Bonjour à toutes et à tous,
Un petit bilan de ces 3 derniers mois et de ma dernière semaine passée avec mon nouveau moi.
Calez vous au fond du siège, une grosse tasse de café, la cig' à vapeur chargée ...
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Historique
Antérieur à mon tout premier post de présentation. C’est la première fois que j’ose écrire cela. Je ne l’ai peut-être même jamais dit.
Surement d’ailleurs !
Depuis toujours, l’alcool rime avec festif et convivialité.
Vers 16 ans, je regardais avec admiration ( ?) mes potes de l’époque sécher des bouteilles.
Aujourd’hui, lorsque j’ai de leurs nouvelles, pour la grande majorité, ils ont doublé de poids, de volume.
Certains battent leurs épouses, pour beaucoup, leurs parents sont morts (déjà) de cirrhose ou de cancers liés à l’alcool, bref, pas joli joli.
Quant à moi, passé cette période, j’ai eu un joli papier rose qui me permettais de raccompagner mes potes, même si j’avais 2g, fier de ne pas me souvenir de comment j’avais ramené la voiture, enchaînant soirées arrosées entre potes sur apéros en solo (j’avais mon appart, j’étais un homme !).
Puis, soirées de boulot, toujours très arrosées, puis jeux vidéo online, en solo, mais arrosés. Je trouvais toujours un prétexte pour ouvrir une bière ou me servir un whisky. Préférant une vodka glacée devant mon pc qu’un café ou un coca.
Un souvenir, pas glorieux, lorsque j’ai passé une première journée avec la famille qui allait devenir ma belle-famille.
Lors d’un bbq géant et familial, je me suis couché en tout début d’après-midi afin de cuver un trop plein … J’avais 20 ans.
A l’époque, on ne parlait pas d’alcoolisme, encore moins de maladie. Juste un petit gars qui a voulu jouer au malin avec les vieux.
Ce ne fût que ce genre d’anecdote durant ces 20 dernières années.
Dans mon premier post, ma présentation, j’écrivais que l’alcool s’est installé depuis une dizaine d’années.
Finalement, en y réfléchissant, c’est beaucoup, beaucoup plus vieux que cela.
Il y a encore quelques semaines je trouvais ça anodin, voir normal.
Mais, est-ce que le gens, dit normaux, ont des jeunesses alcoolisées à ce point ?
Pour faire simple, chaque sortie, chaque soirée entre potes se terminait (pour moi) toujours la tête à l’envers.
J’ai réussi à avoir des périodes sobres, des sorties sans paraitre trop démonté. Mais, il m’arrivait d’arriver déjà alcoolisé, chez des amis.
Et c’est à partir de ce moment où j’ai commencé à boire seul.
Non pas un apéro (ce que je faisais depuis longtemps) mais boire pour boire.
J’enfilai 2 ou 3 whisky rapidement, façon cowboy. Puis de 2 ou 3, c’est passé à 2 de plus.
Puis encore plus … Jusqu’à ce que j’arrête quand la bouteille était vide.
Jamais le bon. Le bon whisky, le bon vin, la bonne bière. Mais ça coute cher.
Et à l’époque, mes finances n’étaient pas celles d’aujourd’hui.
Donc, je suis passé au tout venant.
Le pseudo whisky d’une marque discount, la vodka façon désinfectant, le rhum, tout y passait ! tout quoi.
J’ai même acheté des bières fortes, en 50cl, en carton de 12. J’en avais toujours un dans le coffre de ma voiture.
NOM DE DIEU C’QUE CA FAIT DU BIEN D’ECRIRE CELA !!! jamais je ne m'en serais cru capable !
Je ne savais même pas que j'avais cela au fond de moi !
Finalement, pas besoin d'un psy !! je le fais moi-même !
Moi qui aimais le « bon », j’en étais à vérifier le degré d’alcool sur une bouteille de vin avant de l’acheter ! Entre un 11,5° et un 13°, je prenais le 13. Idem pour la bière, idem pour tout !
Malheureusement, je ne peux pas être exhaustif, heureusement pour vous, lecteurs, cela serait beaucoup beaucoup trop long
Jusqu’au 1er boum ! Voir mon tout premier post sur ce fil.
La suite, je l’ai écrite. Je me relève, je retombe. Je me relève, je retombe.
Jusqu'au jour où j’ai décidé de ne pas me relever. Ce qui m’a valu de lire O. Ameisen.
