Nouveau sujet Répondre Imprimer Syndication RSS 2.0

Couple et guérison

Membre
Avatar de Franck
  • Age : 58 ans
  • Messages : 4483
  • Inscrit : 09 Aout 2012
  Lien vers ce message 18 Novembre 2012, 16:11
Bonjour.

Je vous raconte une histoire, merci de me dire ce que vous en pensez.

Mme est une femme très solide.
Mr a développé une maladie sans issue qui le conduira probablement à la mort.

Pendant 20 ans Mme l'a soutenu, elle a tenu le foyer à bout de bras, elle a souffert, énormément, souffert, souffert.
Jamais elle n'a flanché. Par amour pour ses enfants, par amour pour lui aussi.

Mr suit un un traitement, un de plus......

Et là surprise ! il réagit très bien, le traitement est efficace, et en quelques mois il est sorti d'affaire, probablement définitivement.
Ce couple va pouvoir vivre, vivre à nouveau, vivre enfin, vivre normalement.

Et là, patatras.

Mme s'écroule et sombre dans une dépression.
Personne ne comprend ce qu'il se passe, elle devrait être heureuse devant ce miracle. Mais non, on dirait que c'est tout le contraire.

Qu'en pensez vous?
Message édité 4 fois, dernière édition par Franck, 18 Novembre 2012, 18:32  

Indifférent à l'alcool, depuis le 01/10/2012 à 330mg/j.
A la vapote depuis le 25/10/14
 
Membre
Avatar de diomede
  • Age : 61 ans
  • Messages : 425
  • Inscrit : 21 Mars 2012
  Lien vers ce message 18 Novembre 2012, 16:29
Bonjour Franck,

C'est ce qui m'arrive, je ne saurai aujourd'hui expliquer pourquoi, je suis mal, très mal...

On a retrouvé une vie normale, il reprend tout en main et moi je m'écroule, je ne sais pas, les
nerfs qui lâchent, et pourtant je m'étais toujours dit que quand il ne boirait plus, ce serait
le paradis, et ben non...

Peut être toute la souffrance de ces années qui se libèrent...Il faut peut être passer par là
pour allez mieux ensuite ?
 
Membre
Avatar de mamanou
  • Age : 67 ans
  • Messages : 5311
  • Inscrit : 11 Avril 2012
  Lien vers ce message 18 Novembre 2012, 18:10
Bonsoir Franck, et moi je croise les doigts pour le mien.

quand un des 2 conjoints est malade, cela arrive que l'autre y trouve son compte et que ca l'arrange d'etre la personne la plus "forte" des 2, celle sur laquelle on peut s'appuyer!

la maladie terminée, l'autre se trouve démuni et se sent "inutile" dans le couple!

courage Franck, le temps arrange parfois bien les choses! à chacun de retrouver sa place dans la cellule familiale!
bisous mumu


Lâcher prise, c'est ne pas adapter les choses à ses propres désirs,
mais prendre chaque jour comme il vient et l'apprécier.
 
Membre
Avatar de diomede
  • Age : 61 ans
  • Messages : 425
  • Inscrit : 21 Mars 2012
  Lien vers ce message 18 Novembre 2012, 18:11
Bonjour André,

Qu'est ce que tu entends par "se nourrissait de ma maladie"?

Pour nous, maintenant qu'il est tiré d'affaire (ou presque ...),nous constatons que
notre couple en sort renforcé, à présent c'est lui qui m'aide.
 
Membre
Avatar de Franck
  • Age : 58 ans
  • Messages : 4483
  • Inscrit : 09 Aout 2012
  Lien vers ce message 18 Novembre 2012, 18:29
Attention Diomède.

Visiblement, ce fil suscite un intérêt...

Mais il peut y avoir plusieurs situations différentes. Et plusieurs résultats différents avec des symptômes pourtant semblables.

Je pense comprendre ce que veut dire André, il viendra surement nous donner plus de détails.

Tu noteras que dans mon premier post, je n'ai parlé ni d'alcool ni d'alcoolisme.

Car c'est très clair dans mon esprit (j'ai réussi à le formuler ce matin plus clairement, c'est pourquoi j'ai ouvert ce fil) :
Il s'agirait d'un cancer ça serait pareil !

Même miracle (c'est plus rare, je le reconnais).
Même résultat.

Dans ton cas, je pense qu'il faut plus te rapprocher de ce qu'explique Mamanou : "la maladie terminée, l'autre se trouve démuni et se sent "inutile" dans le couple".

C'est vrai Diomède.
Cette lutte c'était devenu ton but dans la vie.
Une fois le but atteint, youpi ! certes...
Mais il reste un grand vide.

Tu vois ce que je veux dire Dioméde?

Franck.


Indifférent à l'alcool, depuis le 01/10/2012 à 330mg/j.
A la vapote depuis le 25/10/14
 
Membre
Avatar de Do-Mi guérie à 65mg tca
  • Messages : 3220
  • Inscrit : 11 Juillet 2012
  Lien vers ce message 18 Novembre 2012, 18:43
Bonjour Franck,

Madame a été obligée de se battre pour 2. (Si je peux donner mon avis, je dirai que solide ou pas, c'était pareil : il fallait survivre, surtout qu'elle avait des enfants. Madame est devenue louve !)

En 20 ans, elle est devenue un roc : pas le temps de souffler, pas le temps de se plaindre, pas le temps de vivre, pas le temps, pas le temps, pas le temps.... Elle est 2 !
Elle vit sur les nerfs au final.

Et voilà que Monsieur guérit, qu'il reprend sa vie en main avec ses responsabilités.

Oui mais depuis 20 ans que Madame a dû être Madame et Monsieur à la fois, il lui manque maintenant une moitié.

Elle doit réapprendre à vivre, apprendre à apprivoiser le temps mais aussi apprendre à partager.
Elle a oublié tout cela, il faut réapprendre.
Et comme Monsieur remplit son rôle, elle peut "lâcher du lest", sans doute avec plaisir, enfin, mais c'est là qu'arrive la dépression. Comment faire...

Voilà comment je le vois,
DoMi


Pour mémoire : guérie à 65mg en 4 mois, puis chirurgie avec Baclofène interdit durant les 5 semaines d'hospitalisation/rééducation---> rechute dès la 4ème semaine ! Reprise du Baclofène août 2013 et re-guérison à 130mg en septembre 2014.
Augmentations toujours trèèèès lentes par 5mg ou moins. 0 effet secondaire sauf erreurs dosage-horaire.

Courage, Patience et Persévérance... Lentement mais Suuuurement...
 
Membre
Avatar de reiz17
  • Age : 49 ans
  • Messages : 2216
  • Inscrit : 23 Mars 2012
  Lien vers ce message 18 Novembre 2012, 19:03
Face a un problème, nous générons un stress.
Une pression.
Lorsque le problème n'est plus nous subissons une dépression.

A plus ou moins grande échelle.

Ce que dit Franck, ce que tu devais pré sentir sans le formuler puisqu'enfoui sous de la culpabilité.

Comprendre intellectuellement, ce n'est pas résoudre. Il est une phase physique qui prend plus de temps.

Courage.


Indifférent à l'alcool mais pas à un verre de Château Léoville-Barton St.Julien 2003, depuis la mi-juin 2012.
 
Membre
Avatar de bibiche
  • Age : 70 ans
  • Messages : 31
  • Inscrit : 05 Juillet 2012
  Lien vers ce message 18 Novembre 2012, 19:12
bonjour,
Franck , tu soulèves un "problème" qui mérite qu'on en parle
je peux comprendre qu'après avoir "veiller au grain pendant longtemps", dans un couple, une famille, la personne "rétablie" crée une nouvelle dynamique dans un couple

je m'explique, mais ce que j'en dis n'est qu'une suggestion :

lorsqu'il y a un "malade" dans un couple, l'autre se "transforme" en pilier, support du couple, il prend tout en charge, et quelque part, c'est lui qui décide ...
le "malade", lui, se sent diminué ou parfois coupable de ne pas pouvoir assumer sa vie et celle des siens ...ou pire il s'en fiche ....
et ce qui devrait être une délivrance un bonheur immense, peut pour ceux qui "gèraient" tout, être une terrible épreuve à traverser, alors mm qu'ils se battus contre cette maladie (dans ce cas précis je pense plus l'alcoolisme qu'à une autre maladie)

Voila que le malade réfléchit, donne son avis (désormais pertinent), veut parfois et c'est un peu normal, reprendre sa place dans le couple (mari ou femme), je peux comprendre que
après tant d'années, ce ne soit pas facile à vivre, il faut apprendre à revivre en couple, famille, ça ne doit pas être facile, apprendre à tenir compte de l'avis de l'autre, puisque maintenant il
"existe" à nouveau,

ceci n'est que mon avis ...

J'ai eu un autre exemple autour de moi, une amie, atteinte d'un cancer, qui, Dieu merci, va bien, son époux l'a accompagnée tout le temps, et dès qu'il a appris qu'elle etait sortie d'affaire, et a fait une
grosse dépression, dans ce cas précis, je pense qu'il a tellement pris sur lui pendant longtemps, que les nerfs craquent, et puis il a eu tres peur, je peux comprendre également qu'on ne sort pas indemne
après tant de stress accumulé ....

j'espère ne^pas avoir fait de la psycho à "2 balles", mais j'ai eu besoin de donner mon avis ....

moi aussi j'ai voulu comprendre ....

bisous,
Marie-Claire


Abstinente depuis Aout 2014 (150 mg)
Depuis octobre 2016, 80mg en 2 prises (matin - midi)- mars 2018 60mg en 2 prises (matin - midi)
 
Membre
Avatar de Franck
  • Age : 58 ans
  • Messages : 4483
  • Inscrit : 09 Aout 2012
  Lien vers ce message 18 Novembre 2012, 19:41
Nous venons de relire tout ça à deux.

