salut Bruce,
tu me connais, un peu.
je ne te connais guère plus.
mais comme je n'ai pas de démarche intrusive, je vais encore te parler de moi.
quand j'ai commencé le baclo, j'étais comment dire, un peu "loin", dans l'alcool, en Avril 2012.
jour après jour, je ne dessoulais plus.
le médical de ma boite avait refusé ma reprise de travail; aucun appel d'amis, relations familiales en vrille. je ne sortais plus qu'une fois par jour pour m'acheter du pain et du paté. et ma bouteille de scotch. appartement dévasté. absence quasi-totale de communication, avec qui que ce soit.
j'ai pris mon baclo pendant plusieurs mois, en montant comme il le fallait, jusqu'Ã 180 mg par jour.
aucun changement dans ma consommation d'alcool; effets secondaires importants, le reste -voir plus haut- inchangé.
j'étais seul, bourré en permanence, confit (hihihi!) dans mon train-train. mais je prenais mon baclo avec une obstination d'alcoolique !
dans mes -rares- moment de lucidité, je me disais que quand-même, le baclo c'étais pas si bien que ça.
comme dans la pub, avec le chien qui dit: " il comprend rien !".
et en Décembre 2012, quinze jours chez mes parents, à l'occasion de Noël.
après le week-end passé à dessouler gentiment, je
difficile d'aller au troquet du coin sous prétexte d'acheter du tabac, les parents avaient prévu une cartouche !
pas d'alcool dans la baraque (pas fou les vieux !).
et comme je n'avais pas encore retrouvé mon permis...
peur panique du manque !
et là , rien !
j'ai été incrédule, je me guettais ! mais non, pas de besoin impérieux, pas de symptome du manque, à part un tremblement des mains.
et bien sur, en prenant toujours mon baclo.
jours après jour, je me suis progressivement calmé pour m'installer, lentement, dans mon nouvel état de non-dépendant.
le reste de mon parcours, c'est une autre histoire; je veux bien t'en parler, mais ce sera plus tard.
ce que je veux dire avec ce texte, c'est que personne ici ne prends du baclofène pour rien. on a tous cette lueur d'espoir.
pour chacun d'entre nous, le chemin est plus ou moins difficile.
la solitude, c'est la terrible amie de l'alcoolique.
les moments de désespoir, son ordinaire. alors on boit encore plus...pour ne plus avoir peur.
ça a été mon cas.
et dieu sait que j'ai pu délirer, sur ce site, au fond de mon trou.
c'est pour cela que maintenant, j'essaye de ne plus trop conseiller.
nos situations de départ, mêmes si elles sembles très différentes, présentent beaucoup d'analogies dans leurs effets.
ne te prends donc pas la tête avec ta situation.
monte en puissance dans le baclo; pour l'instant, c'est tout ce qui est important.
et si tu fait ça, tu y arriveras.
même moi j'y suis arrivé, c'est dire !
très amicalement, je crois en toi.