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Enquête solidarité 1 - Le point de bascule

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Avatar de Sam70
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  Lien vers ce message 17 Juillet 2013, 12:16






Bonjour,

Il y a en France 2 millions d'alcoolo-dépendants. 80% d'entre eux ne veulent pas se soigner. Ils se répartissent principalement en deux groupes :
1 - Ceux qui ont essayé ou savent que les traitements classiques ont un taux d'échec de 70-80% et n'envisagent pas l'abstinence volontaire et ne connaissent pas encore le Baclofène. Le battage médiatique et les réseaux sociaux vont les y aider. Mais ils sont déjà dans une dynamique de guérison.
2 - Ceux qui sont encore dans le déni. Pour eux, ce n'est pas la révolution médicale du Baclofène qui va les changer. Tant qu'ils ne prendront pas conscience, qu'il n'accepteront pas leur problème, leur maladie, ils resteront alcooliques.

Je pense que l'une des clefs pour aider le second groupe est de mieux comprendre le point de bascule entre déni et conscience (dès qu'il y a conscience, il y a ensuite volonté de se soigner). Ce point de bascule, nous l'avons connu.

Ce fil s'adresse aux guéris, aux fraichement libérés, aux alpinistes du seuil de délivrance ainsi qu'à leurs compagnons de vie, parents et proches. Il a pour objectif de mieux connaitre l'origine, le mécanisme de ce point de bascule. Quelle a été l'élément déclencheur ? Comment et d'où est-il venu ? Y-en-a-t-il eu plusieurs ? Pourquoi la catalyse a-t-elle eu lieu à ce moment ou sur cette période et pas avant ?

C'est une enquête qualitative sur l'origine de notre renaissance que je vous propose de partager en ligne. Peut-être nous servira-t-elle à provoquer cette prise de conscience chez un proche, ou même un inconnu ...

Je tient une synthèse régulière de vos réponses ci-dessous.

Portez vous bien,
Samuel
Message édité 7 fois, dernière édition par Sam70, 27 Juillet 2013, 13:41  

http://www.o-ameisen.org/
sblaise@o-ameisen.org
 
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Avatar de Sam70
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  Lien vers ce message 17 Juillet 2013, 12:38
Tout a commencé à 12 ans, en 1982. Année 2006, mes addictions entraînent des comportements incompatibles avec les groupes pour lesquels je bosse. J'ai de moins en moins de temps pour consommer alors que j'en ai de plus en plus besoin. Je me rend compte de mon emprisonnement : pas possible de rester plus de 36 heures clean. Fausse solution, je crée ma société. Fausse bonne idée car elle génère rapidement du cash que je détourne pour financer mes addictions. C'est reparti de plus belle, plus grave. J'oublie. Printemps 2010, différents problèmes de santé + hospitalisation directement liée aux excès = doutes sur le fait que quelque chose ne tourne pas rond. Mais quoi ? L'alcool, la cocaïne, le tabac ? Non, je contrôle .... ou plutôt je contrôlais avant, bien avant. Mais maintenant ça prend une sale tournure. J'en ai besoin tous les jours ... et depuis plusieurs années.
Eté et automne 2010 : dubitatif sur ce que l'on m'a dit à l'hôpital : déni. Mais néanmoins tracassé donc consultations de médecins juste pour confirmer le diagnostic de la dépendance. Bon, ils disent tous que je suis positif. Vérification auprès de mes amis d'enfance = aveux honteux d'une réalité savamment cachée. Les jugements sont sans appel : je suis alcoolique-toxicomane. Pas facile à entendre car eux je leur fais confiance.
Automne 2010 je m'approprie ce que m'ont dit les médecins, mes amis, ma famille. Prise de conscience lente mais pleine. Je commence à m'observer dans mes comportements, états, autodestructions. C'est clair maintenant, je suis prisonnier de moi-même, malade. La mort est au bout de ce chemin. Il y a urgence à casser le schéma.
Hivers 2010 - hiver 2011, alternance des traitements classiques, AA, cures et rechutes chaque fois plus noires. Noël 2011, découverte du baclofène. Début du traitement le 07 janvier 2012. Libération le 22 janvier 2012 à 340 mg.
Aujourd'hui 80 mg,
La vie est belle.
Message édité 2 fois, dernière édition par Sam70, 02 Novembre 2013, 20:57  

http://www.o-ameisen.org/
sblaise@o-ameisen.org
 
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Avatar de fraggle (GUERIE)
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  Lien vers ce message 20 Juillet 2013, 8:49
J'ai décidé de me soigner le jour où ma fille m'a dit:

"Je sais ce que tu bois: c'est du vin"

Biz
Isa


Indifférence à 300mg
Mon histoire ailleurs ..
Mon histoire ici ..
 
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Avatar de Sylvie
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  Lien vers ce message 20 Juillet 2013, 9:44
Pour moi cela a tout simplement été la lecture d'un article baclofène en avril 2009.
J'y ai cru de suite.
L'abstinence était pour moi impensable, impossible.
Je n'avais aucune envie d'utiliser ma volonté pour cela.


Merci mille fois à celui qui a eu la générosité de partager sa découverte avec nous ...

A lire pour comprendre ce qu'est le baclofène.
Notre livre Baclofène la fin de notre addiction, les alcooliques ne sont plus anonymes ....
 
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Avatar de Julie Maurice
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  Lien vers ce message 20 Juillet 2013, 10:00
Exactement pareil que Sylvie. A la virgule près!
 
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Avatar de Pierina
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  Lien vers ce message 20 Juillet 2013, 10:12
Je savais que j'étais dépendante mais aucune possibilité de me soigner sans abstinence complête et cela je ne le voulais pas.
Une info dans le journal de 20h m'a fait saisir la balle au bond. Je me suis dis c'est ce traitement ou rien.
La suite : Internet....Forum.....etc.....Guérison.
Exactement comme Sylvie excepté pour elle le forum http://www.baclofene.com/images/smileys/fsb2_ouais.gif
Pierina


Chi va piano, va sano e va lontano....
Réussite le 10 novembre 2012
 
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Avatar de Alain522
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  Lien vers ce message 20 Juillet 2013, 11:08
Pour ma part une injonction de justice m'a obligé de me soigner.

3 cures classiques et rien. Puis un jour on me parle du Bacloféne,

un petit tour sur le net et pour moi c'était certain que j'allais guérir.

En cure on t'annonce 70 à 80% de rechutte, je me suis toujours situé dans ces 80%.

Idem pour le baclofène , mais là c'était dans les guéris.

Bientôt 13 mois d'indifférence totale.


La vie c'est gratuit je vais me resservir et ce sera toujours pareil.
Moi je me couche avec le sourire."Grand coeur malade"Patients
 
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Avatar de Valerie27
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  Lien vers ce message 20 Juillet 2013, 11:35
Moi, j'ai roulé 100 kms, de nuit et ivre... Avec mes 3 enfants dans la voiture, les 2 petits dormaient et ma grande fille me me surveillait...

Je refais souvent ce trajet dans ma tête, et je ressens toujours le même malaise.

C'était il y a 18 mois, dans la semaine qui suivait j'étais inscrite sur le forum...
 
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Avatar de moriarty
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  Lien vers ce message 25 Juillet 2013, 0:12
Lors d'une soirée alcoolisée chez des amis de ma compagne, j'ai une une crise d’agressivité suivie d'un "black out".
Dans la nuit je leur ai écrit un sms leur disant que j'étais désolé et que ce n'était pas la première fois et que quand ça m'arrivait c'était des angoisses perso qui remontaient et que ce que je disais ou faisais n'avait rien à voir avec les gens qui étaient là, que je devais à présent m'occuper de mon problème avec l'alcool.

C'était la première fois que je formulais les choses et que je m'avouais tout ça. La même nuit j'ai dit à ma compagne que je ne voulais pas la perdre...

Dans les jours qui ont suivi j'ai commencé à dérouler l'écheveau du déni, découvrant d'heure en heure l'ampleur des dégâts... Je n'ai pas encore fini de reconstituer l'histoire de mon alcoolisme...

10 jours plus tard je voyais pour la première fois le psy qui me prescrit le Baclofène...

J'avais lu des trucs sur le net et quand il a prononcé le nom du médoc, j'ai ressenti un soulagement: je pouvais poser mon sac!


J'ai longtemps dit "ça me saoule", sans savoir que je détenais là une clé...
 
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Avatar de Daniel
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  Lien vers ce message 25 Juillet 2013, 10:43
Difficile d'établir une seule raison

Des années d'alcoolisation, 3 TS, des accidents sans gravité, une cure obligée par HDT, une famille au bord de l'implosion, un sentiment de déchéance lente et sournoise, une perte de sociabilisation

La mise au point avec ma femme, une discussion plutôt un ultimatum, ma volonté de me soigner mais un sentiment d'échec avec les traitement classiques déjà entrepris

Puis la recherche sur le net, la découverte du forum, l'inscription et le début du traitement

Dès le début la volonté de changer de mode de vie, de casser les habitudes, de faire autre chose, d'être libre


La force qui est en chacun de nous est notre plus grand médecin
 
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Avatar de Sylvie
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  Lien vers ce message 25 Juillet 2013, 13:01
Pour répondre à tes questions Samuel

Je ne sais plus quand j'ai compris que j'étais dépendante.
Tardivement vers mes 50 ans. Je l'ai été bien avant vers 30 ans au maximum et sans doute bien avant.

Je ne buvais pas tant que cela alors j'estimais le pb pas trop grave.
Ce qui a fini par me faire réagir est le fait que je voyais la conso augmenter insidieusement.

En 2008 j'avais décidé d'aller consulter un alcoologue mais l'abstinence me faisait peur alors je tergiversais, repoussé de mois en mois la prise de rdv

Le jour où mon conjoint m'a envoyé par mail le lien vers un article baclo, c'était fin avril 2009, je me suis précipitée sur internet en tapant "baclofene" dans google.

Dévorée tout ce que j'ai pu lire, inscrite sur le seul forum de l'époque, celui d'e santé, puis ruée en Espagne où grace aux posts trouvés sur ce forum je savais que le baclo était en vente libre.
2 premières pharmacies, chou blanc : baclofène inconnu
Merci google : lioresal
3ième pharmacie bingo ..


Merci mille fois à celui qui a eu la générosité de partager sa découverte avec nous ...

A lire pour comprendre ce qu'est le baclofène.
Notre livre Baclofène la fin de notre addiction, les alcooliques ne sont plus anonymes ....
 
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Avatar de Yves Brasey
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  Lien vers ce message 25 Juillet 2013, 21:13
Je savais que j'étais alcoolique depuis plusieurs dizaines d'années... à celles/ceux qui me le faisaient remarquer, je répondais que "non". Juste bon vivant, épicurien, quelques excès de temps à autres...

Je n'y croyais pas moi-même, mais je n'avais pas le choix.

Si j'avais reconnu ma maladie, c'était hôpital, cure de désherbage et abstinence à vie. Je n'en voulais PAS !
- 1) abstinence à vie c'était inconcevable, j'estime avoir le droit et la possibilité de boire de l'alcool lorsque l'envie ou l'occasion se présente. De plus j'aime ça :fsb2_yes: et c'est légitime !
- 2) certains amis ou connaissances ont tenté ce parcours : échecs sur échecs, souffrances à la clé, des morts aussi... non merci ! de plus, je n'avais pas assez de temps pour prendre des vacances avec mes enfants, il n'était pas question que je me fasse enfermer 5 semaines pour finir droit dans le mur !

Février 2010, sur France Inter... coup de gueule de Caroline Eliacheff qui parle d'une grande découverte qui n'arrive pas à percer...
Comme un fou je recherche des informations sur ce médicament... Internet, forum, S&A avec l'article d'Hervé Ratel de 2009... je suis convaincu, je DOIS essayer.
Le 3 mars j'ai enfin une ordonnance. Le 21 mars, soit 18 jours plus tard, à 140 mg, je découvre l'indifférence : la liberté de maîtriser ma consommation d'alcool, comme je maîtrise ma consommation de fruits, de légumes, de viandes, etc...

Depuis, je me bats avec celles et ceux qui comme moi veulent que ce traitement soit reconnu pour se débarrasser enfin de cette maladie dans un contexte de libre arbitre et pas dans une abstinence à vie.

Bonne initiative Samuel d'avoir crée ce fil.
Merci d'avance pour celles/ceux à qui il va servir.

Amicalement,
Yves


"Il est plus difficile de briser un préjugé qu'un atome" ALBERT EINSTEIN "Les miracles ne se produisent que dans l'âme de celui qui les attend" STEFAN ZWEIG. Citations choisies par le Dr Ameisen en préambule de son livre.
 
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Avatar de Esteban
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  Lien vers ce message 25 Juillet 2013, 21:43
Bonsoir Samuel,

Le sujet, pavé jeté à la mare aux canards, que tu lances, me semble digne d’intérêts généraux sur ce forum. Tu comptes publier tes résultats, synthèse de nos réponses par ici, une fois la matière première suffisante? Que signifie tes réponses sous forme de smiley qui ronfle? Les réponses formulées te semblent incomplètes?

Bref, selon moi, les questions fondamentales que tu poses, reposent sur les deux citations ci dessous. Je vais humblement tenter d'y répondre.

"Ce post s'adresse aux guéris, aux fraichement libérés, aux alpinistes du seuil de délivrance ainsi qu'à à leurs compagnons de vie, parents, proches. Il a pour objectif de mieux connaitre l'origine, le mécanisme de ce point de bascule. Quelle a été la nature de l'élément déclencheur ? Comment et d'où est-il venu ? Y-en-a-t-il eu plusieurs ? Pourquoi la catalyse a-t-elle eu lieu à ce moment, et pas avant ?