Mme a le sourire, moi aussi.
Elle est contente que nous parlions de ça.
Elle le souhaitait depuis pas mal de temps.

Car comme dit Marie Claire, cela "mérite qu'on en parle".

Vous l'avez tous compris, ce fil n'est pas que "mon" fil, c'est un fil qui devait exister...
(il y en a peut-être eu d'autres sur ce sujet, mais les fils, vous avez vu... Si intéressants soient-ils, le temps les fait descendre dans la file des fils).

Merci à tous, et d'avance merci à tous ceux qui vont encore venir.

Reiz !
Cela va finir par m’énerver !
C'est pas possible il doit y avoir dix personnes au QI et à la sensibilité à 200% autour de toi pour te tenir le stylo...
Comment fais-tu ça?
Comment fais tu pour trouver ces mots?
Comment as tu fait pour comprendre ce dont je n'ai jamais parlé? (enfoui pas si profond que ça en fait...)
Oui tu m'énerves !!!
Je te kiffe grave.

Marie Claire !
Ce n'est pas de la psycho à deux balles.
Et ton avis a toute sa place ici, comme les autres.


Indifférent à l'alcool, depuis le 01/10/2012 à 330mg/j.
A la vapote depuis le 25/10/14
 
Membre
Avatar de emeli
  • Age : 43 ans
  • Messages : 466
  • Inscrit : 29 Juillet 2011
  Lien vers ce message 23 Novembre 2012, 20:33
Franck je passerais le message a jerome concernant ton mp , et je pense qu'il n'a pas vu qu'il etait sur TON post et que cela te genait dans ta reflexion sur le sujet cela fait quelque jour qu'il rentre tard du boulot donc ne poste pas et avec le baclo il s'endors comme un bébé...
Il ne s'agit pas de provocation


La vie c'est comme une boite de chocolat on sait jamais sur quoi on va tomber
 
Membre
Avatar de Linoleum
  • Age : 47 ans
  • Messages : 423
  • Inscrit : 05 Juin 2012
  Lien vers ce message 23 Novembre 2012, 21:18
Hello Franck et les autres.

Je ne fais que passer, et encore par hasard.

Ce dont vous débattez me fait penser à un sujet récurrent dans nos vécus, alcoolisés ou non.
Ça résonne aussi avec mon propre passif (et actif d'ailleurs, n'étant pas encore guéri).

:fsb2_arrow: À lire chez nous : le fil sur la co-dépendance de Zounette => La co-dépendance et vous ????
(La seule qui ai eu ce recul, au-delà de "Mon mec me gave à se saouler"...)

:fsb2_arrow: Intéressant aussi, le profil du persécuteur : http://suite101.fr/article/tri...secuteur-a30938

On confond souvent "conjoint de" et co-dépendance. Comme le rappelait Franck, nul besoin de dépendance pour que ce rapport malsain apparaisse.
La personne devient investie d'une "mission", qui lui donne le "beau-rôle". Si l'autre s'en sort, risque d'écroulement.

Comme évoqué plus haut, je le vis à mon niveau. Toujours eu du mal à comprendre pourquoi ma copine semblait réticente à mon traitement. Zéro soutien moral, ni conjugal. Elle a lu "Le dernier verre" deux fois pourtant. J'ai presque douté de l'intérêt de me soigner.

Et une fois elle m'a avoué :

Citation
- "Quand tu iras mieux, je serai devenue inutile. Et donc, on se séparera."


Cherchez l'erreur ?


Chouette topic, sinon.


« Toutes nos erreurs sont des jugements téméraires, et toutes nos vérités, sans exception, sont des erreurs redressées. »
Alain.
 
Membre
Avatar de Franck
  • Age : 58 ans
  • Messages : 4483
  • Inscrit : 09 Aout 2012
  Lien vers ce message 23 Novembre 2012, 21:52
On a de quoi méditer en effet.

Je crois qu'il faut se trouver des nouveaux objectifs aussi.

En fait malgré tout cet alcool qui pourrissait tout, les années passant, on s'était trouvé une place chacun. Je n'ose pas dire un équilibre, comment pourrait-on appeler ça un équilibre.

Mais bon, la donne a changé, et il va falloir un peu de temps pour trouver un nouvel équilibre, bien plus stable cette fois.

Vu des autres, de notre entourage, la dépression de ma femme est dure à comprendre.

Pourtant, après un choc, on passe tous pas des états bizarres.

Et ça c'est un sacré choc...


Indifférent à l'alcool, depuis le 01/10/2012 à 330mg/j.
A la vapote depuis le 25/10/14
 
Membre
Avatar de Franck
  • Age : 58 ans
  • Messages : 4483
  • Inscrit : 09 Aout 2012
  Lien vers ce message 02 Décembre 2012, 14:28
Bonjour,

Un petit post pour vous dire que cela commence à aller mieux par chez nous.

Est-ce les effets des AD sur mon épouse?

Est-ce qu'on commence tous les deux a trouver notre équilibre dans cette nouvelle situation?

Moi vous me connaissez...
J'aurais tendance à dire "un peu des deux mon capitaine".

La dernière fois que j'ai vu mon psy prescripteur, je lui ai parlé de ce comparatif avec l'épouse d'un homme qui guérirait miraculeusement (contre toute attente si vous préférez) d'un cancer.

Très intéressant il m'a dit.

En effet, il se produirait exactement la même chose m'a t'il dit encore...

Dans son regard, à sa façon de parler, j'ai compris qu'il aurait bien aimé avoir cette idée là en premier. (lol)

Du coup, cela a été beaucoup plus facile de discuter de tout cela avec mon épouse. Et en plus, ça permet de penser que la situation se rétablira assez vite.

Je comprends bien de quoi il est question quand certains parlent de co-dépendance, mais avouez que par certains aspects, cela brise dans l’œuf toute possibilité de discussion.
Ou alors, bonjour les discussions...


Indifférent à l'alcool, depuis le 01/10/2012 à 330mg/j.
A la vapote depuis le 25/10/14
 
Membre
Avatar de Sucrinette
  • Age : 67 ans
  • Messages : 110
  • Inscrit : 20 Janvier 2013
  Lien vers ce message 26 Juin 2013, 9:10
Bonjour tout le monde et notamment Franck pour avoir lancé ce fil. Je comprends ce que vous exprimez, tous autant que vous êtes, mais je vais donner mon humble avis, si vous le permettez. Vous parlez du conjoint du malade qui a du tout assumer durant la maladie... Et je vous suis dans vos raisonnements. Mais je voudrais donner un autre avis. Mon expérience : Tout le temps qu'à duré ma maladie, j'ai tout assumé à la maison : éducation des enfants, factures, toutes sortes de tracas, travaux à réaliser dans la maison et en-dehors, problème de voiture, etc, etc... J'ai tout assumé, même alcoolisée car j'étais seule à (pouvoir) le faire, mon conjoint travaillant à l'étranger les 3/4 de l'année et se reposant complètement sur moi pour assumer ce qui doit l'être dans une famille ! Alors, voyez-vous, maintenant que ça va faire 3 semaines que je suis délivrée du mal et que mon conjoint rentre ce soir pour quelques jours, je suis soulagée de penser que nous allons pouvoir parler et "prévoir" notre nouvelle vie (si je puis m'exprimer ainsi car nous n'avons jamais eu une vie "normale" de famille et de couple). Voyez-vous, si j'ai plongé aussi profond dans l'alcoolisme c'est que je me devais de tout assumer tout en en étant de moins en moins capable et en en ayant de moins en moins envie !!! Je ne sais pas si vous suivez mon raisonnement... Mais contrairement à vous, je ne peux pas dire que j'aie été aidée dans mon parcours de vie, notamment lors de ma descente aux enfers ! Voilà pourquoi je pense qu'une nouvelle vie va s'offrir à moi quand j'aurai repris "du poil de la bête", ce que je fais de jour en jour et de mieux en mieux !! Parce que tout donner, je l'ai fait, mais reçu, j'attends encore !! J'espère ne pas vous avoir "gavé" avec mon expérience mais je voulais vous la raconter... Et je n'ai pas tout dit !!!!


"L'espérance est la plus grande et la plus difficile victoire qu'un homme puisse remporter sur son âme" Bernanos
 
Membre
Avatar de Sucrinette
  • Age : 67 ans
  • Messages : 110
  • Inscrit : 20 Janvier 2013
  Lien vers ce message 26 Juin 2013, 9:38
Ah oui, j'oubliais : c'est donc moi qui ai craqué quand j'ai su que j'étais libérée et qu'il allait falloir, une fois de plus, que je décide de ce que sera mon (notre) avenir !! Je vais de mieux en mieux mais suis à présent consciente de la situation et ça me fait peur quelque part !!! A +


"L'espérance est la plus grande et la plus difficile victoire qu'un homme puisse remporter sur son âme" Bernanos
 
Membre
Avatar de Franck
  • Age : 58 ans
  • Messages : 4483
  • Inscrit : 09 Aout 2012
  Lien vers ce message 26 Juin 2013, 20:13
Salut Sucrinette,

Non ça ne nous gave pas.

