Quand j’avais fini mon service et fermé mon établissement avec mon épouse, nous rentrions dans notre appartement privé, dans lequel nous n’avions ni salle à manger, ni cuisine juste un petit salon, deux chambre et un petit bureau.
Nous nous faisions à manger et nous mangions au dans notre établissement, puisque l’appartement se trouvait juste au dessus de ce dernier…
A ce moment là je prenais peu d’opiacés à la fois, c'est-à -dire 4 comprimés à la fois mais assez souvent, je m’envoyais quand même 2 boites de codoliprane (dafalgan codéine) sur la nuit, ah oui parce que sous opiacés je ne trouvais pas souvent le sommeil, enfin presque jamais je dormais à peu de choses près 2 heures par nuit au grand maximum.
Je restais devant mon téléviseur la bouche aride et la langue qui n’avait rien à envier à un vieux morceau de toile jute poussiéreux, je m’envoyais des litres de coca-cola assis dans un fauteuil rafistolé de toutes parts tellement ces litres de coca-cola me faisaient grossir à vue d’œil.
Je commençais aussi à sentir cette odeur de rat en putréfaction, qui n’était autre que mon foie qui criait au secours, qui m’implorait d’arrêter de le flageller, car l’alcool qui à ce moment là faisait encore énormément partie de ma vie, que dis-je beaucoup trop même mais pas le choix.
Couplé aux doses gargantuesques de paracétamol que je me mettais dans le cornet, je peux juste vous dire qu’il en a vu.
Il m’était devenu indispensable de réguler ce déficit qui m’avait rendu la vie si dure pendant mon enfance et mon adolescence, j’étais usé de lutter contre ce mal être, puis l’alcool et les opiacés le faisaient si bien à ce moment là .
Il se produisait un autre phénomène assez curieux car si je ne dormais pas, c’était aussi par peur l’établissement était tellement grand que j’avais fait installer des caméras partout et j’avais un moniteur dans le salon, ce qui me permettait de surveiller presque partout, je devais voir si personne ne s’introduisait dans l’établissement, c’était une phobie pour moi.
Cette situation a duré pendant les deux dernières années sur les trois ans que nous sommes restés là -bas.
Je me réveillais bien évidemment avec une tête de déterré, ce qui me « forçait » à déjeuner avec, je vous le donne en mille, une bonne petite rasade de……… ben oui, de codéine pour me remettre de ma nuit d’insomnie à cause de la codéine.
Conclusion je prenais de la codéine dés le lever parce que je n’avais pas dormi à cause que j’en avais trop pris la nuit, dans le genre tourner en rond on aurait eu difficile de faire mieux, ne croyez-vous pas ?
Je ne suis pas fier de ce que je vais vous révéler dans ce qui suit mais pour être honnête, si je veux relater ma vie d’addict je dois en parler c’est impératif.
Il m’arrivait très souvent de ne pas me laver, c'est-à -dire que je me lavais très rarement, je ne peux expliquer ça mais je me sentais bien dans mon odeur corporelle, qui du reste était une infection.
En fait tant que j’avais ma dose d’alcool ou d’opiacés je pouvais puer la rage j’étais bien, complètement déconnecté de la réalité, quelqu’un m’aurait dit à ce moment là que j’avais contracté le virus du sida, je n’en aurais pas vraiment rigolé certes néanmoins je l’aurais accepté sans me poser aucune questions.
J’étais bien dans mon trip, ma vie n’avait vraiment plus de valeur en fait plus rien n’avait de valeur, j’étais comme en paix avec moi-même, c’est une sensation très étrange, je me disais souvent que j’allais certainement un jour en crever de ce que je faisais mais le moment de bonheur intense que cela me procurait le valait bien, c’est effrayant d’en arriver là .
Maintenant avec le recul, depuis ma guérison j’y repense parfois, je me dis qu’une maladie peut nous faire penser et faire, faire des choses invraisemblables, que nous ne maîtrisons rien du tout face à la maladie.
En septembre 2003 nous sommes rentrés en Belgique, parce que nous avions fait faillite en France, je pense que mes addictions n’y étaient pas étrangères, elles n’étaient peut être pas les seules responsables, néanmoins elles y ont bien contribué.
J’ai jonglé avec l’alcool à outrance et les opiacés à la louche jusqu’en septembre 2004, j’en avais marre d’écumer les pharmacies pour des bouteilles de sirop à la codéine, qui une fois acheté étaient avalées en trente secondes, j’allais aussi écumer les pharmacies de la frontière française à la chasse aux codolipranes, car en Belgique les dafalgan codéine n’étaient plus en vente libre.
Le samedi matin je me levais très tôt pour aller chercher ma drogue, je commençais par aller en France, ce qui représentait un trajet de 30 kilomètres aller et 30 kilomètres retour, pour écumer les pharmacies de la frontière, ensuite je me rabattais sur les pharmacies belge pour acheter des bouteilles de sirop très puissant au laudanum, je faisais mes provisions pour le week-end sauf que bien souvent le marché fait le samedi matin ne me tenait que le samedi, ce qui représentait la somme de 150 euros, très souvent Je repense souvent aux choses que je pouvais faire en étant complètement bourré, il me vient à l’esprit une anecdote.
C’est au mois aout 1998 je connaissais mon épouse que depuis seulement 9 mois quand sa sœur ainée s’est marié, la journée s’annonçait très longue un déjeuné et une diner.
Le soir alors que j’avais déjà bien bu j’ai commencé pour je ne sais quelle raison à me prendre la tète avec mon épouse, sans doute parce que je sentais que le trop plein allait arriver, que je n’allais plus pouvoir étanchéifier ma soif pour calmer cette frustration, j’ai bien essayé de tempérer ma boisson mais la machine était mise en route, plus moyen de l’arrêter je me suis fait passer pour une minable je ne vous raconte pas.