Lorsque je parle de témoignage qualifié, j’entends l'explication de la période avant la prise de décision de se soigner. Le moment où l'on passe de l'état de dépendance relativement inconsciente à l'état de malade conscient. C'est donc bien avant notre arrivée sur ce forum. Ce moment que l'on peut qualifier de point de bascule car à partir de là, plus rien ne sera comme avant."

« Quelle a été la nature de l'élément déclencheur ? Comment et d'où est-il venu ? Y-en-a-t-il eu plusieurs ? Pourquoi la catalyse a-t-elle eu lieu à ce moment, et pas avant ? » « Le moment où l'on passe de l'état de dépendance relativement inconsciente à l'état de malade conscient. » :

Tout d’abord, la question de temporalité est fondamentale. Le temps nécessaire entre la sortie du sentiment de déni et celle de s’engager corps et âme en nos soins médicaux. Ce laps de temps est très variable en fonction de chacun. Des opportunités à pouvoir rapidement bénéficier de rendez vos médicaux. Pour ma part, ce fut finalement assez rapide. Le déclencheur catalysant ;-) a été une prise de conscience fulgurante, confirmée par des médecins et résultats sanguins, que des prises excessives d’alcool trop répétées pouvaient nuire à mon organisme au point de déclencher une maladie incurable. Une sorte de déclic lié à un fort instinct de survie, envies de vivre avant tout. Pour un résultat inefficace, durant environ 4 ans, par traitements traditionnels : cures en centre de soins d’alcoologie, suivi médicaux en addictologie. Traitements médicamenteux classiques : aotal, revia, esperal, AD, … Ensuite, en septembre 2012, j’ai débuté mon traitement baclofène. Le 4 décembre 2012, j’accédais à l’indifférence envers l’alcool, à 160mg/jour. Je découvrais enfin qu’un traitement pouvait me sortir efficacement des enfers de Baccus. Sans pour autant devenir abstinent totalement à l’alcool comme préconisé dans les centres de cures et en alcoologie. Qui engendre généralement de grandes frustrations, difficilement tenables à terme par le malade alcoolo dépendant. Depuis, ma consommation a parfois augmenté très ponctuellement suite à un choc émotionnel, craving émotionnel, mais les craving physiques quotidiens persistants avant d’atteindre mon indifférence à l’alcool ont totalement disparu. L’alcool ne m’obsède plus biologiquement et mentalement. En cela, mon indifférence est confirmée. Pouvoir apprécié ponctuellement quelques verres de très bon vin attablé en société, limiter efficacement le retour de certaines envies d’alcool parfois, ne plus jamais boire d’alcool fort, par manque d’envie, pas privation, depuis septembre 2012, me semblent définir une indifférence à l’alcool heureuse et assumée.

« Lorsque je parle de témoignage qualifié, j’entends l'explication de la période avant la prise de décision de se soigner. »

Avant la prise de décision, j’étais donné pour mort à échéance biologique de 10 ans maximum par de nombreux médecins.. Depuis le début de mon traitement baclofène, certains rendez vous médicaux, sérieux et attentionnés à l’écoute réelle de mon organisme, malgré certains dysfonctionnements actuels du corps, on m’a apprit que ma constitution physique est robuste, qu’avec moult attentions, efforts et soins réguliers, mon espérance d’existence est longue biologiquement. De quoi rebooster objectivement le bonhomme. A persévérer dans ses efforts de soins, d'efforts biologiques, de recherches et compréhensions médicales actuelles envers ses maux médicaux.

Une nouvelle question, accolées aux tiennes, pour compléter le débat, posée sur ton fil, déjà posée ailleurs [en humble complément, à modifier, retirer, à ta demande si nécessaire] :

COMMENT VIVEZ VOUS VOTRE INDIFFÉRENCE ACTUELLE ? RESSENTEZ PARFOIS DES MOMENTS DE DOUTE ? DES PERTES DE CONTRÔLE MODÉRÉES ?
ET MALGRÉ TOUT UNE REELE DISTANCE ENVERS L’ALCOOL …

Merci d’avance à toutes et tous les « anciens », les indifférents nouvellement apparus, ceux chez qui le baclofène a efficacement fait son œuvre, de venir vous exprimer par ici. Avec vos mots, vos ressentis, vos idées … Avec l’espoir que Samuel est en capacité d'en déduire une synthèse objective et réaliste ... Et à toi Samuel, merci d’avance d’accueillir nos réponses par des phrases, pas des smiley qui prêtent fortement à interprétation … ;-)

Bien BacloCordialement,

Stéphane


"La meilleur façon de s'assurer que l'on abordera la mort sans remords c'est, dans l’instant présent, de se conduire de manière responsable et avec compassion pour autrui" Dalaï-lama

Soyons nombreux et reconnaissants : Adhérez : https://www.baclofene.org/adhesion-a-lassociation/adhesion
https://www.arte.tv/fr/videos/...-la-meditation/
https://nospensees.fr/le-mantr...ue-liberatrice/
https://www.youtube.com/watch?v=h8eIttbSUC4&t=4s
 
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  Lien vers ce message 27 Juillet 2013, 15:23
Yop,

L'enfer de l'alcool. Voilà ce que j'ai vécu. Je me savais pertinemment alcoolique.
Pendant des années je trouvais ça tout ce qu'il y'a de plus classe. J'adorais être alcoolique comme mes auteurs de chevet, j'adorais me sentir tout puissant, me promener tout le temps avec une flasque, conduire avec une bouteille entre les jambes, fracasser les verres et les gens le soir dans des bars. Je me disais alcoolique. Mais c'était une forme de déni...
Puis, à l'âge de trente ans, j'ai commencé à en souffrir. Parce que l'alcool ne m'aidait plus à être beau et fort.
Il tuait toutes mes relations.
Il bousillait tout ce que je touchais.
Alors j'ai tout essayé pour en sortir, AA, AD, Cures, alcoologues, Aotal, tout ce qui se faisait sur le marché.
J'ai toujours replongé.
L'abstinence aussi j'ai essayé. Je mourrais de l'intérieur. Je devenais une pierre. Je n'étais qu'une volonté sans amour, sans haine, sans joie, sans émotions, jamais. Crever à petit feu de l'alcool était préférable à cela.
Il est arrivé un moment où je voulais mourir, réellement. J'étais épuisé.
Je vivais chez mes parents, je perdais la parole, le rire, l'envie, tout.
Parce que dès que je ne vivais plus chez eux, je perdais tout, tout le temps.
Travail, amours, dignité, tout.
Mourir devenait légitime. On achève bien les chevaux...
...
Un soir, je regardais les infos. On parle du Baclo.
J'avais déjà essayé le traitement en 2009 pendant 2 mois mais les médecins avaient arrêtés de m'en prescrire du jour au lendemain.
Pendant ses deux mois, sans rien savoir du Baclo, juste un article de presse que ma mère m'avait envoyé, j'ai senti quelque chose.
Il m'arrivait de ne pas boire immédiatement au réveil. Chose étrange pour moi puisque je me levais toujours avec des contractions stomacales et des tremblements puis qu'après avoir vomi de la bile, je buvais environ 30 centilitres de whisky pour enfin retrouver mon calme.
...
J'ai tapé fébrilement Baclofène sur mon moteur de recherche.
Suis tombé sur le fofo.
La suite, vous êtes beaucoup à la connaitre.
2 mois plus tard j'étais indifférent.
Aujourd'hui, je suis pleinement heureux, épanoui, pleinement moi, en pleine possession de mes moyens.
...
Voilà, en gros.
Je ne sais même pas dans quelle mesure j'ai pu contribuer à ton étude.
Tu diras.
Message édité 1 fois, dernière édition par reiz17, 27 Juillet 2013, 15:24  

Indifférent à l'alcool mais pas à un verre de Château Léoville-Barton St.Julien 2003, depuis la mi-juin 2012.
 
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  Lien vers ce message 27 Juillet 2013, 15:57
La conscience d’être alcoolique, je l’ai prise à 25 ans. A l’époque je bossais à l’étranger et sortais beaucoup, picolais autant. Mais cela faisait déjà 3 ou 4 ans que je buvais de façon exagérée et régulière (et je ne parle pas des cuites de « jeune » des weekends). Mais je me disais que la France devait me manquer et que … toutes ces erreurs de jugement, quoi.

Au fil des ans, loin de diminuer, ma consommation a plutôt eu tendance à augmenter ou du moins à se stabiliser à des doses inacceptables. Entrecoupée de brèves périodes sans alcool dont je me faisais croire à chaque fois que la dernière serait la bonne.

Année 1999. Au lendemain d’une cuite orgiaque, je décide de me soigner. Pourquoi là ? Parce que ça commence à bien se voir sur mon boulot. Et sur ma vie personnelle, champ de ruines.

Voilà ma date de bascule.

1999 donc, acamprosate-rechute. Suit une période de quelques mois pendant laquelle avec un gros effort de volonté et une nouvelle compagne, ma conso se réduit sensiblement. Je suis assez content et je m’encourage en me disant que le plus dur est fait et que la suite sera de plus en plus facile. Car je souffre. C’est pas une abstinence mais ça reste un régime strict. La pression augmente et un jour ça explose. Rechute totale.

2000. Je me range enfin à l’avis de ma compagne et je consulte un psychiatre alcoologue. Je refuse les médocs. Alors je lui parle. Pas beaucoup mais quand même davantage que ce que j’aurais cru. Le problème c’est que ses séances durent 20 minutes. Et moi c’est à peu près le temps qu’il me faut pour me chauffer. Il ne me dit presque rien, c’est horrible pour moi qui aime tant débattre. Quand à chaque fois, il commence à lever les yeux vers moi et à dire « Bon … » je sais que c’est le moment de tracer.

Alors un jour c’est pas au revoir, c’est goodbye.

Durant ce traitement (c’est comme ça qu’on dit ? :fsb2_clown: ) ma conso est restée la même.

Suivent 12 ans de lutte. Je suis désormais convaincu que je devrai affronter seul cet ennemi invincible; Cuite après cuite j’essaie de repousser le moment de la chute finale. Car j’aime ma vie. Pourtant, la lumière baisse. Il n'y a plus de musique.

Et puis arrivent ces 2 jours de janvier et février 2012 : découverte puis première prise de baclofène. La suite est connue.


"Accepter que le passé ne se reproduira plus et que l'avenir ne pourra pas le réparer. Mais que, dans le présent, on peut apprendre à vivre en paix."
(S. Tisseron)


"Le point le plus éloigné de l'alcoolisme n'est pas l'abstinence mais l'indifférence." (Copycontrol)
 
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  Lien vers ce message 27 Juillet 2013, 16:03
Le point de bascule:
L'amour.
Si.
Je suis tombé amoureux à 30 ans. Pour de la vrai.
Elle ne voulait pas que je boive.
Je me suis rendu compte que je ne pouvais pas ne pas boire.
Elle m'a quitté.
Voilà le moment où j'ai su.
Puis ce fut l'enfer, puisque rien n'y remédiait jamais, jusqu'au Baclo.
...


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  Lien vers ce message 27 Juillet 2013, 20:50
Yo,
Je savais depuis 'un bail' que j'étais alcoolohttp://www.baclofene.com/images/smileys/fsb2_goutte.gif, aperemment personne n'y croyait!.....

ça a basculé sec y'a 5 ans, à une séparation +licenciement.

Me croyais forte pour vaincre!pas un déni, mais .....
jusqu'au jour où j'ai attéris en hp avec diverses ts; et aprés constatation, que je restais seule des jours à vider des bouteilles, aprés et pendant mon licenciement!

y'a 4 ans, j'ai décidé de 'demander de l'aide', seule, j'ai bien vu que ma volonté n'y pouvait rien.
Au fond de moi, au chomage, je voulais que cette période...m'aide à me soigner(j ignorais que cela prendrais trés longtemps....)

Au fur et à mesure de mon parcours, 'j'ai rencontré' le Baclo'; une amie m'a appelé une nuit, elle venait de lire un article sur internet.
Dans les 48h, j'avais pris un rdv avec F.(j'ai vu son nom sur internet, je sais plus où!)..lu un peu sur le Baclo...
Avec le discours de F, je fus prise 'en charge vraimment.'Cette femme m'a convaincu de l'éfficacité du médoc......
Aprés, j'y ai cru because, le Baclo m'a aidé à me sevrer vite.à me passer vite d'alcool.,...en comparaison de tous les médocs et l'enfer seule que j'ai connu.
C'est aprés que j'ai connu le site.....

Manon
 
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  Lien vers ce message 28 Juillet 2013, 16:16
C'est le fait de se rendre compte que je me déshumanisais.
Incapable d'entretenir une relation stable avec une femme.
Donc, mon incapacité à me reproduire.
Mon incapacité à vivre avec les autres.
Puisque mensonge continuels.
Pas de relation de confiance.
D'où, une forme de "schizophrénie", un double jeu perpétuel.
D'où, une grande solitude.
En somme, un retrait du monde des vivants.
...