Aujourd’hui, j’écris ces lignes.
Apaisé.
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Début et augmentations
J’ai commencé à prendre le baclofène le 07 juin 2013.
Les effets secondaires étaient très très légers.
Donc, j’ai rapidement augmenté. Je cherchais un résultat fulgurant, rapide, excessif.
Fin juin, j’ai cru que j’y étais. Non. J’ai eu une petite semaine. Entre porto, muscat et rosé.
Puis, Juillet et Aout.
2 mois où je n’ai jamais été seul, toujours « surveillé » par mon épouse, et le regard bienveillant et plein de tendresse de mes enfants.
Malgré les ES, malgré les doutes, j’ai persévéré.
J’ai suivi un protocole, bien établit à la base, mais que j’ai régulièrement dépassé, overshooté.
Je me suis beaucoup identifié au Dr Ameisen, à moindre échelle, mais ses doutes, ses peurs, ses convictions sa façon d’être, de réfléchir, sont un copier/coller de ma personne.
Pour illustrer mes propos, j’ai toujours réussi ma vie scolaire sans « forcer ».
Jusqu’à il y a peu, je me considérais un peu comme un imposteur. J’ai réussi mon bac « E » alors qu’aucun de mes profs de l’époque n’aurait misé sur moi.
J’ai eu mon permis de conduire du 1er coup (code avec 0 fautes – tout en répondant au pif à 2 questions-) et conduite en ayant « coulé » un stop.
Ma vie pro fût du même acabit.
Un coup de chance m’a propulsé au sommet d’une tour d’où je donnais des ordres aux chauffeurs des oiseaux de fer …
Et puis, sur un coup de tête, j’ai tout lâché pour reprendre les études dans une université aéronautique réputée de Toulouse. Là, j’ai obtenu un joli diplôme malgré mes doses d’alcool quotidiennes.
Alors que certains de ma promo, bossaient comme des damnés et obtenaient des notes bien inférieures aux miennes. Imposteur je vous dis !
C’est pourquoi j’ai voulu établir un protocole identique au sien, celui du Dr Ameisen.
Celui de RdB me paraissait léger, pour moi en tout cas.
Vous pourrez suivre ce protocole sur les graphs à télécharger dans un message précédent.
A suivre ...
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Rechutes
Un excès de confiance et quelques doutes m’ont fait ouvrir quelques bouteilles en tout début de traitement, au bout d’un mois.
Puis, de ce que j’ai pu lire ici, et dans le livre de RdB, je me suis, un tout petit peu, forcé à ne pas céder au craving.
Le baclo m’a bien épaulé dans cette tâche.
A suivre ...
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Effets Secondaires
Les ES (Effets Secondaires) du médicament, ont toujours été présents
Très faibles au début, puis, selon mes prises, forts à modérés.
Le principal : Impression d’être saoul. Engourdissement et du sable dans les yeux.
Voir la description sur le fichier à télécharger, post ci-dessus.
Le matin, au réveil, une sensation d’engourdissement des lèvres, avec fourmillements,
et la même chose au niveau du cuir chevelu (un peu comme quand on a de la fièvre).
Ces ES matinaux disparaissent instantanément avec une petite séance de sport.
Tout comme en fin de journée, après une séance de sport, les ES reviennent mais beaucoup atténués.
D’autres effets indésirables très spectaculaires et fort heureusement de courte durée sont apparus.
Je pense réellement que ce sont des effets secondaires du Baclofène.
Tout d’abord les Hallucinations visuelles. Ça, c’est vachement perturbant.
Voir passer devant soi un animal furtif qui n’existe pas, et que je comprends après quelques secondes, mais je suis déjà debout, à sa recherche…
Cligner des yeux et voir plein de bulles multicolores ou un rideau de gouttelettes rouges pendant ½ seconde. Ou encore, comme de la fumée.
Impressionnant, mais ça n’a pas duré.
Egalement, le sommeil. Très court ! Mais très intense.
Comme je l’ai déjà décrit, je pense que je dors au moment où je dis à ma femme que je vais me coucher. Et 4h après, je me réveille en ayant l’impression d’avoir fait une nuit de 10h !
Par exemple, sur 4 jours, j’ai dormi 3h une nuit, 3h30 la deuxième, 0h la 3eme et 6h la 4eme. En bossant chaque jour (ou nuit), sans sieste et sans être fatigué.