Je sais que mon épouse à pleuré un moment, pourquoi je ne sais toujours pas aujourd’hui, j’ai insulté un des ses potes du village ça je m’en souviens vaguement, j’ai dansé comme un taré bref un vrai fou furieux.
Rien que d’y repenser là quand je l’écris j’en ai encore honte, il y a prescription néanmoins je n’oublie pas, je n’oublie pas le peu de souvenirs qu’il m’en reste parce que ce sont des choses qui me resteront gravées à jamais.
C’est indispensable pour pouvoir avancer de me souvenir d’où je suis revenu, pour vouloir et savoir où je veux aller.
C’est à ce moment que j’ai de nouveau augmenté ma consommation d’opiacés sous forme de sirop à la codéine, j’en achetais une bouteille par jour, les jours de fête ça pouvait aller jusqu’à 3, elles contenaient au moins de1.8gr de phosphate de codéine, de la codéine quoi.
Je trouvais l’effet de la codéine très sympathique parce que je me sentais super bien avec, sans les désagréments de l’état d’ébriété que pouvait engendrer l’alcool, bizarrement cet état que je n’affectionnais pas du tout me manquait un peu, j’y voyais déjà un peu une porte de sortie pour me sortir de l’alcool qui devenait pour moi assez problématique, j’avais déjà perdu une petite amie à cause de ce problème, par conséquent c’était pour moi un bonne alternative.
Sans le savoir je commençais à me substituer aux opiacés, ce n’était pas la meilleur idée que j’ai eu mais je n’avais trouvé que cela.
-De 1997 à 2000 je travaillais dans mon restaurant à Bruxelles, je m’étais donné comme règle de ne pas boire d’alcool en travaillant mais cette règle était constamment bafouée, tous les jours à vrai dire, je mélangeais du vin blanc dans du coca pour que cela passe inaperçu ce qui ne passait pas inaperçu c’était mon état en fin de journée.
Le cocktail opiacés et alcool était un mélange détonnant, c’est le moins qu’on puisse dire, je me réveillais tous les matins de cette période là avec une sacrée envie de ne plus jamais boire de ma vie, cette même envie se volatilisait tous les soirs vers 21h00, je pouvais vider deux litres de blanc de cuisine chaud avec du coca en une heure, c’était le premier le plus dure à boire le deuxième était déjà plus facile à boire, les suivants étaient du « pur bonheur ».
Quand arrivait 22h30, devinez ce que je faisais avec mes employés ? Je buvais l’apéritif car nous mangions après le service du soir c'est-à -dire vers 23h30 voir 00h30 tout dépendait du monde que nous avions eu durant la soirée.
Là je buvais du vin rosé à raison d’une bouteille et demie à deux bouteilles, apéro et repas compris.
Après le travaille il n’était pas rare que je sorte encore boire un verre avec des amis ou tout seul, je savais que j’allais certainement faire la rencontre de personnes que je connaissais, si je rentrais directement à la maison je me prenais toujours une bouteille de deux litres de vin rosé, que je vidais devant la télévision chez moi, ou alors j’avais de la codéine que je prenais pour me donner le coup grâce, inutile de vous dire qu’après ça je m’effondrais là où je me trouvais.
Il m’est arrivé de m’endormir arrêté devant chez moi, dans ma voiture la portière ouverte, sous la pluie le moteur tournant, c’est la police qui passait par là qui m’a réveillé, j’étais trempé jusqu’aux os et je dormais comme ça.
Je me suis aussi très souvent réveillé dans la cage d’escalier de mon appartement, sous les boites aux lettres, oui sous les boites aux lettres, je ne sais même pas moi-même ce que je faisais là , sans doute je trouvais l’endroit sympa et que je n’avais plus la force d’aller plus loin, que sais-je, mais même aujourd’hui je ne me l’explique pas.
Tous les matins quand de telles choses arrivaient, il me venait des angoisses terribles d’autant plus que je ne me souvenais pas du tout de comment j’avais atterri là ni même où j’avais été, puisque quand je quittais mon resto j’étais déjà bourré, j’avais des trous de mémoire énormes, je ne savais même pas si j’avais été désagréable avec les personnes avec qui j’étais pendant la soirée.
Je devais à chaque fois attendre, avec une angoisse terrible, de voir si quelqu’un me disait quelque chose que j’aurais fait ou dit, puisque je ne me rappelais plus de rien.
Il m’arrivait souvent de me faire passer pour un véritable con aux yeux de tout le monde, et là je pèse mes mots, soyez- en sur.
-J’ai eu beaucoup de chance car de 1992 à 1998, je louais des appartements que je laissais au gré de mes soulographies, je versais des cautions que je pouvais perdre quelques semaines après, tout ça parce que l’alcool et les opiacés me faisaient faire n’importe quoi.
Mais je n’avais pas le choix, je devais boire, je devais prendre ces foutus opiacés sinon ma vie n’aurait été que tristesse, vide, angoisse, là je faisais totalement n’importe quoi, je le savais mais je ne mesurais pas du tout l’impact, j’en étais incapable.
Ce dérèglement qui se passait dans ma caboche m’empêchait de raisonner comme une personne normale, je me noyais dans un verre d’eau, des choses qui étaient d’une évidence implacable, je ne les voyais pas, je ne les comprenais pas.
Il est arrivé bien des fois ou les gens se posaient des questions à mon sujet, à savoir si j’étais vraiment bête ou si je le faisais exprès, j’arrivais parfois à faire passer ça pour de la plaisanterie mais pas toujours, ce qui m’a valu de me faire passer pour un ignorant assez souvent.
Ce qu’il m’était impossible d’avoir c’était un juste milieu dans tout, dans mon métier c’était assez difficile comme j’étais cuisinier, il m’arrivait souvent d’assaisonner des plats beaucoup trop fort ou pas du tout, bien souvent je m’abstenais de faire quelque chose parce que j’avais peur et étais sur de ne pas pouvoir le faire convenablement du à cette manie du tout ou rien.
