Le déclencheur :
- l’ennui, la sensation de vide, le manque de stimulation intellectuelle. Compenser une journée morne, difficile.
- le vide affectif : ces dernières années, virage professionnel, gratifiant d’abord – je régulais mon alimentation sans difficultés au début, avec perte de poids notoire tant que j’étais en préparation et plus que très peu en contact avec mon ancien univers pro puis les exigences de formation (un manque de finances et de temps pour me récréer, et d’énergie pour sortir) m’ont coupée d’un cercle d’amis. Mais aussi, mon carnet d’adresses s’est nettement éclairci, car plein de relations sont apparues comme faussées à la suite de la thérapie : j’ai viré toutes celles dans lesquelles je n’arrivais pas à faire comprendre que je n’étais pas à disposition pour des moments de soutien à sens unique ou qu’on se serve de moi comme jusqu’alors.
- ou alors un besoin de goûts forts, contrastés, qui me faisait passer du très sucré, au très salé, au très gras/onctueux, et recommencer par le très sucré, etc.
Ce que je mange (mangeais ?) :
- du pain, beaucoup, et approchants (brioche, galettes, etc). Des bonbons mous, des choses faciles à avaler vite (yoghourts, compotes), des bonbons acides, à croquer. Du chocolat, la plaque entière. Les pâtes à tartiner, à la cuillère à soupe. Des pâtisseries, des biscuits, des boissons très sucrées, des jus de fruits industriels.
Dans quel état d’esprit :
- en même temps que je faisais autre chose (lire, regarder la TV) – j’ai un mental qui fonctionne de manière arborescente, à toute vitesse, qui met en relation cent choses à la fois, et si je n’avais aucun thème sur lequel user cette énergie, ou que accélérer la prise de nourriture accélérait aussi le mental, hop, manger. Parfois aussi, m'arrêter de penser, comparer, écrire, synthétiser, ça m'aurait coupée de ce que j'étais en train de faire et qui me passionnait, alors pain-fromage, charcuteries, yoghourts - me débarrasser de la corvée de préparer un vrai plat. Je pouvais ainsi continuer à taper d'une main/ chercher une page web, tandis que l'autre se servait des bouchées. Quelque part, manger, je trouvais ça chiant: devoir arrêter le travail du cerveau pour obéir à ce corps qui m'imposait sa loi d'une manière ou d'une autre, c'était une manière de le faire taire. Pas perdre de temps à ce truc encombrant, futile.
Et après :
- faut dire aussi qu’ensuite, digérer tout ça m’apaisait, ça prend de l’énergie. Cerveau anesthésié, abonnés absents.
Ca c’est pour le binge-eating.
En fait, boulimie, binge-eating, phagomanie, et hyperphagie peuvent se confondre, se superposer, s’entremêler.
Mais aussi se présenter de manière sélective, selon le déclencheur. Et puis un autre déclencheur arrivait, j'étais lancée, et ça pouvait s'enchaîner...
Je n’étais pas boulimique au sens propre du terme, je ne sortais pas tout du frigo en même temps, quoique en revenant des courses, mon sac se partageait en deux parties assez nettes : aliments de base, et plaisirs de bouche destinés à une consommation immédiate, en rentrant je disposais tout ceux-ci autour de moi, après avoir rangé les aliments de base dans les armoires et le frigo. Et j’alternais de ceci, de cela, encore autre chose, jusqu’à avoir tout détruit, littéralement.
Un petit lien intéressant :
http://sante-medecine.commentc...ture-compulsive