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  Lien vers ce message 28 Juillet 2013, 21:18
Bonsoir Samuel,

Pour compléter mes propos :

Le déclencheur, si tenté qu'il soit unique, ils sont multiples très certainement, est une volonté de titane à retrouver une stabilité d'existence. L'abus, les excès répétés d'alcool en dose massive, m'auront éloigné de mes fondamentaux humains, relationnels. Isolé. Par voies de fait, de conséquence. La "solitude" relative constatée, car entouré, de pochetrons tous comme moi, homme ou femme, m'était facile. Au détriment d'un éloignement subi, par fuite, honte de mon état déclinant, des miens. Malgré les appels aux retrouvailles sincères auxquelles je tardais forcement à répondre. Ainsi, l'on peut, par volontés familiales, amicales, perdues en l'alcool, "perdre" ses plus proches. Ils se seront fatigués, frustrés, désabusés. Voir les 3 sentiments en simultané. Une fois la sobriété revenue, il faut parfois ramer pour expliquer la réalité de nos existences de damnés, condamnés à errer jusqu'à avoir l'opportunité de croiser la route du baclofène. Bref, le malade alcoolo dépendant qui se retrouve réalistement SEUL, après avoir fait fuir, par manque d'arguments bien plus que volonté réelle de le faire, encasarné par les méfaits de sa maladie et ses conséquences humaines, ses plus proches, a d'autant plus de mérite à redevenir rapidement en capacité de reconstruire une vie affective stable !!! Retrouver les siens. Ou du moins une part des siens. Car peut être qu'en sa douleur personnelle il aura également objectivement appris à observer. A comprendre réalistement en qui réside sa vraie famille, ses vrais amis. Alors, enfin libéré de son addiction maladive envers l'alcool, il aura également appris à s'affranchir de certaines relations humaines, familiales, amicales, qui le sclérosait depuis tant d'années. Donc, se sentir enfin LIBRE, envers et contre tout, lui devient réalistement possible concrètement ... Le baclofène, pour beaucoup d'entre nous, n'agit pas uniquement envers nos pulsions maladives à boire de l'alcool, il parvient pour certain(e)s, une fois l'indifférence à l'alcool durablement acquise, à une forme de renaissance totale !!! Ce phénomène, psychologique avant tout, biologique également envers l'alcool, est vécu par de nombreux patients traités au baclofène.

Oser parler de renaissance, seconde vie ou souffle, n'a rien d'usurpé, d'excessif.
Personnellement, je l'ai concrètement ressenti. Pleinement éprouvé positivement.

Je ne suis pas le seul ...

Merci pour ce fil Samuel. Puisses tu en ressortir une synthèse objective, réaliste de l'impact si positif sur l'existence d'une majorité des malades alcoolo dépendants traités au baclofène,

Stéphane


"La meilleur façon de s'assurer que l'on abordera la mort sans remords c'est, dans l’instant présent, de se conduire de manière responsable et avec compassion pour autrui" Dalaï-lama

Soyons nombreux et reconnaissants : Adhérez : https://www.baclofene.org/adhesion-a-lassociation/adhesion
https://www.arte.tv/fr/videos/...-la-meditation/
https://nospensees.fr/le-mantr...ue-liberatrice/
https://www.youtube.com/watch?v=h8eIttbSUC4&t=4s
 
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Avatar de edouard
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  Lien vers ce message 28 Juillet 2013, 22:01
Bonsoir Samuel.

Citation
Ce fil s'adresse aux guéris, aux fraichement libérés, aux alpinistes du seuil de délivrance ainsi qu'à leurs compagnons de vie, parents et proches.


D'emblée je me sens exclu.
Je tente tout de même un post à modérer si nécessaire bien sûr... ;-)

Je n'ai pas toujours eu conscience de mon alcoolisme.

Je l'ai admis contre mon gré au sein de ma cellule familiale.
Hors d'elle, nulle trace, ou peu en tout cas vu le retour que j'en avais.

Mon épouse l'a su avant moi.
Mais cette évidence s'est très vite imposée à moi également, via son regard.

Quand la cellule a implosé, la réalité s'est imposée à moi de l'extérieur.
Bien obligé d'y faire face du coup.

Donc on peut dire que ce n'est pas un cheminement intérieur mais une obligation.
La "faute" que j'assumais sans déni devenait une charge à défendre au sein de la société bien pensante.

Ce que je veux dire, la conscience de son alcoolisme et le baclo ne suffisent pas forcément.

Ce que je veux dire encore, c'est que sur le fofo restent ceux qui croient avoir vaincu la bête.
Ou qui tentent encore de s'en persuader, ou qui ont un intérêt plus ou moins avoué avec le fofo.
Une vision biaisée de la réalité en somme.

Avoir conscience de son alcoolisme et connaître la molécule ne suffisent pas nécessairement.

Et puis quand on voit l'issue de notre pauvre OA, on ne peut réfréner l'idée qu'il aurait peut être mieux valu qu'il continue à picoler.

Non, je rigole,
Bien à vous.
 
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Avatar de jondalar
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  Lien vers ce message 28 Juillet 2013, 22:09
bonsoir,

pour moi, alcoolique depuis 20 ans dépressive, ne voyant aucune solution, j'ai dit posément à mon psy. que je me donnais 2 ans, (devant de grands changements dans ma vie) si la vie m'étais toujours aussi insupportable : alcool des le matin ..

j'en finirai... tous simplement, tout doucement,

il me connaissait bien, alors il m'a demandé si je voulais essayer le "baclofene" , en m'expliquant ce qu'il en était ,
je lui est répondu, oui bien sur : crevé en prenant ce médicament ou avec l'alcool.... fin 2011 debut 2012
je lui ai fait peur, je crois... Je n'avais pas capter tout ce qu'il m'avait dit :

mon cher toubib m'aurait prescrit un bon dieu quelconque (fervente athée) que cela m'aurait fait le même effet !

voilà sauvée( de l'alcool), grâce à Olivier, à mon psy, et à Yves (baclo)

yala
bonne soiréehttp://www.baclofene.com/images/smileys/fsb2_zzzz.gif
 
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Avatar de manon2
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  Lien vers ce message 28 Juillet 2013, 22:46
Ta prise de conscience semble être venue de toi. Quel a été l'apport de tes proches, des autres ? Au delà des chocs que tu décris, y-a-t-il eu d'autres facteurs accélérant et/ou de catalyse ?
De ce que j'interprète, il t'a fallut constater plusieurs dégâts pour basculer. Combien de chocs psychologiques majeurs estimes-tu avoir pris en pleine gueule ?

...Dixit Samuel...



Ma prise de conscience est venue uniquement de moi; pas d'apport des proches, des autres;
just des incompréhensions..(alors que dans mes proches, y'a bq d alcoolos amis, famille mais eux sont 'normaux')
du styl: 'je n'étais pas forte! c'est parce que j'avais pas de mari que j'étais ainsi etc.....'(c ainsi à ce jour encore)
je dois dire à ce jour, sans faire mon Caliméro, que personne m'aide..m'a aidé...quand ça revient, car, ça peut revenir.....(mais là, je maintiens, je connais, c moi seule qui gére)...
.'on a caché les bouteilles à ma visite', c'est partis alors en discussions tapageuses'!j'ai perdu bq d'amis'...beaucoup en essayant de discuter, puis, j'ai 'dégagé' .
L'indifférence, n'ai pas 'un mot connu'; pour plaire à la société il faut être 'abstinent'; c'est ainsi!
on ne choisit pas.:...faut être 'fort'!
la morale pése beaucoup dans les milieux que je cotoie.

Je suis perso, une alcoolo 'partie' des fêtes, libérée face aux carcans religieux bourgeois de mafamille...dans la famille, y'en a euent des gens se flinguants, avec l'alcool, on a tjs tue cela.
Perso, suis partie jeune, j'ai voyagé, bq fait la fête, énormémment....
j'ai rejeté 'tout le modéle' famille, religieux.....patrie.Je le rejéte toujours.

J'ai un parcours qui révéle assez bien, cette 'façon de se battre'....face à des idéaux que j'ai pas choisis; ça continue, rassurez vous! à 47 ans!
à chaque fois que je rentre dans la famille!
en revenant souvent, je buvais, 1/2 litre de Vodka! tellement, j'en pouvais plus!(aprés xx années, j'ai appris que 2 de mes tantes aviaient le même réflexe!)
fallait que je me taise!la famille c'est ainsi!
j'ai commencé à 'hurler' y'a 4 ans.....en m'empoignant avec eux, et leurs solides idées de religion et de 'droite' (désolée, je voulais pas faire de politique).
J'ai mis, toute ma volonté, et j'ai commencé à ne plus les voir....au départ de ma guérison, sauf mes parents...mais cela a mis des mois....
j'ai réagis....à partir de là, en me soignant, avec le Baclo + un psy, je suis revenue ici à Paris sans consommer.
Certaines personnes n'ont pas besoin d'aide, d'autres si....c'est une maladie; mais certaines comme moi, doivent connaitre 'leur passé' leur famille; je ne vais pas tout révéler, dans ce que j'ai entendu dans le cabinet des psys sur moi perso, mais y'a des origines dépendantes, qui partent de là.

Aprés, on sait, on connait, et on ne va pas passer sa vie chez les psys.
 
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Avatar de DpraV
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  Lien vers ce message 29 Juillet 2013, 1:59
De mon coté, après 2 ans de polytoxicomanie grave autour de mes 20 ans (Je vivais en tecknivals) j'ai été assez fier d'arréter les dures seul.
Il m'a fallut peu de temps pour me rendre compte qu'en fait je venais de tomber définitivement dans ce que je considére comme la plus dure de toute: la picole.
Ca ne m'a pas réellement géné pendant 10 ans, je savais que j'étais alcoolique et je pensais qu'un effort de volonté serait suffisant pour arréter. Pourtant je ne me suis jamais décidé à essayer de passer 24h sans boire.

C'est en 2010 que j'ai décidé d'arréter avec l'aide d'un protocole médical car je ne pouvais même plus dormir plus d'1h sans me relever pour boire et j'attaquais donc trés fort dés le matin: un café et directement aprés un 1/2L de vin suivit par 30 à 50 bières lors de la journée de travail et jusqu'au soir ou je m'effondrais pour des périodes de sommeil d'une heure: phase 3 de l'alcoolisme: la consomation ne comble plus le manque.

Il ne me semble pas avoir été dans le dénis du problème mais par contre il m'a fallut plusieurs cures et autant de rechutes pour comprendre que c'était bel et bien une maladie et pas simplement un problème de volonté.
Je ne suis pas guéris, loin de là, mais je pense qu'il y aura du nouveau d'ici fin Aout/début Septembre car le baclo j'y crois! (Ne me déçoit pas mon nouveau pote car malgré mes efforts j'ai toujours fini par decevoir tout le monde moi!)
Message édité 2 fois, dernière édition par DpraV, 29 Juillet 2013, 2:06  

Soigné à 420mg plus d'autres mg.
Arrêt du Baclo début 2017

Un peu ironique pour un mec qui s'est fait enfermer à sa demande!
 
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Avatar de cristen59
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  Lien vers ce message 29 Juillet 2013, 9:51
bonjour,

mon compagnon (33 ans ) boit depuis l'âge de 17 ans; il savait qu'il buvait trop mais était certain de pouvoir arrêter quand il le voudrait. quand nous nous sommes rencontrés, il y a 4 ans, il était donc dans le déni.
jusqu'au jour où il a été hospitalisé pour 2 hernies, au réveil après l'opération, ses tremblements étaient tels qu'il ne pouvait marcher, il voyait des petites bêtes sur le sol, etc... le lendemain, la honte pour lui d'être obligé d'aller fumer dehors en fauteuil roulant !
c'est là qu'il a vraiment prit conscience qu'il était alcoolique.
Avec le médecin traitant il a essayé d'arrêter avec du campral et du valium, mais la douleur dans tout le corps était telle qu'il a renoncé au bout de 10 heures. il a continué à boire en essayant de diminuer mais en vain. nous avions déjà entendu parler du baclo ( il est français )mais les articles lus n'étaient pas convaincants. et puis j'ai effectué à nouveau des recherches, et je suis tombée sur ce forum. il est au début du traitement avec 60 mg par jour, mais bien décidé à s'en sortir malgré l'avis contraire de son EX médecin traitant ! mais bien souteu par moi et son papa, grâce à vous tous. merci
 
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Avatar de Libelle
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  Lien vers ce message 29 Juillet 2013, 23:30
Pour ma part, j'ai toujours été vu comme une "fille de party", soit, quand il y avait un party, j'y participais amplement ..... Lorsque j'étais conducteur désigné, on prenait généralement un taxi ....

Mais c'était très occasionnelle ....

Mon addiction, le travail, j'ai cumulé entre deux et trois postes de gestion pendant toute ma 20 aine debut 30 aine. Personne be s'inquietait... Mon entourage était fier .... J'ai gagné des prix du gouvernement du Québec pour impflication sociale a mon jeune âge car un des mes emplois quasi temps plein était bénévole.

J'étais dans une relation totalement malsaine mais j'étais complètement accro a mes emplois et implication donc, je ne m'occupais aucunement de ma vie personnelle.

Arriva, mi trentaine une crise d'épilepsie ..... Suite a une commotion cérébrale survenue 7 ans avant a la suite d'un accident de vélo ...

Médication, arrêt de travail de 3 mois qui fut prolongé, perte de permis de conduire pour un peu moins de deux ans et je devais par la suite avoir une petite vie tranquille avec horaire stable pour un minimum d'un an ....

Résultat, je n'étais pour moi déjà personne, n'ayant plus de travail, d'implication, plus de moto, plus de vie.... Bien je n'était définitivement rien de rien ....


Ce fut la totale..... L'alcool est arrivée et pris toute la place ...

Ayant du temps pour voir, la relation croche a pris le bord et l'alcool a finalement été le centre de tout ...

Une amie proche toxico a moi se suicide, je me dis ok, je stop.... Incapable .... Oupss .... Problème ... Je fais des démarches .... Point bascule..

2 cures en externes suivis, on me dit que comme j'ai une belle carrière et une "bonne vie"
Je suis une bonne candidate pour m'en sortir .... Foutaise.... L'alcool prend toujours et encore toute la place ... Sauf, le travail encore bien présent .... Promotion suite a mon retour .... Etc ..