Je pouvais un jour avoir une patience énorme et le lendemain envoyer tout foutre en l’air, tout ça parce que je n’arrivais pas à structurer les choses dans mon esprit.
Aujourd’hui tout cela est fini, j’arrive à faire la part des choses, à structurer un emploi du temps quand je commence quelque chose tout est clair dans mon esprit, j’arrive à relativiser ce qu’il m’était totalement impossible avant.
En Juin 2000 je me suis marié avec ma copine car nous avions comme objectif d’acheter un hôtel-restaurant en France, dans le village à côté du sien en Lorraine, ce qui fut fait.
Nous avons ouvert le 2 Septembre 2000 après avoir fait des rénovations pendant plus de deux mois avec l’aide de la famille et des amis, c’était un très grand établissement et il fallait quasiment tout refaire.
Donc casser tout pour remettre tout à neuf, ce n’était pas triste du tout, là encore il y avait le dur labeur, la bonne conscience je peux vous dire que cette bonne conscience elle s’en est donné à cœur joie, un soir sur deux j’étais complètement HS.
Mais le lendemain j’étais là à bosser, c’est à ce moment là qu’a commencer le rituel des opiacés du lendemain de la veille, j’y ai vite pris goût je peux vous en assurer.
Là -bas les gens n’aimaient pas de voir boire le patron d’un établissement, cela les faisaient fuir ça se comprend, il me restait mon grand principe de ne pas boire d’alcool en travaillant, oui celui-là qui valsait en éclat tous les soirs pour laisser place à une bouteille de rosé de deux litres, ben oui si je ne pouvais boire un verre avec mes clients, il fallait bien que je me rattrape, je n’allais pas me laisser mourir de soif quand même.
*Quand j’avais fini mon service et fermé mon établissement avec mon épouse, nous rentrions dans notre appartement privé, dans lequel nous n’avions ni salle à manger, ni cuisine juste un petit salon, deux chambre et un petit bureau.
Nous nous faisions à manger et nous mangions au dans notre établissement, puisque l’appartement se trouvait juste au dessus de ce dernier…
A ce moment là je prenais peu d’opiacés à la fois, c'est-à -dire 4 comprimés à la fois mais assez souvent, je m’envoyais quand même 2 boites de codoliprane (dafalgan codéine) sur la nuit, ah oui parce que sous opiacés je ne trouvais pas souvent le sommeil, enfin presque jamais je dormais à peu de choses près 2 heures par nuit au grand maximum.
Je restais devant mon téléviseur la bouche aride et la langue qui n’avait rien à envier à un vieux morceau de toile jute poussiéreux, je m’envoyais des litres de coca-cola assis dans un fauteuil rafistolé de toutes parts tellement ces litres de coca-cola me faisaient grossir à vue d’œil.
Je commençais aussi à sentir cette odeur de rat en putréfaction, qui n’était autre que mon foie qui criait au secours, qui m’implorait d’arrêter de le flageller, car l’alcool qui à ce moment là faisait encore énormément partie de ma vie, que dis-je beaucoup trop même mais pas le choix.
Couplé aux doses gargantuesques de paracétamol que je me mettais dans le cornet, je peux juste vous dire qu’il en a vu.
Il m’était devenu indispensable de réguler ce déficit qui m’avait rendu la vie si dure pendant mon enfance et mon adolescence, j’étais usé de lutter contre ce mal être, puis l’alcool et les opiacés le faisaient si bien à ce moment là .
Il se produisait un autre phénomène assez curieux car si je ne dormais pas, c’était aussi par peur l’établissement était tellement grand que j’avais fait installer des caméras partout et j’avais un moniteur dans le salon, ce qui me permettait de surveiller presque partout, je devais voir si personne ne s’introduisait dans l’établissement, c’était une phobie pour moi.
Cette situation a duré pendant les deux dernières années sur les trois ans que nous sommes restés là -bas.
Je me réveillais bien évidemment avec une tête de déterré, ce qui me « forçait » à déjeuner avec, je vous le donne en mille, une bonne petite rasade de……… ben oui, de codéine pour me remettre de ma nuit d’insomnie à cause de la codéine.
Conclusion je prenais de la codéine dés le lever parce que je n’avais pas dormi à cause que j’en avais trop pris la nuit, dans le genre tourner en rond on aurait eu difficile de faire mieux, ne croyez-vous pas ?
Je ne suis pas fier de ce que je vais vous révéler dans ce qui suit mais pour être honnête, si je veux relater ma vie d’addict je dois en parler c’est impératif.
Il m’arrivait très souvent de ne pas me laver, c'est-à -dire que je me lavais très rarement, je ne peux expliquer ça mais je me sentais bien dans mon odeur corporelle, qui du reste était une infection.
En fait tant que j’avais ma dose d’alcool ou d’opiacés je pouvais puer la rage j’étais bien, complètement déconnecté de la réalité, quelqu’un m’aurait dit à ce moment là que j’avais contracté le virus du sida, je n’en aurais pas vraiment rigolé certes néanmoins je l’aurais accepté sans me poser aucune questions.
J’étais bien dans mon trip, ma vie n’avait vraiment plus de valeur en fait plus rien n’avait de valeur, j’étais comme en paix avec moi-même, c’est une sensation très étrange, je me disais souvent que j’allais certainement un jour en crever de ce que je faisais mais le moment de bonheur intense que cela me procurait le valait bien, c’est effrayant d’en arriver là .
Maintenant avec le recul, depuis ma guérison j’y repense parfois, je me dis qu’une maladie peut nous faire penser et faire, faire des choses invraisemblables, que nous ne maîtrisons rien du tout face à la maladie.
