J'ai 31 ans. Et je me suis reveillée ce matin en pleurant...
Jusqu'à il y environ 5 ans, je ne buvais pas ou très très peu d'alcool.J'en avais peur. Il faut dire que je vois mon frère se détruire avec cette saloperie depuis qu'il a 20 ans (il en a maintenant 35), alternant cures et degringolades, faisant du mal à nos parents qui l'ont recupéré bien des fois dans des états lamentables...
Alors je me disais que je ne serai "jamais comme ça".
C'est vrai, je ne suis pas comme lui.
Il y a 5 ans, pour mon anniversaire, des amis m'ont offert une belle bouteille de Chardonnay.
Moi qui ne buvais pas, je l'ai gardée dans la cuisine pendant plusieurs jours; mais un soir, pétrie d'angoisses (ce qui était mon problème à l'époque) j'ai décidé de jouer ma "Bree Van de Kamp" et de siroter un petit verre en prennant un bon bain chaud.
Et j'étais foutue.
Ce verre là , je m'en souviendrai toute ma vie.
En quelques gorgées, mes angoisses se sont apaisées, mon corps s'est enfin détendu et mon esprit a arreté de tourner à toute vitesse.
Du coup, ce verre s'est transformé en rituel de fin de journée, puis il s'est multiplié...
Quelques semaine plus tard, je buvais une bouteille de vin pratiquement tous les soirs.
Pendant l'été, 6 semaines sans boire ne m'ont pas posé problème, mais dès le mois de septembre, mon petit rituel est revenu.
Au bout de deux ans, j'ai pris conscience du problème et en ai parlé à ma généraliste qui m'a regardée fixement et m'a dit en ricanant: "nan, mais regardez vous! vous n'êtes pas du tout alcoolique! Vous êtes juste dans une mauvaise passe et cette petite habitude va partir d'elle même"

A l'époque, je m'inscris sur un forum sur l'alcool et en quelques jours, je me dis qu'en effet, je ne suis pas "alcoolique", j'ai juste une petite tendance à me laisser aller le soir.
Ma consommation varie et parfois s'arrète. Et puis, vous comprennez "MOI" je ne bois pas de whisky à la bouteille à 9h du mat!! Je ne suis pas mon frère! Je suis intelligente, je ne vais pas me laisser avoir, j'arrète quand je veux d'abord!!
Une année de plus, le problème est toujours présent et je lui en reparle: même discours...
En couple à cette époque, dans une histoire pas vraiment épanouissante, j'ai commencé à me cacher, à trouver quelques subterfuges ...
Puis il y a un an et demi,je me suis separée.
Je plonge ou j'essaye de remonter?
J'ai pris rendez vous avec une alcoologue. Je me retrouve dans une sorte de petite salle miteuse avec assis pas loin un homme d'une 50e d'année, saoul comme une barrique. Il est 9h du matin et encore une fois, je me dis que "decidemment", je ne suis pas comme ça...
Quant à l'alcoologue, sans même écouter mon histoire, elle me propose direct une cure
"Mais Madame, je veux d'abord essayer de me sevrer seule! Je ne bois pas des quantités telles que l'on doive m'enfermer pendant plusieurs semaines!!"
Elle soupire et me fait une ordonnance longue comme le bras avec toutes sortes de conneries qui, je le sais, n'ont jamais marché sur mon frère.
Je décide alors que je m'en sortirai seule, puisque j'ai demandé de l'aide mais que personne n'a voulu m'écouter ou s'adapter à "mon cas".
J'engage une thérapie et malgré la très bonne réputation de ce psy (pour les soucis d'addiction) et un très bon contact, je n'avance pas: lui aussi me "donne" des excuses. "Vous buvez pour vous détendre", "Vous buvez pour vous deshiniber, vous voulez que je vous prescrive un deshnibiteur?"
Ma consommation continue à varier.
Et le jour où je me suis levée la gueule en vrac en me demandant avec angoisse ou j'allais acheter ma pitance, j'ai decidé qu'il fallait mettre fin à tout ça.
Je sais que tout ça, c'est beaucoup de blabla... j'avais besoin de vous expliquer mon parcours.
Je finis.
La seule chose qui a pu sortir pendant plus d'un an mon frère de son alcoolisme, c'est le baclo.
Cependant, notre généraliste ne sait pas le prescrire (la même qui refuse d'accepter mon état) et même si elle lui fait une ordonnance (maxi 80 mg/jour) , elle refuse de m'en faire une...
J'ai donc, grace à Zounette (qui me reconnaitra et que je remercie encore infiniment...), trouvé un prescripteur...
Je suis ENFIN tombée sur quelqu'un qui m'écoute!
Plus d'une heure de consultation et le coeur plus léger, je repars avec ma prescription.
Il m'a écoutée, il a compris qu'en effet je me tapais pas des caisses de rhum, mais qu'il y avait tout de même un problème et que j'en souffrais. Il a aussi compris que je voulais m'en sortir et enfin, il a compris que j'avais peur.
Car oui, j'ai peur.
Je suis pétrifiée de trouille.
Etant super sensible, je réagis parfois très fort aux médocs...
J'ai peur des ES.
Alors me voilà ce matin, le PC portable sur les genoux et ma boite de baclo à coté de moi.
J'ai peur et j'ai besoin de vous.
 