Ton expérience est assez inhabituelle je pense. Certainement du fait de votre éloignement à tous les deux la majeure partie du temps.

Je pense qu'il doit y avoir d'autres femmes dans ton cas.

En ce qui concerne mon couple, cela avance bien, mais nous ne nous sommes pas encore totalement remis de cette guérison "miraculeuse". Il faut du temps.


Indifférent à l'alcool, depuis le 01/10/2012 à 330mg/j.
A la vapote depuis le 25/10/14
 
Membre
Avatar de nanais
  • Age : 47 ans
  • Messages : 176
  • Inscrit : 23 Avril 2013
  Lien vers ce message 26 Juin 2013, 21:35
Encore le ton juste pour parler des choses Franck

Tout vos témoignages je m'y retrouve et pourtant je n'y trouve aucun réconfort car cela se passe pour moi en ce moment pourtant la guérison est loin.

Je dirais une chose tout d'abord c'est que l'on peut pas comparer quelqu'un qui a un cancer avec quelqu'un qui est alcoolo-dépendant.
Le malade alcoolique est une maladie qui détruit tout le malade, sa vie et celle de son entourage. Alors même si le ou la conjoint(e) d'une personne atteinte d'un cancer doit tout gérer et assumer pour deux, la personne malade n'a pas créé et ne crée pas autant de dégât qu'une personne alcoolique.
La différence est là.

Après on peut se lancer dans le fait que chaque histoire est différente. mais c'est pas le but de mon intervention.

Cela parait incohérent effectivement que lorsque tout commence à aller mieux le conjoint bascule dans une dépression incompréhensible pour lui comme pour la personne malade ou anciennement malade.

le contre coup m'a t'ont dit un jour, je l'attendait pas si tôt alors que l'aventure est pas fini et qu'il reste tant à faire. mais je craque donc ce n'est pas le contre coup mais un début de dépression du fait que mon conjoint ait été mieux pendant un moment et qu'un espoir que ça aille mieux m'avait légèrement envahi c'est le désespoir qui me submerge aujourd'hui.

je me retrouve dans cette situation alors que mon conjoint est pas guéri donc incapable de comprendre et encore moins d'assumer ma défaillance car lui même n'est pas encore guéri et sorti d'affaire. C'est la pire des situation qu'il pouvait se passer.

Normalement le but etait d'attendre qu'il aille mieux pour craquer mais là non c'est maintenant tout de suite et je peux rien y faire.
Je suis là donc spectatrice de ce mal être qui vient de je sais d'où et avec personne à mes côtés pour m'aider à m'en sortir, ah si quelque petite boule ronde qui ne font pour l'instant pas beaucoup d'effet sur moi.

c'est donc le 1er effet kisscool pas très drôle le 2ème je pense que je l'aurais aussi comme vous le racontez tous quand la guérison sera là.

bien sûr mes pensée sont les même
- il me quittera quand il sera guéri
- il aura plus besoin de moi
- il va trouver plus intéressant et moins chiante ailleurs
- il va trouvé quelqu'un qui n'ai pas de passé avec lui et qui a pas subi tout ça. On recommence avec quelqu'un de neuf
- il va falloir lâcher prise et lui rendre sa vie que j'ai gérer depuis tout ce temps

Beaucoup de question que je me pose et qui me torture. Si je lui pose tout ces problèmes la seule et unique réponse c'est : "je ne ferai jamais ça"
Mais comment pas pensé ça alors que pendant tout ce temps on lui a fait des reproche sur son attitude, des reproche sur les conneries qui ont été faite.
un goût d'injustice reste dans la bouche et surtout l'envie qu'on s'occupe enfin de nous.

Cette envie plus forte que tout car le malade à été le sujet de nos préoccupation pendant tant de temps.
A nous maintenant.

Une autre réflexion. Les malades alcoolique sont des personne hyper sensible et développe un sensibilité envers les conjoints qui est très forte et des sentiments exacerbé. Une fois que cela va mieux les émotions sont toujours aussi présente mais moins démontrative. Et là un gros manque pour le conjoint un sentiment d'abandon que les sentiments sont moins fort. On a beau se raisonner et se dire que non ça change rien. On souffre de ses attentions qui n'y sont plus.

Désolé pour la longueur mais ça fait du bien de coucher tout ça par écrit. Si ça peut servir a d'autre afin de comprendre leur conjoint.

Bravo à ceux qui ont tout lu :fsb2_wink:


On y est arrivé ensemble à le soigné, il continuera tout seul à se détruire
 
Membre
Avatar de Franck
  • Age : 58 ans
  • Messages : 4483
  • Inscrit : 09 Aout 2012
  Lien vers ce message 27 Juin 2013, 23:33
Bonsoir Anaïs,

J'ai tout lu.

Je trouve que tu as bien fait le tour de la situation.

Il faudrait que tu comprenne qu'il n'y a pas plus intéressant et moins chiante ailleurs.
Pourquoi cette idée?

Il faudrait qu'il te rassure sur ce point, mais justement, il y a le fait que ses émotions sont moins exacerbées... Cela ne joue pas dans le bon sens....

Ça se mord un peu la queue n'est-ce pas?


Indifférent à l'alcool, depuis le 01/10/2012 à 330mg/j.
A la vapote depuis le 25/10/14
 
Membre
Avatar de Karine
  • Age : 54 ans
  • Messages : 20222
  • Inscrit : 14 Mai 2013
  Lien vers ce message 30 Juin 2013, 18:46
oui, je comprends que le conjoint s'écroule.

Nous on a inversé les rôles, c'est à dire à dire que quand je l'ai connu, il était tout complexé, tout vouté, tout mal dans sa peau.

Je l'ai aidé à se redressé (même dans l'état ou j'étais et que tu connais Franck), j'ai réussi.

Puis il a fait un burn-out (problème de boulot, un peu de couple aussi), est parti plusieurs jours sans donner de nouvelles (très dur !).

Il a prit des AD pendant environ 2 ans.

Maintenant, il revit, fait des footing va dans des associations.... et moi je coule !

Plus je coule mieux il est.

A rien y comprendre.. peut-être que quand j'irais mieux il couleras...c'est bizarre cet équilibre...

Plein de bises

Karine
 
Membre
Avatar de Sissi (guérie pulsion alimentaire)
  • Age : 62 ans
  • Messages : 9423
  • Inscrit : 29 Juin 2011
  Lien vers ce message 30 Juin 2013, 22:09
Un seul post, pour parler de mon bonhomme (en esperant qu'un éventuel employeur employeur ne le lira pas)

Notre couple s'est formé autour de nos 2 addictions, nous nous soutenions. Quand il a gueri, je me suis dit qu'il allait peut etre partir, maintenant qu'il va mieux, trouver une fille plus jeune, moins grosse, sans addiction....

J'ai eu besoin d'etre rassurée, il l'a fait.

Et puis j'ai gueri moi aussi, me retrouvant au meme plan que lui, perdant cet exces de poids qui etait la partie visible de mon addiction.

Maintenant que nous sommes gueris tous les 2 et de façon quasi miraculeuse grace au meme produit, je vous laisse imaginer la douceur de notre vie maintenant, apres le tsunami baclo. Il y a eu quelques mises au point car j'avais pris l'habitude de me retrouver 'sans mari" chaque soir, mais tous ces détails se reglent facilement et chaque chose prend sa nouvelle place avec du temps et de l'amour.


Je vous propose de venir voir ce groupe Facebook que j'ai créé sur notre maladie et qui intègre en plus du médicament, la notion de naturopathie."Boulimie, Hyperphagie,Addiction, Naturopathie ET Allopathie"
 
Membre
Avatar de Franck
  • Age : 58 ans
  • Messages : 4483
  • Inscrit : 09 Aout 2012
  Lien vers ce message 30 Juin 2013, 22:36
Karine,

L'avenir nous le dira...
Peut-être que oui, mais j'espère pour vous que non.
Si ça devait être le cas, gardez une phrase en tête, je la répète tout le temps à mon médecin : "une guérison on s'en remet !".

Sissi,

Heureux de te lire, ces perturbations... C'est un aspect de votre parcours que je ne connaissais pas.
Pas simple hein !