En septembre 2003 nous sommes rentrés en Belgique, parce que nous avions fait faillite en France, je pense que mes addictions n’y étaient pas étrangères, elles n’étaient peut être pas les seules responsables, néanmoins elles y ont bien contribué.
J’ai jonglé avec l’alcool à outrance et les opiacés à la louche jusqu’en septembre 2004, j’en avais marre d’écumer les pharmacies pour des bouteilles de sirop à la codéine, qui une fois acheté étaient avalées en trente secondes, j’allais aussi écumer les pharmacies de la frontière française à la chasse aux codolipranes, car en Belgique les dafalgan codéine n’étaient plus en vente libre.
Le samedi matin je me levais très tôt pour aller chercher ma drogue, je commençais par aller en France, ce qui représentait un trajet de 30 kilomètres aller et 30 kilomètres retour, pour écumer les pharmacies de la frontière, ensuite je me rabattais sur les pharmacies belge pour acheter des bouteilles de sirop très puissant au laudanum, je faisais mes provisions pour le week-end sauf que bien souvent le marché fait le samedi matin ne me tenait que le samedi, ce qui représentait la somme de 150 euros, très souvent le dimanche matin la première chose que je faisais en me levant était d’aller voir où se trouvait la pharmacie de garde, pour un réapprovisionnement car la nuit de samedi à dimanche ben c’était la fête puisque je ne travaillais pas le dimanche.
C’est à ce moment là que j’ai su diminuer ma consommation d’alcool, ben oui j’étais sous opiacés 24h/24h, j’en prenais même la nuit toujours le même schéma, consommation du jour pour calmer le manque, consommation la nuit pour calmer le manque, consommation du matin pour me remettre d’avoir calmé le manque de la nuit.
J’arrivais à avoir un rythme sur l’alcool « grâce » aux opiacés, c'est-à -dire que je ne buvais plus que le samedi soir, puisque je ne travaillais pas le dimanche, donc c’était cette vieille bonne conscience qui revenait me dire qu’après une longue semaine de dur labeur, je pouvais m’en mettre plein le cornet.
Qui plus est en 2004 mon fils grandissait, il rentrait à l’école maternelle, je ne voulais pas qu’il ait un père buveur et encore moins toxicomane, n’en pouvant plus de tout ça et étant au bord du gouffre.
Je suis donc allé consulter mon médecin traitant, je lui ai tout déballé, lui m’a écouté avec une tête assez décomposée, on aurait dit qu’il avait un extraterrestre devant lui, oui E.T. téléphone maison, un genre à ça.
Après il a pris son air sérieux et m’a expliqué qu’il fallait descendre progressivement la codéine, il m’a prescrit des médicaments, paroxétine, xanax et de la codéine, il m’a dit « voilà avec ça vous êtes tiré d’affaire », il m’a expliqué comment les prendre et je suis sorti de son cabinet confiant du truc.
Sauf que « tiré d’affaire » se résumait à sa plus simple expression, j’ai pourtant commencé en bon élève, un paroxétine le matin et un xanax quand il fallait, tout en diminuant la codéine, voilà les explications de mon médecin traitant (qui ne l’est plus maintenant).
J’allais chercher mes médicament et ma codéine chez mon médecin (dealer), tout se passait bien quoi, quand il ne me donnait pas assez de codéine, ben j’allais en rechercher ailleurs, car son traitement avait une efficacité proche de zéro.
Voyant que le traitement ne faisait pas effet j’ai augmenté peu à peu les doses, ben oui mon médecin m’avait dit « avec ça vous êtes tiré d’affaire » donc je me suis dit qu’il s’était trompé dans le dosage, ce qui fais que je suis monté, mais bien monté, je n’ai jamais ressenti un seul effet bénéfique de ce traitement.
En revanche j’ai eu d’autres effets secondaires, qui eux étaient bien moins sympathique, je dormais déjà beaucoup avec les opiacés, sauf la nuit bien entendu mais là c’était impressionnant alors pour tenir le coup je prenais des opiacés qui eux me stimulaient, sans eux je m’écroulais.
(Je sens que là vous êtes un peu perdu, il ne dormait pas la nuit mais il dormait déjà beaucoup avec les opiacés, vous vous dites, ce qui est normal je pense).
Là une petite explication s’impose, quand je prenais les opiacés je devenais invincible, plus de fatigue et tout allait bien même si ce n’était pas le cas du tout, c’est une fois que la descente s’opérait que la fatigue se faisait sentir, comme la fatigue arrivait le manque la suivait juste derrière, ce qui entraînait une reconsommation.
Il m’arrivait de m’écrouler de fatigue, néanmoins j’étais assez vite réveillé par le manque du produit, voilà j’espère vous avoir éclairé.)
J’avais aussi perdu toute ma virilité, la libido sous opiacés n’était déjà pas terrible mais là c’était le summum, j’avais une érection tous les 36 du mois, je ne me reconnaissais plus, j’avais 32 ans et j’étais fini, sexuellement parlant je n’étais plus rien.
Je gonflais de partout, j’étais arrivé à perdre du poids en 2003 que j’ai très vite repris en 2004 avec ce traitement.
Et puis un jour, j’ai eu l’immense surprise de me rendre compte que j’étais devenu complètement accro à ces médicaments, je ne vous dis pas comme j’étais heureux de découvrir cela.
Fin 2004 nous avons eu un coup dur financièrement, ce qui fait que je ne savais pas me payer le traitement, ni même aller m’acheter des opiacés, je suis donc tombé à sec, j’ai vite compris ma douleur, je suis resté une semaine comme ça, cette semaine je m’en rappellerai toute ma vie, je vous le garanti, d’autant plus que ce n’est pas arrivé une fois.
