Bonsoir, depuis quelques temps, j'ai beaucoup de mal à venir sur mon FIL, à venir sur le forum tout court. J'y viens tous les jours, mais je n'ai pas le courage de poster ou d'intervenir, en tout cas, j'ai beaucoup de mal.
Ce qui me décide à revenir, c'est la lecture d'un très long FIL, celui de Julie Maurice, depuis quelques temps, je vois ses interventions sur les FILS que je "surveille", j'ai toujours apprécié ses interventions, alors j'ai décidé de faire plus ample connaissance.
J'ai rencontré quelqu'un de seule dans son combat, même si elle était entourée de beaucoup d'amour autour d'elle, l'alcool l'a isolé, comme elle l'a fait pour nous tous.
Sa survie elle la doit à son travail, qui même si il la fatigue, l'oblige à tenir debout, ses enfants n'en parlons pas, je pense que sans eux, elle n'aurait peut être pas eu cet acharnement qu'elle a eu. A la lecture de son parcours, j'ai été époustouflée de voir tous les ennuis qu'elle a traversés, ses ES ont été relativement puissants, repartir de zéro ou presque comme elle l'a fait était de la pure folie, d'ailleurs je ne le ferais pas. Pourtant elle l'a fait, aujourd'hui, elle nous recommande de ne pas le faire.
Son parcours est riche d'enseignement, tout y est dit, ses victoires, ses défaites, ses erreurs, son obstination à ne pas se croire indifférente, ses questionnements vis à vis de son couple qui font partie intégrante de notre problème, sa vie avec son entreprise, ses amis, sa famille, tout y est dit. C'est là que je me suis rendue compte que venir s'épancher sur un FIL n'était pas forcément que de l'égocentrisme, bien au contraire. J'ai appris qu'on apprend de ses erreurs, même si je le savais déjà ;
Je vais tacher de moins me refermer sur moi, comme je le fait trop souvent quand ca ne va pas, je me cache de tous, y compris de mes proches, c'est symptomatiquent maladif et ca me tue plus que ca ne m'aide, je le savais, mais là j'en suis sure.
Grac à toi, Julie, j'ai mis un mot sur ce que je ressentais en ce moment et qui me dérange tant, ce mot c'est l'indifférence, non pas vis à vis de l'alcool, pas encore, mais vis à vis de tout. Ma tristesse ou plutôt ma langueur, mon décalage depuis quelques temps vis à vis de mes proches, mon manque de d'entrain, ma fausse gaité qui ne trompe que moi et encore.
Je vois bien dans le regard des autres que je suis devenue creuse, plus rien de moi n'existe, j'ai retiré ce qui apparaissait être le meilleur de moi même, je me fais souvent la réflexion de me dire que si je n'avais que moi comme compagnie, je m'ennuierai et je le pense sincèrement. Plus rien à dire, plus rien à prouver, je laisse tomber les apparences et ce "plus rien" fait de moi une personne vide transparente.
Je pensais que mon identité passais par l'alcool que sans elle, je n'existais plus, et j'essayais d'en faire mon deuil avec beaucoup de difficulté, si j'étais aussi creuse que celà que me restait il pour retrouver un peu de bonheur.
J'ai enfin compris que j'étais "victime" d'un des ES du baclofène, j'ai enfin compris que j'étais en suspend, qu'à l'intérieur de moi existait encore de belles choses à dire, à faire, à transmettre. Ce combat n'est pas inutile, je veux dire qu'une fois que je l'aurais gagné et peu importe le temps qu'il faudra, je me retrouverais moi et ma formidable envie de vivre, moi et ma joie, mon sourire, mon humour, et tout ca reviendra avec force et encore mieux qu'avant.
Ce combat, après la lecture de ton POST, Julie, je doutais beaucoup de le gagner, comme toi, alors que je n'ai pas atteint les doses que tu as pu prendre, je pensais faire partie des inéligibles, grace à toi, j'ai compris qu'à force d'obstination et de courage on finit toujours par gagner, en tout cas merci beaucoup.
Je vois les choses complètement différemment, tu m'as relancé, et c'est tout juste ENORME.
l'Utopie n'est pas l'irréalisable, mais l'irréalisée (Théodore Monod)
"je suis charlie"