 
 
 
 
Jusqu'à il y environ 5 ans, je ne buvais pas ou très très peu d'alcool.J'en avais peur. Il faut dire que je vois mon frère se détruire avec cette saloperie depuis qu'il a 20 ans (il en a maintenant 35), alternant cures et degringolades, faisant du mal à nos parents qui l'ont recupéré bien des fois dans des états lamentables...
Alors je me disais que je ne serai "jamais comme ça".
C'est vrai, je ne suis pas comme lui.
Il y a 5 ans, pour mon anniversaire, des amis m'ont offert une belle bouteille de Chardonnay.
Moi qui ne buvais pas, je l'ai gardée dans la cuisine pendant plusieurs jours; mais un soir, pétrie d'angoisses (ce qui était mon problème à l'époque) j'ai décidé de jouer ma "Bree Van de Kamp" et de siroter un petit verre en prennant un bon bain chaud.
Et j'étais foutue.
Ce verre là , je m'en souviendrai toute ma vie.
En quelques gorgées, mes angoisses se sont apaisées, mon corps s'est enfin détendu et mon esprit a arreté de tourner à toute vitesse.
Du coup, ce verre s'est transformé en rituel de fin de journée, puis il s'est multiplié...
Quelques semaine plus tard, je buvais une bouteille de vin pratiquement tous les soirs.
Pendant l'été, 6 semaines sans boire ne m'ont pas posé problème, mais dès le mois de septembre, mon petit rituel est revenu.
Au bout de deux ans, j'ai pris conscience du problème et en ai parlé à ma généraliste qui m'a regardée fixement et m'a dit en ricanant: "nan, mais regardez vous! vous n'êtes pas du tout alcoolique! Vous êtes juste dans une mauvaise passe et cette petite habitude va partir d'elle même"

A l'époque, je m'inscris sur un forum sur l'alcool et en quelques jours, je me dis qu'en effet, je ne suis pas "alcoolique", j'ai juste une petite tendance à me laisser aller le soir.
Ma consommation varie et parfois s'arrète. Et puis, vous comprennez "MOI" je ne bois pas de whisky à la bouteille à 9h du mat!! Je ne suis pas mon frère! Je suis intelligente, je ne vais pas me laisser avoir, j'arrète quand je veux d'abord!!
Une année de plus, le problème est toujours présent et je lui en reparle: même discours...
En couple à cette époque, dans une histoire pas vraiment épanouissante, j'ai commencé à me cacher, à trouver quelques subterfuges ...
Puis il y a un an et demi,je me suis separée.
Je plonge ou j'essaye de remonter?
J'ai pris rendez vous avec une alcoologue. Je me retrouve dans une sorte de petite salle miteuse avec assis pas loin un homme d'une 50e d'année, saoul comme une barrique. Il est 9h du matin et encore une fois, je me dis que "decidemment", je ne suis pas comme ça...
Quant à l'alcoologue, sans même écouter mon histoire, elle me propose direct une cure

"Mais Madame, je veux d'abord essayer de me sevrer seule! Je ne bois pas des quantités telles que l'on doive m'enfermer pendant plusieurs semaines!!"
Elle soupire et me fait une ordonnance longue comme le bras avec toutes sortes de conneries qui, je le sais, n'ont jamais marché sur mon frère.
Je décide alors que je m'en sortirai seule, puisque j'ai demandé de l'aide mais que personne n'a voulu m'écouter ou s'adapter à "mon cas".
J'engage une thérapie et malgré la très bonne réputation de ce psy (pour les soucis d'addiction) et un très bon contact, je n'avance pas: lui aussi me "donne" des excuses. "Vous buvez pour vous détendre", "Vous buvez pour vous deshiniber, vous voulez que je vous prescrive un deshnibiteur?"
Ma consommation continue à varier.
Et le jour où je me suis levée la gueule en vrac en me demandant avec angoisse ou j'allais acheter ma pitance, j'ai decidé qu'il fallait mettre fin à tout ça.
Je sais que tout ça, c'est beaucoup de blabla... j'avais besoin de vous expliquer mon parcours.
Je finis.
La seule chose qui a pu sortir pendant plus d'un an mon frère de son alcoolisme, c'est le baclo.
Cependant, notre généraliste ne sait pas le prescrire (la même qui refuse d'accepter mon état) et même si elle lui fait une ordonnance (maxi 80 mg/jour) , elle refuse de m'en faire une...
J'ai donc, grace à Zounette (qui me reconnaitra et que je remercie encore infiniment...), trouvé un prescripteur...
Je suis ENFIN tombée sur quelqu'un qui m'écoute!
Plus d'une heure de consultation et le coeur plus léger, je repars avec ma prescription.
Il m'a écoutée, il a compris qu'en effet je me tapais pas des caisses de rhum, mais qu'il y avait tout de même un problème et que j'en souffrais. Il a aussi compris que je voulais m'en sortir et enfin, il a compris que j'avais peur.
Car oui, j'ai peur.
Je suis pétrifiée de trouille.
Etant super sensible, je réagis parfois très fort aux médocs...
J'ai peur des ES.
Alors me voilà ce matin, le PC portable sur les genoux et ma boite de baclo à coté de moi.
J'ai peur et j'ai besoin de vous.