Mon épouse ne comprenait pas, mon fils non plus, ils me voyaient tous les deux très mal mais comment leur expliquer que je devenais complètement fou en moi, je n’arrivais plus à aligner trois mots, je tremblais, ma mâchoire bougeait toute seul, en fait je claquais des dents tout le temps, sans même avoir froid.
J’avais aussi la sensation de sautiller sur place, j’essayais de maîtriser mais c’était au dessus de mes forces, c’était comme une force extérieure qui me manipulait.
A cela s’ajoutait le manque d’opiacés, le manque physique qui se traduisait par des crampes nocturne et diurne, c’était comme si mes membres se tordaient entre eux dans une douleur inhumaine, à ça il fallait rajouter la dysenterie, je me liquéfiais de partout, ça me sortait par le nez, bref je n’étais pas très bien pour ainsi dire.
Si je n’avais eu que cela, je me serais estimé heureux mais il y a pire que le manque physique, il y a le manque cérébrale, celui-là est tenace, il ne me lâchait pas une seconde quoi que je faisais, il était là .
Je ne pensais qu’à ça 24h/24h, les opiacés, la codéine, il me faut de la codéine, je raclais les fond des bouteilles de sirop qui trainaient un peu partout chez moi, je les rinçais à l’eau pour en avoir un peu, tout ça pour calmer ce craving incessant.
J’étais prisonnier et esclave de ce craving, c’est lui qui me commandait, quand j’avais l’argent, je ne pouvais pas faire autrement que d’aller acheter de la codéine, c’est elle qui régissait toute ma vie, à ce moment là je ne comprenais évidemment pas ce qu’il m’arrivait, je savais juste que sans les opiacés je ne pouvais pas vivre, je m’étais rendu à la dure réalité que j’étais pris eu piège par les opiacés, j’avais abdiqué face à eux.
Après il y a le psychique qui travaille, je n’avais plus du tout d’estime de moi, je me trouvais lamentable, sans volonté, oui quand je regardais sur internet dans l’espoir d’avoir une aide, on ne me parlait que de volonté pour arrêter, c’était très contradictoire parce qu’on me parlait de maladie mais il n’y avait pas de traitement si ce n’était la volonté, pour moi la volonté n’était en rien un traitement.
Début 2005 le miracle se produisit, j’ai su arrêter la codéine vu que j’en prenais toujours de moins en moins de par notre situation financière.
J’ai dur 3 jours après la délivrance totale, si si je vous assure que c’est vrai, je prenais mon traitement à dose de cheval, paroxétine doublée voir triplée, le xanax ben c’était la foire au xanax tous les jour chez moi.
A ce moment j’ai retrouvé du travail, je gagnais bien ma vie donc tout allait pour le mieux, plus de codéine, zéro, nada le rêve quoi.
Sauf que je rebuvais comme un siphon sans fin, et oui je picolais plus vite que mon ombre, je dois dire que ça n’a pas été directement journalier, au début je buvais un verre le weekend mais quand je dis un verre c’est euphémisme, je m’envoyais plus de 30 à 40 bières sur la nuit.
Je terminais mon service du dimanche soir et j’allais directement dans un night shop chercher ma dose de bière, j’y laissais un pognon fou là dedans mais comme tout addict on ne veut pas le voir, j’étais retourné dans le déni.
Puis je n’associais pas mon addiction à l’alcool à celle aux opiacés, j’étais à des années lumière de comprendre cela je ne savais même pas que je buvais pour compenser mon manque d’opiacés, j’aurais pu le comprendre étant donné que j’avais compris que si je prenais des opiacés je savais moins boire, là non j’étais complètement à la ramasse.
C’est bizarre que j’ai pu le comprendre dans un sens mais pas dans l’autre, je pense que c’est du au fait que j’ai cherché longtemps à me défaire de l’alcool que je n’affectionnais pas du tout, de par le fait qu’il donnait un état d’ébriété qui se voyait, c’est le moins qu’on puisse dire, en revanche j’affectionnais particulièrement les opiacés, parce que eux n’avaient pas cet inconvénient, ils en avaient beaucoup d’autres mais qui ne se voyaient pas trop.
Néanmoins ces deux produits avaient le pouvoir un comme l’autre de réguler ce fameux déficit en GABA-B, il était normal que si un me manquait l’autre devait inévitablement prendre sa place.
Cette trêve d’opiacés aura duré 4 mois, je pouvais même passer devant une pharmacie cela ne me faisait plus rien du tout, je n’y pensais même plus pendant ces 4 mois, à part que j’étais mal dans ma peau de reboire comme je le faisais et puis il y avait un toujours ce mal être en moins ce vide en moi que je ne m’expliquais pas, je le vivais enfin je le subissais à vrai dire.
Comme je ne voulais pas retourner dans l’alcool 4 mois après j’ai repris des opiacés me disant que je n’ai mis que trois jours pour m’en défaire donc c’était tout vu, je reprenais des opiacés pour arrêter l’alcool ensuite j’arrêterais les opiacés comme je l’avais fait la première fois, voilà emballé c’est pesé.
Je voyais ça d’une simplicité enfantine, néanmoins je rêvais tout éveillé car si cela c’était passé comme tel, vous imaginez bien que je ne serais pas ici sur un forum qui parle du baclofène.
J’ai replongé dans les opiacés puissance 1000 pendant deux an, oui, oui une véritable foire aux opiacés 24h/24h, à la louche que je prenais, la codéine, le tramadol le sirop à la codéine pff fini ça, je prenais maintenant du sirop dit « anti trachéite » le truc bien puissant qui me mettait tout de suite « à l’aise ».
J’absorbais plus de 16 grammes de codéine par jour, encore là je parle d’un minimum, j’étais loin de faire cela pour mon plaisir, je peux vous l’assurer.
Alors oui je vois déjà les gens bien pensant qui pourraient me dire, « oui mais il ne fallait pas retoucher aux opiacés, tu as fait une connerie » enfin bref le genre de paroles que les personnes qui n’y connaissent rien du tout pouvaient dire.
