
Bonsoir Andre, bonsoir à toutes et à tous !
Ma foi, nous sommes d'accord André, mais cela ne signifie bien évidemment en aucune manière que je me comporterai comme une carpettte !
Il y a une différence entre susceptibilité et susceptibilité mal placée !
De toute ma vie, je ne suis jamais comporté comme une carpette !
Et c'est probablement ce qui m'a permis de rester "digne" dans mon alcoolisme, si tu vois ce que je veux dire, et je suis certain que c'est le cas !
Allez j'en arrive à mon histoire dominicale !
Ce n'est pas moi qui vais vous la raconter, mais Jean Vercors,dans Le Silence de la Mer !
Le Silence de la Mer est actuellement l'un de mes livres de chevet et aussi nocturnes, quand je ne parviens pas à dormir!
J'aimerais bien partager avec certains d'entre vous ce passage que moi je trouve très beau et très pur !
Un peu de douceur dans ce monde de brutes !u
Werner von Ebrennac, pages 39-41 :
"Il y a dans le château voisin de chez nous, une jeune fille...
Elle est très belle et très douce.
Mon père toujours se réjouissait si je l'épouserais.
Quand il est mort, nous étions presque fiancés, on nous permettait de faire de grandes promenades tous les 2 seuls.
(....)
Un jour, nous étions dans la forêt.
Les lapins, les écureuils filaient devant nous.
Il y avait toutes sortes de fleurs, des jonquilles, des jacinthes sauvages, des amaryllis...
La jeune fille s'exclamait de joie. Elle dit :
- Je suis heureuse, Werner. J'aime, oh ! J'aime ces présents de Dieu !
J'étais heureux, moi aussi.
Nous nous allongeames sur la mousse, au milieu des fougères.
Nous ne parlions pas. Nous regardions au-dessus de nous les cimes des sapins se balancer, les oiseaux voler de branche en branche.
La jeune fille poussa un petit cri :
-Oh ! Il m'a piquée sur le menton ! Sale petite bête, vilain petit moustique !
Puis je la vis faire un geste vif de la main.
-J'en ai attrapé un, Werner ! Oh ! Regardez, je vais le punir : je lui -arrache-les pattes-l'une-après-l'autre...
Et elle le faisait...
Heureusement, elle avait beaucoup d'autres prétendants. Je n'eus pas beaucoup de remords.
Mais aussi j'étais effrayé pour toujours à l'égard des jeunes filles allemandes.
(....)
Ainsi sont chez nous les hommes politiques. C'est pourquoi je n'ai jamais voulu m'unir à eux, malgre mes camarades qui m'ecrivaient :
-Venez nous rejoindre !
Non : je préférai rester toujours dans ma maison. Ce n'était pas bon pour le succès de ma musique, mais tant pis : le succès est peu de choses, auprès d'une conscience en repos. (....).
Je vous souhaite une bonne nuit !"
Oh moi, je me sens tellement proche de Werner von Ebrennac, de part sa sensibilite exacerbee, de sa façon d' apprehender les femmes et les êtres humains en général, que j'ai relu ce passage plusleurs fois, avec la même émotion !
Bien sûr il s'en trouvera sur le forum pour trouver cela "totalement" ou "purement" hors-sujet, mais je m'en fiche moi !
Il s'en trouvera même au moins un pour dire que c'est de la branlette intellectuelle, mais je m'en fiche moi !
Il me tenait tout simplement à coeur que ce passage figure sur mon fil, tant il me tient à coeur, et tant il me ressemble !
Vincent qui lui aussi vous souhaite une bonne nuit, après ce monologue lol !
