Signalons un tout petit article à propos du livre de RdB dans Charlie Hebdo cette semaine.
C'est signé Antonio Fischetti dans une rubrique à brac scientifique.
Il souligne tout particulièrement les intérêts de l'industrie pharmaceutique dans l'histoire.
Hier, Chris, ma bien aimée, m'aura acheté cet hebdomadaire.
Je l'aime cette femme.
Elle ne savait pas que j'avais commencé ma grève de Charlie.
Pourquoi? Quelles sont mes revendications?
Je ne me chie pas dessus et vous les donnent:
Il y' 5-6 semaines j'ai écrit à Pelloux, l'urgentiste syndicaliste qui ne fait rien qu'à montrer sa trombine et qui écrit dans ce journal social démocrate un peu réactionnaire, dangereusement mondialiste et donc pro sionistes, aux relents d'islamophobie, qu'est Charlie Hebdo. (Hé, hé, pan dans lag')
Depuis, pas de nouvelles.
Je prends ça pour du mépris.
Et prépare une missive en guise de rendez vous au pré carré afin d'en découdre comme le font les gens.
Cette lettre, je vous la livre:
Mr Pelloux,
J’allais avoir 17 ans lorsque j’ai acheté le numéro 1 de Charlie Hebdo, lors de sa réapparition en 1992. Cela fait donc un peu plus de 20 ans que, chaque semaine, je lis Charlie.
A l’âge de 21 ans, je me suis mis à boire ; Par hasard et sans chercher à soigner quoi que ce soit en particulier. J’ai alors immédiatement su que l’alcool me faisait du bien. A cette époque et durant de très nombreuses années ensuite, je ne savais pas pourquoi je me sentais tellement moi, profondément soulagé, lorsque je buvais.
S’ensuivirent 10 années d’un alcoolisme satisfaisant. Je soignais ma maladie à coup d’alcool et cela n’engendrait rien de trop douloureux dans ma vie. N’engendrait rien de productif non plus.
Puis, à travers une histoire d’amour, j’ai pris l’entière conscience de ma maladie, de ses conséquences et de mon aliénation. J’ai donc,et cela durant 4 années, procédé à toutes les démarches possibles que l’on préconise en pareil cas : Cures, AA, AD, Aotal, Psy, Alcoologues,abstinence. Rien n’y a jamais fait. Je rechutais sans cesse toujours plus bas. Est arrivée cette période, il y a peu, où je voulais mourir ; trop fatigué de tout perdre sans arrêt sans comprendre. Travail, amours, amitiés, clefs de voiture, sens de l’humour, estime de moi, tout. Sans cesse. Pourquoi continuer à vivre ainsi aliéné ? Seul ce manque de compréhension du pourquoi de ma maladie me vexait assez pour ne pas appuyer sur la gâchette.
Il y a 1 an, j’ai commencé un traitement à base de Baclofène.A travers celui-ci j’ai compris que je buvais pour soigner ma maladie d’ordre neuro-biologique. Que l’alcool en était le mauvais médicament. Que je n’étais pas devenu alcoolique parce que je buvais mais bien que je buvais parce que j’étais malade alcoolique par nature.
En l’espace de 2 mois, je suis devenu indifférent à l’alcool.En conséquence de quoi j’ai retrouvé une vie sociale, affective et professionnelle riches. En conséquence de quoi, comme pour toute action concrète d’ordre politique, social ou sanitaire, les répercutions sont allées au-delà de ma simple personne. Ma libération fut celle de mes parents, sœurs et amis.
Lorsque le mercredi j’allais acheter Charlie Hebdomadaire et ma bouteille de whisky quotidienne, que je n’étais que l’ombre de moi-même,lire ce témoignage dans mon journal m’aurait, à coup sûr, donné de l’espoir. Et si aujourd’hui, je vous le soumets, c’est que par expérience, je sais qu’il est de ceux qui ne déçoivent pas.
PS : Je joins à ce mail la dernière étude en date et un lien internet qui vous enverra sur un site qui lui-même (laborieux, n’est-cepas ?), vous proposera sur sa page d’accueil toute information relative au Baclofène.
Voilà mes cailles.
...
Indifférent à l'alcool mais pas à un verre de Château Léoville-Barton St.Julien 2003, depuis la mi-juin 2012.