Je voudrais bien voir comment ces gens bien pensant réagiraient s’ils avaient ne fut ce qu’une journée de manque à vivre, le « craving » ce mot tellement devenu à la mode dans le monde de l’addiction.
De plus voyant que le traitement que mon médecin me donnait ne faisait pas du tout effets, j’ai tout simplement stoppé les frais, non sans mal c’est certain mais avec les opiacés j’ai le sentiments de ne pas en avoir trop bavé, enfin je crois parce que si je n’avais pas eu les opiacés pour m’aider, je n’ose même pas imaginer les effets que j’aurais pu avoir à l’arrêt de ce traitement, bon j’avoue je l’avais quadruplé aussi, dans l’espoir que ça fonctionne mais je ne suis resté qu’avec mon espoir et rien d’autre.
J’ai laissé comme ça pendant plus de deux ans, à aller chercher ma drogue dans toutes les pharmacies possible, là où on ne me connaissait pas trop, je me faisais oublier d’un coté puis quand ça devenait trop chaud de l’autre je revenais dans celles où je m’étais fait oublier.
Cette mascarade à duré plus de deux ans, sur l’entre fait j’avais changé de médecin traitant, j’en avais trouvé un qui me lâchait de temps en temps de belles ordonnances d’opiacés, ben oui il faut savoir que pour bon nombre de médecins les opiacés médicamenteux ne sont pas de la drogue mais des médicaments, c’est complètement dingue mais où sont-ils, sur quelle planète vivent-ils ?
À un moment il faut ouvrir les yeux, la codéine, le tramadol, le dextropropoxyphène, le dextrometorphane, buprénorphine j’en passe et des meilleurs sont des drogues dures, très dures au même titre que l’héroïne, je suis loin d’exagérer mais vraiment loin, un opiacé quel qu’il soit absorbé de n’importe quelle manière, une fois dans l’organisme est métabolisé en morphine pure, ben si on comprend ça on comprend aisément que tous opiacés sont des drogues dures, pas besoin de d’avoir fait médecine pour comprendre ça.
Tient pour le sevrage alcoolique on prescrit du naltrexone (Revia®), c’est un opiacé aussi au même titre que le nalméfène (Revex®) qui est aussi un opiacé donc les médecins (dont le bon docteur Batel) et les laboratoires pharmaceutiques n’y perdent pas le nord, une personne addict à l’alcool pas de soucis monsieur, on lui donne des opiacés comme ça elle ne boira plus, ensuite on lui retire le naltrexone pour qu’elle ne prenne plus rien, a-t-on soigné quelque chose là ?
Pour ma part on a rien soigné du tout, la personne est rendue à son triste sort qui est la rechute assurée, après on lui parle de volonté pour bien se foutre encore un peu plus d’elle, tout ça parce que il faut faire du pognon, ni plus ni moins.
Je connais des héroïnomanes abstinents qui ont rechuté tout simplement parce qu’un médecin leurs a prescrit de la codéine pour un mal de tête, de toute façon ces personnes auraient rechuté tôt ou tard car l’abstinence est une torture sans nom, néanmoins le fait est que les médecins se voilent la face vis-à -vis des opiacés médicamenteux, une simple ordonnance détruit une vie entière, vous pouvez me croire.
Un exemple que j’ai vécu, mon médecin qui savait que j’étais addict à la codéine m’a prescrit un jour un anti douleur pour un mal de dos et comme j’étais déjà sous baclofène il me dit, lisez bien ça « je ne te prescris pas de codéine pour ton dos car on ne va pas tenter le diable, mais je te mets du zaldiar® c’est totalement autre chose, tu verras ça marche bien »
Pour information le zaldiar® c’est du paracétamol couplé à du tramadol ce dernier étant un puissant opiacé, vous voyez de quoi je veux parler quand je dis que les médecins n’ont encore pas bien compris ce qu’ils font avec leurs ordonnanciers.
J’ai pris ce zaldiar® puisque j’étais et je suis guéri de mon addiction avec le baclofène, néanmoins imaginez un instant que des médecins agissent comme ça avec des gens qui eux n’ont pas le baclofène, ben ça détruit une vie tout simplement.
Début 2008 j’en avais assez de cette vie qui n’était qu’en fait une survie, je sentais que j’allais y laisser la vie c’était une évidence, à prendre de la codéine à ce rythme là ça n’était plus possible néanmoins le pire était le paracétamol qu’il y avait avec, le paracétamol cette substance en vente libre qui est pourtant si dangereuse.
Je m’infligeais des doses de paracétamol incroyable, j’avais une odeur de rat crevé dans la bouche et dans les narines en permanence, j’avais même appris à aimer cette odeur elle était devenue le signe que j’avais de la codéine dans le corps.
Là aussi il y a une chose qui m’interpelle, le paracétamol est une substance pour laquelle on a fait tant de publicité dans les années 90, pourtant il est très dangereux c’est la substance la plus utilisée dans certains pays comme l’Angleterre pour commettre des suicides.
Il faut savoir que pour certaines personnes 8 grammes de paracétamol suffisent pour les tuer dans d’atroces souffrances, le foie se détériore en deux jours et cela est irréversible, 8 grammes c’est 16 comprimés de 500 mg, je prenais entre 4 à 6 boites de 16 comprimés dosés à 400 mg par comprimés, je vous laisse faire le calcul.
Je suis encore en vie, je ne sais pas je dois être béni des dieux ou un truc dans le genre, bref je suis bien content d’être encore là , j’ajouterais même que ça ne me déplaît pas du tout.
