Il est hyper tard mais j'ai passé une journée extraordinaire, et j'ai envie de partager un peu avec vous
parce que la sauce n'est jamais redescendue et demain ce sera déjà demain.
MERCI pour vos messages, je sais à quel point c'était important pour vous aussi, et comme vous avez pu partager cette joie.
Le plaisir de l'annonce, le - c'est sûr, c'est bon ? -, cet espèce d'intense soulagement qui vient vous tirer des gouttes humides des paupières...
On ne peut relâcher son attention mais on sait que le plus dur est fait, enfin.
Et puis enfin pouvoir regarder tous ceux qui se sont battus depuis deux, trois, quatre, cinq ans, dans l'attente de ce moment, leur donner l'accolade, ça n'a pas de prix.
De nos jours, David perd souvent contre Goliath, mais quand les cailloux de la fronde se nomment justice, humanité, colère, solidarité,
parfois le petit gagne, et la satisfaction que cela procure se partage dans la même solidarité.
Du plus petit maillon aux médecins historiques, des créateurs d'associations aux simples malades timides dans l'engagement,
hommage a été rendu à tous à un moment ou un autre et surtout, le bonheur de la victoire doit être partagé et réalisé par tous.
Réalisé comme compris.
J'adore vos posts sur mon fil et ailleurs, la satisfaction de tous est COMMUNE !
La RTU, ce n'est pas simplement cet énorme bénéfice qui va amener peu à peu les malades qui vivent dans des déserts médicaux de prescripteurs de pouvoir se soigner enfin,
ce qui n'est pas rien...
C'est la voie ou plutôt, un boulevard, vers la reconnaissance de notre maladie pour ce qu'elle est et donc, la reconnaissance de ce que nous sommes et de ce que nous étions.
Quand on se bat pour la reconnaissance du baclofène, on se bat aussi pour la reconnaissance de notre maladie de la souffrance que celle ci a pu occasionner chez nous.
Toutes ces fois où enfin, toi, il, elle, je avons dit que nous avons souffert ou souffrons encore toujours du regard des autres,
s'il existe une chance que cela change, ça passe par des étapes comme celle d'aujourd'hui.
Bien sûr nous avons obtenu notre rémission, notre libération en prenant du baclofène.
Mais comme l'homme qui est sorti de prison sur un non lieu, j'ai besoin de plus et vous aussi.
On ne veut pas d'un non-lieu. En tout cas je n'en veux pas. Je veux être disculpé officiellement, durablement, philosophiquement,
des accusations et de la condamnation dite ou biaisée pour manque de volonté, faiblesse de caractère, d'âme, de vertu et que sais-je encore,
Je veux être blanchi.
On pourra m'objecter que c'est une cerise sur un gâteau mais je pense que c'est un peu plus que ça, parce que c'est révolutionnaire.
Oui, des millions de vies sont en jeu, et OUI, c'est un pas énorme d'accompli.
J'ai eu la chance aujourd'hui de partager beaucoup de choses, de voir beaucoup de monde.
Je rendrai hommage à Sylvie, Viva, et Yves pour leur investissement et leur engagement sans limites enfin récompensé,
à Olivier Ameisen qui n'aime rien tant que de parler aux gens de sa "sorte", c'est à dire les alcoolo dépendants soignés au baclofène,
et aussi à Pierre Leclerc que vous êtes loin de tous connaître, cet homme qui n'est ni alcoolique, ni proche d'alcoolique mais qui s'est engagé quand même il y a 4 ans dans ce combat en se disant qu'il serait vite gagné (tu parles),
et qui aujourd'hui nous a dit plusieurs fois, heureux comme un gamin
"Ce jour est historique".
Message édité 1 fois, dernière édition par Frankolo, 04 Juin 2013, 9:16
" Nous n’avons qu’une liberté : la liberté de nous battre pour conquérir la liberté... " Henri Jeanson