Depuis janvier de cet année, l'alcool devient le centre de mon univers suite a deux décès de proche a 3 sem d'intervalle

Je tape sur le net.... Alcool - cure (truc du genre)

Je vois des études et infos sur le baclo

Tape (baclofene au Québec) , trouve le fil d'une membre ici et up, l'aventure commence

Je suis a quelques jours de l'indifférence ....


Voilà mon petit parcour :)
Message édité 3 fois, dernière édition par Libelle, 30 Juillet 2013, 16:53  
 
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Avatar de Gérard.(Guéri)
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  Lien vers ce message 30 Juillet 2013, 7:01
Pour ma part, et comme je le raconte dans mon fil, je savais que j'étais alcoolique, et je m'imposais des cures d'abstinence qui ont duré jusqu’à 9 mois. Avec toute la volonté qu'il faut pour réussir à ne pas craquer ...
Puis à chaque fois, la reprise d'un verre pour une grande occasion ! Et boum, rechute grave.
Puis en Juillet 2011 un article sur le Baclofène dans le parisien ou je vois pour la première fois Sylvie.
Je prends rendez vous chez mon ami et médecin traitant, j'ai le courage de lui en parler, et je commence le Baclo en Août 2011.Je suis guéri le jour de mon anniversaire le 15 Décembre de la même année. Voila bonjour à tous et à toutes Gérard.


Patience, Régularité, Ecoute, Confiance, Espoir, Baclofène et Guérison (Je l'ai tant espéré cette guérison)
 
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  Lien vers ce message 30 Juillet 2013, 15:41
Pour moi c'est mon copain qui ma dit que là c'étais grave et qu'il fallait que je fasse quelque chose...
 
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Avatar de keskonri
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  Lien vers ce message 30 Juillet 2013, 17:44
bonjour, moi alcoique dépendant et toxicomane et quand l'argent manque, c'est l'alcool la drogue dure la moins chère... trois cures de désintoxe, et l'année dernière cancer de l'estomac que l'on m'a enlevé aux trois quart... j'ai recommencé à boire ... j'ai lu le livre de Olivier et suis allé chez mon médecin traitant voila un mois maintenant... résultat: plus d'alcool, et subutex en baisse, plus du tout d'idées noires ... SEREIN même mes proches m'ont dit que j'avais l'air serein !!!! merci baclofène merci à Olivier et paix à son âme ... merci à vous également
 
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Avatar de SO
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  Lien vers ce message 31 Juillet 2013, 8:22
Bonjour Samuel,

Je viens de lire ton MP et je trouve cela intéressant d'y répondre.

J'avais toujours été dans le déni, en 2008 j'ouvre ma galerie à côté d'un bar ... et je passe plus de temps avec les potes qu'au boulot.
Là, je me dis, il y a un problème et je consulte un alcoologue pour la première fois, elle me propose des cures, l'abstinence totale, rien que l'idée était déprimante.
Et puis je lui répondait que je n'étais pas si alcoolique que ça.
Elle me disait que bientôt je perdrais mon travail, ma famille, ma maison, ma santé.
Toujours dans le déni, je lui répondais que ce n'était pas dans mon tempérament de toucher le fond.
Puis, j'ai commencé par voir que j'allais perdre mon travail, que les gueules de bois m'empêchais de vivre, que je ne pouvais supporter les devoirs de mon fils sans avoir bu, que je ne pouvais pas supporter mes soirées sans descendre plus d'une bouteille de vin...
En 2010, je pars seule avec mon sac à dos en voyage avec la ferme intention de devenir abstinente, cela à durer 2/4 jours.
Après mon périple, de retour en France, je me dis que là j'ai un réel problème et j'entends parler du baclofène.
Mon généraliste me sermonne de "pilule miracle" de " vous pouvez très bien y arriver par vous même" etc...etc...
Bêtement, je lâche l'affaire et il me prescrit de l'aotal, totalement inefficace.
Je sentais que j'allais droit dans le mur, que j'allais toucher le fond en ce début d'année 2013.
Je retourne voir plusieurs fois le généraliste qui au bout d'un moment me donne les coordonnées d'un médecin addicto à l'hôpital. Il n'aurais pas pu le faire plus tôt!!!
Le doc à l'hosto me parle du baclo mais n'y crois pas trop, il essaie de me dissuader avec les contraintes que cela implique et les effets secondaires, il me laisse la feuille du protocole pour réflexion.
1 semaine plus tard par un dimanche pluvieux ou je bois toute la journée, je me retrouve à +de 3 grammes à téléphoner au Samu, hospitalisation pour me relâcher le lendemain matin avec un rendez vous pour commencer le baclo.

Voilà le début du traitement le 29 Mars 2013 et je suis plus que ravie du résultat.


Le seuil à 230 mg le 9 octobre 2013 après 6 mois de montée.
Juin 2018-> 50 mg
 
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Avatar de patm1964
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  Lien vers ce message 31 Juillet 2013, 10:22
Bonjour Samuel,
Un peu d'histoire pour t'aider dans ton travail qui me semble très important. je suis né en 1964.
J'ai toujours été en contact avec l'alcool des mon plus jeune âge (6ans) j'allais gouté avec mon père le vin du tonton dans sa cave quand nous allions à la campagne, puis cet alcool est venu d'abord un compagnon de fête puis un compagnon léger après mon divorce 1994 (j'avais 30ans) et après ce compagnon est devenu de plus en plus présent, ma femme actuelle (rencontre en 1997) me reprochait dans un premier temps, non pas me consommation régulière mais encore faible à l'époque, mais les excès du WE qui lui pourrissait la vie, puis ce furent des remarques quotidiennes, qui commençaient à m'insupporter.
Puis la première tuile, un contrôle positif d'alcoolémie il y a 11 ans une nuit de garde à vue, que j'ai du expliquer à nos 2 garçons, première prise en charge par un service en alcoologie pour pouvoir récupéré mon permis première cure en ambulatoire (aotal) mais je n'avais pas compris le niveau de ma maladie et dépendance et donc j'ai tenu jusqu'à ce que mes analyses soient bonnes et donc que je puisse récupéré mon permis et puis reprise de ma conso.
Depuis conso plus ou moins excessive avec des pics que je sentais de plus en plus posés problème à mon épouse et à notre fille que nous avons eu en 2004.
Puis étant en surpoids je décide de faire le régime dukan en 2011, la de moi même j'ai tenu presque 3 mois sans consommer et après avoir fini ce régime tout recommence, la je me suis posé sérieusement la question sur ce manque de contrôle de ma conso mais sans vouloir vraiment arrêter de consommer.
Et 2ème gros pépin, problème de pression au travail en 2012 avec TS en novembre, pour sortir de l'hosto le psy me prescrit une cure de seresta avec un suivi en alcoologie et c'était reparti avec cette obligation d'abstinence, j'ai tenu 3 semaines et reconso, la j'ai pris conscience que j'étais malade mais que je ne pourrai jamais être abstinent que je voulais redevenir un homme libre dans sa conso, pour quelle redevienne qu'un moment de plaisir occasionnel. j'en ai discuter avec mon médecin en alcoologie et pour lui ce n'était pas envisageable et il m'a proposé une cure, que j'ai refusé car avant de sortir de l'hosto j'ai vu quelques patients qui m'ont fait peur.
Et puis en allant bossé une émission sur RMC ou l'un des médecins parlait du baclo, le soir je me suis mis sur internet et ai commencé à en savoir plus et je suis tombé sur ce site. Mon horizon c'est enfin éclairé. Après les conseils des personnes du site et plus particulièrement ceux de Sylvie, j'en ai parlé à mon dct en alcoologie que j'ai trouvé très très réticent pour me donner ce traitement mais je lui ai dit que c'était ma dernière chance (pas encore: mon dernier verre!!) il a accepter et l'aventure commence.
Voila j'espère apporter un peu d'eau à ton moulin.
Patrice.


merci pour votre soutien,
Patrice
 
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Avatar de Val56
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  Lien vers ce message 31 Juillet 2013, 12:17
Le déclic. Le moment précis où tout bascule. Pour moi, ce fût le soir du 18 mars. Cela faisait des mois que je me savais alcoolique, je buvais exagérément depuis 20 ans, mais depuis un bon bout de temps, ma consommation allait croissant jusqu’à atteindre une bouteille de vodka par jour. Je ne savais pas comment m’en sortir, je pensais ne pas pouvoir m’en sortir. Et je n’avais pas envie de m’en sortir.

Ce soir-là, je vais vers mon frigo me servir mon cocktail préféré : moitié vin rosé moitié vodka. Il faut que je dise que je vis en colocation, donc il me fallait ruser en permanence. Le rosé n’était là que pour masquer la vodka. Mon colocataire arrive et je lui dis le plus naturellement du monde « Un petit verre de rosé devant la télé, c’est sympa ». Il acquiesce et repart. Et c’est là que mon déclic a eu lieu.

Je me suis vue, mon verre à la main, plantée devant le frigo, en train de raconter un bobard comme à mon habitude. J’ai vu tous mes mensonges, mes fatigues, mes pleurs, mes insomnies, mes douleurs, mes nausées.Je savais que l’alcool me détruisait mais c’est à ce moment précis que j’ai senti qu’il fallait que ça finisse.

J’ai fini mon verre et écrit une lettre, destinée à P. mon colocataire. Je lui disais ma maladie et je l’ai posée sur la table du salon. Je me suis couchée et le lendemain, nous avons parlé, moi en larmes et lui me conseillant.

A partir de là, le parcours de soins a commencé, avec encore des hésitations, quelques alcoolisations, des médicaments, des entretiens avec le psychologue, un groupe de parole. Je n’ai accepté de prendre du baclofène que tardivement, après 3 mois d’abstinence presque totale, c'est-à-dire il y a un mois. Aujourd’hui, je vais bien, je n’ai plus besoin ni envie d’alcool.
Message édité 1 fois, dernière édition par Val56, 31 Juillet 2013, 12:21  
 
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Avatar de phil
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  Lien vers ce message 31 Juillet 2013, 14:51
Bonjour à tous,
je sais que je suis alcoolique depuis de nombreuses années, je buvais trop depuis environ 15 ans et de plus en plus. J'ai pris conscience de mon alcoolisme progressivement en me rendant compte que je ne pouvais plus me passer de ma dose quotidienne et que celle ci augmentait progressivement. J'ai tenté de limiter ma consommation à de multiples fois en tenant un tableau excel de cette consommation mais je trichais en la remplissant. Je n'avais jamais consulté pour l'alcool car étant médecin, je savais que les traitements disponibles n'étaient pas efficaces. J'ai lu le dernier verre il y a deux ans et me suis administré du baclofène mais ne connaissant pas le forum, je n'ai pas été capable d'augmenter mes doses correctement et ai abandonné rapidement.
En mai 2012, j'ai été hospitalisé en psychiatrie pour burn out et syndrome dépressif sévère. J'ai alors pour la première fois, avoué mon alcoolisme à l'équipe soignante et suis devenu abstinent. Cette abstinence a duré quatre mois et j'ai repris une intoxication éthylique majeure en octobre. J'en ai parlé à mon psychiatre traitant qui m'a tout d'abord prescrit de l'aotal qui s'est révélé inefficace puis du baclofène. La montée a été progressive et j'ai bu beaucoup jusqu'au 31 décembre 2012. J'ai alors pris la résolution de cesser de boire en 2013 et m'y suis tenu. Je n'étais pas encore à ma dose seuil lorsque j'ai arrêté de boire mais le baclofène m'a remarquablement aidé. Depuis maintenant plus de six mois, je ne bois qu'un verre ou deux par mois et m'en porte bien.
En conclusion, j'ai été conscient de mon alcoolisme depuis déjà bien longtemps et ce n'est que grâce à mon psychiatre que je ne remercierai jamais assez que je m'en suis tiré. Voila mon témoignage qui est hélas tristement banal.
Amitiés
 
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Avatar de Sucrinette
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  Lien vers ce message 31 Juillet 2013, 18:16
Bonjour,
Je suis alcoolique depuis bon nombre d'années. Je me suis retrouvée en retraite à 47 ans ! Ma vie de couple (mon conjoint travaille à l'étranger 8 mois/12) était (est toujours) aléatoire. J'ai donc toujours tout assumé : l'éducation de nos deux garçons, les factures, les problèmes, les "cornes", etc. Je gérais tout et trop ! Et le soir, mon moment de détente à moi c'était mon ti punch !! mon et puis mes... Donc, en retraite, j'ai enfin pu apprécier, les 1ers mois, de ne plus travailler. Mais n'ai en fait jamais réussi à vivre un peu pour moi, profiter de ma nouvelle vie. Et puis, mes enfants ont grandi : l'aîné est parti tôt de la maison (15 ans et demi) car il avait réussi un concours d'entrée dans une grande boîte, ce qui m'a donné une claque supplémentaire (une de plus!). Bref, il y a quelques années, pour calmer mes angoisses et mes questionnements sur la vie que je menais, j'ai sombré dans l'alcool jusqu'à consommer presque dès le réveil ! Je m'anesthésiais dès le lever pour que mes journées passent plus vite !!! Et je voulais sortir de cet enfer car je ne me souvenais plus de ce que j'avais fait et dit la veille et ça me mettait très mal à l'aise !). J'ai fait une cure de 2 semaines en institut et suis restée un mois abstinente ! Puis, j'ai replongé, de plus belle ! J'ai donc commencé une thérapie en pensant pouvoir résoudre mon problème grâce à ça. Je n'ai jamais hésité à parler de mon alcoolisme aux professionnels que je rencontre et en ai donc parlé à cette psychothérapeute. A la 2ème séance, elle m'a tendu une photocopie d'un article de Santé Magazine de décembre 2011 concernant le témoignage de Sylvie (que j'ai d'ailleurs encore sous les yeux !). J'ai alors cherché à me soigner par ce moyen (Baclofène). La psychiatre du Centre d'Alcoologie que je consulte a refusé tout net de me prescrire ce médicament ! Je suis donc allée chez mon médecin-traitant, tout aussi frileux, mais qui m'a prescrit les doses "légales" de 80 mg/jour. J'ai une amie médecin à laquelle j'ai parlé du Baclofène et qui m'a fait une ordonnance des doses que je lui demandais. Et je me suis donc auto-médicamentée !!! Et bon an mal an (avec tous les ES qu'on peut imaginer car je suis "montée" trop vite) je suis sortie de l'enfer le 8 juin dernier. Je suis donc à 200mg/jour depuis cette date ! J'ai été "guérie" à 210mg/jour mais pour faire un compte rond, je suis redescendue à 200mg/jour !!! Par contre, je ne suis pas encore certaine d'avoir gagné ma lutte !!!!
Amitiés.


