que je le dise. Merci de tout cœur pour tous les conseils que vous m’avez prodigués.
Je vous souhaite, en ce jour, une belle fête de l’Epiphanie et une excellente année 2013.
Bon vent Ă vous.
Bien confraternellement… et plein de bisous bien sûr ! Et au revoir !
EurĂŞka
C’est la mort dans l’âme que je décide de quitter le forum.
Deux discussions hier m’ont paru révélatrices d’un état d’esprit qui a parfois cours sur le forum et que je n’avais pas perçu jusqu’alors. J’écris ces quelques lignes sans animosité et sans vouloir provoquer de vexations pour qui que ce soit. Je ne crois jamais avoir proféré une seule parole blessante ou méprisante à qui que ce soit, à propos de quoi que ce soit.
La première concerne le fameux documentaire en prévision consacré au Baclofène (voir le fil de Klatz). La discussion – témoignages de personnalités versus, témoignages d’anonymes - était de très mauvaise tenue. D’abord on tente de l’encadrer : « Ce n'est pas même pas ouvert à discussion, désolé. ». Il y aurait donc des personnes autorisées sur le forum à dire ce qui est susceptible d’être débattu et ce qui ne le serait pas ? Lorsqu’un fil est ouvert, nous ne sommes pas obligés de poster n’est-ce pas ? Mais si l’on répond, il convient de le faire dans la retenue, la mesure et le respect. Sinon, je le répète, on s’abstient et la discussion se tarit d’elle-même. Nous sommes deux bougres à avoir pensé que c’était un sujet intéressant. Quelles furent les réponses ?
« Ce n’est pas l’objet du documentaire » Circulez ! Et qu’est-ce qu’on s’en contrefiche que ce ne soit pas l’objet du documentaire ! Nous y avons trouvé un intérêt, cela suffit pour légitimer la discussion non ? J’ai dit pour ma part qu’il valait mieux faire témoigner un quidam plutôt qu’une star, avec me semble-t-il quelques arguments, quelques analogies. Et si mes arguments étaient faux? Eh bien on s’en contrefiche aussi : on discute ou on ne discute pas et on passe à autre chose. (Petit aparté à propos de l’adjectif « faux » : je ne crois pas que ce soit utile de relever les fautes d’orthographe de telle ou tel d’entre-nous, nous sommes suffisamment stigmatisés par ailleurs). Vous voulez une star ? Dans ce cas, c’est que j’ai dit à Julie, à peu près en ces termes : « Je t'avoue que le débat sur les vedettes me donne de l'urticaire. Je le répète, bien amicalement, par analogie, faire la promotion des Blacks en interrogeant Anelka ou Henry me paraît une faute majeure de goût et d'efficacité. Pour l'alcoolisme, Depardieu, en tant qu'artiste, est bien plus reconnu sur un plan international que Renaud. Pourquoi ne pas interviewer cet énergumène qui a insulté des agents de la Force publique à plusieurs reprises, qui a fait plusieurs accidents de scooter à tort, qui a assommé d'un coup de tête un journaliste, qui a pissé dans les travées d’un avion et insulté les hôtesses de l’air, qui a élu résidence en Belgique pour échapper à l'impôt en France et qui est parti en Russie, "grand pays démocrate" comme il le dit pour avoir un passeport ? »
- « Maintenant, si vous avez besoin de prouver que vous valez mieux qu'une star...développez le sur vos propres fils. Vous y arriverez ». Où vas-tu chercher cela mon cher Frankolo ? Quelqu’un peut-il imaginer une seule seconde que les deux personnes qui s’étaient déclarées candidates le faisaient dans l’esprit de rivaliser avec des personnalités, se croyaient un talent supérieur à ces personnalités ? Je ne te cache pas que j’ai été heurté par tes propos, même si je ne me sens personnellement pas concerné par ta remarque ayant immédiatement déclaré moi-même, pour des raisons sur lesquelles je ne reviendrai pas, que je n’étais absolument pas candidat.
- Et Leevair que j’aime tant lire pour sa sensibilité, sa finesse d’esprit qui nous distribue des satisfécits : « désolé Eurêka, + 1 Frankolo »
- Des arguments d’autorité : « Il est évident que … Si un Renaud disait, je suis alcoolique et le baclo m'a guéri, cela aurait beaucoup plus de retombées que le témoignage d'un inconnu » entre-temps, il est vrai, Sylvie m’a envoyé un petit mot pour me signifier qu’elle aurait dû dire « selon moi ». Cela atténue un peu le propos.
- Des pétitions de principe : « quelqu’un de connu remportera plus de succès que l’un d’entre-nous ». Mais où sont les arguments ?
- Des rappels à l’ordre : « les disputes en MP, SVP ».
La deuxième, tout aussi révélatrice d’un certain état d’esprit : l’accueil que nous avons fait à Cenicri au point qu’elle conclut son dernier post par les deux phrases suivantes : « Certaines de mes questions resteront malgré tout sans réponse. Je ne vous importunerez plus ». Quels propos révélateurs. ! Voilà une personne qui vient nous dire son immense désarroi, pire encore sa détresse la plus profonde et nous de lui répondre en substance qu’elle n’a rien compris, nous l’avons fait avec les formes, certes. Voir le fil « Coup de gueule d’un proche d’alcooliques ». Quelle incroyable inversion des polarités. Oui, nous sommes des malades alcooliques mais cette maladie ne doit pas nous exonérer de toutes nos responsabilités. Oui, ce que décrit très bien Daniel dans ce même fil, nous avons été plusieurs à l’éprouver, à des degrés divers bien sûr. Non, nous ne sommes pas foncièrement des salauds mais il nous arrive d’agir en salauds et de bouleverser des destinés. Pire encore. Pour certains d’entre-nous il arrive chaque année de donner la mort à leur conjointe sous la fureur de leurs coups. J’ai travaillé la question des violences conjugales (Christine, je ne t’oublie pas, promis, je t’envoie mon bouquin en format PDF) et oui j’ai constaté que ces hommes violents hélas étaient souvent des nôtres, riches ou pauvres d’ailleurs, anonymes ou célèbres (Cf. Bertrand Cantat). On ne va tout de même pas demander un statut pénal semblable à celui des personnes qui tuent sous l’emprise de la démence ou de la pathologie mentale, sous prétexte que nous sommes des victimes de l’alcool ?
Travaillons à faire reconnaître l’alcoolisme comme une maladie, pas à promouvoir notre propre victimisation. Travaillons à faire habiliter le Baclofène dans lequel je place tous mes espoirs, comme la plupart d’entre-nous, malgré mes inconstances du début de traitement dans les prises.
Ce que j’ai aimé spontanément sur le forum, c’est notre égalité, non devant l’alcool, mais devant ses conséquences sanitaires, familiales, sociales, professionnelles, psychologiques et autres. Le corollaire de cette égalité, c’est le respect mutuel et, au-delà de l’estime soi, l’estime de l’autre. Ces prédispositions nous ont parfois fait défaut. Je le regrette, bien tristement.
Désolé d’avoir été aussi long mais il fallait que je le dise. Merci de tout cœur pour tous les conseils que vous m’avez prodigués.
Je vous souhaite, en ce jour, une belle fête de l’Epiphanie et une excellente année 2013.
Bon vent Ă vous.
Bien confraternellement… et plein de bisous bien sûr ! Et au revoir !
EurĂŞka
"L'homme qui déplace une montagne commence par déplacer les petites pierres"
Confucius
Confucius