Indifférent à l'alcool, depuis le 01/10/2012 à 330mg/j.
A la vapote depuis le 25/10/14
 
Membre
Avatar de pascaloum
  • Age : 53 ans
  • Messages : 210
  • Inscrit : 14 Juin 2013
  Lien vers ce message 07 Aout 2013, 17:27
salut Franck
je viens de tomber sur ton fils, il est très instructif!
moi quand je buvais, rarement chez moi, je me revois lire les messages que ma femme me laissait une chose revenait tout le temps:
j'en peux plus que tu boive c'est pas une vie, je te tends la main et tu n'en veux pas...
c'est même elle qui ma dis pour le baclo, c'est incroyable comme l'alcool rend aveugle et sourd.
Maintenant on est toujours ensemble mais c'est moi le malade qui a tout "chié" je m'en veux car il n'y a po de retour.
On avance on se retrouve mais différent, plus comme avant.
Un peu comme la chanson :on c'est perdu de vu, puis on c'est retrouvé..
il faut retrouvé cette nouvelle vie même si des foi, bah! on ne peut po alors on se sépare, car l'un ou l'autre ne retrouve po sa joie dans cette nouvelle vie.
dans des couples, sans maladie, la vie fait que les choses change et le couple se sépare car il n'arrive plus à retrouver cette petite chose qui les a fait être si proche.
Après je dis qu'il faut insister de toutes nos force, on est dans une époque de surconsommation, je dis toujours que tant que c'est po enterré c'est po mort.
Pour moi le souci c'est que j'ai bien creusé le trou dans le quel j'ai jeté tout son amour, toutes mes conneries, et elles sont nombreuses, refont surface, oui je l'ai bien enterré ce belle amour.
j'en suis au moment des excusessss. Mais pourra t elle les accepter ?


indifférent 1/08/2013 40/13h 50/14h30 60/16h 40/18h
des haut et de bas ! Etre vigilant: alarme, pilulier, ordonnance et posologie mise à jour dans le portefeuille en expliquant de continuer quoi qu'il arrive
 
Hors ligne Byc Masculin
Membre
Avatar de Byc
  • Age : 47 ans
  • Messages : 878
  • Inscrit : 06 Aout 2013
  Lien vers ce message 07 Aout 2013, 19:11
Salut Franck :fsb2_smile:


Je viens aussi de tomber sur ce fil et effectivement il est très instructif !
Et même plus que cela ! Il pose de réelles questions... Qui probablement peuvent faire peur au "malade", à son conjoint et aussi à tout l'entourage.
(Je t'ai souvent lu (avec grand intérêt), sans intervenir, mais là, j'en ai trop envie ^^).

Etrangement, ça me fait un peu penser (de but en blanc) à un film : "Les Revenants".
http://fr.cinema.yahoo.com/film/les-revenants/

C'est vrai que quand une "routine" s'est installée autour, une certitude, un changement peut faire basculer un couple, une famille et tout ce qui s'en suit.

Je pense que les questions à se poser sont :
Est-ce que ce couple était viable ?
Est-ce que ce couple s'aimait réellement ?
Que sont devenues les bases du couple ?
... ?

Mais la vraie et unique question à se poser est :
"La santé" ?

Pour en "revenir" au film ("les revenants" ! lol)... Grosso merdo, c'est comment faire avec ce que l'on avait perdu, que l'on était sûr que ça reviendrait pas, comment gérer la nouvelle situation...

> Tu as complètement raison de soulever cette question car elle fait peur à tous je crois (si ce n'est pas conscient, c'est insconscient) : Le malade, et tout l'entourage.

:fsb2_smile:

Perso, je dirais qu'il faut adapter un autre mode de vie. En acceptant les changements et en conservant le meilleur d'avant le "problème".
Mais encore faudrait-il que tout le monde le veuille et que tout le monde puisse suivre...

Mais l'Amour peut faire des miracles :fsb2_smile:

Nous sommes aussi en droit de se demander :
Pendant des années (bien souvent) l'entourage a fait avec cette maladie, s'y est adapté (ou pas pour certain(e)s), s'y est habitué, a fait avec. C'est devenu presque "normal". En quelques mois, un changement radical n'est-il pas difficile à gérer pour cet entourage ?
Je pense qu'il peut y avoir une perte de repères...
Message édité 5 fois, dernière édition par Byc, 07 Aout 2013, 19:25  

> Indifférent le 12/09/2013. J'ai rechuté bien après et je me suis débrouillé comme j’ai pu.
> Dernière clope le 27/07/2014 grâce au Champix + Moi.
> Abstinent depuis 01/2017 grâce à 1 cure de sevrage + Psy + Moi.
> ...
 
Membre
Avatar de laurent-P
  • Messages : 7
  • Inscrit : 10 Février 2013
  Lien vers ce message 02 Novembre 2013, 1:42
Bonsoir,

Chez moi rien de va plus, après plusieurs mois de guérison, rien ne s'arrange.
Je suis l'objet de reproches en permanence, Sur tout. En fait, psychiatre et psychologues sont d'accord là dessus, tant que j'étais malade, elle se sentait forte, car elle gérait tout.
Maintenant que je suis guéri, je suis devenu l'homme parfait à ses yeux. Plus elle me voit parfait, plus elle a l'impression d'être minable. Tout ce qui me grandit la rabaisse. Enfin elle le voit comme ça.
Le fait qu'aujourd'hui je sois normal, capable de faire les courses, capable d'amener les enfants au foot, lui donne l'impression d'être inutile.
Elle a perdu toute confiance en elle, sa confiance passée venait du fait que par comparaison elle se trouvait bien bien.
Alors, à force d'être à bout, elle me fait des tas de reproches, sur des bêtises, dans l'idée de se persuader que je ne suis pas parfait.
Pourtant je sais bien que je ne suis pas parfait, ce n'est pas utile de se mettre dans ces états.
C'est très pénible, nous souffrons tous les deux.
Bien sûr, vous vous en doutez, elle est devenue jalouse comme une tigresse, je ne peux plus parler avec personne, même les hommes elle s'en méfie. En effet, que j'aie des amis avec qui parler l'insupporte aussi.
Je ne sais pas comment cela se passe dans les autres couples, j'ai l'impression que pas grand monde n'a des soucis. Pourtant, je vous assure qu'ici c'est terrible.
 
M
Avatar de M
  Lien vers ce message 02 Novembre 2013, 10:06
Laurent, je pense que la rancoeur de ta femme n'est pas dirigée contre toi.
Pendant tout le temps où tu as été malade, tu as été involontairement le centre de ses préoccupations, directement ou indirectement. Elle avait un ennemi à combattre (l'alcool), un foyer à faire tourner sans toi, voire malgré toi, toi à porter, pousser, soutenir...
Aujourd'hui sans tout ça, il faut qu'elle se trouve un nouveau "moteur" pour la faire avancer.

J'ai un ami qui est passé à travers des trucs très, très durs : divorce catastrophique, 2 ans à vivre dans une cabane de jardin (si!), il a plaqué son boulot, suivi une formation, inventé sa nouvelle vie. On était tous admiratifs : quelle force, quelle volonté!
Puis un jour tout a été résolu : divorce bouclé, joli diplome en poche et le boulot de ses rêves qui allait avec, une vraie maison avec tout ce qu'il faut... Et la, plaf, il s'est écroulé. Dépression, maladie (sans doute psychosomatique). Je l'ai eu des heures au téléphone à lui expliquer que non, se flanquer dans un ravin n'était pas la bonne solution.
Le problème : après des années à devoir se battre (et je vous passe son enfance calamiteuse, sa mère morte quand il était gamin... je ne sais pas comment il a résisté à ça, déjà), il n'avait plus d'adversaire. Il savait pas gérer la vie calme, tranquille. Il ne savait plus gérer son énergie, l'agressivité qu'il avait canalisée sur ses problèmes il la retournait contre lui.

Aujourd'hui, il va bien. Equilibré, heureux. Un peu hyperactif sur les bords : il a retrouvé de nouveaux combats à mener : président ou membre de plusieurs associations, impliqué dans la vie locale, engagé aussi dans différents mouvements. Il commence seulement, après 4 ans, à apprécier... de ne rien faire, de prendre des vacances.

Il me semble que pour ta femme, ça pourrait être la même chose. Il faut qu'elle ré-apprécie d'avoir du temps pour elle, pour des choses qu'elle fera uniquement parce qu'elle en a envie et parce que ça lui fait plaisir. Il faut qu'elle passe du mode "survie dans l'urgence seule à se battre" à "vie cool et à deux pour affronter le quotidien".

Je n'ai pas de recette pour ça. Il faut qu'elle trouve en elle sa motivation. Qu'elle réalise qu'elle a le droit de se poser et de souffler. Mais peut être que si elle prenait conscience du problème, ce serait le début de la solution.

Bon courage à vous deux!
 
Membre
Avatar de Doliprane
  • Age : 52 ans
  • Messages : 1153
  • Inscrit : 23 Février 2013
  Lien vers ce message 02 Novembre 2013, 13:07
Très heureuse d'avoir découvert ce fil!!
Ouff j'me sent moins seul du coup...

Merci.

Je vais essayée d'y laisser quelques mots, mais plus tard.....
Pas encore prête!!

Une bonne journée à vous,
Dolli.


270mgen 6 prises. Indifférente. J'entame une première descente lente cause ES. https://www.youtube.com/watch?v=UfQbvn2ACzc
 
Membre
Avatar de laurent-P
  • Messages : 7
  • Inscrit : 10 Février 2013
  Lien vers ce message 02 Novembre 2013, 14:26
Merci de ta réponse Muscade. En effet, je ne l'ai pas dit, mais cela fait un moment que j'ai compris qu'il faudrait qu'elle pense à elle, après tout ce temps consacré aux autres. Seulement, ça n'a pas l'air de vouloir se déclencher. Lorsque je lui suggère des choses, elle est sur ses gardes, elle a l'impression que je cherche à l'influencer. Du coup, je suis bien obligé d'attendre que ça vienne d'elle.
Mais 15 ans de vie avec un alcoolique, on ne s'en remet pas comme ça.
Concernant la personne dont tu parles : y a-t-il eu un déclic? sais tu comment il a réussi à tourner la page? en avez vous parlé?

Doliprane, lorsque tu seras prête ok...
 
Membre
Avatar de phil
  • Age : 65 ans
  • Messages : 2494
  • Inscrit : 06 Février 2013
  Lien vers ce message 02 Novembre 2013, 16:45
Laurent,

je suis désolé par ta situation dans ton couple et ne peux hélas pas t'aider. Il serait probablement utile d'entamer une thérapie de couple car cela vous permettrait à tous les deux de repartir sur de nouvelles bases. Ton médecin peut te donner des adresses.