"L'espérance est la plus grande et la plus difficile victoire qu'un homme puisse remporter sur son âme" Bernanos
 
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Avatar de martha
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  Lien vers ce message 31 Juillet 2013, 21:03
allons y

à la demande de SAMUEL

comme nous l'assène une enseigne connue: il y a plusieures vies dans une vie

d'abord l'enfance et l'adolescence: ça boit sec autour de moi et je les regarde avec mépris, eux qui se détruisent

mais hélas, je comprends vite que je suis comme eux, enclin à la dépendance et là, rien ne va plus
donc pas vraiment de point de bascule, mais prise de conscience précoce et insidieuse

le stratagème est vite trouvé: quitter le milieu et me noyer dans le travail; performance exigée et occasions limitées par contre c'est l'alcool mondain

malgré mes efforts de dissimulation, certains collègues ont repéré mon penchant et essayent de s'en servir comme on pourrait se servir de la "GHB", bon c'est eux qui sont rentrés bourrés

état des lieux: équilibre fragile; noyer le poisson dans l'hyperactivité et le travail, ça peut fonctionner tant qu'il n'y a pas de complications

mais la vie se garde toujours quelques surprises en réserve et le contrôle de la situation devient de plus en plus difficile

solitude extrème, environnement incompréhensif qui préfère ignorer: pas de ça chez nous

pourtant, les mécanismes cérébraux de cette affection sont connus depuis au moins20 ans; sinon quelle légitimé à AOTAL et CIE???

enfin le baclofene, mais pas encore accessible

une tentative avec mon médecin traitant, qui a avortée, faute de posologie suffisante

me voilà enfin sur le forum en mai 2012 et début d'un nouveau chapitre............... je préfère me déclarer soignée plutôt que guérie, persuadée qu'il faut restertrès vigilant

amitiés et courage
Message édité 3 fois, dernière édition par martha, 31 Juillet 2013, 21:12  

un écrivain qui me tient à coeur, il aurait piqué la citation à Coluche, soit:

ce n'est pas parce qu'ils sont nombreux à avoir tort, qu'ils ont raison
 
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Avatar de yoann2956
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  Lien vers ce message 31 Juillet 2013, 21:04
Bonjour à tous

Pour ma part, le point de bascule c'est fait le lendemain d'une grosse consommation en solitaire - 6 bières + 75cl de vodka + 3 seresta de 10mg...

Au réveil, je pensais avoir eu une soirée d'alcoolisation banale, comme j'en avais la triste habitude. Puis en allumant mon portable, j'ai vu les sms sans queues ni tetes que j'ai envoyé à mes proches.

Des débilités...

Conscient depuis pas mal de mois de ma dépendance, j'en ai eu marre, j'ai tapé dans google : médicament miracle pour guerir de l'alccol.

je suis arrivé sur le forum, mon premier contact à été envers Sylvie puis Zounette009. Pour ceux qui me suivent, vous connaissez la suite :-)

Grand merci à vous tous !

Sincèrement,

Yoann.


Début du traitement le 08 avril 2013 - Indifférent le 19 mai 2013 à 180mg - Descente progressive, ajd à 20 mg
 
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Avatar de Franck
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  Lien vers ce message 31 Juillet 2013, 21:55
Bonjour,

Pour moi la prise de conscience date pas mal. Dans mon environnement lorsque j'étais enfant, puis jeune adulte, il y avait pas mal de buveurs.

Lorsque j'ai eu des enfants et qu'ils commençaient à grandir, je me suis demandé comment eux et leurs copains me verraient. Quel regard ils porteraient sur moi qui tentait tant bien que mal de passer juste pour un bon vivant.

J'ai essayé, objectivement, de situer ça parmi les références que j'avais dans mon passé.

J'ai trouvé plusieurs personnes à qui me comparer.

La moitié était mortes de l'alcool depuis....

Alors je me suis dit que j'avais la "chance" de connaitre mon avenir par avance...

La peur n'a pas suffi, il m'a fallu le baclofène pour changer mon destin.


Indifférent à l'alcool, depuis le 01/10/2012 à 330mg/j.
A la vapote depuis le 25/10/14
 
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  Lien vers ce message 02 Aout 2013, 7:18
bonjour samuel

j'ai fait parti du deuxième groupe pendant bien longtemps

première biture à 13 ans à la prune à gerber mes boyaux autour d'un feu

quelques récidives puis à 15 ans il n'y avait plus un samedi sans

je ne vivais plus la semaine, j'attendais, impatient

les samedis matins je disais à mes potes : "profitez-en, ce soir je ne serai plus le même!"

l'alcool dans la rue....


du samedi, j'enclenche une vitesse et passe au vendredi, c'est le temps des bars, des concerts, j'ai 16-17 ans

je m'effondre dans les batteries

à 20h ça passe encore, à 23h je fais peur, à minuit je m'écroule avant tout le monde

cela dure des années, je forge ma réputation

" faites gaffe les gars, vlà le niels, planquez tout !"


vient le jour où je me retrouve solo dans une tite piaule, j'ai 19 ans

en un an je prends une dizaine de kilos, je commence à boire en semaine

je m'isole de plus en plus, les sorties finissent toujours en cata


il y a 5 ans je plonge dans le jaune, que c'est bon, et en plus on y met de l'eau dedans, c'est bon pour la déshydratation

je rencontre une fille, mon deuxième grand amour, cela ne durera que 2,5 ans, la faute à qui ?

toujours pas de sortie du déni mais première prise de sang grâce à elle

les gammas explosent, le toubi me fout sous aotal : niet


je tente des périodes d'abstinence, 5 jours maxi, je commence à tilter

il y 2 ans, je sors réellement du déni avec l'aide d'une collègue

je contemple ma prison, 15 années dans le déni à ne rien construire, à se bousiller, le constat est dur


il y a un peu plus d'un an, je débarque ici

merci à tous


à bien y réfléchir, j'ai perdu 15 années de ma vie

donc je n'ai que 21 ans !

elle est pas belle la vie ?
 
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Avatar de jeanus
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  Lien vers ce message 02 Aout 2013, 16:16
salut sam ( c'est celui qui ne boit pas ??))


Parcours commun à bien d’autres, votre, notre….


Avec le recul je pense que je suis né« dépendant » dans le sens ou dès que je mets les lèvres dans unverre je continue jusqu’à plus soif, etmême souvent pour la soif à venir. Pas que mes parentsbuvaient, ils étaient très sobres tousles deux, mais je me souviens que vers 10 ans j’avais gouté du jus de pomme quicommençait à fermenter, je l’ai gouté jusqu’à vider la bouteille d’un litre etdemi ….la tête de ma mère le midi enrentrant.
Ensuite les bals de campagne le samedi soir, on y partaitdéjà plein de pastis et de bière, c’étaitcelui qui arrivait encore à rester assisqui rentrait la voiture.
Après se sont enchainés les souleries, les passagesquotidiens au bistrot en sortant du boulot à midi et le soir , j’avais l’impressiond’y faire virer mon salaire.
Un premier mariage avec une alcoolo, le mariage a tenu ( ?)2 ans.
Vers 30 ans pourtant un peu calmé, j’ai pris conscience demon addiction, mais je n’arrivais pas à m’arrêter.
A 36 ans infarctus en jouant au squash. A l’hôpital j’étais content , ça allait mepermettre d’arrêter de boire et de fumer, j’ai arrêté de fumer (au moins jusqu’à ce jour, et ce avec uneétonnante facilité) et j’ai arrêté de boire…… au moins 15 jours.
S’en est suivie, la période où on prend vraiment conscience de son problème, le matin onorganise sa journée pour ne pas boire, le soir on organise sa soirée pour eningurgiter le maximum.
Je n’étais donc plus dans le déni, mon entourage proche oui, collègues à qui j’affirmais je (on) suis (est ) des alcoolo, ma femme (la deuxième) , qui me répondait, situ étais alcoolo je te quitterais . !!!!!!
Une bonne tranche de vie d’excès, mais sans rupture sociale,au contraire …..
Jusqu’à ce jour d’été 2011 où mon neveu qui travaille avecmoi, et qui lui aussi ne s’imagine pas, ou ne veut pas s’imaginer que je suis alcoolo,me parle de la « découverte » d’un médoc qui permet de soigner l’alcoolisme.
Je fais des recherches, le reste est sur mon fil……
Ca fait maintenant plus d’un an que je n’ai plus eu degueule de bois, que je sais ce qu’est une soirée (avant extinction des feux à21 heures).
Je ne me dis pas guéri, mais je me soigne au baclo, continueraià le faire ad vitam aeternam, comme je me soigne pour mes problèmes cardiaques,(les problèmes de cœur, c’est autre chose….).


jeanus en vacances ce soir, qui part pour le plus beau village du monde...
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slowly upstairs, faster down,
sans l'aimable autorisation de ian anderson.
 
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Avatar de happyday
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  Lien vers ce message 03 Aout 2013, 21:57
Bonjour Sam
pour ma part l'alcool m'a prise au piège sournoisement
les soirées entre amis quand j'étais ado, puis j'ai continué
jusqu'au jour ou j'avais ma fille de 4 ans qui dormait dans sa chambre
et je me suis descendue une demi bouteille de vodka seule dans ma cuisine
le lendemain, je la posais à l'école et je suis decsendue à l'hôpital
2 semaines de cure, très douloureuses car séparée de ma fille
que j'ai eu seule, elle venait me voir en clinique avec ma mère
et ne comprenait pas pourquoi on ne pouvait pas rentrer ensemble
8 ans après un 2ème enfant, seule aussi
je continuai à boire seule chez moi
le cubi de rouge de 3 litres me faisait 2 jours
plus les apéro à l'auberge du coin
j'ai refait 2 cures par la suite et les traitements anxiolytiques
sans succès
et j'ai entendu parler du baclo
mon médecin généraliste était ok pour tenter l'expérience avec
moi, ne connaissant pas non plus ce médicament
j'ai commencé début octobre 2012, fin novembre j'étais guérie.
la suite n'a pas été si facile car on se prend en pleine face
tout le mal que l'alcool a pu faire, tout ce qu'il a détruit
pendant toutes ces années.
et j'ai eu aussi des ES difficiles, venus par la suite,
isolement, grosse fatigue, plus du tout de motivation, insomnies
donc j'ai du baisser progressivement.
maintenant je me reconstruis, je reconstruis ma petite famille,
cela prend du temps
je ne suis pas abstinente
mais je contrôle très bien ma consommation malgré
quelques petits dérapages dus aux aléas de la vie...
mais qui n'ont pas été des rechutes
enfin, je me retrouve maintenant
je revis :-)
happy


"l'horizon c'est ce soir" A. Jollien
 
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  Lien vers ce message 04 Aout 2013, 12:14
Bonjour Sam,
pour être plus précise, j'en reviens à cette bouteille de vodka
je ne buvais jamais d'alcool fort
je l'ai bue comme pour toucher le fond
et j'ai surtout eu très peur de ne plus être capable de
m'occuper de ma fille, que je ne m'en sortirai pas seule
que le la faisait souffrir.
et que j'avais besoin d'aide.
voilà mon point de bascule, il y a 10 ans
merci
happy


"l'horizon c'est ce soir" A. Jollien
 
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  Lien vers ce message 05 Aout 2013, 16:52
Alertée par une amie fofo sur l'émergence de ce fil je le suis avec attention mais n'ai pas osée poster car dédié à
Citation
e fil s'adresse aux guéris, aux fraichement libérés,
. Je l'ai été 8 mois mais ai rechuté et combats pour
retrouver ma liberté. Cependant je m'autorise à poster sur mon point de bascule.

J'ai 55 ans. Sauvée de ma non enfance massacrée à 16 ans des psy de tous horizons jalonnent ma vie, assidûment, sérieusement depuis.

Je suis née avec la déficience cérébrale alccol. Non sollicitée durant mon adolescence, j'ai rencontré l'alccol vers mes 21 ans lorsque j'ai enfin
pris mon envol. Ami connaisseur uniquement du vin de très grande valeur.

J'ai apprécié raisonnablement investie dans la découverte, la construction de ma vraie vie.

Ma chute. A 44 ans mon mari, 40 ans, me quitte du jour au lendemain, après 18 ans de mariage, pour partir chez ses parents vivre sa
jeunesse. (marié à 20 ans). Je me retrouve seule avec ma fille adoptée 7 ans et mon neveu handicapé que j'élève 8 ans.

Pour faire face à la tourmente l'acool devient mon pilier, mon évasion, mon calmant, mon enfer.

Enchaînement diabolique ensuite, de plus en plus haut, de plus en plus fort, vous connaissez.

Moi alcoolique ? NON. Je stopperai quand je voudrai quand ça ira mieux.

Le mieux est venu mais le diable alcool est bel et bien toujours présent.

