Bonjour Ă tous.
La réduction du sommeil sous baclo me pousse jusqu'au clavier cette nuit.
Si vous avez des pistes pour améliorer cet effet secondaire (ES), je suis preneuse. Je fais des essais mais qui ne donnent rien.
@ Soleil, merci pour ton encouragement.
Voici donc presque 4 mois que j'ai levé l'ancre à bord de "life".
Ce bateau en fait, je le découvre.
A la base de toute expédition, il y a au moins un homme et une envie.
OA (Olivier Ameisen) est un pionnier. Il a réussi son expédition : la paroi infranchissable ne l'est plus. la voie est ouverte. la montagne est vaincue. Respect.
Pour me présenter, voici ce J'ai écrit le 29/05/11, ma démarche ayant été initié le 20/04/11.
" j’ai déjà décidé de rompre définitivement ma liaison alcoolique qui dure depuis 26 ans.
Entre temps, j’achète le livre d’Olivier Ameisen .
Sur certains éléments je me retrouve, mais surtout, il délivre un constat que je n’attendais pas : je suis malade, c’est aussi simple.
Tellement évident que je relis tout mon passé.
Je suis une l’ainée d’une famille de 3 enfants, nos parents nous aiment.
Je grandis en bonne santé, mais la lecture d’OA parle d’anxiété, alors je me rue sur mes carnets de note car quelque chose cloche.
Tout est lĂ sous mes yeux,
CP « enfant très nerveuse, très sensible »,CE1 « très nerveuse », CM1 « trop agitée ».
Ce que ne rapporte pas mon carnet, c’est que j’ai peu d’amis :je ne m’intègre pas et cela va durer très longtemps.
Durant la 6ème on me déclare« stabilisée », le dernier bulletin sera édité pour février 1982, je suis en échec, je sors du systèmes colaire, j’ai 16 ans.
Durant toutes ces années, la vie familiale est rythmée de joies, mais aussi de violences et de cris.
Au fil du temps, même noël s’avère être un véritable cauchemar.
Mon père buvait et frappait, ma mère et moi-même subissions,surtout ma mère.
Elle se mit à boire en cachette, je ne le découvris que bien plus tard, bien que je trouvais parfois son état « bizarre ».
Leurs passés étaient douloureux, ils le reproduisaient.
Cette année là , j’avais entamé une action, je me suis retrouvée à la DASS avec un tuteur, je fis le nécessaire pour réintégrer le « cocon » familial au plus vite.
Pour peu de temps.......
A 17 ans, après une ultime altercation, on me dit de faire ma valise.
Pour le coup, je suis disciplinée et pour la 1 ère fois de ma vie, je dors dehors dans une cage d’escalier : je n’ai nulle part où aller, jusqu’à ma rencontre avec des squatters, qui me procurent un lit et un toit.
A la veille de mes 19 ans, j’ai une chance fabuleuse :je décroche un travail : on avait confiance en moi, je ne savais rien faire mais je voulais m’en sortir.
Cette année là , je quitte mes 3 paquets de cigarettes journaliers et je percute de plein fouet 3 addictions (3A) : le travail,l’alcool et affective.
J’avance bien : à 21 ans j’achète ma maison, je suis cadre dans l ’entreprise, follement amoureuse, toujours alcoolique.
Après 6 années, je me lance dans une aventure, je vends ma maison et achète une société loin de ma région natale.
Ca tourne bien, je la revends Ă 30 ans, je me trimbale toujours mes 3A .
1999 : toute cette année fut terrible : janvier, maman nous quittait, le jour de noël nous enterrions papa.
c’est une douleur sans nom, et être à deux reprises dans une église aux décorations de Noël pour ce genre d’évènement, je n’accepte pas.
La nuit de l’enterrement, la tempête fit ces ravages.
Je me retrouvais seule, sans électricité, sans chauffage : en miette, détruite, comme la cheminée qui avait perforé le toit de ma maison.
Je vécu ces moments dans une profonde détresse mais je suis une battante: je me relève.
Deux ans plus tard, je quittais l’addiction affective :17 ans d’amour captif, ça marque un peu quand même, mais je reprends ma liberté.
j’étais devenue « la propriété » d’un homme qui a eu le malheur de me dire après une soirée entre copain « tu n’as pas arrêté de discuter ».
Ah ! ben oui : j’existe et je te quitte.
Je change de job puis me retrouve au chômage que j’émaillerais de périodes actives de droite et de gauche.
2004, j’ai 38 ans.
Je rencontre deux hommes qui changent ma vie : mon compagnon actuel et« Cap’tain » pas un ami, pas un frère c’est au-delà de ça.
Je suis encore une fois chanceuse, ils m’acceptent comme je suis.
A cette époque, je ne me balade plus qu’avec 2A, mais je casse le carcan de ma solitude.
Avril 2011, je découvre le baclofene et toute mon histoire se remet en ordre.
J’avale donc mes premiers comprimés le 06 mai.
1er choc : je découvre ce que le mot« dormir » signifie : mes nuits sont profondes. Je me réveille en forme, parfois en pleine nuit, mais incroyable de lucidité et surtout, je ne suis plus fatiguée. J'ai bien quelques cauchemars bien gores, l’impression de ronfler rondement, mais je m’en fous, j’ai décidé dès le départ d’intégrer d’office tous les effets secondaires.
2ème choc : je ne suis plus anxieuse, bien qu’avant la lecture d’OA je ne pensais pas l’être, mais comme écrit plus haut : je le suis depuis la petite enfance, l’anxiété, la nervosité et l’angoisse sont du même lit.
3ème choc : ma consommation, réduite quasiment à néant, j’en suis à ce jour à 130 en 5 prises : je ne souffre pas c'est tout le contraire.
L’augmentation a été rapide : mis à part une très forte somnolence et une sensation d’être ivre à chaque changement de dosage , je n’ai pas plus d’effets secondaires.
Ce que je peux signaler en plus : une miction plus importante, une perte d’appétit (à la base mon coup de fourchette est plus que remarquable) et des troubles de la vue bien que celui-ci ne soit peut-être pas lié au baclofène.
Encore une fois, je me préparais à plus de soucis mais l’ensemble est complètement gérable.
A 3 semaines de traitement, l’indifférence n’est plus très loin, je suis sereine.
J’adore ce qui est en train de se passer, il me faudra certainement un peu de temps pour tout digérer mais c’est normal : je remets à plat mon passé.
Je fonctionnais en mode erreur : j’avais de la volonté mais je ne pouvais me défaire de ce que je supposais être un vice, je ne valais pas grand-chose, je regardais le monde au travers au travers d’un miroir déformé : à la fois mon bourreau et ma victime.
Le travail du deuil vient donc de se finir en corrélation avec celui du pardon.
Ici, j’ai trouvé un phare qui m’éloigne du danger, il est animé par des gens remarquables.
Aujourd’hui, je suis à la barre de mon bateau, Le vent dans les voiles est établit.
Il subira des tempêtes, des échouages, mais aussi et surtout de belles navigations.
Je regarde avec bonheur ce sillage crée par le nom qu’il porte : LIFE."
Aujourd'hui, je suis à 140 mg en 5 prises et ma consommation est réduite à peau de chagrin : un vrai bonheur.
Bonne nuit Ă vous tous.
A bientĂ´t.
LVDLV
Message édité 3 fois, dernière édition par le vent dans les voiles, 25 Aout 2011, 3:01
Il y a 3 sortes d'hommes : les vivants, les morts et ceux qui vont sur la mer (Aristote)