Par ailleurs, il est possible que ta compagne ait souffert de codépendance dont j'ai copié la définition ci après.

La codépendance est un comportement qui caractérise certains proches des malades dépendants. Les
codépendants sont des personnes qui vont tout faire pour essayer d'aider le malade à s'en sortir sans tenir
compte de leurs limites ni de leur compétences. Souvent ces personnes assument tout à la place de l'autre, lui
évitent de se confronter aux conséquences négatives de leur consommation, s'adaptent au dysfonctionnement
progressif du dépendant et se culpabilisent de ne pas réussir à l'amener à arrêter de consommer malgré tous
leur efforts pour y arriver. Ces personnes ne demandent de l'aide que quand ils ont épuisés leur ressources et
ce n'est souvent que très tard qu'ils font appel à une aide extérieure, voire professionnelle.

Comme tu l'écris, ta femme s'est occupé de toi durant ton alcoolisme et a du mal à se retrouver depuis que tu es indifférent.

Bien à toi
 
Membre
Avatar de laurent-P
  • Messages : 7
  • Inscrit : 10 Février 2013
  Lien vers ce message 03 Novembre 2013, 13:59
Hello
Phil, je te remercie pour cette définition. Je connaissais le terme, mais j'imaginais tout autre chose. Je pensais que la notion de co-dépendance impliquait que le co-dépendant trouvait son compte dans la situation, que d'une certaine manière cela l'arrangeait, peut-être parce qu'il pouvait régner en maitre. Alors oui, vu comme ça, on peut dire que ma femme était co-dépendante, complètement.
Pour la thérapie de couple, pourquoi pas. J'espère juste que le médecin comprendra que ce n'est pas une querelle de couple ordinaire, que ce qui s'est passé avec ma guérison a une importance capitale.

.
 
Membre
Avatar de phil
  • Age : 65 ans
  • Messages : 2494
  • Inscrit : 06 Février 2013
  Lien vers ce message 03 Novembre 2013, 15:09
Laurent,

en effet, le codépendant ne trouve pas son compte dans la situation du conjoint alcoolique et souffre même d'une forme de dépendance à son niveau. La guérison grâce au baclofène entraine des modifications profondes de la situation du couple et il est parfois difficile pour les deux conjoints de se retrouver. Certains conjoints se trouvent déstabilisés et ont du mal à retrouver leurs marques et à abandonner leur toute puissance.

cependant, avec de l'amour; du dialogue et de la patience, on peut parvenir à construire une nouvelle relation basée sur le respect mutuel. Une thérapie de couple peut aider dans cette démarche.

Bien à toi
 
Hors ligne svp
Membre
Avatar de svp
  • Messages : 437
  • Inscrit : 19 Juillet 2013
  Lien vers ce message 03 Novembre 2013, 15:58
Bonjour à tous.
Punaise je viens de lire ce fil et j'ai pris une punaise de claque.
Ca fait bizarre.
Merci Franck.


Je t'aime mon amour, reste avec moi je t'en prie... Et il est resté avec moi. Il ne boit plus depuis mi-février
 
Membre
Avatar de phil
  • Age : 65 ans
  • Messages : 2494
  • Inscrit : 06 Février 2013
  Lien vers ce message 03 Novembre 2013, 16:32
Laurent,

pour compléter le propos, je colle un message dont je ne me souviens plus de l'auteur mais qui avait été cité par Yves. Je trouve que le propos est très sensé et peut répondre aux questions les plus courantes.

Personnellement, j'ai eu beaucoup de chance car ma femme a accepté ma guérison et mon retour à une vie normale. J'ai progressivement repris ma place pleine et entière mais le processus complet a mis environ six mois. Maintenant, elle peut compter sur moi, moi sur elle et notre amour s'est trouvé renforcé. Je n'étais absolument pas conscient de toute cette problématique, les choses se sont faites naturellement et ce n'est que grâce à la lecture de certains fils dont celui ci que je m'en suis rendu compte.


Quand on vit avec un alcoolique, bien souvent, on met tous les problèmes sur le compte de l’alcool. « Si il ne buvait pas, tout irait si bien ».

Et puis, le baclofène arrive… on y croit, ensemble. L’espoir renait, enfin !

On accompagne dans le traitement, on apprend nous aussi, à vivre cette « nouvelle vie ». Les premiers signes positifs se manifestent : une vie « normale » sans alcool, des repas et des soirées plaisantes… l’espoir est bien là. Ces moments sont très agréables à vivre, on en profite pleinement.

A partir de là, plusieurs problèmes peuvent se présenter. Je ne veux pas généraliser puisqu’on lit régulièrement des témoignages où tout se passe bien mais ils peuvent exister :

1. Quand cela fait des années que dans un couple il y en a un qui boit, l’autre a tendance à prendre une grande place, à s’occuper de tout ou presque. En résumé, à prendre les choses en main.
Il faut savoir que dans certains cas, lors de la guérison, l’ancien malade reprend naturellement plus de place, je dirais même SA place, il s’affirme… et cela n’est pas toujours facile, ni pour l’un, ni pour l’autre.

2. Quand il est guéri, le malade change et pas toujours comme son conjoint l’aurait imaginé. Cela peut aussi être un facteur de tension et de déception. L'inverse est vrai, le malade guéri peut voir son conjoint d'un autre œil et être déçu lui aussi.

3. Le jour où arrive la guérison ou une baisse significative de la consommation, on se rend compte que l’alcool n’était peut-être pas le seul problème dans le couple… il masquait tous les autres, peut-être certains d’entre eux étaient même bien plus importants mais occultés. Et les voilà, qui arrivent au premier plan.

4. Si il y a « rechutes » ou fortes réalcoolisations, le conjoint supporte bien plus mal qu’avant. Il est très dur de tolérer, de revenir en arrière, de revivre ces périodes d’alcoolisation… Les mauvais souvenirs réapparaissent, on perd espoir et la merde remonte à la surface, en quelque sorte, tout s’écroule.

Au plaisir de continuer à échanger sur ce sujet passionnant.
 
Membre
Avatar de phil
  • Age : 65 ans
  • Messages : 2494
  • Inscrit : 06 Février 2013
  Lien vers ce message 03 Novembre 2013, 18:32
Bonsoir,

je viens de recevoir un message privé m'indiquant que je faisais porter l'ensemble des échecs de couple sur le conjoint. Tel n'était pas mon intention, j'ai du mal m'exprimer et je présente mes excuses si cela était le cas.

Mon propos est bien résumé dans le message cité dans mon dernier post (je ne me souviens plus du nom de l'auteur mais il était cité par Yves) et il est bien notifié que ces échecs peuvent être dus aux deux conjoints ou à des problèmes qui coexistaient avec l'alcool et qui se retrouvent au premier plan après la guérison.

Bien à vous
 
Membre
Avatar de Franck
  • Age : 58 ans
  • Messages : 4483
  • Inscrit : 09 Aout 2012
  Lien vers ce message 03 Novembre 2013, 19:33
Bonsoir à tous,

Je dois dire que moi aussi j'avais une perception de la codépendance un peu faussée.

Je voyais les choses comme Laurent.


SVP, tu sais, ta situation est assez différente, si j'ai bien compris, vous n'avez pas été ensemble aussi longtemps que ça.


Phil, ma foi... Je ne vois pas, dans tes messages, en quoi tu fais tout porter sur l'un.


Indifférent à l'alcool, depuis le 01/10/2012 à 330mg/j.
A la vapote depuis le 25/10/14
 
Hors ligne svp
Membre
Avatar de svp
  • Messages : 437
  • Inscrit : 19 Juillet 2013
  Lien vers ce message 03 Novembre 2013, 21:23
Bonsoir à tous,

Je dois dire que moi aussi j'avais une perception de la codépendance un peu faussée.

Je voyais les choses comme Laurent.


SVP, tu sais, ta situation est assez différente, si j'ai bien compris, vous n'avez pas été ensemble aussi longtemps que ça.


Phil, ma foi... Je ne vois pas, dans tes messages, en quoi tu fais tout porter sur l'un.


Moi non plus je trouve pas phil que tu fais porter sur l'un ou l'autre l'échec, je trouve tellement pas que j'ai réfléchi à qui était le conjoint (celui qui buvait ou celui qui ne buvait pas) c'est pour dire !

Oui Franck pour le reste :fsb2_yeah:
Message édité 1 fois, dernière édition par svp, 03 Novembre 2013, 21:24  

Je t'aime mon amour, reste avec moi je t'en prie... Et il est resté avec moi. Il ne boit plus depuis mi-février
 
Membre
Avatar de phil
  • Age : 65 ans
  • Messages : 2494
  • Inscrit : 06 Février 2013
  Lien vers ce message 03 Novembre 2013, 22:00
Bonsoir,

je ne trouvais pas non plus et vous me confortais dans mon opinion mais après tout, chacun peut voir midi à sa porte. Par ailleurs, je ne suis pas psychologue et ne prêtant pas détenir la vérité, j'ai juste un peu réfléchi au problème et trouvé des définitions et des remarques que j'ai trouvé intéressantes en lisant à droite et à gauche. Cela peut servir à ouvrir le débat et la conversation.