Là est mon point de bascule, rencontre ami, tout va mieux, bien, dans ma vie MAIS je ne peux décrocher de la boisson mettant mon avenir
en jeux.

Découverte baclo et forum début cocci baclo.


" Enlève le mot fatalité de ton dictionnaire, et tu verras que changera le monde." Franck Dunand
Il n’y a pas de fatalité pour celui qui veut bien oser.
 
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  Lien vers ce message 06 Aout 2013, 1:12
OK Sam je développe. Rencontre ami qui habite à 3h de route. Rencontre chez l'un ou chez l'autre, festif apéro repas arrosé
il est un bon vivant rien d'anormal ma conso dans ces conditions là.

Congé 1 semaine, je le rejoins chez lui qui travaille. Seule la journée je tourne en rond et m'attaque à son stock alcool, une larmiche dans
différentes bouteilles. Larmiche + larmiche = les niveaux descendent dangereusement. Le lendemain je vais faire un stock caché et comble les
niveaux des bouteilles piratées.

Erreur, mon ami s'était rendu compte et lorsqu'il a vu les niveaux remonter a compris.Il a abordé le sujet franchement calmement.
Dans le déni j'ai minimisé "accidentel cela m'arrive de temps en temps".

C'est à ce moment là que j'ai pris réellement conscience de ma maladie.


" Enlève le mot fatalité de ton dictionnaire, et tu verras que changera le monde." Franck Dunand
Il n’y a pas de fatalité pour celui qui veut bien oser.
 
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  Lien vers ce message 10 Aout 2013, 12:35
L’alcool… comment il est venu…
Je me lance.

-- L'enfance.
Pas de fonds de verre quand enfant.
Ados non plus Le seul alcool absorbé parfumait les plats de môman. Ah..., sa chantilly avec une pointe de rhum, celle, quand il y en avait trop, que je déposais en deux cuillers sur mon café et qui me laissait de fines blanches moustaches odorantes.

-- Ado.
A partir de 16 ans, l'alccol apparaît lors des soirées avec les copains et les copines. Téquila, whisky, gin, vodaka... Hop, une rasade, un peu de jus de fruit ou de soda, de la glace et tu sirotes. Ta timidité se lève, tes complexes s'évaporent. Tu te sentirai beau même.
17 ans, première cuite : je tiens la bouteille de gin. Assis en cercle dans un jardin au cours d'une soirée, nous discutons. Avec nous le monde sera plus beau. Voilà les problèmes auxqels il faut s'attaquer. Hardis les gars ! La bouteille est alors levée devant tes yeux, vide. Elle te nargue. Elle t'as eu. Tu ne le crois pas. Tu l'as vidé. Seul. Les copains rigolent, une copine tord le nez. Aussitôt la tête te tourne. ET le gin ressort rapidement. Depuis, plus de gin.

-- Les années étudiantes.
18 ans, ça y'est, mes sacs sont faits. Je pars à Lyon. Seul pour la première fois vraiment sur une année.
L'école, les potes, les fêtes mais pas d'habitudes.
Le mal être.
Une sale agresssion. Une TS. Une dépression.
Tu relèves la tête. OK Cette année là est foutue. Tu redoubles. ET la la vraie bande de potes ! Ceux qui sont à mon mariage, ceux qui seront mes témoins et les marraines de mes filles. Celle qui me regardera dans les yeux pour me drie une vérité. Mais je brûle l'étape. J'y reviens.Donc les vrais

-- Donc les vrais potes
Tu sors plus, tu fais plus la fête. T'es grand, t'es fort. Tu n'as plus peur.
Les soirées pétard, la déconne et les études qui avancent.
C'est bon le rhum, pis au whisky, je préfère le whiskey maintenant.
Des cuites oui, pas mal. Combien ? Je ne sais pas.
Mais oui l'alcool devient insidieux et toi tu captes pas.
Quelques passages par chez papa et maman. Le soir, j'adore le cinéma de minuit sur la 3. Alors casque sur les oreilles, papa et maman dorment, et tiens, si je me servais un petit verre ?
Pan, fin du 1er acte.

L'alcool est là. Saloperie rampante.

-- Adulte - célibataire.
26 ans, premier job. Paris. Célibataire. Mon appart'. Fêtes ! Les copains des études sont eux aussi à Paname.
Nouveaux amis. Première bécane. Et là première réflexion: toujous sobre quand en selle.
Seul le soir, comme étudiant, mais seul aussi: pétard et bouteille.
Tiens, pourquoi ?
Pas le déclic. Une réflexion.

-- Adulte - plus célibataire http://www.baclofene.com/images/smileys/happy.gifhttp://www.baclofene.com/images/smileys/fsb2_kiss.gif.
Je LA rencontre.
Elle est belle. Elle est fine. Elle m'enchante. Le coups de foudre.
Mais non pas la bouteille ! http://www.baclofene.com/images/smileys/happy.gif Ma douce.
Et hop, on part ensemble.
Par contre, l'alcool est dans ma poche. Saloperie.
Marre de Paname descente à Lyon.
Contents ! Ma douce et moi nous installons aux confins de Croix Rousse.
Cool, les copains descendent aussi les uns après les autres !
Fêtes !

-- La famille s'agrandit.
Putain ca fout les boules d'être père.
C'est moi qui vait devoir assurer pour tous ces jolis sourires ? Rhââââ...
Aller, plus de pétards !
Déprime. Arrêt maladie. Je relève la tête.
Prises de challenge au boulot. Je suis fort merde ! je vais leur montrer, refaire le monde ! Hardi mon gars !
Mais pu... c'est dur. Aller, ce soir une petite bière sur la terrasse de l'appart', pis une autre.
Ah tiens, y'en a plus?
Boaf, pas grave j'en achéterai demain.

-- Premier investissement immobilier
Ah ! Je réussis ! Alors je m'établis, histoire de rembourser un crédit plutôt que de payer un loyer.
C'est toujours du pognon à verser mais t'as l'impression de placer pour le petit minois.
Nouveau gros challenge au boulot.
On me passe la main dans le dos: hardi mon gars...
Sauf qu'en fait la main me pousse à accélérer, à donner plus, à travailler plus, pour boire plus !
Raté.
Ratés.
Nouvelle dépression.
Mais bon, pas grave, je relève la tête et go.
Plus la main dans le dos. Je déchire. Ca carbure du feu de dieu. Je réussis. Champion !
Ca se fête non !

-- Le premier vrai déclic. 2005
Cool les potes ! je l'ai fait mon Everest, enfin ma roche de Solutré.
Eh, t'as vu ? Aller santé !
Un autre ? Santé !
Ah pu... la barre dans le crâne.
Je m'escampe et vais me cacher cuver.
3 jours plus tard, le téléphone sonne. Oui ? Bien sûr on peut manger ensemble demain midi ! Cool ! http://www.baclofene.com/images/smileys/happy.gif
Ah sympa le restau non ? T'as un truc à me dire ? Oui vas-y http://www.baclofene.com/images/smileys/happy.gif.
Je ne viens plus chez toi ? J'ai déconné grave ? Faut que je me calme ? http://www.baclofene.com/images/smileys/sad.gif M... http://www.baclofene.com/images/smileys/sad.gif
Ben oui, t'as raison...
Retour à l'appart.
Je bois trop chérie ?
Quoi alcoolique ?
Non mais pis quoi encore ! Cloche tant que t'y es ! Colère.
Docteur, vous avez un truc pour ne pas boire ? Espéral ? Joli le nom. OK je prends ! Sauf que ce truc te rend malade comme un chien si tu bois une goutte. Poubelle Espéral.
Et puis l'alccol est là, les bouteilles se suivent.
Mes prises se rapprochent mais surtout bières et alcool fort le WE. Et bitures.

-- La famille s'agrandit.
On quitte la ville.
Petite maison à la campagne.
Les enfants courrent autour de la maison.
Burn out au boulot. Arrêt maladie.
Putain mais c'est quoi ces arrêts à répétition. T'es faible ou quoi ? Aller mon gars, relève toi !
Pastis, bière, rhum, whisky, je me fais doucement encerclé et tout devient prétexte.
Mon couple bat de l'aile ? Hop un verre qui font trois ! Et plus.
Putain je bois trop !
Je suis alcoolique ? Oui ! Et alors ! Fais pas ch...
Docteur, je bois. Ca me fait mal et je veux pas perdre ce que j'ai construit. Que faire ?
Un alcoologue ? OK

Et voilà comment j'ai su que j'étais malade.
Depuis, de nouveaux vrais potes sont entrés dans mon cercle.

Merci à la marraine de ma fille qui m'a dit en face pour la première fois quand je déconnais.
Merci à la marraine du fils de ma femme (putain c'est long ça), qui m'écoute sans me juger.
Merci à Lapin qui parle avec moi de mon problème et m'encourage
Merci à vous les vrais potes qui me disent que je suis un mec bien et que j'ai pas besoin de ça pour être beau.
Merci ma douce d'être là et nous être retrouvés.
Et merci à vous qui me lisez et qui m'encouragez.
Message édité 4 fois, dernière édition par Laurent..., 10 Aout 2013, 12:44  

Je ne suis plus en révolution, je suis en évolution.
La réflexion est dans l'action.
Ma sagesse sera d'être heureux dans tous les événements.

... mais là j'en chie :)...
Score de dépendance actuel 6 - Posologie imprégnation 50mg.
 
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Avatar de martha
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  Lien vers ce message 13 Aout 2013, 21:26
à AMER TOC,

poignant de sincérité et de lucidité !!!

contente que tu es toujours avec ta douce
et que votre horizon est entrain de se dégager
et un petit bravo aux bonnes fées qui vous entourent

courage à tous


un écrivain qui me tient à coeur, il aurait piqué la citation à Coluche, soit:

ce n'est pas parce qu'ils sont nombreux à avoir tort, qu'ils ont raison
 
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Avatar de Nightwish
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  Lien vers ce message 18 Aout 2013, 16:56
Salut Sam70,
Salut à toutes et tous,

Quelle a été l'élément déclencheur ? Comment et d'où est-il venu ? Y-en-a-t-il eu plusieurs ? Pourquoi la catalyse a-t-elle eu lieu à ce moment ou sur cette période et pas avant ?

Il y a presque 3 ans, 5/6 mois après la naissance de ma fille, l'alcool était un besoin qui ne m'apportais plus de plaisir mais que des difficultés : Je m'éloignais de mes responsabilités, j'en avais marre et je n'en pouvais plus. Suite à une grosse cuite in-masquable : le bouton était mûre, j'ai pressé dessus : J'ai dit NON à ma femme pour les AA et je m'inscrit sur le fofo. J'arrête la clope et je commence le baclo le 17 jan 2011, indifférence après 4 mois/200mg/j.
Avec un cadeau de bienvenue, un nouveau super pote : l'éléphant !

il y a 4 ans, le 29 sept 2009, seul à la maison avec malboro et bibines à volonté, je tombe sur une émission d'Elise Lucet : se libérer de l'acool, on y parle du baclofène. Olivier A. est interviewé, il dit un truc comme cela : "je peux boire un verre sans aucun pb". Voilà ... la graine était planté... il a suffit d'arroser de bière, trés régulièrement, et de patienter. En fait je retiens 2 choses que je procrastine :
1) le nom du médoc
2) l'alcool est une maladie...
j'ai conservé ce papier où je l'avais noté... avant le blackout

Entre il y a 4 et 10 ans, j'avais tout pour être heureux, pourtant je picole en cachette. Dans mon garage, grostambour à la main, je me dis souvent : mais pourquoi tu picoles ? Je prend du bide et j'augmente lentement et insidieusement la dose nécessaire, cuites après cuites, mais sans jamais trouver de réponse satisfaisante ni cohérente.

il y 11/12 ans situation catastrophe: cocu, travail déprimant, solitude.
J'ai passé plus d'1 ans à toucher le fond et à rebondir dessus, avec GRAMDE pour seule compagnie systématique (Gros Rouge - Aspirine - McDonnals - Enlisement).

Avant, début clopes à 14 ans, première caisse pas longtemps après. Rapidement la fierté de mieux tenir que les autres... Premier à resservir les autres pour mieux me resservir. J'me fais quand même la remarque : bizarre que les autres n'aimes pas cela autant que moi !

Voilà pour mes déclencheurs... et ma première vie. J'ai maintenant 34 ans, je suis papa une deuxième fois.
Merci Samuel pour ce fil, il est une excellente amorce pour développer un sujet qui est pour le moins complexe : du sortir du déni, l'envie de guérir.
Et il y a beaucoup d'histoire émouvantes à lire ici.

Merci, bien à toi
Night

Ps: Avec de gros bizoux de l'éléphant


Persévérez ! Soyez régulier ! Avec de la patience et du saint doux...
c'est pour vous, servez-vous ! : >> Le baclofène pour les nuls << O >> Comprendre ce qu'est baclofène << O >> baclotuto.com <<
Merci infiniment Olivier :)
 
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Avatar de Fripoune
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  Lien vers ce message 24 Aout 2013, 15:54
Bonjour Samuel,

Voici ma modeste contribution à ton fil.

J'ai bientôt 42 ans et 20 ans d'alcoolisme

J'ai toujours su que j'étais malade alcoolique alors pas de DÉNI pour moi.
Commencer à boire du Whisky-coca dès 07h du matin, le week-end.
Seule et en cachette.

Il faut être sacrément décortiqué (ce qui n'est pas mon cas!)
pour ne pas comprendre qu'il y a un problème dans ce comportement.

Mais j'ai toujours cru
que la seule solution,
pour me sortir de cette maladie était l'Abstinence.
Et à l'époque, c'était la seule alternative proposée.
Et cette alternative là, je n'en voulais plus.

