Coucou chers tous,
Encore une fois merci pour tous vos messages trop mignons, de voeux, pour mon anniv, Noël, la nouvelle année...
On s'oublie parfois ici, et ça fait du bien encore et toujours vos petits mots. Remerciements, même si je ne suis pas là pour cela. Je vous remercie aussi du boulot que vous faites sur vous. Je n'aime pas trop faire remonter mon fil, ce pourquoi, je réponds rarement ici.
Je voulais faire un petit aparté sur l'addiction en général.
L'alcool, je l'ai connu vers 18 ans, c'est pour cette addiction que je suis là . En revanche, je voulais tout de même faire un petit topo de ce que pouvait être l'addiction, et sa transformation. Selon les personnes. Selon moi, surtout finalement.
A 18 ans, je faisais un métier assez esthète physiquement parlant. Mannequinat, accueil. Les femmes qui m'entouraient étaient toujours très belles. Et moi, je ne me savais pas encore addict!
Donc, j'ai connu la fête, les restos, l'alcool. A cet âge là , c'est mon physique qui me faisait bosser.
Ayant pris quelques kgs, grâce à l'alcool, beaucoup...Métier de fête. On m'invite souvent, on boit, on mange. J'ai pris une dizaine de kgs qui m'empêchaient de travailler. Passer d'un 36-38 à un 40 lorsque l'on est hôtesse/mannequin, c'est tout simplement impossible.
Alors...Ma solution, fut de me faire vomir.
Une fois, après un resto, et après ce resto, donc, se refaire vomir, de peur que ces kgs reviennnent s'installer. Puis, puis, de faim en faim, se faire dire au resto, tiens, celle-ci, elle a un bon coup de fourchette, entrée, plat, dessert, mignardises, et quelques alcools forts... Elle tient la route...Celle là . Et en plus, elle reste mince.
Jusqu'au jour, où, la faim revient à chaque fois, l'estomac grossit. Manger encore plus. Se faire vomir. Et commencer à acheter, acheter des saloperies que l'on aime, pouvoir s'en gaver, et se faire vomir. Prendre des boissons, du coca, qui fait bien roter, et bien vomir après. N'acheter que pour se faire vomir. Et aimer se faire vomir.
Les traces sur la main droite, toujours celle que l'on rentre dans sa gorge, le son rauque de la voix, dénaturée par les kgs de bouffe qui sont rentrées, puis sorties... Puis, encore et toujours la fête. Le son de cette voix que tout le monde aime. Tu es séduisante avec cette voix...
Mal de ventre. Mal de gorge. Mal de vie.
J'ai mal à tout...
J'en arrive à trouver un appart, avec un mec que je crois aimer. Cet appart, il a une fenêtre directe sur les chiottes. Je le quitte. On ne prend pas l'appart.
Je tombe sur un mec plus âgé, on fait la fête. Je crois que l'enfer se termine, j'ai 22 ans. Mes crises diminuent, je suis heureuse. Puis, je suis enceinte. Ces crises disparaissent. On fait la fête, je danse en boite de nuit, jusqu'à mon dernier jour de grossesse. Je découvre la bière, j'ai le droit à une par jour, j'en bois une par semaine... Je danse. Je suis dans le bar. Il me frappe. Je l'aime? Je l'aime. Je suis maman.
Je me retrouve seule. Je pars car il me frappe trop souvent à mon goût. j'ai peut peut être tort. Peut être est-ce de ma faute.
Je pars. Je bois. Mon fils a un an, cinq ans, 10 ans. Je bois.
Je trouve le Baclofène. Sous mon pied. à la télé.
Je prends contact ici.
Je trouve un médecin.
Je ne bois plus tous les jours.
Mon fils à 10 ans. Lorsque je lui dis que je ne bois plus, ses petites épaules descendent d'un cran. Je sais qu'il m'a toujours aimé, comme je l'aime. Il redevient un enfant.
Je ne bois plus.
Je l'aime.
Je trouve l'amour ici.
Fin de l'histoire de mes addictions.
Je vous embrasse fort.
Indifférente grâce au Baclofène depuis le 22 Octobre 2011