Il y a 1 semaine, j’ai lu la notice du médicament (ben oui, je ne l’avais pas fait avant !)
et bien, les effets non souhaités et gênants sont, à peu près, mes divers ES. Comme quoi.
Aujourd'hui, les seuls ES qui me suivent sont:
A partir de 18h,
- Les yeux qui piquent, l'image qui "saute", la difficulté de concentration visuelle (c'est pas terrible en voiture)
- des fourmillement dans les extrémités et des lèvres
- une impression d'être un peu pété
J’espère que ça va s'atténuer. Néanmoins, que je bouge ou que je suis fort occupé, je ne ressens pas ces ES.
A suivre ...
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Sport
Depuis 2 ans, moi qui était un antisportif convaincu, je me suis mis à courir.
Là encore, une nouvelle addiction, un nouvel excès.
Cependant, la course à pied évacuait et évacue un truc en moi.
Toujours dans l’excès, j’ai acheté nombre d’objets indispensables, à mes yeux, pour courir !
De la montre gps-cardio dernier cri, aux fringues spécialisés et passant par les baskets chères !
J’ai acquis 7 paires en 1 an ½ !
Puis, depuis le baclofène, j’expérimente la molécule et ses ES !
Divers tests : avant l’apparition des ES, pendant phase montée, très tôt le matin, soit très tard le soir ! Lors de la descente. Lors de forts ES. Etc…
Et toujours la même conclusion ; le sport annule les ES.
Tout du moins ceux en relation avec l’équilibre, l’engourdissement et la tête nauséeuse.
Et, par exemple, les jours sans sport, les ES sont plus violents qu'à l’accoutumée.
Et ce, que je fasse une sortie bien avant ma première prise, bien après ou même dans la journée.
A suivre ...
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Suivi Psy
Je n’ai jamais été un grand fan de la psychologie ou de la psychiatrie.
Etant anxieux et méfiant de nature, ce genre de personnage, médecin, m’angoisse plus que ce qu’il devrait m’apporter.
Malgré tout, et surtout pour faire plaisir à mes proches, je n’étais pas contre « essayer » et pourquoi pas, tenter l’expérience d’une espèce de psychothérapie pour traiter une partie du mal ou essayer de comprendre pourquoi j’avais ce besoin d’absorber de l’alcool en quantité déraisonnables.
Finalement, le chemin s’est auto-éclairé.
Fort de mes expériences avec ces pseudos médecins, aujourd’hui, je suis convaincu que cela peut aider certaines personnes, mais ce n’est pas pour moi. Je n’y crois pas et surtout, je n’ai aucune confiance à accorder à ces praticiens.
Donc, j’ai abandonné l’idée de la psychothérapie. Et sans en parler à mes proches, je constate qu’ils ne m’en parlent plus et puis, au vu de mon état de santé (physique et mental) ils doivent avoir oublié, eux aussi, cette possibilité de suivi.
A suivre...
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Aujourd’hui
Alors, quand est-il aujourd’hui ?
C’est très récent pour avoir un recul suffisant, néanmoins, je vais essayer d’être objectif et rester positif.
Depuis le début, j’étais septique. Je ne le cache pas.
Moi qui avait tout essayé, ou presque, j’étais prêt à essayer une autre béquille pour m’aider, pour aider ma volonté.
Aujourd’hui, je dois avouer que cette perception était fausse.
Le baclofène n’est pas une béquille, mais est bel et bien un médicament contre cette maladie.
J’ai ressenti une forte amélioration, de mon état, arrivé à 180mg.
Je croyais avoir atteint l’indifférence ! Cependant, après 5 jours passé à 180, dont 3 sans craving ni pensées, j’ai succombé au craving !
J’ai immédiatement repris 20mg de plus, mais trop tard.
Donc, dès le lendemain, je reprenais mon ascension.
Et à la moindre lueur de craving, je remontais. Malgré les ES qui s’accentuaient.
C’est comme cela que j’ai passé quasiment tout le reste du mois de juillet, mon deuxième mois sous baclofène, à 240mg.
Sans craving, sans pensées.
Ayant lu ici et là qu’une fois la dose seuil atteinte, il était préconisé de prendre 20 de plus pour assoir la molécule.
Et surtout par anticipation de 4 jours seul, je suis monté début Août, à 260mg.
Peut-être était-ce inutile, mais je ne le saurais jamais.
Et je préfère prendre 20 de trop que de réitérer un sentiment d’euphorie qui mène à la chute.