Pourquoi?
Pour l'avoir vécu par deux fois et avoir rechuté à chaque fois,
toujours plus bas.
La première fois, après une cure de désintoxication.
4 semaines enfermées entre 4 murs.
Être déclarée guérie à la sortie.

A moi la culture AOTAL, EQUANIL et VITAMINES B1-B6.

Une, deux tentatives de suivis psy catastrophiques par leur prise en charge.

Et les réunions d'entraide:
"Je m'appelle Sophie et je suis alcoolique..."
J'ai parlé (un peu), j'ai écouté (beaucoup)
J'ai prié, j'ai appris à chanter...Merci.
Mais non Merci...j'avais trop SOIF !

Chroniques d'une rechute assurée !


La deuxième fois,10 ans après,
une nouvelle rencontre,
la naissance de ma fille et 6 années d'Abstinence ont suivi.
Pourquoi?

L'Euphorie de ce bonheur là peut-être.
L'ai-je vécu sans souffrance? Je crois...je n'en suis pas certaine.
Je me souviens d'une soirée au restaurant, où il y avait en dessert, un assortiment de mignardises.
Je me réjouissais...
Le premier que j'ai goûté était imbibé de rhum.
Dépitée, j'ai donné l'assiette à mon voisin,subissant les moqueries de mes collègues.
Traquer la moindre goutte d'alcool,même dans les mets c'est épuisant!
Et à la longue..l'esprit n'y résiste pas.

Alors RE-rechute:
Et l'enfer !

En semaine,tenir bon toute la journée à cause du travail.
Mais y penser ,y penser, ne faire que cela !
Puis rentrer chez soi, dans l'après-midi,vérifier les niveaux de bouteilles (Whisky et coca) et s'alcooliser.

Le Week-end,dès le matin, se précipiter vers son Elixir Favori et s'abreuver.
(sans avoir bu au préalable bu ma sacro-sainte Ricoré.)

Le début du point de bascule:

Se réveiller le lundi matin,
commencer par vomir son repas de la veille, pris trop tard dans la nuit.
Se regarder dans le miroir,
La mine défaite,le visage bouffi, les yeux rouges et se dire:
"Ce soir, je ne boirai pas..ce soir, je ne boirai pas..."
Pour finalement recommencer!

Refaire le même promesse, le lendemain, les jours suivants,
et se dire:
"Continue comme cela , ma vieille et tu vas finir par en crever!"
"Tu vas finir par te réveiller un matin, les mains tremblantes
et pour te calmer, il te faudra ta rasade de Whisky pour démarrer! "


Pensées insupportables pour moi.

Et puis un jour, le point de bascule:


La lecture furtive d'un article de journal, un titre:
"Je peux enfin boire un verre de Whisky,sans avoir envie de finir la bouteille."
Et un seul nom, le baclofène.
Pas eu le temps de connaitre les détails, les tenants , les aboutissants.
Le journal a aussitôt disparu !

Le 11 novembre 2012 , j'ai tapé "Baclofène" dans le moteur de recherche GOOGLE.
Je suis arrivée sur le forum d'entraide.
Je me suis inscrite, complétement alcoolisée.
En écrivant simplement..."Je suis nouvelle et je me présente."
Et l'aventure a démarré.

Faut-il préciser que je ne savais même pas à quoi m'attendre?
La possibilité d'effets indésirables étaient totalement inconnue pour moi.
La notion d'Indifférence était difficile à conceptualiser pour moi.

La seule chose que j'avais comprise était que:
je pouvais me libérer de l'alcool,
sans pour autant le bannir de ma vie.


BIEN A TOI SAMUEL.

S'il y a des modifications et/ou des informations complémentaires que je peux apporter,
je suis ouverte à toute proposition.
Message édité 1 fois, dernière édition par Fripoune, 25 Aout 2013, 19:13  

Dose seuil: 300 mg ( Mars 2013)
RECHUTE EN 2020/2021

25/02/2016 Arrêt de la Cigarette ( Champix)
 
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Avatar de jertex
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  Lien vers ce message 25 Aout 2013, 19:10
Bonjour à tous,
L'élément déclencheur : voilà une bonne question !
Je réponds ici par procuration parce que c'est mon conjoint qui est sous baclo et ....... qui ne boit plus depuis plus d'un mois, plus envie tout simplement !
Il est à 150mg/jour, toujours suivi par son prescripteur et HEUREUX !
Pour répondre à ce fil, je lui ai demandé ce qui a déclenché sa décision d'essayer ce baclofène : sa réponse est claire : un médicament qui promet d'arrêter de boire parce qu'on en a plus envie, on ne passe pas à côté ! Il m'a dit texto que si il avait connu ce produit il y a des années, et bien il l'aurait pris il y a des années, tout simplement.
Je pense que c'est l'élément déclencheur essentiel, se débarrasser d'une addiction sans souffrir, car l'abstinence fait souffrir.
Etant sa conjointe, je vais ajouter quand même que les tracas grandissants et se multipliant au niveau du travail ont du aussi jouer, mais honnêtement, ça n'est pas l'élément déclencheur, car des soucis de boulot, ça fait des années qu'il en a sans pour autant avoir tenté quoi que ce soit pour essayer d'arrêter (il buvait depuis une bonne douzaine d'année et depuis 6 ans il n'avait fait AUCUNE tentative pour arrêter et même pour diminuer, il disait même carrément qu'il n'avait pas envie d'arrêter).
Aujourd'hui il fait la pub auprès de ses compères du bar du coin. Je l'ai entendu une fois en parler à un comparse actuellement sobre car il pratique l'abstinence .... mais il pratique aussi les AA, c'est donc pas gagné. Il faut voir comme il a essayé de lui faire comprendre son détachement à l'alcool sans souffrance. Et l'autre de répondre que "tout est dans la tête", qu'il n'a pas besoin de médicament ! Ce qui a mis mon conjoint en colère ...
Voilà, je pense avoir dit ce que je peux en dire, c'est donc la promesse miraculeuse du baclo qui serait l'élément déclencheur du style "après tout pourquoi pas essayer, si ça peut marcher sans privation" !
Biz à tous

N.B. : il n'a jamais suivi de cure, jamais assisté à des réunions AA ou autre. Avant le baclo, on peut dire qu'il n'a jamais rien fait pour arrêter, tout au plus a-t-il tenté de "diminuer"
 
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Avatar de Laurent...
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  Lien vers ce message 27 Aout 2013, 19:47
Salut Sam,

Ce fil est très utile.
Ce travail sur le point de bascule permet à chacun de marquer l'instant où il a pris conscience de sa maladie.

Du coup je pense à son petit frère.
Tu travailles sur le point de bascule, pourquoi ne pas travailler aussi sur le point de guérison ?
Celui où l'on décide de reprendre sa vie en main. Celui où l'on se bat pour trouver un prescripteur. Celui où l'on remonte vers la lumière.

Ce travail ressemble au travail du deuil
.
Tu auras ainsi des descriptions de la déception et de l'acceptation.
Tu aideras ainsi ceux attristés de leur constat en les amenant vers la conscience de leur rémission.
Je crois cette opportunité importante.

Je croyais difficilement à à temande de poster ici, aujourd'hui je t'en remercie.

Bon travail, avec l'envie de te lire.

Bien sincèrement,

AmerToc, le Pugnace.
Message édité 1 fois, dernière édition par Laurent..., 27 Aout 2013, 22:07  

Je ne suis plus en révolution, je suis en évolution.
La réflexion est dans l'action.
Ma sagesse sera d'être heureux dans tous les événements.

... mais là j'en chie :)...
Score de dépendance actuel 6 - Posologie imprégnation 50mg.
 
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Avatar de Célestin
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  Lien vers ce message 22 Septembre 2013, 12:29

C'est une enquête qualitative sur l'origine de notre renaissance que je vous propose de partager en ligne. Peut-être nous servira-t-elle à provoquer cette prise de conscience chez un proche, ou même un inconnu ...

Je tient une synthèse régulière de vos réponses ci-dessous.

Portez vous bien,
Samuel


Bonjour, je n'ai rien répondu parce qu'il s'est agi pour moi d'une prise de conscience progressive dans laquelle je ne distingue pas d'élément particulier.
La difficulté a plutôt été d'oser en parler d'une part, de trouver le bon traitement d'autre part.

Par contre, que donne la synthèse dont tu parles ci-dessus ?
Message édité 1 fois, dernière édition par Célestin, 22 Septembre 2013, 12:30  

Libéré en octobre 2010 à 150 mg aujourd'hui à 40xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxLe baclofène en clair : un exposé de BeaurepairexxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxMon parcours
 
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Avatar de fanfan94
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  Lien vers ce message 01 Octobre 2013, 10:32
bonjour,

je trouve intéressant de participer à cette étude, c'est important qu'un grand nombre de malades de l'alcool et dépendant d'autres d'autres conduites addictives puissent régulièrement rendre compte de leur évolution avec cette molécule. Ce qui me semble important c'est la durée, les effets secondaires si ils sont présent, enfin tout ce qui pourra contribuer à faire avancer la recherche dans ce domaine.
Pour mon histoire, j'ai consommé de l'alcool pour la première fois à l'adolescence, pour me permettre de me hisser à la hauteur des "autres" et socialement faire partie d'un groupe, déjà atteint par mon trouble attentionnel TDAH-I
J' ai noyé des années durant mes humeurs dans l’alcool qu j’avalais pour empêcher mon cerveau d'absorber le flux d'idées et les pensées impossible à hiérarchiser.
J'étais impatient, irritable, impossible de parler posément, de trouver les bonnes formules, les bons mots, trouver la bonne attitude sociale, la bonne réponse.
Alors j'ai rencontré le cannabis qui m'a accompagné pendant 20 ans. Je deviens dépendant de mes émotions, je suis une cocote minute sous pression en permanence.
quand je picolais, j'étais amoureux, incontrôlable, fou, pouvant commettre l'irréparable .
Je vois des psychiatres des psychologues, les AA, je fais des cures, hospitalisé pour dépression, incarcéré 6 mois (pour I.L.S), bref l'horreur de la privation totale de ma liberté et je n'ai surtout rien fait pour que je 'y sois pas écroué, j'aurais pu tout arrêter mais non...même dehors je n'étais pas "libre", pas heureux...
Ma sortie le retour chez mes parents à 50 ans, retrouver du travail, le monde social, et toute l'angoisse, je reprends des cuites fait des conneries, blesse et fait de la peine à ma famille, mes amis, je retourne une énième fois au AA que j'ai rencontré en 1995, je ne suis toujours pas heureux, j'ai un super boulot, de solides projets, de la réussite plus qu'il n'en faut mais je n'arrive pas à être bien dans ma peau , je pense trop, je ne réfléchis pas avant d'agir, je fonce tête baissée vers les murs...
Octobre 2012 je suis diagnostiqué TDAH, je parle de mes addictions que je souhaite jarreter mais dont je n'arrive pas a me séparer, on essaye le Concerta, de bon résultats rapidement mais pour cela il faudrait que j’arrête l’alcool, le cannabis, les benzodiazépines, mais j'en suis incapable, je ne peux pas me contrôler mes addictions.
Mon médecin arrête les amphétamines pour mon TDAH, j'ai trop d'effets secondaires.
Elle m'oriente vers un de ses collègues qui traite les addictions, je le rencontre rapidement, il me propose le baclophène, je fais la moue, je préfère essayer d'y arriver seul sans médicament et pourtant je sais que c'est mission impossible. Je reprends des cuites, je vais encore mal, je suis désespéré.
Je revois le médecin un mois après, j'accepte sa proposition du baclophène, cela fait maintenant un mois que j'en prends, je suis à 2/2/2, je suis bouleversé de voir le confort de ma vie, oui je n'ai plus envie de me défoncer à l'alcool, j'expérimente l'alcool et me rends compte que je ne pense pas au deuxième verre quand j'ai le premier à la bouche car je trouve difficile de boire rapidement mon verre, je trouve l'alcool fort, le vin et la bière ont un "autre goût, je ne suis plus attiré par mon verre que je ne cessais de remplir.Mon verre peut rester devant moi, il ne me dérange pas et je peux même l'oublier...
Je ne suis plus angoissé du tout, je trouve mes mots et mes idées pour m'exprimer, pour mes problèmes attentionnels, je n'en souffre plus pour l'instant même si j'ai encore beaucoup de pensées, elle sont plus claires, je sens que je suis plus dans le confort social,qu'il m'est plus facile d’inter agir davantage avec mes semblables, je ne me laisse plus dominer par des pensées négatives, je suis beaucoup plus détendu, posé, attentionné.
Pour mes autres addictions, cela avance aussi dans le même sens.Je ne pense pas à mon joint, je pars le matin sans mon tabac, sans stress, et l'apres midi c'est la même chose, pas d'envie de decendre au bistot m'envoyer une bière ou afir le tour du paté de maison pour fimer mon bédo, fini tout cet esclavage, j'ai trouvé une nouvelle Liberté, celle de ne pas boire ou de ne pas fumer, sans le Baclophène, cela serait parfaitement impossible.
Merci donc pour cette liberté trouvée
Cordialement
François
 
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  Lien vers ce message 08 Octobre 2013, 12:40
Alcoolique dans le déni de l'âge de 16 ans à 30 ans.

A 30 ans je me marie aux Etats-Unis et mon mari américain me dit qu'il n'en peux plus que je boive et commence à vider des bouteilles d'alcool dans l'évier.
Qu'à cela ne tienne, je vais en racheter d'autres.

Un jour, j'accompagne une des mes amies à un 'twelve steps program' pour une addiction à la nourriture la concernant, et dans la salle d'à côté il y a un A.A.meeting.

