L’alcool… comment il est venu…
Je me lance.
-- L'enfance.
Pas de fonds de verre quand enfant.
Ados non plus Le seul alcool absorbé parfumait les plats de môman. Ah..., sa chantilly avec une pointe de rhum, celle, quand il y en avait trop, que je déposais en deux cuillers sur mon café et qui me laissait de fines blanches moustaches odorantes.
-- Ado.
A partir de 16 ans, l'alccol apparaît lors des soirées avec les copains et les copines. Téquila, whisky, gin, vodaka... Hop, une rasade, un peu de jus de fruit ou de soda, de la glace et tu sirotes. Ta timidité se lève, tes complexes s'évaporent. Tu te sentirai beau même.
17 ans, première cuite : je tiens la bouteille de gin. Assis en cercle dans un jardin au cours d'une soirée, nous discutons. Avec nous le monde sera plus beau. Voilà les problèmes auxqels il faut s'attaquer. Hardis les gars ! La bouteille est alors levée devant tes yeux, vide. Elle te nargue. Elle t'as eu. Tu ne le crois pas. Tu l'as vidé. Seul. Les copains rigolent, une copine tord le nez. Aussitôt la tête te tourne. ET le gin ressort rapidement. Depuis, plus de gin.
-- Les années étudiantes.
18 ans, ça y'est, mes sacs sont faits. Je pars à Lyon. Seul pour la première fois vraiment sur une année.
L'école, les potes, les fêtes mais pas d'habitudes.
Le mal être.
Une sale agresssion. Une TS. Une dépression.
Tu relèves la tête. OK Cette année là est foutue. Tu redoubles. ET la la vraie bande de potes ! Ceux qui sont à mon mariage, ceux qui seront mes témoins et les marraines de mes filles. Celle qui me regardera dans les yeux pour me drie une vérité. Mais je brûle l'étape. J'y reviens.Donc les vrais
-- Donc les vrais potes
Tu sors plus, tu fais plus la fête. T'es grand, t'es fort. Tu n'as plus peur.
Les soirées pétard, la déconne et les études qui avancent.
C'est bon le rhum, pis au whisky, je préfère le whiskey maintenant.
Des cuites oui, pas mal. Combien ? Je ne sais pas.
Mais oui l'alcool devient insidieux et toi tu captes pas.
Quelques passages par chez papa et maman. Le soir, j'adore le cinéma de minuit sur la 3. Alors casque sur les oreilles, papa et maman dorment, et tiens, si je me servais un petit verre ?
Pan, fin du 1er acte.
L'alcool est là. Saloperie rampante.
-- Adulte - célibataire.
26 ans, premier job. Paris. Célibataire. Mon appart'. Fêtes ! Les copains des études sont eux aussi à Paname.
Nouveaux amis. Première bécane. Et là première réflexion: toujous sobre quand en selle.
Seul le soir, comme étudiant, mais seul aussi: pétard et bouteille.
Tiens, pourquoi ?
Pas le déclic. Une réflexion.
-- Adulte - plus célibataire


.
Je LA rencontre.
Elle est belle. Elle est fine. Elle m'enchante. Le coups de foudre.
Mais non pas la bouteille !

Ma douce.
Et hop, on part ensemble.
Par contre, l'alcool est dans ma poche. Saloperie.
Marre de Paname descente à Lyon.
Contents ! Ma douce et moi nous installons aux confins de Croix Rousse.
Cool, les copains descendent aussi les uns après les autres !
Fêtes !
-- La famille s'agrandit.
Putain ca fout les boules d'être père.
C'est moi qui vait devoir assurer pour tous ces jolis sourires ? Rhââââ...
Aller, plus de pétards !
Déprime. Arrêt maladie. Je relève la tête.
Prises de challenge au boulot. Je suis fort merde ! je vais leur montrer, refaire le monde ! Hardi mon gars !
Mais pu... c'est dur. Aller, ce soir une petite bière sur la terrasse de l'appart', pis une autre.
Ah tiens, y'en a plus?
Boaf, pas grave j'en achéterai demain.
-- Premier investissement immobilier
Ah ! Je réussis ! Alors je m'établis, histoire de rembourser un crédit plutôt que de payer un loyer.
C'est toujours du pognon à verser mais t'as l'impression de placer pour le petit minois.
Nouveau gros challenge au boulot.
On me passe la main dans le dos: hardi mon gars...
Sauf qu'en fait la main me pousse à accélérer, à donner plus, à travailler plus, pour boire plus !
Raté.
Ratés.
Nouvelle dépression.
Mais bon, pas grave, je relève la tête et go.
Plus la main dans le dos. Je déchire. Ca carbure du feu de dieu. Je réussis. Champion !
Ca se fête non !
-- Le premier vrai déclic. 2005
Cool les potes ! je l'ai fait mon Everest, enfin ma roche de Solutré.
Eh, t'as vu ? Aller santé !
Un autre ? Santé !
Ah pu... la barre dans le crâne.
Je m'escampe et vais me cacher cuver.
3 jours plus tard, le téléphone sonne. Oui ? Bien sûr on peut manger ensemble demain midi ! Cool !

Ah sympa le restau non ? T'as un truc à me dire ? Oui vas-y

.
Je ne viens plus chez toi ? J'ai déconné grave ? Faut que je me calme ?

M...

Ben oui, t'as raison...
Retour à l'appart.
Je bois trop chérie ?
Quoi alcoolique ?
Non mais pis quoi encore ! Cloche tant que t'y es ! Colère.
Docteur, vous avez un truc pour ne pas boire ? Espéral ? Joli le nom. OK je prends ! Sauf que ce truc te rend malade comme un chien si tu bois une goutte. Poubelle Espéral.
Et puis l'alccol est là, les bouteilles se suivent.
Mes prises se rapprochent mais surtout bières et alcool fort le WE. Et bitures.
-- La famille s'agrandit.
On quitte la ville.
Petite maison à la campagne.
Les enfants courrent autour de la maison.
Burn out au boulot. Arrêt maladie.
Putain mais c'est quoi ces arrêts à répétition. T'es faible ou quoi ? Aller mon gars, relève toi !
Pastis, bière, rhum, whisky, je me fais doucement encerclé et tout devient prétexte.
Mon couple bat de l'aile ? Hop un verre qui font trois ! Et plus.
Putain je bois trop !
Je suis alcoolique ? Oui ! Et alors ! Fais pas ch...
Docteur, je bois. Ca me fait mal et je veux pas perdre ce que j'ai construit. Que faire ?
Un alcoologue ? OK
Et voilà comment j'ai su que j'étais malade.
Depuis, de nouveaux vrais potes sont entrés dans mon cercle.
Merci à la marraine de ma fille qui m'a dit en face pour la première fois quand je déconnais.
Merci à la marraine du fils de ma femme (putain c'est long ça), qui m'écoute sans me juger.
Merci à Lapin qui parle avec moi de mon problème et m'encourage
Merci à vous les vrais potes qui me disent que je suis un mec bien et que j'ai pas besoin de ça pour être beau.
Merci ma douce d'être là et nous être retrouvés.
Et merci à vous qui me lisez et qui m'encouragez.