Bonjour à tous.
Ca fait longtemps que j'y pense, je me lance.
Ce qui me fait le plus mal dans notre combat, c'est les réactions des autres, de ceux qui croient toujours que l'alcoolisme est un vice et non une maladie, qu'on ne peut pas en guérir.
Je souhaiterais qu'on puisse lire sur ce fil vos témoignages, des paroles qui pourront faire comprendre à ceux qui n'y croient toujours pas que maintenant, on peut guérir.
Il y a tellement de préjugés sur les alcooliques, les drogués, et autres addicts, qu'il va falloir en plus de notre combat contre la maladie, se battre pour changer les mentalités.
J'espère que ce fil sera un moyen de les convaincre, de vous convaincre mesdames, messieurs les proches si vous avez trouvé la volonté de venir nous lire.
Merci.

Personnellement je commencerais par ceci :
dire à un alcoolique qu'il ne peut pas s'en sortir parce qu'il manque de volonté, c'est comme dire à un paraplégique qu'il ne peut pas marcher parce qu'il n'en a pas envie.
Si on vous disait qu'on avait trouvé un moyen de refaire marcher paraplégique, vous y croiriez, alors pourquoi ne pas croire qu'il existe aujourd'hui un remède pour guérir l'alcoolisme, et l'addiction en général ?

Bonne journée à tous.

je pense que les proches qui n'y croient pas ne viendront pas sur ce fil

la belle mère de mon homme nous a dit aussi qu'il s'agissait juste de volonté, et a parlé de sa tante comme exemple, qui a suivi 4 cures, mais elle a oublié de dire qu'elle continue à boire aujourd'hui.

mais certes, il faut quand même vouloir s'en sortir, et je pense que cette volonté est plus ou moins grande chez ceux qui prennent du baclo, et je me demande dans quelle mesure ça joue on non sur la diminution de conso parfois dès les premières prises

Salut,

Je viendrai de temps à autre voir ce qui se passe sur ce fil.

Dans l'immédiat, il me vient ce que j'ai dit à mon généraliste une fois guéri :

"Maintenant que je suis normal, que je suis comme vous, je comprends une chose : c'est que vous ne pouviez pas me comprendre.
Aujourd'hui je peux boire un verre d'alcool sans que cela n'évoque rien en moi.
Pour ceux qui ont toujours connu ça, il est tout simplement impossible de comprendre ce que vit un alcoolique."

"c'est comme un besoin de manger ou de respirer".
"Pour comprendre ça, il faut l'avoir vécu ou avoir vécu cela au travers d'un très proche. Sinon, vous ne pouvez pas comprendre".

"Maintenant je comprends tous les conseils que l'on m'a donné, des conseils qui me semblaient si bizarres. Vous ne pouviez pas comprendre, vous parliez comme à une personne normale, pas comme à une personne malade".


Toi, Boudchou, tu l'a connu au travers d'un très proche, je pense que tu comprends.

+2000 avec Franck
Ma meilleure image pour décrire le craving c'était "Essayez de ne plus respirer, vous comprendrez en 30 secondes".

Pour te répondre Cristen, bien sûr qu'il faut un minimum de volonté de vouloir s'en sortir. Comme pour toute maladie d'ailleurs. Tout le monde a déjà entendu parler de personne malade d'un cancer qui avait baissé les bras et arrêté la chimio parce que trop d'effets secondaires. Comme pour toute maladie, oui bien sûr il faut vouloir s'en sortir, accepter les inconvénients du chemin vers la guérison.
En te lisant Franck, je me rends compte que mon titre aurait du rajouter "et pour les malades qui ne savent pas encore qu'ils sont malades".
Si vos proches ne viennent pas lire, vous pouvez aussi imprimer le fil et le laisser trainer. La curiosité l'emporte souvent...
Bisous.

merci Olivier et Franck pour vos témoignages, c'est vrai que j'ai des difficultés à tout comprendre, j'essaye de toute ma raison et de toute ma déraison !
,s'arrêter de respirer, de manger, quels beaux exemples, merci

bonsoir tout le monde moi aussi je suis dans la meme situation que vous .Comme conjointe .Mais c'est tres dure quand je vois que mon mari n'a pas assez de motivation .heuresement j'ai decouvert ce forum je comprend beaucoup mieux je peut dire maintenant(maladie) ça me donne force. A chaque fois que suis en train de m'efondre je viens faire un tour ici et ça me monte le moral et l'espoir .il faut croire que nous aussi on va s'ensortir

Quand on est malade alcoolique et que l'on croit, que l'on nous dit et répète que c'est une question de volonté ...
On est dégoûtés.

Quand un traitement se présente, on le prend.
On essaie tout, souvent ça foire, on désespère, on se sent nul et sans volonté.

Le baclofène, c'est le traitement qui te dis : tu peux continuer à boire, tu n'as pas besoin d'être volontaire, il finira par agir.

Il faut accepter l'idée d'être atteint d'une maladie grave contre laquelle on ne peut lutter seul.
Et c'est aussi difficile à faire que d'avoir cette "fameuse volonté",
mais tellement plus efficace.

" Dire a un alcoolique qu'il ne peut s'en sortir parce qu'il manque de volonté, c'est comme dire a un paraplégique qu'il ne peut
marcher parce qu'il n'en a pas envie "



La comparaison est osée et cinglante. Je l'apprécie par son sens de la réalité.

Bonjour, Je trouve ce fil intéressant. L'alcoolisme est très mal vu et perçu. Jugé comme un pestiféré alors que l'on a en fait à faire à une personne en détresse...
Voilà comment je perçois les choses.

Je ressens tant d'amour pour mon mari, que je refuse les jugements hâtifs à son encontre. Mais se battre ne sert à rien... se battre pour convaincre les cons ne sert à rien. J'en suis venue à penser ça.

J'explique à qui veut bien m'écouter, c'est aussi simple que ça...

Si les personnes n'acceptent pas d'être remises en cause sur leurs 1ers jugements on "lutte" contre un mur. L'énergie, mon énergie je la dépense dans d'autres choses.

Bonjour,
on ne peut pas en vouloir aux personnes qui ne comprennent pas. Cela fait des siècles que l'alcool fait des ravages et est perçu comme un vice et non comme une maladie. Cette vision de l'alcoolisme, on est éduqués avec. Ivrogne, soulard, pochtron... ce sont des mots qui font partie de notre vocabulaire depuis toujours. Certains alcooliques eux-mêmes ne se savent pas encore malades.
Il est certains que certaines personnes butées ne chercherons jamais à comprendre. Mais il y a tellement de gens qui sont prêts à entendre cette vérité mais qui n'en ont pas l'occasion. Si j'arrivais à récolter assez de témoignages de guéris, je pourrais faire un petit livret téléchargeable et imprimable que nous pourrions laisser trainer par exemple dans les salles d'attente, lieux où on s'ennuie et où on serait prêt à lire des choses que nous ne lirions pas d'habitude.
C'est peut-être une goutte d'eau dans un océan, mais il faut bien commencer quelque part...
Bonne journée à tous.