Bien à vous tous
 
Hors ligne svp
Membre
Avatar de svp
  • Messages : 437
  • Inscrit : 19 Juillet 2013
  Lien vers ce message 03 Novembre 2013, 22:06
après comme dirait l'autre ça dépend du vécu de chacun, des perceptions qui nous sont propres. Les interprétations sont multiples.

Pour reprendre la discussion de départ sur le chgt pendant l'alcoolisation et sans l'alcoolisation je pense qu'un des pb réside sur le fait que la personne non alcoolisée ne doit pas se faire happer par la personne alcoolisée. Happée dans tous les sens du terme. Ce n'est bon ni pour elle ni pour l'autre.

Je ne sais pas si je suis claire :fsb2_shocked:


Je t'aime mon amour, reste avec moi je t'en prie... Et il est resté avec moi. Il ne boit plus depuis mi-février
 
Hors ligne svp
Membre
Avatar de svp
  • Messages : 437
  • Inscrit : 19 Juillet 2013
  Lien vers ce message 03 Novembre 2013, 22:10
Là je parle de ça dans ma position de conjointe d'un alcoolique.

Ce qui m'a fait bizarre au niveau des propos échangés ici c'est de dire qu'une personne sous alcool peut être différente en étant plus sous alcool.

Peut être parce que moi sous alcool je me sens pareil que sans :fsb2_shocked:


Je t'aime mon amour, reste avec moi je t'en prie... Et il est resté avec moi. Il ne boit plus depuis mi-février
 
Membre
Avatar de laurent-P
  • Messages : 7
  • Inscrit : 10 Février 2013
  Lien vers ce message 03 Novembre 2013, 23:44
Hello
SVP, on devient différent parce qu'on devient capable de faire des activités, de participer à la vie de la famille. Ce que nous ne faisions pas avant. Ces petites choses qui paraissent normales dans toutes les familles peuvent être ressenties comme une sorte de tentative de coup d'état par le conjoint du soigné. Moi même, j'en arrive souvent à me demander si je ne suis pas devenu quelqu'un qui cherche à m'imposer, à prendre la place de.... J'en parle même à des amis, ou à ma famille, pour m'assurer que je ne vais pas trop loin. On me dit que non.

On pourrait ajouter à cela qu'une fois guéris, nous ne nous laissons plus autant submerger par nos émotions que par le passé. Du coup nous pouvons paraitre plus durs, plus froids. Alors qu'en réalité je dirais que nous ne sommes pas devenus durs, nous sommes devenus moins fragiles (moi je saisis la nuance).
On pourrait oser la comparaison avec un enfant qui grandit. Plus il prend de l'age et il murit, moins il est fragile. Du coup on peut avoir l'impression qu'il se détache. En plus, avec tout ça il s'affirme, il donne son avis, ce n'est plus un "béni oui oui". Alors oui, on trouve qu'il est différent de l'enfant fragile qu'on a connu. On a l'impression qu'il serait presque une autre personne.
Mais sa personnalité reste, ses gouts restent, ses qualités restent... Il s'agit plus d'une évolution que d'une transformation.
Il est un autre, mais il est le même.

Avant qu'on ne m'interpelle, je me rends bien compte que je pourrais donner l'impression de faire porter au conjoint une certaine responsabilité, une intolérance. Mais non. J'essaie de comprendre.
Comprendre pour avancer.


SVP, certes, une personne vivant avec un alcoolique ne doit pas se laisser happer. Mais l'alcool est terrible, il happe tout. Impossible d'y échapper, ou alors il faut partir. Si on est resté, alors on se fait happer, je n'imagine pas comment il peut en être autrement. Ça transforme la vie, l'alcool imprègne tout.
 
Membre
Avatar de Laurent...
  • Age : 53 ans
  • Messages : 1311
  • Inscrit : 20 Juillet 2013
  Lien vers ce message 04 Novembre 2013, 16:08
Je découvre aujourd'hui ce fil de Franck.

J'ai posté il y a deux mois ma propre analyse sous forme d'un dialogue avec Muscade.
Je retrouve ici beaucoup de ce que je vis.

Tu as les mots justes cher homonyme.

une fois guéris, nous ne nous laissons plus autant submerger par nos émotions que par le passé. Du coup nous pouvons paraître plus durs, plus froids. Alors qu'en réalité je dirais que nous ne sommes pas devenus durs, nous sommes devenus moins fragiles (moi je saisis la nuance).
On pourrait oser la comparaison avec un enfant qui grandit. Plus il prend de l'age et il murit, moins il est fragile. Du coup on peut avoir l'impression qu'il se détache. En plus, avec tout ça il s'affirme, il donne son avis, ce n'est plus un "béni oui oui".
(...)
Mais sa personnalité reste, ses goûts restent, ses qualités restent... Il s'agit plus d'une évolution que d'une transformation.
Il est un autre, mais il est le même.


Je vis cela.
Là où je me réjouis est que nous sommes, ma femme et moi, dans la recherche de nos équilibres personnels et que nous voulons chacun que l'autre en face partie.

Phil,

Je comprends ton post et partage ton point de vue.
Nos vies sont faites d'équilibres temporaires et le baclofène amène une révolution dans le recouvrement de sa liberté pour l'alcoolique.
Cet équilibre ancien (on ne se réveille pas alcoolique, on le devient chaque jour plus) se trouve donc fortement perturbé dans un temps très court. Il faut de la force et du temps pour trouver un nouvel équilibre dans le couple.
Message édité 2 fois, dernière édition par Laurent..., 04 Novembre 2013, 16:15  

Je ne suis plus en révolution, je suis en évolution.
La réflexion est dans l'action.
Ma sagesse sera d'être heureux dans tous les événements.

... mais là j'en chie :)...
Score de dépendance actuel 6 - Posologie imprégnation 50mg.
 
Membre
Avatar de jopic
  • Messages : 22
  • Inscrit : 05 Novembre 2013
  Lien vers ce message 05 Novembre 2013, 23:44
Enfin j'approuve ces témoignages.

Je me retrouve tout à fait dans l'une ou l'autre ou toutes les situations, problèmes que vous citez....
Mon conjoint est guéri depuis plus d'un an, il va très bien, se sent bien dans sa tête et dans son corps, mais moi non !
Je vis près de lui depuis 27 ans, ces dernières années ont été très difficiles pour lui comme pour moi et nos enfants. Je commençais à manifester des maladies dues aux stress, je crois que mon corps n'en pouvait plus : douleurs, fatigue, dans un premier temps, ensuite je ne sais pas si c'est
sa guérison, sa rechute, j'ai commençé à avoir tout le côté droit douloureux, ensuite d'un coup j'ai fait une attaque de panique. Aujourd'hui je suis sous antidépresseur, anxiolytique, depuis un an. Dés que je déscend les doses, je souffre physiquement ou moralement
Pourtant, toute ma vie de couple, j'ai espéré voir mon mari se libérer de cette drogue, je voulais qu'il soit mon homme, avec tout ce que cela veut dire..... Toute ma vie, je me suis battue, je crois que le baclofène est arrivé au bon moment, avant que je baisse les bras, que je n'en puisse plus.
J'ai effectivement douté pendant la période de traitement, je me suis posée la question, est ce que nous nous apprécions toujours, est ce que l'amour a résisté, est ce que avec tous ces mauvais souvenirs notre vie de couple, notre famille ne va pas en souffrir...
Avec le temps, nous comprenons que nous devons nous reconstruire, je comprends que je dois lui redonner sa place qu'il a perdu, tout est à revoir, et nous devons nous redécouvrir, nous respecter après une longue période pas facile ...
Mon désir, aujourd'hui, c'est de lui apporter le bonheur qu'il attend depuis longtemps. J'y travaille, contrairement à ce qu'il pense parfois.
Est ce qu'il n'existe pas du Baclo pour les conjoints, qui soit aussi miraculeux.... c'est un rêve !
Merci pour ces derniers témoignages.
 
Administrateur
Avatar de Sylvie
  • Messages : 37004
  • Inscrit : 07 Mars 2011
  Lien vers ce message 06 Novembre 2013, 0:40
Bonsoir

Tu parles de baclo pour les conjoints et je lis ce que tu écris ..

Aujourd'hui je suis sous antidépresseur, anxiolytique, depuis un an. Dés que je déscend les doses, je souffre physiquement ou moralement


Ne serais tu pas dépendante à ces médicaments ?
Dans ce cas le baclo peut t'aider à t'en séparer


Merci mille fois à celui qui a eu la générosité de partager sa découverte avec nous ...

A lire pour comprendre ce qu'est le baclofène.
Notre livre Baclofène la fin de notre addiction, les alcooliques ne sont plus anonymes ....
 
Membre
Avatar de jopic
  • Messages : 22
  • Inscrit : 05 Novembre 2013
  Lien vers ce message 06 Novembre 2013, 21:17
Sylvie,
non je ne pense pas être dépendante à ces médicaments, je suis bien suivie, bien conseillée. Dans un premier temps je voulais descendre rapidement la prise de médicaments, mais après plusieurs échecs, les professionnels de la santé me disent qu'il ne faut pas vouloir aller trop vite, maintenant j'obéis, sinon ça me fait souffrir et mon entourage en souffre aussi... Bonne soirée.
 
Hors ligne Byc Masculin
Membre
Avatar de Byc
  • Age : 47 ans
  • Messages : 878
  • Inscrit : 06 Aout 2013
  Lien vers ce message 07 Novembre 2013, 11:11
Je vais vous parler d'une situation qui est un peu plus rare mais je sais qu'elle existe aussi chez d'autres pour en avoir déjà échangé.