Donc début 2008 je retourne voir mon nouveau médecin traitant, je lui explique mon problème, je lui explique le premier traitement que mon ancien médecin traitant m’avait donné mais qui n’avait pas eu d’effets du tout, là lui me dit « oui c’est normal ce qu’il t’a donné ne pouvait pas fonctionner, en revanche moi je vais te donner un traitement tu verras avec ça tu seras tiré d’affaire »(j’avais déjà entendu ça quelque part le « tu seras tiré d’affaire »).
Son super traitement n’était en fait qu’une pâle copie du premier que j’avais reçu, c'est-à -dire antidépresseur et benzodiazépines, mais il paraît que les siens étaient mieux que ceux du premier, mon médecin m’a dit que le premier traitement n’était pas assez fort donc lui m’y avait mis la dose.
Donc je prends son super traitement et j’attends les effets bénéfiques, un mois, deux mois RIEN, je lui en parle, là il me dit on va passer à la vitesse supérieure et il me prescrit du valium, et moi ben je prends et surtout j’attends, un mois, deux mois RIEN, je me bombardais pareil d’opiacés en tout genre, le manque se faisait toujours de plus en plus ressentir, j’étais retourné comme avec l’ancien traitement, quand je tombais à court de ce super traitement, j’en bavais mais je peux vous dire que j’en bavais GRAVE, l’effexor est le pire antidépresseur que j’ai connu.
L’effexor n’a jamais eu aucun effets bénéfiques sur moi, par contre je n’en ai jamais autant bavé qu’avec cette MERDE (désolé pour le mot mais il est dans le dictionnaire), vu qu’il n’avait aucun effets bénéfiques sur moi, je tombais souvent à court évidemment je ne pensais pas souvent à aller renouveler mon traitement, néanmoins j’étais vite rappeler à l’ordre, le premier jour ou je n’en prenais pas tout allait bien, le second jour là ce n’était plus pareil plus rien n’allait bien, je vivais un enfer sur terre je n’exagère pas du tout, un enfer sur terre est bien le terme exact.
Je commençais par me sentir complètement vide, j’avais le cerveau comme dans un bocal rempli à moitié d’eau, quand je bougeais la tête tout vacillait autour de moi, quand je tournais la tête j’avais vraiment l’impression que mon cerveau continuait de bouger hors que la tête, elle, elle était immobile, j’avais des nausées mais pas des nausées de Mickey, des nausées du genre que le l’estomac allait me ressortir par la bouche.
Je suis même tombé à court d’effexor début janvier 2009 pendant tout un weekend, je m’en souviens très bien parce que pendant ce weekend j’avais une pneumonie, alors déjà la pneumonie ce n’est pas marrant mais en manque d’effexor, je peux vous dire que j’ai déguster convenablement.
Bref toutes des joyeusetés que j’imagine que tout un chacun rêverait d’avoir, ça s’arrêtait pas là il y avait aussi les effets secondaires, je gonflais à vu d’œil, si l’on m’avait émasculé ça aurait été pareil je n’avais plus aucune érection, quand je dis plus aucune c’est plus aucune, j’étais livide complètement à coté de mes pompes, bref envie de rien sauf d’opiacés, terrible le super traitement là aussi j’ai augmenté les doses pour avoir un hypothétique effet bénéfique mais une fois encore je n’ai rien senti venir, ou alors je ne devais pas être présent quand il est venu (humour).
Ensuite il y a les benzodiazépines que me prescrivait mon médecin traitant « à la pelle », avec ces fameux petits cachets j’étais d’une nervosité incroyable, oui je ne voulais pas dormir moi mais j’étais cassé avec ça, néanmoins j’en prenais quand même pour calmer le manque de ces cachets, ah oui parce que à part me faire dormir ils ne faisaient rien d’autre, si ce n’est que si je tombais aussi à court j’étais aussi manque, quand commence à tourner en rond ça n’est jamais près de s’arrêter, ça n’est jamais pour une courte période.
Il y a quelque chose qui me révolte mais là j’ai la rage, pourquoi mon médecin traitant m’a-t-il prescrit ce « super » traitement qui n’était en fait qu’un copier/coller du premier, parce que à ce moment là je n’y connaissais rien en médicament, les benzodiazépines, antidépresseur, tout ça m’était inconnu, moi je prenais ce qu’on me donnait.
Pourquoi les médecins se foutent de nous comme ça, si le premier traitement n’avait pas fonctionné, pourquoi en refaire un exactement le même, qu’en attendait-il, qu’attendait-il, un déclic, un miracle ?
Pourquoi me faire souffrir autant avec toutes ces dépendances qui n’ont servi à rien, on m’a traité pour une dépression que je n’avais pas, mais pourquoi ????
Le plus effarent est que jamais, non jamais on ne m’a prévenu que tout ce qu’on me donnait était des drogues dures, aucune mise en garde, j’ai appris à mes dépends croyez moi je n’étais pas le seul dans ce cas là .
Maintenant je pense et suis convaincu que certains médecins se foutent pas mal du résultat de certains patients, le fait est qu’ils prescrivent et advienne que pourra, un effet placebo peut être ?
Dans l’addiction qui est pourtant reconnue comme étant une maladie, on fait encore beaucoup trop culpabiliser le patient, des discours du genre « mais pourquoi tu prends autant de d’opiacés » j’en ai eu des tas, moi je ne voulais pas savoir pourquoi je les prenais à ce moment là , je voulais savoir comment ne plus les prendre, oui ça je voulais le savoir manifestement les médecins n’avaient pas la réponse alors ils me répondaient par une autre question, en me faisant bien culpabiliser.
Voyant que le « super » traitement ne fonctionnait pas du tout, tout comme le premier, j’ai cherché autrement à me sortir de cette addiction aux opiacés et celle à l’alcool sous-jacente.
J’ai cherché après des associations qui s’occupaient de toxicomanes, oui voilà toxicomanes en fait n’ayons pas peur des mots, j’étais bien un toxicomanes.
