Lien vers ce message 27 Juin 2013, 22:40
Bonjour à toutes et à tous,

Je vous dois des excuses, plusieurs mois sans nouvelles, ce n'est pas correct. Voilà, excusez-moi, c'est une faute, une faute lourde. Mais je vous jure que le Président et le Gouvernement n'étaient pas au courant. Ah, non, je m'égare...

Des nouvelles donc...

La version courte pour lecteurs pressés:
Je vais mieux que bien! Je suis indifférent à l'alcool depuis mi-novembre 2012. YES!!!

La version détaillée pour lecteurs curieux:
J'ai commencé le traitement en juin, doucement, 3x5mg par jour au début et une montée en douceur pour atteindre 80mg/jour (30+20+30) début septembre. Là j'ai fait un long palier parce que les ES étaient franchement pénibles (voir mon post du 3 septembre). Je me suis maintenu entre 80 et 90mg/jour pendant deux mois, avec cette sensation étrange de frôler l'indifférence à l'alcool sans être franchement indifférent. Les ES ne se sont pas vraiment calmés, c'était une période assez éprouvante.
Puis, début novembre, mon turbin m'a envoyé loin, dans un fuseau horaire exotique, loin de ma routine Baclo-boulot-dodo. A l'aéroport, j'ai considéré le rayon des single malts écossais avec plus de circonspection que d'envie et j'ai décidé de ne pas profiter d'une offre pourtant alléchante sur mon Islay préféré. Et puis mon devoir me conduisait dans un endroit où l'alcool ne fait pas partie de la vie quotidienne. La suite vous l'imaginez. Perdu au milieu de nulle part sans mes repères quotidiens j'ai mis deux jours à réaliser que je n'avais pas une fois, pas une seule fois, pensé à l'alcool depuis mon arrivée. Et il y a mieux: le fait d'y penser ne déclenchait aucune pulsion, ni même aucune envie... Aucun intérêt, quoi, j'étais devenu indifférent. Le choc.
J'appréhendais un peu le retour dans mon univers familier mais mon regard sur la bouteille avait réellement changé. Il s'en était détaché, en fait, sans effort et sans prévenir.
J'ai donc décidé, en accord avec ma divine prescriptrice (qui, je le vois bien, tire une certaine fierté de mon succès), de me maintenir au palier de 90mg/jour. La fin de l'année s'est bien passée mais les choses ont commencé à se gâter à la rentrée. Je devenais nerveux, j'avais accumulé une dette de sommeil qui me faisait alterner entre des états apathiques ou, au contraire, survoltés. Je frôlais le burn-out, j'étais agressif, cassant, péremptoire. Je suis retourné voir ma prescriptrice dare-dare afin de mettre au point avec elle un protocole de descente d'urgence contrôlée.
En trois semaines, j'étais dans la zone des 40mg/jour et je soufflais un peu... Mon sommeil s'améliorait, mes amis me reconnaissaient à nouveau, je n'avais plus envie d'étrangler le chat et... j'étais toujours indifférent. La claque a été sévère et je suis resté un mois à 40mg/ml. Depuis, je suis descendu progressivement (depuis début mars), en surveillant attentivement mon appétence pour le "produit". Je suis maintenant à 10mg/jour, je ne ressens aucun ES (à cette dose, ce serait étonnant), et je suis toujours indifférent à l'alcool. Je compte garder ma pilule quotidienne pendant encore un an, avant de d'essayer de savoir si elle n'est pour moi qu'un placebo.

Je ne suis pas abstinent, je bois à peu près 4 verres standards par semaine. Mais l'abstinence ne faisait pas partie de mes objectifs.

Je voudrais exprimer toute ma reconnaissance et mon admiration aux pionniers de ce traitement. Et à vous, Sylvie, Yves, et à tous ceux qui font vivre et vibrer cette communauté et permettent à des gens comme moi d'envisager une nouvelle vie, libre.

Je vous embrasse.

Kucing