Aujourd'hui, je suis donc à 260, en 3 prises.
09h, 13h et 17h.
Il m'arrive de varier les horaires en fonction de mon emploi du temps, soit entre 08h et 10h, entre 12h et 14h et entre 16h et 18h
J'essaie toujours de garder une certaine amplitude horaire entre les prises et de ne jamais dépasser 04h30 entre 2 prises.
Ensuite, je varie la quantité.
Ça peut être 100mg / 90 et 70, comme 100/100/60 ou 70/100/90 mais toujours en fonction de comment je vais être à la maison, seul ou pas.
Je teste encore ...
Mais, je le redis, pas de craving pour l'instant.
D’autant que, depuis, je n’ai eu aucun craving ni aucune pensée envers la bouteille.
Malgré tout, comme je l’ai écrit plusieurs fois, je me sentais fragile.
Tant que je ne me retrouvais pas « seul » et surtout, échaudé par mon expérience début Juillet.
Début septembre, je me retrouve en configuration solo, comme au mois de juin et comme les mois précédents. Un test grandeur nature ! En couleur !
Et bien, rassuré je suis ! Je peux donc me considérer indifférent.
Nous sommes le 19 et tout se passe bien. Je ne me force pas à ne pas boire. C’est naturel, c’est « comme ça. »
Petite anecdote : samedi j’étais invité à un mariage. Cocktail, apéro, vins … etc
Le tout à volonté ! Le pied ! Le rêve !
J’ai décidé de ne pas me mettre de barrières, de laisser faire.
Le seul objectif, c’était de faire gaffe car je prenais la voiture à 03h pour aller bosser.
J’ai pris ma dernière prise de baclo à 17h. Je ne me suis pas couché et suis parti bosser à 03h.
Entre temps ? Une bonne soirée !
J’ai bu normalement, sans excès, sans craintes, simplement en me disant que je devais prendre la route dans quelques heures.
Et tout naturellement, j’ai attaqué à l’eau à partir de 22h, après avoir bu 2 ou 3 petites coupes, et 3 verres de vin.
Ayant un ballon dans la voiture, j’ai soufflé par acquis de conscience, à 3h du mat’ avant de prendre la route, et bien : nickel. J’ai pris le volant serein !
A suivre ...
Conclusion et Epilogue
Sans efforts particuliers, le baclofène agit sur mon état général.
Mes conclusions, propres à mon cas (ne pas faire de généralité) :
- La molécule agit mais il faut l’aider, ou, la molécule nous aide si nous sommes prêts.
- Après avoir lu certains posts, je suis persuadé que nous avons tous la même maladie, mais à des degrés bien différents. Et notre corps réagit avec autant de différence.
- Il n’existe pas de protocole ni de posologie généraliste. Etant donné que nous réagissons différemment, chacun doit s’intéresser et s’investir dans son traitement.
C’est ce qui fait la force de ce traitement et surtout, c’est ce qui déclenche le processus de « guérison ».
- On prend le baclofène pour nous même. Pas pour les autres, même si nous les aimons.
- En ce qui me concerne, le baclofène agit comme un anxiolytique. Je dors mieux (moins mais mieux), je gère mieux les (petits) soucis du quotidien (travail), toutes ces petites choses dont je faisais avec, mais qui, au final, me peinaient. Aujourd'hui, je passe dessus ou je fais avec mais sans "stress".
A suivre ...
"à suivre ..." : signal que j'éditerai probablement ce post afin de l’étoffer un peu 
car une fois de + je ne me suis pas relu, et donc, je risque d'effectuer quelques modifs !
Néanmoins, les rajouts seront d'une autre couleur, afin que ceux et celles qui me suivent puisse s'y retrouver !
Depuis le début, j’étais très sceptique quant à la réussite de mon projet.
Etant établit que je suis quelqu’un de cartésien et sans être croyant, je suis comme St Thomas

Il a bien fallu que je me rende à l’évidence. L’indifférence existe.
Ce n’est pas un feu d’artifice cérébral, on s’en rends compte le moment venu.
Je m’aperçois également que mon fil n’a pas suscité beaucoup de conseils.
Peut-être parce que j’analyse trop ? Fais-je les questions et les réponses ?
En tout cas, je remercie vivement ceux et celles qui m’ont lu et qui ont eu le courage de tout lire.
@ Bientôt.
Christophe.