Cette co-dépendance n'est pas toujours présente. Par exemple, ma femme n'en a pas.
Elle a besoin de temps pour voir mon changement.
Elle ne s'est jamais battu à mes côtés, n'a jamais rien fait contre ma maladie. Et je lui en ai longtemps voulu pour ça d'ailleurs mais j'ai fini par comprendre pourquoi.

Ma femme n'a jamais lu "le dernier verre" et "mensonges et vérités sur la baclofène" que je lui avait proposé et jamais vraiment renseigné sur le baclo. Ne m'a jamais vraiment posé de questions dessus pour diverses raisons.

Donc quand je dis qu'elle n'a pas de co-dépendance, c'est aussi que j'avais bien échangé avec plusieurs personnes de ce sujet et j'avais trouvé beaucoup de liens, de fils, de documentations.
Ma femme les a lu ceux-là et ne s'y est pas du tout reconnue ni retrouvée.

Notre situation n'en est pas moins simple pour autant.

En fait, même malade, j'ai toujours tout géré et bien plus.
J'ai assumé tout cela :
Comment ? Je n'en sais rien.
Pourquoi ? Pour essayer de "m'excuser", "d'excuser" ma maladie, mon comportement, me rendre "indispensable" même malade.

Nous avons donc plus vécu du coup comme des colocataires que comme un couple.

Et au jour d'aujourd'hui, il faut que chacun reprenne SA place pour que notre couple retrouve un équilibre où chacun s'épanouit.

Donc la situation n'en est pas simple non plus.

Les choses sont inversées mais le problème est au fond un peu le même : chacun doit retrouver SA place, la place qu'il/qu'elle veut pour se sentir bien. C'est une remise en question, un chemin à tracer. Il faut s'avoir ce que l'on veut, ce que l'on ne veut pas.
On se sent un peu perdu / désarmé car la situation est nouvelle après des années d'une routine que l'on ne pensait pas changer. Comme dit Franck plus haut, chacun avait un peu trouvé sa place et faisait "avec". Une forme d'équilibre mais un équilibre faussé où personne ne s'épanouit pour soit et pour le couple.
Message édité 2 fois, dernière édition par Byc, 07 Novembre 2013, 11:24  

> Indifférent le 12/09/2013. J'ai rechuté bien après et je me suis débrouillé comme j’ai pu.
> Dernière clope le 27/07/2014 grâce au Champix + Moi.
> Abstinent depuis 01/2017 grâce à 1 cure de sevrage + Psy + Moi.
> ...
 
Membre
Avatar de M70112
  • Age : 76 ans
  • Messages : 170
  • Inscrit : 06 Novembre 2013
  Lien vers ce message 07 Novembre 2013, 11:49
Bonjour,

Peut être juste parce qu'elle se sentait vivante en assumant pour deux, il y'a des personnes comme ça qui se sentent utiles uniquement lorsqu'elles gèrent tout et puis elle avait l'habitude et lorsqu'on est alcoolique on sait que l'une des choses les plus difficiles à gérer c'est justement changer ses habitudes, alors peut être est elle dans le même état finalement..., et peut être que c'est devenu un manque... Je ne suis pas psy c'est juste un ressenti http://www.baclofene.com/images/smileys/fsb2_ouais.gif

Marie



 
Membre
Avatar de Carabus
  • Age : 59 ans
  • Messages : 3438
  • Inscrit : 09 Octobre 2013
  Lien vers ce message 07 Novembre 2013, 17:02
Bonjour Franck, Byc et vous, lecteurs de ce fil,

Je vais rentrer chez moi la semaine prochaine
et je vais devoir, comme tu le dis Byc,
reprendre MA place dans la famille.

Mais ce n'est pas MA place que je vais devoir reprendre,
mais plutôt la place que ma femme a du prendre, assumer,
lorsque j'étais incapable de l'occuper à cause de l'alcool ; et ensuite
pendant mon absence de cinq mois consacrée à mes soins.

Je vais aussi devoir reprendre la place
que mes enfants ont forcément occupé,
certes dans une moindre mesure,
mais à ne pas négliger tout de même.

Concernant la codépendance que vous évoquez tous les deux,
ma femme est aussi forcément complètement tombée dedans.
Elle a du tout assumer pendant ma vacance, son boulot, notre famille,
jusqu'à s'accaparer mon état de santé et me faire abdiquer face au déni.

Plus de moments à elle, toujours sous pression, à fleur de peau,
triste, inquiète, en colère parfois, mais toujours dans la justesse.
Et alors, la spirale : le stress, la boule au ventre, les cogitations, les insomnies …
Son seul cataplasme : Antidépresseurs crescendo et Anxiolytiques,
ce qui fait qu'aujourd'hui, elle cumule codépendance et dépendance aux Benzo.

Mais demain, quand je vais rentrer, je vais poursuivre vers l'indifférence,
mais elle, que va-t-elle faire avec ce nouvel "Amant-Mari-Père" qui va vouloir
reprendre ses marques fissurées, gréé de ses nouveaux repères ?

Et là, ATTENTION ! … Et là, je te rejoins Franck,
elle qui a été si forte durant ces années, cela risque de la fragiliser.
Sa dépression déjà présente l'expose à l'exacerbation.
Je dois la protéger, faire en sorte de ne pas l'étouffer,
lui laisser son espace, sans oublier mon moi en reconstruction.


Je reviendrai vous dire dans quelques jours,
une fois que j'aurai posé mes valises.


A bientôt !


"Les seules choses qui sont impossibles à finir sont celles que l'on ne commence pas." Lynn Johnston

Indifférent à 210 mg [b] ... Actuellement à 40 mg/j - 20 mg le matin, 20 mg le soir
 
Membre
Avatar de Laurent...
  • Age : 53 ans
  • Messages : 1311
  • Inscrit : 20 Juillet 2013
  Lien vers ce message 07 Novembre 2013, 17:47
Bon chemin Carabus.
Donnez vous le temps de reprendre sereinement et tranquillement vos marques àtous.


Je ne suis plus en révolution, je suis en évolution.
La réflexion est dans l'action.
Ma sagesse sera d'être heureux dans tous les événements.

... mais là j'en chie :)...
Score de dépendance actuel 6 - Posologie imprégnation 50mg.
 
Membre
Avatar de phil
  • Age : 65 ans
  • Messages : 2494
  • Inscrit : 06 Février 2013
  Lien vers ce message 12 Novembre 2013, 20:56
Jopic,

je réagis tardivement à ton mail qui m'interpelle quand tu parles de ta vie couple. En effet, la guérison s'accompagne d'une redéfinition des rôles dans le couple et peut ne pas être aussi évident que cela. Comme tu le dis, il faut se découvrir à nouveau, remplacer les vieilles habitudes par des nouvelles, réinventer la vie de couple. De plus, comme dans ton cas, le corps et l'esprit peuvent donner des signes de faiblesses après toutes ces années à lutter. Tu es bien suivie, tu peux faire confiance à ton praticien pour te donner le traitement adapté, et puis les antidépresseurs et les benzodiazépines n'ont pas trop d'effets secondaires et sont globalement bien tolérés.

Quant à moi, j'ai eu beaucoup de chance car, après des années passées à me soutenir, ma femme a su intégrer ma guérison et me redonner toute ma place à ses cotés. Le processus a mis du temps, environ six mois, ce qui n'est pas beaucoup quand on y réfléchi. Nous nous sommes redécouvert et envisageons l'avenir de notre couple avec une certaine sérénité.

Je te souhaite le meilleur et suis prêt à poursuivre ce dialogue enrichissant.

Bien à toi
 
Membre
Avatar de Laurent...
  • Age : 53 ans
  • Messages : 1311
  • Inscrit : 20 Juillet 2013
  Lien vers ce message 13 Novembre 2013, 9:50
Le temps... essentiel dans la relation à autrui quand elle s'est dégradée.
La tendance naturelle étant de retenir plutôt les passages négatifs que positifs, il faut du temps pour le effacer.
(en plus, l'ambiance actuelle est à la morosité façon café du commerce)

C'est là le côté pervers du baclofène - j'ose : si son action est rapide pour certains d'entre nous, nous pourrions croire que tout le reste irait aussi vite... perdu :D


Je ne suis plus en révolution, je suis en évolution.
La réflexion est dans l'action.
Ma sagesse sera d'être heureux dans tous les événements.

... mais là j'en chie :)...
Score de dépendance actuel 6 - Posologie imprégnation 50mg.
 
Membre
Avatar de Carabus
  • Age : 59 ans
  • Messages : 3438
  • Inscrit : 09 Octobre 2013
  Lien vers ce message 14 Novembre 2013, 11:40
Je suis rentré à la maison depuis un jour.

Je redécouvre le rôle de mari/père que j'aurais du jouer durant ces années de défaillance alcoolique.
Et là, je me rend compte qu'il faudra du temps.

Je redécouvre aussi le rôle de mari/amant que je n'ai plus assumé depuis quatre ou cinq ans.
Et là, ce sera encore plus long, ma femme est pour l'instant préoccupée que par le rétablissement de l'équilibre familial.
Elle oublie, comme elle l'a toujours fait depuis ma déchéance, son équilibre personnel, notre équilibre amoureux.
Pour l'instant, je laisse le temps adoucir ses sentiments et je dois être attentif à ce que Franck a vécu :
Mme est une femme très solide.
Mr a développé une maladie sans issue qui le conduira probablement à la mort.
[ ... ]
Mr suit un un traitement, un de plus......
[ ... ]
Mme s'écroule et sombre dans une dépression.
Personne ne comprend ce qu'il se passe, elle devrait être heureuse devant ce miracle. Mais non, on dirait que c'est tout le contraire.

