En 5 mois, il y a eu beaucoup, voir énormément de changement en moi.
Alcoolique depuis 20 ans à la suite de la perte d’une stabilité familiale que je comprends maintenant ou plutôt que j’ai la force d’accepter ; je suis devenu guérie de cette maladie.
Dans cette perte de stabilité due au divorce de mes parents, c’est surtout la perte d’un père aimant et protecteur dont il s’agit.
Moi seul garçon qui soit resté avec ma mère, j’ai pris le rôle de l’homme de la maison. Avec le recul je me dis : PETIT CON.
Donc, vous l’avez tous lu, ce fut la débandade pendant ces 20 ans.
Avant de prendre le baclofène ce fut surtout un gros ras le bol de me voir dans des états lamentables et des comportements tout aussi lamentables.
Donc un jour, je vais voir mon doc. Pour qu’il me prescrive de l’èspéral et là , il me parle du baclofène. Mais moi je lui dis non car il me faut un truc dur, genre un flic à la con. Et c’est comme cela que Lee connait cette molécule et se lance dans l’aventure. Et peu de temps apres que Lee commence son traitement, je le commence aussi. C’est beau d’entreprendre une telle aventure avec la personne que l’on aime.
Les premiers temps fut plutôt faciles car j’ai été épargné par les ES , puis vers 140 mg les ES sont apparus , jambes cotonneuses, le bout des doigts qui picotent et autre. Mais toujours cette envie folle de picoler, insatisfaite car l’èspéral est là . Vive les boissons à la con comme le faux pastis ou comme une fois, invité chez mes parents, je me pointe avec un faux champagne !
Mais cela n’est rien, car dans mon esprit c’est comme dirait une certaine Nabila : Allo ? Allo ? Mais allo ? C’est la guerre mondiale de 78 !Et oui c’est véritablement la guerre dans mon esprit , la peur et les sueurs froides qui vont avec. Putain, qui je vais être ? A quoi va me servir mon temps ? Quelle va être la réaction de certains potes ?
Ces questions vont me suivre pendant longtemps, certaines restent, mais elles vont évoluer !
Puis il y a peu a 200mg, incroyable saveur de liberté, redécouverte de la simplicité de vivre « L’INDIFFERENCE », quelle joie !
Mais il reste ces questions !
_ Qui je vais être ?
Moi bien sur, pourquoi un autre ? Avec les yeux grands ouverts sur mes défauts et mes lacunes. Merde quelle claque ! Mais voilà maintenant j’ai la force de voir la vérité en face et d’y remédier. Et puis il n’y a pas que les mauvais côtés , il y a aussi ma force de caractère, mes convictions qui ressortent fois 10 voir fois 1000 , le côté Basque de mes ancêtres qui ressort.
_ La réaction de certaines personnes. Alors là c’est vraiment le plus dur ! Je m’explique.
1)Les amis de toujours ; ceux que l’on a dessus, usé et qui malgré tout ne nous lâchent pas, bien au contraire. Malgré la déception que l’on a pu leur apporter ils sont toujours là , vigilants et bienveillants. Pour eux, mon combat et la réussite de celui-ci je la leur dois et c’est avec fierté que je leur dis : Voilà j’ai mis du temps mais grâce a « votre amour-amitié » j’y suis arrivé.
2)La famille :
AH ! Sujet d’envergure car ce n’est pas que le cœur, c’est le sang !Douleur, tromperie, tragédie et malheur. Faire subir une telle déchéance à la personne qui vous a mis au monde ! Maintenant le plus dur c’est de leurs démontrer que oui je vais mieux, je suis guéri. Mais il faudra longtemps pour récupérer leur confiance, je les comprends. Même si c’est dur, je sais que j’en ai la force maintenant.
3)les autres :
Les frères de la rue avec qui ont picolés à mort , mort de l’âme surtout. Complètement déphasés, hors du monde , ont gardés l’instinct de survie , celui qui te dit « sans tes compagnons tu es perdu ».Ceux avec qui tu blottis habillé avec 3 blousons et des chiens collés a toi pour avoir chaud. Et bien eux c’est tout aussi dur car ils sont aux anges de me voir ainsi. Mais au plus fond de moi, je sais que ce n’est plus mon monde et forcement une distance ce crée. Elle n’est pas choisi, elle est là tout simplement.
Maintenant place a l’inconnu et c’est un plaisir car l’esprit et l’envie s’y prête.
Le baclofène me permet d’être moi avec toute les armes pour affronter le combat d’un renouveau.
Message édité 1 fois, dernière édition par las, 19 Avril 2013, 14:31
« Qui ne s’est jamais laissé enchaîner Ne saura jamais ce qu’est la liberté. »
de Serge Gainsbourg