J’ai en effet trouvé une pas très loin de chez moi, je prends immédiatement contact avec l’association en question et prends aussitôt un rendez-vous, qui plus est l’a consultation ne me coûtait qu’un euro et cinquante centimes, pas de quoi fouetter un chat.
J’arrive là -bas, effectivement j’étais au bon endroit nous étions tous dehors pour fumer notre cigarette étant donné qu’à l’intérieur cela était interdit, je fais un rapide tour d’horizon pour me rendre compte que toutes les personnes présentent avec moi étaient toutes hormis le personnel en plein craving, ils dansaient tous sur place à zyeuter pour voir à quand ça allait être leur tour.
Il n’y en avait pas un seul qui avait encore des ongles aux doigts, mis à part le personnel bien entendu, moi je suis là et j’attends jusqu’à ce que vienne mon tour.
Je monte dans un immeuble style maison de maître pas très bien entretenue, là je rentre dans une pièce où il y avait une table qui faisait office de bureau et une dame m’y attendait, c’était un médecin généraliste qui venait là pour « aider » les toxicomanes, enfin aider était vraiment un bien grand mot.
Je commence à expliquer mon cas, je donne le traitement que j’avais, sur le traitement rien à redire, elle avait l’air de dire que c’était ce qu’il me fallait, après elle me dit : « voilà la codéine ce n’est pas si terrible que ça avec un peu de volonté vous allez pouvoir arrêter sans problème ».
Là elle me refait le même schéma que mon ancien médecin traitant, c’est dire qu’elle va me prescrire de la codéine et diminuer petit à petit, elle me fait passer de 75 comprimés par jour de codéine à 10 comprimés, elle me dit : « vous allez voir ce que vous prenez en plus de ces 10 comprimés votre corps ne les absorbe pas, la codéine au dessus de 10 comprimés ne sert plus à rien alors que vous en preniez 10 ou 75 ça revient au même . »
Elle ne se foutait pas un peu de moi là non, elle s’est complètement payé ma tête, la médecine dans toute sa splendeur d’ignorance de l’addiction, vous imaginez bien que c’était un gros mais alors un très gros mensonge son truc de 10 comprimés, comment peut-on prendre les gens pour des cons aussi ouvertement que cela ?
Ensuite juste après la consultation je devais aller voir un psychologue, je ne vous explique pas le psychologue, le mec pas méchant du tout il me demandait comment j’allais puis ce que je voulais faire de ma vie, je lui ai répondu le classique, du genre me soigner et repartir du bon pied, là -dessus il m’a dit « ok Pascal et ben on se revoit la semaine prochaine ok » ? Et moi bien entendu je lui ai répondu pareil, je n’allais pas lui dire que ce qu’il faisait ne servait à rien quand bien même c’était vrai.
Bref je sors de là avec une ordonnance de codéine pour une semaine à raison de 10 par jour, j’avais à ce moment là comme qui dirait le temps de voir venir, oui parce que en tant d’addict on voit l’avenir à très court terme, en fait je vivais de craving en craving, quand je calmais mon craving je me foutais pas mal de celui qui allait arriver juste après, l’important était que celui qui était présent était calmé.
Et toutes les semaines j’allais là -bas, je voyais les même têtes qui venaient chercher leurs drogues légales, c'est-à -dire subutex et méthadone qui pour info sont tout deux de l’héroïne sous forme médicamenteuse au même titre que la codéine.
Sauf que les ordonnances que le médecin me faisait ne tenaient jamais une semaine les 80 comprimés prescrits étaient avalés en moins de deux jours, ensuite c’était de nouveau la farandole des pharmacies pour trouver le reste de ma came.
Jusqu’au jour ou j’ai dit au médecin de cette association que le système de baisser ne fonctionnait pas, que je n’avais pas assez de « volonté », là elle m’a répondu, nous allons agir autrement, elle a écrit un petit mot sur l’ordonnance et là la pharmacie ne pouvait plus me délivrer que ma dose journalière de codéine, chaque jour je devais donc aller à la pharmacie chercher mes 8, plus 10 mais bien 8 comprimés de codéine pour ma journée.
Elle avait baissé mon quota sans même me le dire, pour encore mieux se foutre de ma troche, en parallèle elle m’avait prescrit du risperdal et du bromazépam (lexomil®) en plus du valium que je prenais déjà et de l’effexor 300mg/j.
Là je peux vous dire que je suis assez robuste, néanmoins je m’effondrais littéralement, mes jambes en étaient coupées net, je n’avais plus l’impression d’être un patient mais bien cobaye, je voyais bien que cette charmante dame ne savait que faire pour me soigner, d’ailleurs avec le recul je ne lui en veux pas.
Je tiens juste à dire que depuis ma guérison, j’ai mis au courant cette association de la trouvaille du professeur Olivier Ameisen, ils n’ont même pas daigné me répondre ça fait de ça un an, j’ai retéléphoné pour savoir ce qu’ils en pensent, je n’ai jamais pu avoir un responsable au téléphone, j’ai juste eu une personne, qui m’a dit que j’étais un très bon vrp, c’est dire l’importance qu’ils ont porté à ce que leur ai dit.
Je suis allé à cette association pendant 6 mois, après j’ai compris qu’ils étaient tout aussi impuissants que mon premier médecin traitant et que celui que j’avais à ce moment là , qui lui est devenu actuellement mon prescripteur de baclofène.
J’ai donc continué mon chemin en quête de solution à mon problème, dont je n’avais pas la moindre idée que ce problème n’était en fait qu’une simple maladie.
J’ai recommencé mon manège des pharmacies en France, en fait non pas des pharmacies mais d’une pharmacie, oui j’allais toujours à la même pharmacie, j’allais chercher 60 boites de codoliprane® par semaine à la même pharmacie qui se trouvait juste après la frontière française, je n’ai pas cherché plus loin je m’étais arrêté à la première sur ma route.