Encore une fois, c'est une question de patience pour arriver à redonner confiance à l'autre,
briser la routine défensive qui s'est installée pour survivre face à notre alcoolisme,
recréer une dynamique de couple effritée, restaurer le sentiment amoureux dissipé,
retrouver notre instinct protecteur, bref être un Homme.


BizBiz


"Les seules choses qui sont impossibles à finir sont celles que l'on ne commence pas." Lynn Johnston

Indifférent à 210 mg [b] ... Actuellement à 40 mg/j - 20 mg le matin, 20 mg le soir
 
Membre
Avatar de jopic
  • Messages : 22
  • Inscrit : 05 Novembre 2013
  Lien vers ce message 24 Novembre 2013, 1:08
Bonsoir Carabus,

Concernant ton retour à la maison, et la difficulté à retrouver un équilibre, je voulais soulever un point important à mes yeux.
Le stress de ton épouse.
Moi, on peut dire que je suis dans la même situation que ton épouse, dépressive, fatiguée après des années difficiles. Depuis un an mon époux est guéri, et la chose qui me semblait le plus insupportable c'était avant tout le stress à la maison ; des mots un peu trop forts, voir un seul mot, une remarque sans gravité, un rien en fait amplifiait puissance 10 le stress que j'avais déjà en moi, et qui disparaissait quelques minutes, voir quelques heures, et parfois quelques jours après, seulement. Je n'arrivais pas à le gérer. Une fois installé, remonté à la surface, je ne me contrôlais plus, il fallait du temps avant de me ressentir reposée.

Comme dit Franck, elle devrait être heureuse, mais elle est tellement stressée encore intérieurement, inconsciemment, qu'elle n'y arrive pas, même si elle le désire de toutes ses forces.
Mais avec beaucoup de calme, de gentillesse, et d'amour, les choses s'arrangent.

Prenez soin de vous,
bonne soirée
Message édité 1 fois, dernière édition par jopic, 24 Novembre 2013, 2:10  
 
Membre
Avatar de zora
  • Age : 64 ans
  • Messages : 104
  • Inscrit : 02 Juillet 2012
  Lien vers ce message 24 Novembre 2013, 19:50
En fait, même malade, j'ai toujours tout géré et bien plus.
J'ai assumé tout cela :
Comment ? Je n'en sais rien.
Pourquoi ? Pour essayer de "m'excuser", "d'excuser" ma maladie, mon comportement, me rendre "indispensable" même malade.
Byc.m^me chose pour moi,donc la seule chose que je ne supporte plus ce sont l'agréssivité les remontrances dont il a fait son armure depuis des années,avec l'alcool je n'avais aucunes réactions,maintenant j'ai du mal à supporter et parfois je suis déstabililisée et j'ai des pensées d'alcools,ma force n'est pas au top.Par contre ma place n'a pas été prise et je m'aperçois que malgré toutes ces années d'alcoolisation j'ai la grande chance d'avoir été aimée par mon mari et mes enfants.avoir loupé des choses simples (promenade,ciné..) )avec eux c'est sur. c'est vrait que l'on se sent un peu perdu.
retrouver le lit commun,chambre à part cause onomatopées la nuit,tout un quotidien à recréer c'est dur aussi en plus de consolider cette guérison.
 
Hors ligne Byc Masculin
Membre
Avatar de Byc
  • Age : 47 ans
  • Messages : 878
  • Inscrit : 06 Aout 2013
  Lien vers ce message 24 Novembre 2013, 21:55
Zora,

En éternel impatient que je suis, je puis t'assurer que justement il faut de la patience.

Le couple doit se reconstruire. Chacun doit reprendre sa place.
Même si toi comme moi ne l'avons jamais perdu de part ce que l'on faisait.
La grosse différence est que désormais nous sommes présent tout le temps et clair dans notre tête.
Et ça, ça fait une sacrée différence. Il faut que chacun arrive à le comprendre. Mais pour ça, il faut du temps...

Ca va le faire pour ça aussi http://www.baclofene.com/images/smileys/veryhappy.gif


> Indifférent le 12/09/2013. J'ai rechuté bien après et je me suis débrouillé comme j’ai pu.
> Dernière clope le 27/07/2014 grâce au Champix + Moi.
> Abstinent depuis 01/2017 grâce à 1 cure de sevrage + Psy + Moi.
> ...
 
Membre
Avatar de zora
  • Age : 64 ans
  • Messages : 104
  • Inscrit : 02 Juillet 2012
  Lien vers ce message 24 Novembre 2013, 23:57
merci byc,

j'avais besoin d'une réponse ce soir,c'est chose faite.

ca va le faire j'espère aussi.
zora.
 
Membre
Avatar de Franck
  • Age : 58 ans
  • Messages : 4483
  • Inscrit : 09 Aout 2012
  Lien vers ce message 26 Novembre 2013, 0:26
Salut Max.

Oui, sacré sujet.

Ce n'est pas moi qui ait employé cette expression de co-dépendance en premier, je pense que tout cela est tellement complexe, et variable suivant les cas qu'une expression "toute faite" ne saurait résumer les cas particuliers.

Il est certain que la guérison bouleverse tout. Tout un équilibre qui avait finit par se mettre en place. Il faut trouver le nouvel équilibre.


La famille... J'ai souris à la façon dont tu parle de ça. C'est tellement vrai pourtant. Malade on avait affaire parfois à des gens à coté de la plaque. Dans notre guérison ils sont à coté encore... Mais pas tous, heureusement.


Indifférent à l'alcool, depuis le 01/10/2012 à 330mg/j.
A la vapote depuis le 25/10/14
 
Membre
Avatar de louisianne
  • Age : 56 ans
  • Messages : 69
  • Inscrit : 31 Mars 2014
  Lien vers ce message 18 Septembre 2014, 17:33
Je ne suis pas venue sur le site, du moins pour écrire, depuis plusieurs mois ... mais là je tombe par hasard sur ce fil et je me dis que je ne suis pas seule à sombrer ... je ne suis donc pas "anormale"?

Chaque situation est particulière, moi je pense que la pression étant moins grande, une partie du stress s'est en allée et (comme je vivais sur les nerfs depuis plusieurs années, à tout assumer, à prendre sur moi, à protéger tout le monde, etc ...) le reste est parti en même temps. Je n'arrive pas à remonter depuis presque un an, je dirai même que c'est pire depuis un ou deux mois.

Mais il faut aussi dire que depuis un ou deux mois, il a arrêté le baclo ... car il y a eu plusieurs améliorations dans sa vie (il a retrouvé un travail stable, on a déménagé) et il pense pouvoir gérer. Sauf qu'il ne se passe pas de ses 3 ou 4 whisky par soir - et ça, ce n'est que ce que je constate de mes yeux - et il dérape souvent le week-end "pour se détendre". Ne voit-il pas le danger? Pas question, pour l'instant de reprendre du baclo. Alors, je ne dis plus rien. Je dépose les armes devant cette saloperie de maladie et je le regarde ... tout dialogue à ce sujet est impossible aujourd'hui.

Mais je dévie du sujet de ce fil que je n'ai pas encore lu entièrement pour l'instant. Peut-être que les réponses à mes questions sont dans les posts que je n'ai pas encore lu. Enfin, face à cette chute de moral, mon conjoint pense que je l'ai "lâché" en m'effondrant et me refermant sur moi-même, et ne comprend pas malgré nos conversations (et disputes) à ce sujet ... Quels mots pour expliquer ce mal?

Alors, est-ce qu'on s'en sort de ce cycle infernal ???

Merci.
 
Membre
Avatar de Franck
  • Age : 58 ans
  • Messages : 4483
  • Inscrit : 09 Aout 2012
  Lien vers ce message 19 Septembre 2014, 17:42
Bonjour Louisiane.

Cela s'appelle la décompensation.

Lorsque l'autre est faible ou en difficulté (les deux en fait), tu compense.

Tu compense en gérant tout, en luttant de toutes tes forces pour palier à la quasi-absence de l'autre.

Lorsqu'il va mieux, il reprend sa place, et toi tu décompense.

C'est très courant, pas seulement pour l'alcoolisme, mais pour tout autre situation du même genre (maladie grave par exemple).

Mais pour l'alcoolisme ça fait certainement plus de dégâts, car il t'a occasionné beaucoup de blessures. Mon épouse est allé mieux 18 mois après ma sortie de l'alcool, elle est toujours sous AD. Il lui a fallu cette aide, plus des anxiolytiques pour surmonter cette é^preuve de ma guérison.


Concernant ton mari, tu l'as bien compris je pense, la situation est dangereuse pour lui.

Il a toujours cette faiblesse biologique qui l'a rendu dépendant à l'alcool, d'ailleurs il est toujours dépendant.

C'est dommage, car sous baclo, on se passe de l'alcool sans qu'il nous manque le moins du monde. Il aurait été préférable de maintenir le traitement. Ce que tu sais aussi.

Cela dit, un équilibriste peut rester très longtemps sur un fil sans tomber.


Indifférent à l'alcool, depuis le 01/10/2012 à 330mg/j.
A la vapote depuis le 25/10/14
 
Répondre Remonter en haut de la page




forum baclofene