J'y entre, j'écoute l'expérience de la speakrine, je m'écroule en larmes, je tremble: c'est le choc, la révélation: je suis exactement comme elle, je suis alcoolique!
La révélation aura été casi instantanée.

Je suivrai de nombreux meetings par la suite et deviendrai moi-même sponsor.

Jusqu'à la découverte du Baclofène, c'est la guerre entre mes périodes de sobriété très pénibles et mes périodes de rechutes encore plus pénibles.
Cette période aura durée 25 ans.

Aujourd'hui, sous Baclo depuis juin 2012, 70mg/jour et, si cette maladie reste incurable, j'en suis en tout cas libérée.

Merci Baclo!
Merci au forum!


"Un petit trot est une cure contre nos démons"
Benjamin Disraeli (1804-1881)
 
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  Lien vers ce message 27 Octobre 2013, 9:59
Bonjour tous, et merci à toi, Sam, pour cette discussion ingénieuse...

Je n'ai pas vécu de déni, en quelque sorte:
Je me suis pensée et reconnue alcoolique dès la première goulée.

J'avais 15 ans, une sortie de fin d'année au lycée
Dans une crêperie ( en Bretagne...)
2 verres de cidre pas plus...
( lorsque les autres se servaient à tout va / la tradition! )

Moi j'étais déjà ivre et je savais que
c'était ce qu'il me fallait...
J'étais alcoolique.

Je n'ai plus touché à une goutte d'alcool
( impossible d'accès et très obéissante )
Jusqu'à mes 17 ans, lors d'un repas avec des amis chez mes parents:
Autorisation et confirmation
1 ou 2 verres pas plus mais je sais...

18 ans, la majorité, Paris, la fac...
C'est parti, en douceur d'abord
( conso faible mais je sais toujours,
Puis qui va crescendo au fil des années...)

Je n'ai jamais vraiment pris la décision d'arrêter
( il y a bien eu une cure mais à la demande d'un tiers )
L'alcool était pour moi une question de survie.

Seul Mister Baclo m'a décidé,
Parce que pas d'abstinence,
Pas de souffrance supplémentaire
( quoique... Mes EI ont été terribles... mais je les ai accueillis avec ... bonheur. )
Message édité 1 fois, dernière édition par BB, 07 Septembre 2014, 0:25  

- TOUT EST POSSIBLE -
Guérie à 340mg le 12/09/2013---19/07/14: 0 baclo...13/10/14 arrêt du tabac par hypnose.
Surpoids après guérison. Rechute début octobre / guérison à 120mg le 28 octobre 2017. Arrêt du tabac de nouveau le 12/02/ 2018.
 
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Avatar de Djoulaï
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  Lien vers ce message 27 Octobre 2013, 11:53
Salut à tous,

Vous savez quand j'ai découvert ce merveilleux forum Baclofène, c'était au printemps dernier.
Je m souviens j'étais en train de pianoter sur le non moins fabuleux forum des vapoteurs, et vla t'y pas qu' en lisant un fil, je tombe par hazard sur un post qui disait qu'il existait un Medoc contre l'alcoolisme, le Baclofène, et un forum aussi..

A cette époque j'étais dans le dénie le plus total....Mais bon, je tapes sur Google "Baclofène" et je tombe sur le forum...Je m souviens, mes mains tremblaient sur le clavier et sur la souris..
Non d'espoir mais de peur..
Alors je commence à lire quelques fils au hazard....Et là j'ai tout fermé net d'un coup...C' était pas possible, je ne faisais pas partie de cette bande d'alcooliques....C Pas moi ça....Non mais!!

Et puis le printemps et l'été sont passés, et pas mal de bouteilles aussi....
Mais le "verre" était dans le fruit, l'idée était dans ma tête et je ne parvenais pas à l'en chasser...

J'ETAIS ALCOOLIQUE.....

Alors je suis retourné vers vous, fin du mois d'aout, la mort dans l'ame, terriblement inquiet....Inutile de vous dire le nombre d'heures que j'ai passé à vous lire!!!...La boule au ventre.
Mais maintenant, vous me filez la patate, et grace à vous je suis sorti du dénie et suis plein d'espoir!

Voilà, j'avais envie de dire ça aujourd'hui

Bizzzzzzzàtous
 
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  Lien vers ce message 01 Novembre 2013, 23:41
Bonsoir,

Comment le déclic m'est venu :
Tout commence en octobre 2012, quand mon médecin généraliste me met une nouvelle fois sous antidépresseur et sous "Benzo". En bon élève et contrairement aux fois précédentes, je décide d'arrêter l'alcool pour suivre le traitement. Sevrage brutal donc et 2 jours plus tard je finis aux Urgences Psychiatriques en plein Delirium Tremens. Après 3 jours de Valium, on me met dehors et je reprends ma "posologie alcoolique" plus efficace. Courant février 2013, Black Out complet, ma femme me raconte m'avoir conduit aux urgences, dégrisement, sortie avec comme ordonnance : Antidépresseur, Benzo et Aotal ... Mais je reprends aussi mon ordonnance préférée "non remboursée par la Sécu". Fin avril 2013, perte de connaissance un soir devant mon fils qui appelle le SAMU. Transporté inconscient aux urgences, je me réveille vers 4h00, je me dé-perfuse et je fugue, je rentre chez moi à pied (2 kms de nuit avec encore des grammes). C'est le déclic, je prends conscience qu'il faut que je me fasse soigner … Cure de sevrage de 5 semaines en Hôpital Psychiatrique et postcure en Centre de Soins de Suite et de Réadaptation en alcoologie depuis mi-août 2013. En entendant parler d'autres patients, je commence à m'intéresser au Baclofène, je le découvre, je fais beaucoup de recherche sur internet, j'achète "Le Dernier Verre", je le dévore en quelques jours, je me reconnais dans ce livre, il faut que j'essaye. Début du traitement au Baclofène, à ma demande insistante, fin août 2013 (30mg). Augmentation progressive pour arriver aujourd'hui à (seulement) 80mg.
Ce que je ne dis pas dans ma présentation, c'est que ma consommation nocive d'alcool (plus de 3 doses d'alcool par jour) ...
    http://www.baclofene.com/index.php?p=download&nocount&id=5772
... remonte à une dizaine d'années. Il m'a fallu 3 séjours aux urgences pour sortir du déni malgré les mises en garde de mes proches et de mon médecin traitant.

Comme quoi : Il faut vouloir pour pouvoir !
Message édité 4 fois, dernière édition par Carabus, 01 Novembre 2013, 23:43  

"Les seules choses qui sont impossibles à finir sont celles que l'on ne commence pas." Lynn Johnston

Indifférent à 210 mg [b] ... Actuellement à 40 mg/j - 20 mg le matin, 20 mg le soir
 
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Avatar de Manue Velvet
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  Lien vers ce message 19 Novembre 2013, 21:06
En 2003, premier point de bascule, l'alcool ne me rendait plus gaie, mais m'a rendue triste, très triste
Je rencontre mes frères et soeurs biologiques,
je bois, je les appelle, ils s'en rendent compte

J'ai honte, alors je décide de ne pas être leur nouvelle soeur alcoolique

je vais chez les AA, s'en suit une abstinence de 9 ans

2010: je perds mon père, bouleversement, médicaments, et hop, l'alcool se rappelle à mon bon souvenir en 2013, je ne résiste plus, j'essaie en janvier, berk, je réessaie en juillet, totale rechute

Je cherche sur internet, fin juillet 2013, "boire normalement" et je tombe sur ce forum

de Août à octobre, je bois et je prends du baclo

fin octobre, grave infection du rein, je ne supporte plus rien, ni l'alcool, ni le baclo, j'arrête tout

mi novembre, je me sens bien, très bien, la vie reprend ses droits, je bois rarement, toujours des cravings, je prends un peu de baclo comme anxiolytique

Je mets en priorité de trouver un job, de m'y atteler, de le garder, et je reprendrai le baclo

mais je ne bois plus comme avant, je ne suis plus abstinente, pas totalement indifférente, mais il y a autre chose dans ma vie

A suivre...


Rechute depuis 2013, début du baclo, dose maximum atteinte 330 mg, dose de déclenchement 290 mg, de longs paliers à 190 mg, puis 120, bref, aujourd'hui à 50 mg, dose de confort depuis plus d'un an, plus d'excès d'alcool, 0 consommation en solo, quelques verres en famille une fois par an, sur deux ou trois jours, et encore... objectif atteint, en 7 ans... alors patience ;-)
 
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  Lien vers ce message 01 Janvier 2014, 1:34
Bonne et heureuse année 2014.

Patience et persévérance aux alpinistes du seuil de libération,
Courage et confiance aux fraîchement libérés,
Longue et heureuse nouvelle vie aux libres.

Alors, entre deux bouffées de havane, tchatouilleries ou coups de speed, vous êtes toujours chaleureusement invités à témoigner ici.

Portons nous bien


http://www.o-ameisen.org/
sblaise@o-ameisen.org
 
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  Lien vers ce message 28 Mars 2014, 4:00
*
Des bonnes fins de semaines bien arrosées
On avait du fun..
De la musique...de la poésie
On avait créer ' le cercle des poètes déchirés "
Que du bonheur..!!!
J'étais jeune...

Ensuite,
Les années défilent...et ce n'est plus les fins de semaine..
Je n'ai pas vu aller la descente...
Le grand déni..
Et en société je sais me tenir

Il y a quelques années, j'ai senti que c'était grave, je ne pouvais me confier
personne ne pouvais savoir.
Et j'ai continuer, je n'avais pas de solution, il était impossible pour moi d’arrêter de boire
où de me tourner vers les AA

Il y a 1 an,
Ma mère m'a parler du baclofène, elle avait vue l'information dans nouvel observateur
J'ai pianoter..
j'ai rencontrer le forum
Et l'aventure à commencer.

*
 
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Avatar de martha
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  Lien vers ce message 30 Juin 2014, 21:46
pour la bascule

réponse sans doute un peu tardive

déni ou pas

l'envie d'être une autre personne

celle qu'on voulait toujours être
avec une aide efficace

reprendre ses droits dans la vie
c'est important

portons nous bien


un écrivain qui me tient à coeur, il aurait piqué la citation à Coluche, soit:

ce n'est pas parce qu'ils sont nombreux à avoir tort, qu'ils ont raison
 
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Avatar de PascAlbéric
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  Lien vers ce message 29 Juin 2017, 16:15
À la question d'une compagne d'un alcoolique dans le déni, Samuel répond en mentionnant ce fil oublié.

Et une pointe de nostalgie en voyant pas mal d'anciens, mais certains sont toujours parmi nous.

Pour ma part, ma sortie de déni est lointaine. Certainement vers 1995, disons donc une paire d'années plus tôt, à 35 ans, où j'ai commencé à avoir des problèmes de santé. Et même avant, je me rendais compte que je consommais un peu trop. Il faut dire que j'aime l’introspection :fsb2_godgrace:

En 1995 donc, quand j'ai décroché un job à Bruxelles et que cela incluait de devenir navetteur et de me lever tôt, j'ai hésité car je savais que j'aurais du mal à assurer le réveil avant l'aube... J'ai accepté car c'était un contrat de trois mois. Et sur ces trois mois, j'ai souvenir d'au moins une absence pour gueule de bois, officiellement « Sciatique »

Contrat renouvelé trois fois, égale à l'époque, à un CDI.
Mais à quarante ans, cela ne va plus, nombreuses absences. Octobre 1998 1ère cure.

Ma prise de conscience s'est faite un peu à la fois. Pas de déni intérieur, mais extérieur : tout va bien, je maîtrise. Néanmoins, il s'effiloche vite avec mon épouse. « Oui oui, je vais faire un effort »

Donc, je ne crois pas qu'afficher un déni veut dire que l'on soit nécessairement dedans...


Voilà ma contribution.


Message édité 2 fois, dernière édition par PascAlbéric, 29 Juin 2017, 17:07  

Ressources diverses

Comment prendre le baclo ? | le baclofène fait-il dormir ? - Feuilles de route (alcool et TCA) - Outil d'aide à la répartition - Foire Aux Questions - Tout savoir sur le baclofène - Initiation aux TCC (Thérapies Cognitivo-Comportementales) - Mindfulness Méditation / Pleine conscience / « Vivre le moment présent » - auto-hypnose - Acides Aminés - autres ressources +/- zen...
Profitez !
 
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  Lien vers ce message 01 Juillet 2017, 13:03
Moi aussi, j'ai longtemps refusé d'admettre extérieurement mon problème tout en sachant intérieurement qu'il y avait un réel problème, la santé, quelques accidents alcoolisés, le sentiment grandissant d'une terrible impasse.
Mais reconnaître quelque chose à laquelle on ne voit aucune solution c'est la double peine.
On souffre de son impuissance et il faudrait en plus souffrir de le reconnaitre auprès des autres.

J'y ai cru quand j'ai découvert le baclofène.
Une molécule proche de l'oxybate de sodium (que j'avais testé il y a longtemps) mais sans les inconvénients de celui-ci, ne pouvait à mon avis qu'être très prometteur.
Je n'ai pas pour autant avoué que j'étais alcoolique et que j'allais me soigner (excepté à mon médecin), donc vu de l'extérieur la sortie du déni ne s'est faite qu'une fois le processus de soin bien enclenché.
Lorsque j'ai pu constater par moi même que les choses bougeaient alors j'ai pu commencer à en parler.
D'abord entre nous sur le forum, puis dans mon premier cercle familial et amical ( à ceux qui pouvaient entendre ou à qui je devais des explications ).
Aujourd'hui j'essaie de parler du traitement et de mon expérience, dès que l'on me pose des questions, c'est pour moi de salubrité publique, et un bon moyen de faire le point sur mon avancement sur le chemin thérapeutique.


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